Texte n°428
Prologue
Une jeune femme enveloppée dans une longue cape noire marche dans la rue déserte. Son pas rapide résonne sur l'asphalte humide. Elle s'arrête devant un petit immeuble. Elle monte les escaliers jusqu'au troisième étage. Elle frappe à une porte à la peinture jaune écaillée, puis entre. L'appartement est sombre. Les stores sont baissés et la pièce principale est éclairée par un vieux néon. Elle est meublée simplement, et un homme masqué est assis sur le canapé.
" - Tu es venue finalement, dit-il d'un air narquois.
- Tu ne m'as pas laissé le choix, répond la fille d'une voix froide.
- Allons, ne te vexe pas chaton !
- Ne m'appelle pas comme ça ! Crache-t-elle.
- Tu n'es pas vraiment en position de marchander. "
Elle répond par un grondement sourd.
" - Tu as réussi ta mission ? Reprend l'homme.
- Oui, j'ai donné le chèque au chien.
- Bien. Il s'occupera de l'enfant du Dragon.
- Comment ça "s'occuper" ? Demande la jeune femme, horrifiée.
- Enfin, je ne suis pas un monstre ! Je n'ordonne pas de tuer des enfants.
- Et la "disparition" de ma sœur alors ?
- Il faut bien te motiver un peu ! Répond-il, un horrible rictus déformant ses lèvres.
- Tant que je serais vivante, je jure qu'il n'arrivera rien à cet enfant.
- Alors je ne peux pas jurer qu'il n'arrivera rien à ta mère. Ce serait bête de perdre le dernier membre de ta famille dans un tragique accident...
L'homme se délectait de chaque mot, comme si la perspective d'un meurtre le réjouissait d'avance.
- Tu bluffes ! Tu as déjà tué tous ceux à qui je tenais. Si elle meurt, plus rien ne me retient, gronda la jeune femme avant de sortir en claquant la porte, de dévaler les escaliers et de s'enfoncer dans la nuit froide et noire.
Chapitre 1
La vie d'Adèle Cresta était plutôt ordinaire. Sa mère, Pauline Ayrault, était une femme sublime. Elle avait des cheveux châtains coupés très courts à la garçonne, de longues jambes et de magnifiques yeux gris très clairs frangés de longs cils noirs qui donnaient un air mystérieux à son regard. Elle avait la quarantaine mais on lui aurait à peine donné 35 ans. Thomas Cresta, son père, lui avait transmis sa peau mate, qu'il tenait de sa mère espagnole. La malheureuse était morte à la naissance de son fils, son conjoint s'était remarié avec une afro-américaine et avait eu un deuxième fils, Hugh. Adèle adorait son oncle. Il lui avait offert une petite chatte égyptienne au pelage noir bleuté et aux envoûtants yeux jaunes. Elle l'avait prénommé Bastet, en référence à la déesse. Son oncle lui racontait souvent des histoires sur la mythologie égyptienne avec ses divinités mi-humaines mi-animales.
La jeune fille adorait lire. Dans sa chambre elle avait une grande bibliothèque remplie de livres divers et variés. A un moment, elle adorait les histoires d'amour, dégoulinantes de guimauve et de sirop de grenadine. Elle avait fini par être écœurée par toutes ces histoires mielleuses.
Sa meilleure amie, Emma Lebotier était une petite rousse un peu rondelette, passionnée d'art en tout genre. Elle n'aimait pas vraiment lire et ne comprenait l'engouement de son amie pour la lecture. Elle s'habillait avec des jeans pleins de taches de peinture et de citations écrites au marqueur indélébile noir. Ses parents étaient plutôt riches car sa mère était l'héritière fortunée d'une entreprise de cosmétiques de luxe. Cloé Lebotier était constamment habillée en tailleur Channel, avec un collier de perles et des escarpins à haut talons.Elle semblait avoir son téléphone greffé à l'oreille et sa mallette en cuir noir scotchée à la main. Adèle quand à elle avait la peau mate et la crinière noire et bouclée de son père et les longues jambes et les beaux yeux de sa mère.
