Texte n°426

Elana noua ses longs cheveux roses en une tresse qui descendait dans son dos et se prépara à sortir de sa chambre. Elle soupira longuement en se demandant ce que voulait bien lui dire Sheriia. La Maîtresse lui avait en effet fait parvenir un oiseau-écho, un oiseaux dressé pour répéter les phrases qu'on lui dictait. L'oiseau, qui imitait la voix de Sheriia à la perfection, s'exprimait d'un ton grave et la convoquait au plus vite dans sa demeure. Elana s'était levée en toute hâte et se préparait maintenant à pousser le rideau de roseau qui lui servait de porte. Elle était si nerveuse que des étincelles jaillissaient sous ses doigts. Elle se força à écarter le rideau et à sortir, ne serrai-ce que pour s'empêcher d'enflammer la maison, mais elle redoutait les paroles que Sheriia allait lui prononcer. Sur le chemin qui menait à la maison de la Sage, Elana observait les enfants qui ,insouciants, jouaient dans les allées, et s'amusaient à comparer leurs pouvoirs. Même les enfants sans-pouvoirs s'amusaient, sans que personne ne les rejette, car à cet âge, on est tous à égalité. Devant tant de bonne humeur, Elana aurait presque put oublier la menace du Mal qui planait sur toutes les têtes. Mais seulement ''presque''. Car, même si Arlann, la ville des tisserands-teinturiers, n'avait pas encore été touchée par le Mal qui sévissait dans le Grand Royaume, il y avait toujours un risque. On racontait que le Mal pouvait avoir plusieurs formes, mais qu'il venait toujours de la même personne : Celle-dont-on-ne-sait-le-nom. Elana frissonna rien qu'en y pensant : comment quelqu'un pouvait-il être aussi ignoble ? Décimer ainsi des villages entiers sans le moindre scrupule... Elana arrivait devant l'antre de Sheriia, aussi refoula-t-elle ces mauvaises pensées. Elle inspira une grande bouffée d'un air pur et doux. Mais pour combien de temps, pensa-t-elle en poussant la porte de bois de la maison de sa maîtresse. Aussi loin qu'elle s'en souvenait, la maison de Sheriia avait toujours été la même. Elle ne comportait qu'une seule pièce vaste et circulaire. Dans un recoin de la pièce, il y avait un rideau tendu derrière lequel se trouvait le lit et les ustensiles de toilette de Sheriia. Tout le reste de la salle servait essentiellement aux soins qu'elle apportait à ses patients. En cette période du Renouveau, il y avait beaucoup moins de patients que durant le Sommeil. D'ailleurs, la pièce était aujourd'hui vide, et Elana entendait la Sage bouger derrière le rideau. Elle ne s'annonça pas, sachant que c'était inutile étant donné que Sheriia avait le don de percevoir la magie. Or, de magie, Elana en était pleine. Elle était une des quatre Marqués, elle maîtrisait donc plus ou moins une forme de magie très ancienne et très puissante, et Sheriia le sentait aussi bien que si Elana s'était trempée dans une cuve d'herbes odorantes. Pour faire passer le temps, Elana fit apparaître deux petites flammes dans chacune de ses mains et entreprit de jongler avec. C'était cela son don : maîtriser le feu. Elle pouvait en faire apparaître, le toucher sans se brûler, et tellement d'autres choses encore qu' Elana ne les connaissait pas toutes. Sheriia poussa le rideau de cuir qui séparait sa maison en deux et s'avança vers Elana. Sans un mot, elle la scruta de la tête aux pieds et hocha la tête. Puis elle invita la jeune fille à s'asseoir sur un des deux coussins posés à même le sol, séparés par le reste d'un feu devenu froid. Toujours dans le silence, Elana s'assit en tailleur sur le coussin et attendit que son mentor se mette à parler. Celle-ci s'assit lentement sur le coussin opposé et tourna ses yeux couleur de mousse vers l'âtre noir et glacé. Sans le quitter des yeux, elle demanda :

- Allume un feu, s'il-te-plaît.

