Texte n°472

La nuit. La pluie. Une porte ouverte, un rai de lumière. J'entre.

Il y a quelqu'un? Ohé?

Rien. Personne.

Je reste debout, dos au mur, sans le toucher, sans m'appuyer. J'attends.

Ohé?, plus faible, plus bas.

Insolite, inquiétant, presque irritant!

Cette grande maison bourgeoise, ancienne, ouverte à tout venant!

Oh! Je suis le tout venant!

Dehors? La pluie, toujours, intense, sauvage.

Je reste.

Un moment d'éternité.

Je regarde.

Autour, des tentures rouge vieilli et des portraits.

Des ancêtres. Pourquoi sont-ils toujours si laids?

Là, une femme, pas vraiment belle, mais intrigante, du charme, de la grâce, et quelque chose de percutant dans les traits et le regard, j'hésite entre frisson et émerveillement.

Hypnotisé.

J'entends le chuchotement d'une porte calfeutrée.

Une voix : oui?

Je parviens à libérer mon regard, me tourne vers la voix.

Une petite vieille me sourit.

Pardon, il pleut et...

Je vous attendais! Venez!

Non, excusez-moi, je...

Si si, venez, c'est bien vous que j'attendais!

Demi tour talon, hop! Elle file!

Madame, attendez, je ne suis pas...

Escalier, colimaçon, couloir, des portes, des portes, des couloirs, d'autres escaliers, elle file à une vitesse, j'ai du mal à la suivre.

Combien de pièces dans cette maison? Combien d'étages?

Je peine pour ne pas la perdre.

Encore une porte, grande salle vide, grand placard, elle se plante devant, se tourne vers moi, un regard, puis elle tire les deux battants du placard et m'invite à la suivre encore.

J'entre à sa suite. Elle referme derrière moi.

Je suis comme un enfant dans un cauchemar.

Une dernière porte dérobée, et nous entrons dans une petite pièce, la plus chaleureuse et douce que j'aie jamais vue.

Fauteuils douillets, velours vieux rouge eux aussi, lumière douce, poêle et thé fumant. Un cocon. Je pense.

Assis face à face. Elle est très âgée, et pourtant son visage est rose, lisse, son regard si pétillant, si jeune. Vêtue d'une robe de gros coton, de bas de laine et d'un gilet sans âge. Elle habite ses vêtements. Elle est belle.

Quand elle me sent prêt, attentif, elle raconte. Je suis au cœur d'un lieu habité, et perdu comme je ne l'ai jamais été. Confiant pourtant! Étrange sensation!

Et voici qu'elle me dit :

Je ne vais pas y aller par quatre chemins, glousse-t-elle! Songeant au labyrinthe de salles, corridors et escaliers dans lesquels j'ai failli dix fois la perdre, je souris à ce bon mot!

Je suis la gardienne, vous l'aurez compris. Et mon temps se termine, le vôtre arrive.

La gardienne... Mon temps.... Le vôtre? Je n'y comprends rien! De quoi parlez vous?

Allons, allons, vous savez bien! Vous étiez bien là, aujourd'hui, pile à l'heure!

Pardon, Madame, je crains une méprise, et j'en suis bien marri. Je cherchais un abri vous savez, il pleut des trombes. Et là j'ai vu, votre porte, le rai de lumière, j'ai poussé la porte et je suis entré, juste m'abriter un instant!

Quelle pluie? Que racontez vous là? Il fait un soleil radieux!

Tirant une ficelle qui descend du plafond, elle découvre un puits de lumière juste au dessus de nos têtes, et j'aperçois alors, stupéfait, un coin de ciel du bleu le plus limpide qui soit, et la pièce aussitôt s'inonde de lumière! Là dessus, elle referme la trappe, le cocon rouge réapparaît.

Mais enfin! Je vous jure!

Oh! Ne jurez point ici, voyons! Peu importe, d'ailleurs! Vous étiez là, à l'heure, c'est donc vous. Il ne peut en être autrement. Ne perdons point de temps là dessus. C'est chose dite!

Son ton ferme, et surtout son regard, droit et perçant, ne permettant aucune réplique, je ferme la bouche. Soit! Essayons de comprendre! Le malentendu s'éclaircira de lui même en temps voulu. J'ajuste mes lunettes qui me descendent sur le nez, et j'attends.