Ce matin, Adèle finit sa nuit dans le bus. C'était un mercredi et oncle Hugh venait manger à la maison pour midi. En arrivant elle rejoignit Emma et les deux filles papotèrent jusqu'à la sonnerie. Le cours de première était un cours d'histoire. Elles détestaient ce cours. Pendant que le professeur débitait sa leçon d'un voie soporifique, Emma sortit un dessin et Adèle alluma son téléphone en le dissimulant sous la table. Elle envoya un SMS à son oncle.
Pfff... Je m'ennuie.
Tu serais pas en cours par hasard ?
Hugh avait à peine trente ans, il adorait sa nièce. Pour tout dire, il la connaissait par cœur.
Laisse moi réfléchir... :P
De l'histoire ? XD
Comment t'as deviné ?
J'ai hâte d'être tout-à-l'heure, j'ai deux surprises à te faire !
L'heure de cours passa très vite et elles enchaînèrent sur de l'anglais, une matière qu'Adèle adorait.
Enfin, la pause arriva. Elles sortirent dans le froid mordant ; la cour était déserte. Un vent glacial balayait l'air. Une légère odeur de beignet s'échappait de la cantine. Emma était encore en train de discourir sur la "sexitude" de Hugh. Avec sa peau caramel, sa silhouette mince et musclée, ses cheveux tressés de perles et ses yeux noirs, Adèle ne pouvait pas nier qu'il avait du charisme.
C'est là qu'elle vit l'antilope.
Oui, sérieusement.
Elle avait un pelage qui rappelait la couleur des cheveux d'Emma, de longues cornes torsadées et les yeux cerclés de noir. Adèle se figea. L'antilope détala sur ses pattes fines. La jeune fille se tourna vers son amie :
"- Tu l'as vu ? demanda-t-elle.
- Vu quoi ? répondit Emma, perplexe.
- Nan, rien. "
Adèle ne comprenait pas. Avait-elle rêvé ? C'était l'option la plus probable. Les antilopes ne vivent pas souvent aux alentours d'un lycée parisien... Quand Adèle rentra, Hugh l'attendait à la porte, souriant.
Commentaires :
Ices2iceS
Hello ! Alors pour commencer ton oeuvre est bien écrite, ta plume est directe tu vas au but et décrit également. Le début est un peu racontée même si j'admet que c'est bien fait. Je préfère quand même découvrir l' entourage par moi même au fil du temps sans qu'on me l'introduise comme ça. Je n'ai pas repéré de fautes tes phrases sont bien construite ton vocabulaire est bien. J'ai quand même noté 2 ou 3 trucs : >> "Si elle meurt" . Normalement le mot "si" introduit une supposition. Lorsque c'est le cas le verbe associé à cette supposition doit être au subjonctif: Si elle meut, plus rien ne me "retiendrait". Mais dans ce cas précis, le futur s'y prête mieux, car c'est plus une menace et le si apparait comme une condition, et non une incertitude. Donc "retiendra". >> C'est là qu'elle vit l'antilope? C'est un dialogue? Car je ne saisis pas trop cette phrase. Le "oui sérieusement" laisse a penser que c'est un dialogue. Après avoir relu j'ai compris. Quand tu fais tomber des choses du ciel ainsi, il faut aller plus loin pour que le lecteur comprenne. Déjà décrire la surprise de la jeune fille. Ne pas dire juste dire " elle vit l'antilope" , en plus le fait que tu dire *L* 'antilope et non pas *UNE* antilope donne l'impression qu'elle a l'habitude de la voir. Peut etre est ce le cas, maid dit le ! Décrit sa réaction, elle se figea sur place, sous ses yeux, une antilope broutait l'herbe au coin de rue Parisienne (souligne l'incongruite de la chose). Ce n'était pas une biche, cette bete là etait plus fine, plus gracieuse. Ses pates étaits faites pour bondir, gracile, là où la biche plus épaisse ne savait que courir et sauter lourdement à travers les buissons. Qu'est ce qu'elle faisait là ? Le temps d'un battement de coeur, la créature avait disparu. -- Tu l'as vu? (Fin de citation)