Elana s'exécuta et attendit que la Sage lui donne la permission de parler. C'était une vieille règle qu'elles avaient instauré au début de l'apprentissage d'Elana. Depuis, la jeune fille n'avait jamais déroger à cette règle. Sheriia releva les yeux et dit :

- Tu peux parler.

- Merci. Pourquoi m'avez-vous fait venir ? Le Mal est-il proche ? Y a t-il un problème quelconque ?

- Tu parles vite et sans réfléchir, répondit Sheriia. Mais je n'ai pas le temps de jouer aux devinettes. Elana... Tu vas devoir partir.

- Partir ?, répéta la jeune fille, interloquée. Mais... pourquoi ?

- Elana. Tu sais aussi bien que moi que tu es une des quatre Marqués chargés de rétablir la Paix. Le Mal progresse de jours en jours, et il semble qu'il soit de plus en plus féroce. Le temps des attaques isolées est révolu. Désormais, il est clair que le Mal veut encercler Mageia, et il a toutes ses chances d'y parvenir. Celle-dont-on-ne-sait-le-nom semble devenir chaque jour plus forte, et je crains qu'il soit temps pour toi de partir d'Arlann.

- Mais...mais je n'ai pas terminé mon apprentissage, balbutia Elana. Et... la Prophétie parle de mille ans de paix ! Or, cela ne fait que neuf cents quatre-vingt-dix ans que la Grande Résurrection est terminée. On ne peut pas intervenir contre la Prophétie !

- Elana... Moi non plus, je ne voudrais pas que tu partes... mais il est temps. La Grande Résurrection s'est certes terminée il y a neuf cents quatre-vingt-dix ans, mais le Grand Sage de la cité de Mageia est formel : la période de Paix dont parle la Prophétie commence douze ans avant la Grande Résurrection. Et celle-ci a duré deux ans. Ce qui fait...

- Mille quatre ans..., calcula Elana. Mais ça ne colle pas...

- Bien sûr que si, répliqua Sheriia. La Prophétie dit que le Mal arrive après mille ans. Ce qui colle, étant donné que le Mal à commencé il y a quatre ans. Le Grand Sage a eu une vision : il est grand temps pour les Marqués de se rencontrer enfin. Quant à ce qui est de ton apprentissage, ajouta-t-elle avec un demi-sourire, je crois que tu es largement prête. Je pense que tu devrais partir dans les prochains jours ; le rendez-vous est fixé à un jour avant la pleine lune, dans la Clairière des Bois Perdus, un peu au sud de Mageia. Maintenant, entraînons-nous.

Sheriia se leva et quitta la salle, laissant Elana seule et complètement désappointée. Elle se leva comme un somnambule et tissa un charme de chaleur autour d'elle. Non pas qu'elle eut froid, mais savoir qu'elle allait devoir quitter sa famille si tôt... Elle n'avait pas le choix, bien sûr, il fallait qu'elle vainc le Mal. Mais elle ne se sentait pas le courage d'affronter cette puissance si jeune. Et puis, le Mal ne pouvait pas être si horrible qu'on le disait, si ?

- Elana, l'appela Sheriia. Tu viens ?

- J'arrive, répondit Elana d'une voix enrouée.