Elle sourit, satisfaite.

Voulez-vous un peu de thé? À la bergamote.

C'est mon parfum préféré. Je m'empresse d'accepter.

Quelques instants passent en silence tandis qu'elle s'affaire et j'ai le loisir d'examiner la pièce plus avant.

En fait elle est ronde, ronde et biscornue. Des escaliers de quelques marches mènent à des portes placées à différentes hauteurs, ainsi qu'à des galeries de bibliothèques, et je prends conscience que de nombreux livres tapissent les parois de la pièce. De grands livres, des albums plutôt, de grands formats très fins. L'éclairage joue avec les ombres, et forme des îlots accueillants, comme des foyers chaleureux où l'on aurait envie de se tenir. Des tapis, des coussins et des fauteuils agrémentent le tout, si bien que cette drôle de pièce qui semblait toute petite au premier instant se révèle riche et comme extensible, comme si l'espace se créait là où se portent les regards. Et si elle m'était apparue de dominante rouge au départ, je constate qu'elle possède des recoins bleu, jaune, vert, orangé, rose pâle.

Curieusement, je m'apaise. Je suis au cœur d'un univers étrange, mais pas étranger, inconnu, mais non hostile, et le doux regard de la vieille dame si belle contient à présent tant de bonté, l'odeur et la chaleur du thé m'offrent tant de réconfort que je me sens me détendre comme jamais. Je crois que je ferme même un instant les paupières.

Voilà qui est mieux, dit-elle doucement. Laissez-vous aller, vous êtes à présent chez vous ici, enfin arrivé. Vous pouvez lâcher toutes vos tensions. Car voyez-vous, j'ai beaucoup de choses à vous dire pour passer le relai, mais nous avons un peu de temps encore. Je ne vais pas partir dans la minute.

Ici, le temps est différent, vous savez, il est malléable, on peut l'étirer tel un élastique quasi infini. C'est lui qui s'adapte à vos besoins et c'est heureux car ici la tâche est elle aussi infinie.

Puis-je me permettre une question?

Faites!

De quoi êtes vous la gardienne? De ce lieu? De cette étrange maison?

Elle rit :

Oh que non, l'entrée n'est qu'un prétexte, la maison une simple porte, vous auriez aussi bien pu arriver par un tout autre côté. Mais ne l'avez-vous pas deviné? Ne le savez-vous pas au plus profond de vous même?

Non! Non, je ne vois pas!

Je suis la gardienne des contes, et vous êtes mon successeur, le nouveau gardien des contes. Des contes du monde entier!

Ah! Je savais bien que vous faisiez erreur. Je suis maître d'école, un simple maître d'école.

Simple? Simple maître d'école, vous dites? Mais un fabuleux conteur, n'est ce pas? Il ne se passe pas une journée sans que vous contiez à vos élèves ébahis quelque histoire venue du fond des âges et de régions lointaines. Que par vos paroles vous ne les emmeniez en voyage en Afrique, en Asie, chez les Indiens d'Amérique ou les Celtes, les Inuits et les Aborigènes d'Australie. Vous leur contez la naissance du monde au Japon, en Inde et au Mali. Vous leur parlez de nos vieux Grecs, des Pharaons...

Oui, oui, bien sûr, j'aime les contes, et ils sont précieux pour les enfants, ils leur apprennent la vie, le lien avec la nature et les éléments, les liens entre les humains, parents, enfants, oncles et tantes, villages ennemis, les jalousies, le bien... Tant de choses. Mais ...

Et enfant vous-même, vous...

Oui, je lisais des contes. Je ne me souviens pas que mes parents ou grands parents m'en aient lu, mais il y en avait dans la bibliothèque, au fond du couloir. Mon père avait bâti des étagères au croisement de nos chambres d'enfant, et j'y puisais, les contes d'Amérique, les contes d'Asie, les contes du soleil et de la lune... Ce n'est qu'adulte cependant que j'ai pris conscience que ces lectures m'avaient non seulement nourri mais construit. Automatiquement, en présence d'enfants, je prends un album ou je fouille dans ma tête, et je raconte, oui, c'est vrai! Je ne m'en étais pas rendu compte à ce point.

Vous commencez à comprendre!