--> Ices2iceS
Aussi il n'y a aucune transition entre le moment où elle voit l'antilope et où la bete disparait. Il faut mener ton lecteur, lui montrer les choses vraiment, le dire ne suffit pas. Et effectivement les antilopes ne viennent pas a Paris. Donc dire "souvent" est un euphémisme. Quelque chose cloche, si le personnage ne peux pas s'en rendre compte alors on aura pas confiance en lui. Globalement c'est un bon début malgré tout, j'ai le sentiment que tu sais où tu vas, que tes personnages ont leurs rôles et que tu les as déjà tissés. La relation avec son oncle est adorable et le métissage de tes personnages a beaucoup de sens ! (Je vois souvent un métissage qui n'apporte rien au récit, ici c'est cool). Donc reste juste a bosser sur la pertinence des actions, et cela me donnera plus envie de connaitre ton personnage. Décrit les réactions, sensation, emotions. C'est très important pour qu'on réalise ce qui se passe et que ton personnage soit crédible. Idem a un moment sa meilleure copine lui explique que son oncle est canon; et elle , elle n'a aucune réaction. Moi je lui aurait dit : beurk, c de mon oncle que tu parles là ! Ou encore qu'elle abuse pckil a 30piges. Enfin voilà. Dans l'espoir d'avoir aidé. Ice
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Aillys
#Candidate Salut ! Tout d'abord, globalement, je trouve que ton texte est fluide. Le seul point qui m'a freiné dans ma lecture est la longue description au début du chapitre 1 (tout le 1er paragraphe et un peu la fin du 3ème). Je suis plus d'avis de décrire les personnages à l'aide d'action : Show don't tell, (ex : elle joue avec ses cheveux châtains) plutôt que par une simple phrase descriptive (ex : elle avait les cheveux châtains). Un autre point dans la description qui mérite, pour moi, une petite amélioration est ton dialogue dans le prologue. Je pense que tu peux décrire davantage l'intonation, la voix des personnages, pour la femme c'était bien décrit (bonne variété des verbes de dialogue) mais je trouve qu'il en manquait pour l'homme. Par exemple, quand l'homme dit « Tu n'es pas en position de marchander. », je ne savais pas trop s'il le disait calmement, sur un ton froid, agressif... Je pense également que tu peux t'attarder davantage sur la description des émotions, des pensées du personnage notamment au moment du passage de l'antilope comme l'a très bien souligné Ices2iceS. Sauf que personnellement, je n'ai pas été dérangé par la question est-ce que c'est un dialogue ou non. Je n'ai pas vu d'élément de dialogue et j'ai tout de suite mis ça dans le style de narration et j'ai très bien accroché, j'aime beaucoup. De plus, ce passage donne envie d'en savoir plus, de continuer l'histoire. Par contre, je trouve que la dernière phrase casse un peu ce mystère autour de l'antilope, j'aurais enlevé « Quand Adèle rentra, [...], souriant » pour la mettre au début du chapitre 2 et j'aurais fin le chapitre 1 par « Les antilopes [...] lycée parisiens. » Je fais une petite parenthèse sur le dialogue en SMS. Personnellement, l'alternance gras/italique m'a un peu dérangé mais après c'est un détail.
--> Aillys
Sinon j'aime beaucoup ton prologue. Je trouve qu'il est utile. Il n'a pas de continuité avec le chapitre 1 (personnages différents, contexte différent, en semble pour l'instant n'avoir aucun lien). Il n'y a pas de point mort, tu vas droit au but. Il nous interroge, nous donne envie d'en savoir plus. Qui est la femme ? L'homme ? Quel est cette histoire d'enfant de Dragon ? Voilà, un bon début d'histoire qui peut être améliorer sur quelques points ^^
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