Texte n°418
Avait-vous déjà souffert ? Souffert à en mourir ? Ou alors avait-vous eu une vie et une enfance normale ? Aucune de ces deux options ne définissent si vous deviendrez un héros. Une personne avec une vie comblée et gratifiante peut faire de grande chose, prendre les armes ou devenir un puissant magicien tout comme le peut un orphelin. L'espèce humaine, les écrivains humains du moins, ont souvent des héros de littérature orphelin qui se découvrent de grands pouvoirs, des personnages motivés par la vengeance, par la soif de vérité. "Comment est morte ma mère ?" "Pourquoi mon père a été tué ?" mais dans la réalité, tout est bien moins facile. Il n'y a pas que des orphelins, la vengeance ne mène souvent à rien et souvent, il n'y a pas de grand méchants ni de grandes quêtes. Alors, cela signifie que si le héros n'est pas orphelin il n'est pas héros ? Qu'il ne sera jamais motivé pour accomplir de grande chose et sauver le monde ? C'est faux. Tout le monde, ainsi même que vous, lecteurs, pouvez un jour devenir ce héros sans avoir à perdre vos parents ou votre oncle. Des histoires tragiques ne créaient pas des héros, elles les accompagnent tout du long, leur rappelant pourquoi ils combattent tout comme un passé confortable.
C'est pour ça que le Destin les a choisis ?
Parce que depuis sa grotte, assis sur un énorme rocher aussi confortable qu'un sofa de velours au palais de Versailles, il s'était dit que ce serait drôle et distrayant de voir de normaux adolescents combattre la face cachée de l'Univers et avait alors mêlés les fils de leurs destins ?
Ce serait cruel et injuste. Mais le monde est cruel, il tue le père de l'une, les parents d'un autre mais laisse vivre la mère d'un jeune homme pour qu'elle le déteste et les mêlent à une famille parfaite ? Les dés sont pipés depuis le début, depuis que Destin est né mais cela ne crée pas des héros. Ce sont les héros qui se créaient seuls, ils évoluent seulement et Destin l'a comprit alors il s'amuse. Armés de leur détermination ils vont combattre, ils deviendront chacun un héros, quelque soit leur motivation dans cet imbroglio, ils ont sauvés le Monde.
Je pourrais commencer cette histoire, cet imbroglio, lorsque la terre se créa et que Destin naquit mais ce ne serait que trop raconter, chaque chose en son temps, alors je commencerai cette histoire avec la mort d'Edouard de Malék lors d'une froide nuit d'hiver.
La famille de Malék était à Woda's Hollow ce que le raisin est au vin : indispensable. C'était cette grande et noble famille qui avait créé la ville il y a des siècles et chaque villageois le savait et les respectait, même lors de la Révolution ils ne s'attaquèrent pas eux, n'ayant jamais eu la sensation d'être oppressés par ces nobles. Ils étaient appréciés, leurs enfants chéris, leur famille adorée. Les Malèk n'étaient pas prétentieux mais humbles malgré leur statut, toute la ville avait vu grandir Édouard, avait assisté son ascension sociale, à son mariage avec la magnifique Joannie Heartcold, riche héritière américaine, et attendait tous avec impatience leur premier enfant, alors quand la nouvelle disant que le fils prodige était souffrant, la ville retint son souffle et pria pour son rétablissement mais ce ne fut pas des prières qui pourraient le sauver d'une tumeur cérébrale, inopérable à cette époque du siècle.
Sa femme le voyait dépérir la boule au ventre et chaque fois que son regard émeraude se posait sur sa peau maladivement pâle, sur ses joues creusées, sur ses lèvres asséchées et fripées et sur son corps atrophié à force d'être alité, elle pleurait.
Il était vingt deux heures quand le médecin de ville prononça, avec quelques sanglots, le décès de cet homme qu'il avait fait venir au monde. Toute la ville se plongea dans le deuil, la cérémonie fut belle et plusieurs prononcèrent un court éloge, Joannie, par contre, restait allongée dans leur chambre, pleurant en permanence l'amour de sa vie, respirant son parfum, et ne put qu'à peine tenir debout lors de l'enterrement.