Imperceptiblement, l'espace a changé, s'est à nouveau comme rassemblé sur ce point que nous formons, les fauteuils douillets, la lampe, la table à thé et nous deux, la petite vieille et moi. Mon costume semble lui aussi différent, plus souple, plus confortable, légèrement saveté. Je dénoue ma cravate et la pose sur le bras du fauteuil, elle sembla se fondre dans le velours comme si elle avait toujours été posée là. Je le note sans surprise.

Je m'appelle Lena, ou Helena, comme vous voulez. Je ne sais plus très bien moi-même. Et vous êtes Souko. Souko, le gardien des contes.

Je lève à peine les sourcils à cette annonce, répétant lentement Souko, Lena, Lena, Souko, le gardien des contes.

Les contes sont à la fois très forts et très fragiles. Ils sont immuables et changeants. Ils peuvent renaître de l'oubli après de longues périodes, mais pas sans nous. C'est là notre tâche. Veiller sur eux, les protéger de l'oubli, et le temps venu, les remettre en piste, les sortir de la gangue. Il faut à la fois les reconnaître dans leurs nouvelles versions et conserver précieusement la version originale, originelle presque. Actuellement, nous sortons un peu d'une longue période d'oubli, les gens ont oublié les veillées et les contes, ils se sont séparés de leurs anciens, les ont placés dans des 'maisons' et ont laissé des machines leur raconter d'autres histoires en images, moins authentiques il faut le dire. Certains s'éveillent à nouveau, ils se rappellent un temps où le temps prenait son temps. Ils ne veulent plus courir après les chimères modernes, ils veulent retrouver le temps des contes. C'est pour cela que tu es là, les contes ont besoin d'un gardien plus jeune et énergique, moi, je suis fatiguée. Tu es la relève! Au sens propre. Tu vas relever les hommes, en commençant par les enfants. Car lorsque les adultes racontent aux enfants, ils se racontent à eux-mêmes aussi, mais ils n'en ont pas conscience. C'est ça la magie des contes.

Lena soupire, s'enfonce un peu plus dans son fauteuil, sourit et s'endort.

Il est clair que cette adorable vieille a besoin de se reposer un peu! Quelle passion! Quelle verve! Et moi, je ne suis pas mécontent de ces instants de silence, car, oui, ça fait beaucoup d'informations d'un coup!

Qu'est-ce que cela signifie, concrètement? Vais-je venir travailler ici chaque jour, quitter mes élèves et mon emploi? En ai-je envie? Et ai-je le choix? Ça ne ressemble en rien à un entretien d'embauche! Elle semble bien péremptoire! Et sûre d'elle! Ce lieux mystérieux est à la fois si familier, et je m'y sens très bien, je dois dire, très protégé. Oh! Mes paupières sont bien lourdes soudain. Moi aussi je m'enfonce dans le sommeil...

Où suis je? Sur une barque, assis dans le fond. Devant moi le dos d'une femme, elle tient les rames et ahane sous l'effort. Elle porte un long châle de laine et ses cheveux sont blancs et très longs. L'embarcation glisse sur l'eau, le long d'un fleuve paisible mais sombre. Le jour se lève, on dirait. Je ne suis pas angoissé mais je n'ai nulle idée de ce que je fais là. J'ai dix ans. Le long des rives, des saules majestueux laissent tomber leurs branches au ras de l'eau, j'en devine les silhouettes. Soudain, la barque touche la rive, la dame alors se lève, se tourne vers moi, et me tend la main. C'est Lena. Elle est jeune encore, son visage est doux et serein. Elle me guide sur la rive, puis elle tourne les talons et disparaît avec la barque. Je suis seul, seul au pays des contes.

Je me réveille. Lena est là, qui me sourit de son fauteuil, et murmure : Alors, tu te souviens? Tu étais déjà venu, Souko, quand tu étais enfant. Je me souviens de toi.