Elle sortit de la maison et la contourna pour arriver dans une cour que Sheriia avait aménagé pour leurs entraînements. Sans un mot, Elana se campa en face d'un cercle noir situé sur un mur. À première vue, il ne paraissait pas dangereux. Mais si on regardait bien, on pouvait apercevoir des petits filament noir qui bourdonnaient autour du cercle. Ce cercle était en fait un concentré de magie fabriqué à partir de plusieurs sortilèges mineurs. Sheriia était la seule capable de le mettre en marche. Le cercle avait pour objectif de lui lancer des attaques, dans un ordre qui n'avait aucune logique, et Elana, qui s'était pourtant entraîné avec des centaines de fois, était persuadée qu'elle n'avait pas encore expérimenté toutes les attaques du cercle. Elana se mit en position de combat et attendit la première attaque. Le cercle vibra, puis d'énormes pics de glaces plus acérés encore que les crocs d'un Sanguirat* en jaillirent avec violence. Elana les esquiva avec souplesse en esquissant un salto arrière. Elle raterrit sur ses pieds à l'instant où le cercle fit jaillir des flammes. Elana ouvrit les paumes et recueillit les flammes comme si elles n'étaient que des morceaux de tissu. Pendant plusieurs minutes, Elana esquiva, attaqua, se protégeant des lumières trop vives et se réchauffant lors d'une attaque glaciale. Au moment où elle pensait que l'exercice touchait à sa fin, le cercle envoya une attaque qu'elle ne connaissait pas : des voix l'encerclèrent sans qu'Elana ne puisse les comprendre, et un nuage d'ombre vola tout autour de la cour. Elle avait l'impression de sentir comme un énorme serpent qui s'enroulait autour d'elle. Puis elle l'entendit. Sa petite soeur l'appelait à l'aide, elle en était sûre ! Elle l'implorait, lui demandait de venir ! Seulement Elana avait les membres comme paralysés. Ses bras et ses jambes ne répondaient plus à ses appels. Elle se débattait, hurlait et, par dessus les voix étranges qui la harcelaient toujours, la voix de sa sœur se faisait de plus en plus faible. Elana pensa que c'était fini, qu'elle avait perdu cette bataille, mais le visage de sa mère lui apparu alors :

- Tu nous a trahis ! Tu ne l'a pas aidée et à cause de toi, elle est morte ! Tu n'es pas digne d'être notre fille !

Le visage de son père remplaça alors celui de sa mère. Il secoua la tête, l'air peiné, et semblait ne pas savoir quoi dire.

- Tu me déçois tellement...

Non !, voulut hurler Elana. Ce n'est pas ce que vous croyez ! Mais aucun son n'arrivait à traverser sa bouche. Enfin, les drôles de voix cessèrent, et la clarté revint. Alors qu'elle sentait ses membres se délier, Elana tomba à genoux et se prit la tête dans les mains. Non... Elle sanglota, son dos parcouru de frissons. Elle sentit les mains chaudes de Sheriia sur ses épaules, signe que le cercle n'était plus en marche. Mais qu'il marche !, pensa-t-elle. Qu'il m'attaque, qu'on en finisse ! Si je n'arrive même pas à rendre mes parents fiers de moi...

- Elana, lui dit la voix douce de Sheriia, qu'est-ce qui s'est passé ?

- Je ne sais pas, soupira Elana en essuyant ses larmes. Tout est devenus sombre et... j'ai entendu ma sœur. Elle m'appelait à l'aide ! Et je ne pouvais même pas bouger pour aller l'aider ! Et puis je voyais mes parents. Ils étaient si déçus ! Oh, Sheriia, je ne peux pas les laisser !

Doucement, Sheriia l'emmena à l'intérieur et lui servit un fond de verre de Feu Vif. C'était une boisson qui contenait de la pousse de Sora, une plante dont la sève avait un goût fort et qui faisait délirer quand on en prenait en grande quantité. Mais à petites doses, le Feu Vif réchauffait le cœur et redonnait du courage. Elana se sentit un peu mieux et remercia Sheriia d'un sourire. Celle-ci lui dit alors :

- Tout-à-l'heure, le cercle s'est mit à vibrer violemment, et j'ai senti que je n'avais plus aucune prise sur lui. Ça ne m'était encore jamais arrivé...

Sheriia releva la tête, sembla hésiter un instant, puis lui demanda :

- Tu n'as pas remarqué de changements avec ton pouvoir, ces derniers temps ?

- Des changements ? Comment ça ?

- Des... des sortes de faiblesses... comme si ton pouvoir n'était plus aussi fort qu'avant...

- Non... Sheriia, pourquoi tu me demande ça ?

- Les pouvoirs de plusieurs personnes sont affectés, Elana. Moi-même je ressens des changements. L'autre jour, un enfant est venu me voir et il m'a fallut plusieurs minutes avant de me rendre compte qu'il avait de la magie en lui ! Et c'est pareil avec quelques habitants du village : ils ne ressentent plus leur pouvoir comme avant, ils ont du mal à l'utiliser.

- Tu pense que c'est le Mal ?

- Honnêtement, je ne pense pas. Mais je crois que tout le pays ressent le Mal sans être forcément touché. Je pense... que le rayon de magie de Mageia est épuisé par le Mal.