Les quelques jours qui suivirent furent un véritable enfer pour la veuve puis, dans ce moment de faiblesse qui fait croire que la terre est plate, elle fut contactée par un inconnu qui se prétendait médium, prise du fol espoir de revoir son défunt époux elle accepta de le rencontrer dans sa petite cabane "apte à recevoir l'esprit et l'âme des morts" au milieu de la forêt de pin de noir qui entourait le domaine de la famille et une partie de la ville.
La neige commençait à tomber quand elle s'enfuit de son propre château, cachée sous un grand manteau gris, pour se rendre auprès de son mari. Elle déblaya un chemin à travers la tempête qui se formait et qui lui battait le visage mais elle gardait espoir, continuant de marcher droit vers le nord comme indiqué, avec un sourire gravé sur ses lèvres bleuies. Quand elle arriva elle remarqua néanmoins que la cabane promise ressemblait plus à une masure délabrée qui pouvait s'envoler à n'importe quel coup de vent mais elle ne fit pas la fine bouche et esquiva les grigris et symboles païens qui lui barraient l'entrée, virvoltants, victimes de la danse endiablée du vent, puis toqua à la porte même si elle pouvait très bien voir à travers tant le bois était pourri. Elle n'attendit pas deux minutes qu'un homme de petite carrure surgit et lui ouvrit la porte. Son visage était dissimulé derrière un drap blanc brodé de motif rouge mais elle pouvait discerner son regard vairon et son sourire moqueur.
Ils restèrent une demi-heure avant que ne surgisse un immense rayon de lumière blanche qui détruisit le toit de la cabane. Cette tornade de lumière souffla tout les pins enneigés autour de lui, éclairant comme en plein jour la ville qui était à des kilomètres, tout les habitants se réveillèrent, sortant peu à peu de leurs maisons, paniqués pour la plupart, les animaux étaient devenus fous, sautant, aboyant, feulant et s'enfuirent tous pour la plupart. Puis la tour lumineuse disparut au bout de quelques minutes et le calme réapparut, comme si rien ne s'était passé, le vent se calma, la neige retomba par gros flocons mais les villageois restèrent inquiets, une escouade se forme vite, composé des six hommes les plus forts de la ville, qui partit vite armée de grosses lampes, de torches et d'énormes doudounes ainsi que de radios portables.
Quand ils arrivèrent près de la cabane ils furent stupéfaits de terreur. Ce lieu autrefois si abondant de végétation, d'animaux vivants, n'était plus qu'un cercle de cendre grise autour d'une masse informe au centre, recouverte d'un manteau gris, et le plus déroutant était que cette nouvelle clairière était à l'abri de la tempête qui faisait rage à ne serait-ce que trois mètres. Un roux fit un pas, entrant dans le cercle de cendre, encore rougeoyantes, et avança timidement vers l'épicentre en voyant avec peur qu'à mesure qu'il se rapprochait, la masse prenait forme humaine. Ses compagnons le suivirent et furent encore plus stupéfaits en le voyant tenir entre ses grandes mains une jeune femme à la peau et aux cheveux aussi blancs que la neige qui tombait délicatement autour d'eux.
« Oh seigneur, jura un bûcheron, c'est la M'dame De Malèk !
- Madame De Malèk n'est pas aussi blanche, je crois, et elle est brune de toute façons, souffla le roux qui était fermier. Ça ne peut pas être elle...
- Si, regarde. Il pointa du doigt son pendentif qui avait un M et un J d'or entrelacés puis sa bague de mariage qui avait le même symbole. Ce sont ses initiales.
C'est ainsi que la veuve fut retrouvée, au milieu des décombres d'une masure délabrée et abandonnée, inconsciente, gelée, bleuie et pâle comme un enfant-lune.