Mon pantalon semble avoir définitivement perdu ses beaux plis mais sa texture est incomparablement plus douce et chaude. Tandis que ma veste, eh bien, elle s'est carrément transformée en un gilet de laine, un de ces vieux gilets tant portés qu'ils n'ont plus de forme mais qu'on ne veut quitter pour rien au monde tant ils sont confortables et nous correspondent, une seconde peau de nous! Ce vieux gilet, je croyais l'avoir perdu! La cravate a nourri le fauteuil, laissant une ombre de sa couleur originelle sur le bras de velours usé. Et, ô surprise, mes pieds respirent à l'aise dans une paire de chaussons... Je les reconnais! Les chaussons de mon grand père Louis! À carreaux verts et qui remontent sur les chevilles! Quel bonheur! Je n'ai jamais porté de chaussons aussi confortables. Sauf la fois, bien sûr, où je les lui avais empruntés. Se glisser dans les chaussons du grand père quand on est gosse, c'est emprunter sa sagesse un instant, apercevoir le chemin de la vie, mesurer notre temps sur terre, le temps de grandir, le temps d'apprendre et le temps de donner. Ils étaient si lourds à mes petits pieds d'enfant, j'avais peine à imaginer qu'un jour mes pieds puissent être aussi imposants et forts! Grand père Louis ne lisait pas de contes, mais il racontait des histoires de quand il était petit, il racontait bien, il avait l'air espiègle, l'œil coquin, le sourire blagueur et l'index de la sagesse!

Je me souviens, Lena. Je crois que je commence à comprendre.

Elle acquiesce.

Protéger les contes n'est pas de tout repos. Tu auras sans cesse de la visite, car des rapporteurs du monde entier collectent sans cesse des récits nouveaux et anciens, et il faut non seulement les recevoir, mais classer les histoires et, surtout, donner aux rapporteurs leur nouvelle lettre de mission. C'est toi qui gère cela.

Mais de quelle sorte de missions s'agit-il?

Cela peut être de répandre un conte oublié, lui redonner l'étincelle de vie dont il a besoin. Il faut alors que le rapporteur choisisse quelques conteurs de confiance et leur murmure le conte à l'oreille pour le faire revivre.

Cela peut être aussi de remplacer une version maculée par une version plus authentique.

Maculée?

Tu sais, parfois, les contes sont utilisés par les hommes à des fins peu louables. Ils les dévoient, en tirent des films immoraux où vainc la violence. Il est bon alors d'envoyer des rapporteurs, oui parfois même plusieurs car les films sont traduits dans différentes langues et touchent un nombre incroyable de gens. Il faut donc rétablir les versions plus équilibrées, plus justes. Là les rapporteurs vont davantage s'adresser aux libraires et aux bibliothécaires, aux gens de théâtre, aux marionnettistes.

Ces dernières années, j'ai créé quelques chose qui marche très bien et que je te recommande : les clowns des hôpitaux. Ils vont voir les enfants qui sont en mal d'histoires, qui sont hospitalisés parce qu'ils souffrent d'une imagination trop pauvre. Alors les clowns leur rendent visite et les soignent. La maladie s'est beaucoup répandue en Occident ces derniers temps, elle a atteint les écoles. Tu es bien placé pour savoir que vous n'êtes pas nombreux à raconter des histoires aux enfants dans les écoles. Et comme les parents n'ont plus le temps, vu qu'ils le passent à courir après leurs chimères, les enfants souffrent de plus en plus du mal d'histoires. Il faut donc envoyer des rapporteurs dans les écoles, souffler aux maîtres et professeurs. Et bien surveiller l'explosion de la maladie. Elle se répand comme une trainée de poudre. Si les contes meurent, c'est l'humanité entière qui périt!

Oh! Je comprends en effet. Laisse moi réfléchir un instant!

Lena a raison, je le sais bien. Notre monde a besoin des contes. Car ils nous aident à comprendre le monde dans lequel nous vivons, et notre place dans ce monde. Ils nous aident à concevoir les bonnes et les mauvaises relations au monde, aux autres, à la vie même, à notre mère nature. Le conte polynésien du petit colibri qui pour éteindre un vaste incendie prend un peu d'eau dans son petit bec pour la verser sur le feu, sans relâche, tout en connaissant la vanité de son action, mais qui dit "je fais ma part!", est une telle leçon de vie. Chacun faisant sa part à la mesure de ses moyens, c'est la garantie d'une vie harmonieuse. Être reconnaissant au soleil qui nous réchauffe, à la terre qui nous nourrit, à l'eau qui nous abreuve et au vent qui nous sèche, transporte les graines de vie et la musique, tout cela est aussi dans les contes. Tolérance, justice, équité, amour, toutes les leçons de vie figurent dans les contes. Mais sans brandir le drapeau de la morale, en s'adressant au bon sens, à la réflexion de l'homme qui, utilisant son libre arbitre, choisira l'amour plutôt que la haine, la fraternité plutôt que l'injustice.