Elana resta horrifiée devant cette révélation. C'était impossible ! Le rayon de magie les protégeait depuis si longtemps ! Sheriia leva vers elle ses beaux yeux vert mousse et lui dit le plus sérieusement du monde :

-Elana. Le Grand Royaume a besoin de toi et des autres Marqués. Ta famille a besoin de toi. J'ai... j'ai besoin de toi.

J'ai besoin de toi ? Elana fût si émue par cette dernière phrase que ses yeux se mouillèrent... avant qu'elle ne les essuie d'un geste rageur. Elle venait de comprendre qu'elle n'avait plus le choix : elle devait protéger le Royaume coûte que coûte. Mais tellement de vies reposaient entre ses mains ! Elle avait l'impression de tenir le sort du monde sur ses épaules. C'est avec ces pensées en tête qu'elle remonta l'allée qui la menait chez elle. La maison était vide, aussi se coucha-t-elle sur son lit, la peur au ventre. Sans qu'elle ne s'en rende compte, le sommeil la prit dans ses bras de brume .

*****

Elana dormit d'un sommeil sans rêves. Quand elle se réveilla, le soleil avait déjà presque achevé sa course dans le ciel. Elle se leva et retrouva ses parents en pleine conversation avec Sheriia. Sa petite sœur, Saly, jouait tranquillement sur le tapis de toile tandis que les adultes conversaient. Elana décida de ne pas se montrer et d'écouter ce qui se disait, mais c'était peine perdue : ses parents et Sheriia parlaient si bas qu'elle ne comprenait rien du tout. Finalement, Sheriia se leva et quitta la maison sans un mot. Sa mère, comme toujours, gardait un visage impassible ; mais son père, lui, ne cachait pas sa peine. Elana devina que Sheriia les avait avertis de son départ proche. Elle se montra et toussota. Ses parents relevèrent la tête et elle se réfugia dans leurs bras. Ils la serrèrent si fort, et avec tant d'amour, qu'elle se laissa aller à pleurer. Saly fourra sa petite main dans la sienne et chantonna une petite chanson enfantine. Elana se sentait si bien... et elle allait devoir les laisser. Mais c'était son destin. La Prophétie devait être respectée et, malheureusement pour elle, elle faisait partie de la Prophétie.

*****

Le grand jour était arrivé. La mère d'Elana courait en tous sens, ramassant des objets qu'elle jugeait indispensable pour sa fille et les entassait dans un grand sac de toile beige. Saly, elle, chantait à tue-tête en faisant apparaître des papillons entre ses doigts. C'était son pouvoir : elle ''fabriquait'' des papillons, comme elle disait. Elana, elle, passait en revue tout ce qu'elle avait emporté, ce qui était assez compliqué, étant donné que sa mère agrandissait la liste au fur et à mesure qu'elle fourrait les objets dans le sac. Éreth, son père, était en ce moment dans sa librairie. Il lui avait expliqué qu'il allait lui prendre des livres qu'il pensait indispensables pour sa survie. Toujours dans l'extrême !, pensa Elana. Elle partirait au milieu de journée vers le nord, en direction de Mageia. Olando, qui élevait des chevaux dans les collines alentours, lui avait prêté un magnifique cheval beige, si fin et si majestueux qu'il paraissait taillé dans du marbre.

- Maman !, appela-t-elle.

- Il faudrait aussi que tu prennes ce peigne, répondit-elle. Il est en ivoire et orné de pierreries. Il prouvera que tu n'es pas une moins que rien, quand tu seras à Mageia...

- Maman... Maman !, cria-t-elle.

- Oui ? Tu as besoin d'autre chose, peut-être...

- Non ! Je pense que c'est parfait. Je voulais juste... profiter de ces derniers moments avec toi.

Sa mère la regarda avec des yeux larmoyants.

- Ma chérie, murmura-t-elle en l'enlaçant.

- Maman...

Elles restèrent ainsi de longues minutes avant de s'asseoir sur le canapé de toile bleue. Elles ne savaient pas quoi se dire pour se réconforter. Un souvenir revint à Elana :

- Tu te souviens la fois où je me suis teint les cheveux sans ton accord ? Tu étais furieuse !