Alors, moi, un homme parmi les autres, je puis être Souko, le gardien des contes, et faire ma part? Quelle incroyable chance j'ai là!

Sortant de ma réflexion, je constate que mon pantalon s'est transformé en jogging informe, qu'un polo vert sapin à col roulé me tient bien chaud sous mon gilet, et qu'une courte barbe douce a poussé sur mes joues! J'ai même à présent sur la tête un bonnet de coton doux, vert lui aussi. Ma foi, je me sens bien, et mon sourire satisfait rencontre le regard amusé et heureux de Lena. Elle joint les deux mains et applaudit sans bruit.

Quel bonheur!, dit-elle.

Quand tu te sens fatigué, il te suffit de fermer les yeux. N'oublie pas de te reposer. Au début, on fait un peu le malin, on veut tout faire en même temps, et notre enthousiasme nous joue des tours. Rassure toi, tu n'oublieras pas en dormant ce que tu voulais entreprendre. Mais comme dans la vie du dehors, ton sommeil peut être aussi très bon conseiller.

Comme tu l'as aperçu tout à l'heure, l'espace aussi est extensible. Heureusement, comment voudrais tu contenir les contes du monde entier dans une pièce aussi réduite!? L'espace se module selon tes besoins et envies, tu fais un pas vers l'ouest et tu ouvres l'espace des Amériques, vers le nord, bien sûr, tous les contes du froid, si merveilleux, etc etc. Mais tu peux aussi bien aller vers les cosmogonies et y retrouver les créations du monde issues du monde entier. Chaque lieu est un lien, chaque lien une antre douillette. Même les contes à frémir sont confortables. Tu trouveras des thés correspondant à toutes les atmosphères, mais aussi des cafés et des chocolats. Dans le grand nord, on apprécie le chocolat!

Ta vie sera douce et mouvementée à la fois, comme le sont les contes. Tu chevaucheras des coursiers sauvages, erreras dans de sombres forêts, te battras contre dragons et sorciers, mais surtout, n'oublie pas ta tâche principale : faire vivre les contes partout dans le monde, consoler les peines, guider les esprits égarés, distraire simplement et redonner force et courage aux héros fatigués. Car les hommes sont tous des héros, mais parfois ils l'oublient ou se découragent. Tu es là pour le leur rappeler.

Ayant dit ces mots, Lena se lève, tourne les talons et disparaît par une porte dérobée. Ma barbe désormais longue et blanche et mon bonnet pointu me donnent l'air d'un lutin facétieux. Je suis devenu Souko, le nouveau gardien des contes du monde entier. Je vais faire ma part, tenter de rappeler aux hommes qu'ils sont tous les héros de leur existence.



Commentaires :


HoxydeHair
Bonjour ! Comment vas-tu ? Tout d'abords, merci pour ce texte. Le style "minimaliste" est plutôt intéressant, bien que trop présent dans ton texte. La plupart du temps, on l'utilise en fin de chapitre pour donner une impression d'angoisse au lecteur (enfin c'est une généralité :) ) cependant l'utiliser de cette sorte c'est un peu... maladroit ? Ce passage par exemple : "La nuit. La pluie. Une porte ouverte, un rai de lumière. J'entre. Il y a quelqu'un ? Ohé? Rien personne." Ce sont les premières lignes de ton récit et, c'est tellement froid. Un texte qui commence avec ce style se doit d'être bien "dosé" si je puis dire. L'absence de connecteurs ne rends pas ton texte, du premier abord, très attractif/accrocheur. Pense aussi à mettre des espaces entre ton point d'interrogation et la fin de ton mot, ce sera plus joli. Ensuite, j'ai été assez déstabilisé par ton personnage. Clairement, on manque d'infos sur lui et sur son ressenti, tout simplement. Rajoute des éléments, des sentiments, j'ai un peu eut l'impression de voir un robot qui n'était pas programmé pour répondre à ces circonstances extraordinaires. Ca manquait de réalisme. Fait attention à tes virgules, parfois trop nombreuses qui ont tendance à alourdir ton texte. Exemple : "Je suis au cœur d'un univers étrange, mais pas étranger, inconnu, mais non hostile." Déjà, la répétition de étrange/étranger qui n'apporte et ces virgules agaçantes qui empêchent une lecture fluide. Et pour finir, la fin de ton texte qui est assez plate à mon gout. Ca manque de mordant, ça ne captive pas le lecteur. Je ne sais pas vraiment comment t'aiguiller sur ce point ayant moi-même des difficultés. Fait une révélation ou quelque chose du genre ^^ En espérant t'avoir aidé ! A pluche !!