- Oh oui, s'esclaffa sa mère. Je t'ai fait une leçon de morale qui a dû durer... une bonne demi-heure ! Et puis ton père est arrivé et a dit...

-''Ça te va plutôt bien !'', s'exclama son père en rentrant dans la salle. Et finalement, tu as toujours gardé cette couleur !

Elana les regarda, attendrie. C'est ce moment que choisi sa sœur pour entrer en criant : ''Pluie de papillons !'' Ils se retrouvèrent dans un nuage coloré. Tout en riant, Elana attrapa sa sœur d'une main, son père de l'autre, et invita sa mère du regard. Ils se serrèrent si fort qu'Elana en avait mal aux côtes, mais elle s'en fichait. Ils pleuraient et riaient en même temps, ce qui donnait un mélange étrange. Ils finirent par se laisser tomber au sol en soupirant. Elana les regarda tous un par un et leurs dit :

- Je vous aime.

Son père laissa libre cour à ses larmes, et même sa mère versa un peu d'eau. Seule Saly ne pleurait pas : elle regarda fixement sa sœur et lui dit :

- Moi je crois en toi. Tu vas sauver le monde !

Sheriia fit alors son entrée, et resta un peu décontenancée par la nuée de papillons qui voletait dans la maison. Elle toussota légèrement puis dit :

- Désolée de vous interrompre... Mais Elana doit partir.

Ses parents la serrèrent dans leurs bras puis l'amenèrent jusqu'aux portes de la ville. Seul Olando et son cheval l'attendaient. Sheriia n'avait pas voulu que tout le monde soit au courant du départ d'Elana, elle pensait que cela pourrait provoquer un mouvement de panique. Elle serra ses parents une dernière fois, fit tourner sa sœur autour d'elle, puis s'apprêta à monter sur le cheval quand une voix la retint :

- Elana...

Elle se retourna : Sheriia la regardait, ses bras ouverts et ses yeux pleins d'amour. Elle lui avait rarement vu une expression pareille. Elle se précipita dans ses bras et la serra fort.

- Tu vas me manquer, murmura Sheriia.

- Toi aussi, répondit-elle.

Elana s'écarta puis monta sur le cheval. Elle inspira un bon coup puis, après un dernier regard en arrière, éperonné la bête et galopa vers le Nord, en direction de la cité de la Magie.

Commentaires :

Ssamagic
Bonjour, Je voudrais partager mon avis sur ce texte, qui, pour moi est très bien. Je suis d'accord avec les autres lecteurs, quelques répétitions, quelques fautes et du vocabulaire à enrichir, mais ton histoire intrigue, en tout cas, elle m'a intriguée. C'est pour quoi j'aimerais beaucoup que tu m'envoies ton pseudo par message privée, pour que je puisse lire la suite. Malgré ces quelques points négatifs, j'ai beaucoup apprécié ton style d'écriture et t'encourage à continuer ( en enrichissant un peu plus ton vocabulaire ;) ). A bientôt.

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NadegeChipdel
Bonsoir bonsoir ! Petit retour sur ce premier chapitre qui, s'il contient de bonnes idées, se perdent dans un flot de mots qu'il faut savoir juguler. Explications : sur la notion de clichés, je reviens @AlexBailleux. Tu peux t'en inspirer et y mettre ta patte. Le plus flagrant ? « Celle-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom ». Écris de cette façon, ça fait trop Harry P. Ensuite, j'avoue que j'aurais voulu en savoir plus sur cette prophétie. Attention aussi à ne pas tomber dans des digressions inutiles : je ne suis pas certaine que le paragraphe qui tient le compte précis des années avant que le Mal ne s'abatte sur le monde soit fondamental pour la suite de ton histoire. Ça fait plus remplissage qu'information capitale. Et pense à aérer ton texte : les gros blocs de texte ne favorisent pas l'envie de lire. À présent, rentrons dans l'écriture à proprement parlé : * un point est ressorti assez nettement : celui de la conjugaison. Il y a pas mal d'erreurs sur les terminaisons du présent comme du passé simple. * ensuite, il y a beaucoup de répétitions, à commencer par les prénoms de tes personnages. A titre d'exemple, entre les pages 13 et 12, tu répètes 6 fois le mot « cercle ». Utilise des synonymes ! * enfin, il y a beaucoup de participes présents dans ton texte, ce qui alourdit tes phrases, parfois un peu longue. Là aussi, vive les périphrases pour créer de la variété et de la légèreté. * un dernier point. Shériia est un Sage : il faut lui donne un niveau de langue plus soutenu. « Ce qui colle » fait trop adolescent. « Ce qui fonctionne » par exemple, la place un cran au-dessus de son élève. En somme, ton texte se défend, mais il faut l'alléger.

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AlexBailleux
Hello! (1)Alors, on attaque avec les les clichés/stéréotypes : -cheveux roses et très longs (c'est vu, vu et revu, par exemple, pourquoi n'aurait-elle pas les cheveux très courts et orange vif, ou mi-long et châtains?) -élément Feu (l'élément du feu est le plus fréquent, sans doute à cause du tempérament qu'il confère au héros)(si on passe au dessus du cliché de l'élément, on peu utiliser un autre élément, la Terre par exemple, c'est celui qu'on rencontre le moins) -Elle fait partie des "Marqués" (une sorte d'élu mais en fois quatre, je sais qu'il faut un déclencheur, mais on voit ça trop souvent) -Celle-dont-on-ne-sait-le-nom, ça a un arrière goût de celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom -une prophétie ( des prophétie, mais que faire d'une histoire fantasy sans prophétie? j'aime beaucoup le concept des prophéties, mais la tienne mérite plus de clarté, après plusieurs relecture, ça reste un passage très obscur pour moi) C'est fini pour cette partie, j'ajouterai juste que le sage est un cliché que tu as su exploiter, pour une fois, il n'a pas de longue barbe blanche ;) Ensuite, la fluidité : ton texte est lourd de phrases trop grandes et des répétitions. Alterne phrases courtes (jusqu'à 8 mots) et phrases longues (à partir de neuf mots). Les noms de tes personnages est répété trop de fois, essaie de trouver des périphrases. Si un personnage parle et dit quelque chose, celui qui lui répond n'a pas besoin d'insister, idem pour les pensées, ça paraît bizarre d'écrire (j'invente l'exemple) "J'attrapa la dernière part de gâteau au chocolat et la mangea. -Pourquoi tu manges la dernière part de gâteau au chocolat? me demanda ma petite soeur." (j'espère que tu vois ce que je veux dire). Dialogues : Même si elle n'a pas le temps de parler en énigmes, Sheriia est une sage, ce qui sous-entend qu'elle a un certain âge, et donc une certaine façon de parler, qui n'est pas la même que celle d'Elana, adolescente rebelle qui se teint les cheveux .

--> One_Last_Dance_
Oh c'est gentil :)

--> AlexBailleux
(2) Dans le second chapitre de l'amphi 8, @One_Last_Dance_ explique très bien ces petites différence qui font tout un personnages? La fin ne donne pas envie de poursuivre, c'est assez dommage, mais la première impression compte beaucoup dans un livre, lorsque l'on n'a que le premier texte, la première impression peut être fatale. Je terminerai là-dessus en te disant que si tu travaille ta plume, il peut en sortir quelque chose de bon, alors relis-toi (plusieurs fois) (à voix haute). Bonne continuation littéraire, Alex.