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ClaireFresnoy
Merci pour ces commentaires et ces pistes de recherche. Je vais essayer de retravailler ce texte!

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Elkisa116
Bonjour à toi ^^ Pour commencer, je trouve que ton texte est très original et écrit avec un vocabulaire choisi. Tes descriptions sont très intéressantes. Cependant, je rejoins entièrement Juliettelem pour tous les points qu'elle a abordé dans son commentaire. Elle a pratiquement énoncé tous les problèmes majeurs de ton texte, je ne vais donc te dire que quelques petits détails. *Il y a une petite répétition : je cherchais un abri [...] J'ai vu votre porte, le rais de lumière, j'ai poussé la porte (deux fois l'utilisation de « porte ») Remplace en disant « je l'ai poussée » par exemple. *« Fauteuil douillet, velours vieux rouge... » je trouve cela gênant que tu n'utilises pas de verbes dans cette phrase-là, que tu nous poses ces groupes nominaux comme ça. *Pour le paragraphe « En fait elle est ronde, ronde et biscornue » la phrase : « Et si elle m'était apparue de dominante rouge au départ, je constate (à présent) qu'elle possède des recoins bleus, jaune, vert, orangé, rose pâle. » Parce que tu parlais de comment il voyait la pièce avant, et maintenant. *Paragraphe suivant : « je suis au cœur d'un univers étrange, mais pas étranger, inconnu, mais non hostile » [...] » cette phrase est un peu trop lourde. Déjà, enlève les virgules après étrange et inconnu. *Pour ton personnage, tu devrais rajouter des éléments de ressenti par rapport à ton personnage principal. En effet, c'est extraordinaire ce qu'il lui arrive, ce n'est pas quotidien. * Tu devrais enrichir tes phrases du début par des connecteurs logiques, pour en faire des phrases plus longues et au contraire simplifier et supprimer les éléments inutiles en deuxième partie pour pas que l'on ait cette impression de deux parties. Garde l'essentiel. J'espère t'avoir aidé :)

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Juliettelem
Bonsoir, merci pour ce texte. Une soumission intéressante mais très inégale, la sensation de trois parties accolées aux quelles il manque le fil conducteur au niveau de l'écriture. Problème : manque le tiret quadrantin pour signaler les dialogues... c'est très désagréable à la lecture En première partie un style très minimaliste, télégraphique pas que j'adhère, on peut s'en servir pour aérer un texte, donner du rythme, mais là c'est trop, on n'entre pas dans le déroulé et c'est dommage parce qu'ensuite l'écriture est bien plus travaillée en deuxième partie. Un démarrage compliqué peut-être ? Mais ça n'était pas la solution. Très dommage car sur le démarrage d'une nouvelle c'est rédhibitoire. Ensuite la troisième partie pose aussi un problème. À noter : des répétitions "j'entre à la suite" deux phrases plus loin " nous entrons" de bonnes descriptions ex : " Elle est très âgée, et pourtant son visage est rose, lisse, son regard si pétillant, si jeune. Vêtue d'une robe de gros coton, de bas de laine et d'un gilet sans âge. Elle habite ses vêtements. Elle est belle. " dommage ce "elle " récurrent -- " Je n'y comprends rien " les "y" quelque chose à l'oral pas à l'écrit. Troisième partie encore un problème : la confession /explication ne colle plus avec la manière de s'exprimer de la gardienne en début de conversation... On dirait que c'est le perso masculin qui s'exprime... Qu'elle le tutoie pas de problème mais son phrasé est différent, dénaturé, et ça n'est pas cohérent. Elle doit garder la même manière manière de s'exprimer que lorsqu'elle l'accueille. La chute ? Normalement dans une nouvelle ça doit tomber comme un couperet et surprendre, là ce n'est pas le cas. Le message de cette nouvelle n'est pas inintéressant, mais il faudrait la retravailler pour bien en exploiter l'idée. Bon courage.

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