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Xetrox
Bonjour, avant de commencer, je tiens à rappeler que tout ce que je pourrais dire ne relève que de mon point de vue personnel basé sur cet unique chapitre « un oiseau-écho, un oiseau » La répétition alourdit et fait un peu mécanique. Il faut effectivement que nous expliques ce qu'est un oiseau-écho, mais pourquoi pas couper la phrase pour le faire afin de rendre ça un peu plus naturel ? Et la répétition est à éviter, pourquoi pas volatile ? « L'oiseau » Attention aux répétitions, il y en a d'autres par la suite « rideau de roseaux » Il n'y a pas beaucoup de fautes donc je vais en relever quelques unes « écarter le rideau » Répétition « ne serrai-ce » ne serait-ce « que pour s'empêcher d'enflammer la maison » Tournure maladroite, à reformuler « les paroles que Sheriia allait lui prononcer » Prononcer me paraît un peu maladroit, ici « qui, insouciants, jouaient » Plutôt que d'interrompre la phrase, je pense que « qui jouaient avec insouciance » est plus fluide « et s'amusaient » « s'amusaient » « les enfants » « les enfants » Répétitions, d'autant plus que là, c'est sujet et verbe qui sont répétés « à cet âge, on est tous à égalité » La tournure est un peu maladroite, le verbe être manque d'élégance, surtout avec un « on ». Quant à l'idée en elle-même... C'est ton monde, donc peut-être que les mentalités y sont différentes, mais en général, même s'il y a des tares que les enfants n'ont pas (comme le racisme, par exemple), il y a très souvent des gamins rejetés, et ici, comme les pouvoirs semblent avoir un potentiel ludique, ... C'est comme un gamin qui n'a pas de vélo mais dont tous les camarades en ont un. Peu de chances qu'il soit parfaitement intégré. D'ailleurs, la formulation est d'autant plus maladroite qu'ils sont de faits inégaux. Socialement, peut-être, mais avoir ou non des pouvoirs, ça créée quand même une sacré inégalité

--> Xetrox
Enfin, dernier point sur ton univers : le poids des actes. En effet, la magie ne semble connaître ici aucun contrecoup, et ça, c'est risqué. Très risqué. Un monde où le pouvoir n'a aucune conséquence, c'est difficile à imaginer. D'ailleurs, comme ce pouvoir ne semble pas avoir de véritable limite, il te sera sûrement difficile de justifier que le Mal puisse le mettre en défaut. Et admettons que le Mal soit simplement plus puissant. S'il n'y a de contrecoup, comment justifier l'inversion d'un rapport de force ? Ou alors comment rester cohérent si le contrecoup n'existe que dans un camp ? Je te laisse y réfléchir En conclusion, c'est un texte qui m'a l'air assez travaillé, avec des idées intéressantes. Il y a encore du boulot, mais rien d'insurmontable. Bon courage Si quelqu'un souhaite discuter d'un point abordé ici, il peut me contacter par mp ou commentaires

--> Xetrox
Je voulais aussi, tant que j'y suis, aborder le manichéisme de ce monde. J'ai l'impression qu'on a le monde des bisounours contre le Mal absolu. Pourquoi pas, après tout, mais fais très attention, des camps trop tranchés risquent de te faire perdre tout un électorat mature (pas au sens de Wattpad, qui ne semble pas connaître la différence entre littérature mature et littérature interdite aux mineurs). Le monde n'est pas noir, le monde n'est pas blanc, le monde n'est que nuances de gris (ceci n'est pas une référence, pas ma faute si y a des films qui rendent risibles des expressions tout à fait valables...). Du coup, pour créer un monde cohérent, il vaut mieux garder cette caractéristique. Après, c'est à toi de voir, si ça se trouve, ça peut aussi très bien marcher, mais c'est risqué Tant que je parle du monde, je voulais revenir sur l'appellation « Grand Royaume » puisque tu n'en mentionnes pas d'autres et que le Mal semble menacer le monde, mais en ne s'attaquant qu'à ce royaume. Du coup, s'il s'agit de l'ensemble de ton monde, pourquoi le qualifier de Royaume ? S'il n'y avait qu'une seule nation dans le monde, elle n'aurait sûrement pas de nom propre. Elle aurait juste un nom commun qui serait l'équivalent de patrie

--> Xetrox
Maintenant, attaquons-nous au fond. C'est pareil, c'est pas trop mal, y a des idées et des efforts. Seulement, comme ça a déjà été souligné par @AlexBailleux, il y a énormément de déjà-vu. Je ne sais pas si ce sont des références maladroites, une inspiration inconsciente ou de simples coïncidences (ça, j'y crois pas trop), mais il y en a trop. Que ce soit celle-dont-on-ne-sait le nom qui est un mélange entre Voldemort et les quelques personnages dont apprendre le nom les rend mortels (comme dans la ligue des gentlemen extraordinaire si je ne confonds pas) ou les Marqués qui doivent rétablir la Paix (l'élu qui doit rétablir l'équilibre dans la force) ; le personnage principal qui maitrise le feu (archi-classique, parce que le feu, c'est plus « cool ») ou le pouvoir unique pour chaque personnage avec une source de magie centralisée (Trolls de Troy, Lanfeust de Troy) ; la petite sœur qui est utilisée pour culpabiliser (Hunger Games, et d'autres mais les références m'échappent) avec les visions des proches (Harry Potter et encore une fois, j'ai aussi vu ça ailleurs il me semble) ou encore le cercle qui envoie des attaques aléatoires un peu comme le ferait la bouboule de Star Wars. Alors attention, les références ou cas d'école ne sont pas à proscrire irrémédiablement, seulement il faut qu'ils soient bien répartis, pas trop flagrant, mais surtout qu'ils soient dans une mesure raisonnable, sinon, ça risque de rapidement déranger certains lecteurs

--> Xetrox
« la fois où je me suis teint les cheveux » C'est là que j'avais identifié un gros problème en première lecture. La teinture de cheveux, ça fait assez récent alors qu'il s'agit d'un monde où ils utilisent encore des oiseaux pour communiquer. Il faudrait bien plus de description. Honnêtement, je ne sais pas du tout à quoi ressemble ton monde. Au départ, je pensais à quelque chose de très sylvain, avec des maisons spacieuses mais rustiques, beaucoup de bois, des formes harmonieuses etc. Ensuite, avec la teinture de cheveux, ça a rebattu les cartes. Je pars plutôt sur un espèce de steampunk en harmonie avec la magie. Seulement, les termes de Royaume et le bestiaire font plus pensé à un univers médiéval plus classique, ce qui n'est pas rendu impossible par le fait que tous tes personnages semblent avoir pour le moment un niveau social élevé. Bref, il faut plus de descriptions et moins d'explications géopolitique d'un coup. Show. Don't tell. « elle inspira [...], éperonné la bête » éperonna Alors niveau forme, c'est pas trop mal malgré quelques participes présents qui traînent, mais ça reste raisonnable. Par contre, il va vraiment falloir faire attention aux répétitions, surtout qu'elles sont toujours successives, donc vraiment flagrantes. Sinon, comme je l'ai dit, il faudrait ajouter des descriptions, mais je ne vais pas revenir dessus. Ah, et tant que parle de la forme, il me semble que le premier paragraphe est un peu trop long

--> Xetrox
« Mais seulement presque » J'aurais inversé presque et seulement, avec une virgule entre les deux Attention aux quelques participes présents qui s'immiscent dans certains passages « une vieille règle qu'elles avaient instauré » instaurée « n'avait jamais déroger à cette règle » Répétition de règle et « dérogé » « la période de la Paix dont parle la Prophétie commence douze ans » L'idée est intéressante, bien que j'ai déjà lu quelque chose du même type. Du coup, je pense que tu aurais mieux dû la mettre en valeur en nous vendant longtemps (sur plusieurs chapitres, peut-être) une sensation de sécurité et de préparation de l'échéance dans la tranquillité avant de faire réaliser à ton héroïne par elle-même de ce qu'il en est vraiment « les esquiva avec souplesse en esquissant un salto-arrière » Esquisser ne me paraît pas vraiment adapté à un salto arrière. La connotation nonchalante me gêne un peu. Sinon, sans compter le participe présent qui n'est pas indispensable, cette action me paraît suspecte. À aucun moment il n'est précisé qu'elle en ajout de sa magie des capacités athlétiques surhumaines. Or, si faire un salto arrière comme ça est possible, c'est clairement pas une bonne option pour esquiver, d'autant plus que ça force à abandonner son attention quelques secondes tout en restant sans défense aucune ; Une influence des mangas, peut-être ? En tout cas, sans précision préalable, ça arrive un peu comme un cheveu sur la soupe « flammes » « flammes » « esquiva » »esquiva » Répétitions « le visage de sa mère lui apparu alors » apparut « que le cercle n'était plus en marche » Pas très élégant comme tournure, le « en marche »

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