Elle ne se réveilla qu'une semaine après, en état de choc, incapable d'aligner une phrase cohérente. Les médecins statuèrent sur son état, parlant de la mort de son époux, de sa tentative de suicide et lui apprirent qu'elle était enceinte. Elle devint encore plus lunatique après cette nouvelle mais le lui attribua à la peur d'accoucher un enfant dont le père est déjà mort. Par contre, aucun médecin ne put dire avec leur savoir limité pourquoi elle était devenue aussi blanche que la neige et que ses cheveux et ses yeux aient aussi prit cette teinte, alors ils avancèrent que c'était le choc. Le choc... Parfois ça me fait rire, les humains sont si limités, ils ne voient que ce qu'ils voient, n'ayant pas conscience que la Terre n'est pas qu'une boule de terre et de feu... Mais qui peut en vouloir à ces créatures qui viennent à peine de sortir de l'âge de pierre ? Bref, ce mot était un euphémisme par rapport à la vérité mais personne ne sût jamais ce qu'il s'était vraiment passé à part elle et la lumière blanche. Et moi bien sûr.
Maintenant que je vous ai fait une légère introduction, je vais commencer cette terrible mais incroyable histoire qu'à été l'Apocalypse. Cet enchevêtrement d'aventures sera sombre, tortueux mais épique, à la valeur de vos tragédies grecque et sera la seule et unique vérité car c'est moi qui l'écrirai, moi la Vérité, qui vous contera comment sept adolescents humains ont su survivre parmi les Dieux et les Démons et combattre Destin si impitoyable.
ººº
Commentaires :
Heart_of_Darkness_2
Bonjour ! J'ai relevé quelques erreurs dans ce texte : • Quelques fautes comme : << Avait-vous >> Cette erreur est répétée deux fois au début du texte, c'est plutôt : << Aviez-vous >> si le texte est écrit à l'imparfait, et << Avez-vous >> si le texte est au présent. • Petite répétition : << la vengeance ne mène souvent à rien et souvent... >> ce n'est qu'une suggestion, mais pourquoi ne pas remplacer l'un des deux << souvent >> par un synonyme comme : généralement ou la plupart du temps, pour éviter que le même mot se répète dans cette phrase. • << tout le monde, ainsi même que vous, lecteurs... >>. Je te conseille de retirer le pronom vous et le mot ainsi, pour alléger la phrase. Ça fera : << tout le monde, même vous, lecteurs... >>. • Incohérence de temps : << des histoires tragiques ne créaient pas des héros, elles les accompagnent tout au long... >> l'histoire est au présent ou au passé ? • Le texte est fluide, c'est agréable à lire. Cependant, il y a quelques phrases un peu bancales et longues, et deux trois paragraphes longs. Ces paragraphes sont à réduire. • Le système avec ce type de narrateur qui raconte une histoire en donnant son avis et tout, aurait été bien si ça avait été introduite. Par ça, j'entends une sorte de reportage, d'émission ou le narrateur serait venu plein de sagesse en raconte cette jolie petite histoire. En gros une petite mise en matière avant de débuter le récit. C'est tout pour moi, bonne continuation ! :)
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Ices2iceS
Bonjour ^^. Alors, c'est personnel, mais je ne suis pas fan du narrateur qui prends le lecteur à parti, et qui raconte une histoire de cette façon, en donnant son avis , plein de sagesse, comme si il lisait un conte pour enfant. Mais je dois avouer que c'est très très bien fait. La suite parle de mort et introduit des créatures plutôt sombres donc ça créé un décalage original, à voir la tournure que prend les choses par la suite , pour ma part. On dirait plus un récit "Fantasy" que fantastique mais il me faudrait en lire plus pour statuer correctement, mais la ville Hollow ect... c'est fantasy. Ton récit a tout de même un bon rythme, un vocabulaire très riche et le rythme est très bon ! Ca m'a presque fait oublier ce vilain narrateur. L'histoire est vraiment bien menée et intrigue dès que tu commence a parler de la famille et de la ville. Pas de fautes qui m'aient sauté aux yeux, de très belles tournures de phrases. J'ai apprécié la comparaison avec le raisin pour le vin ^^. Quelques répétition ça et là. Je pense a la cendre "grise" , précision qui pourrait sauter puisse qu'une ligne plus loin tu parle de manteau gris , et on devine que celà s'y rapporte. J'aime beaucoup tes métaphores et tes images que je trouve tres jolies, "aussi blanche qu'un enfant lune", trop mimi 😍. C'est un univers fantasy qui me plait bien, en tant que fan du jeu The Witcher, ton prologue me fait un peu penser à cet univers ^^. Vraiment j'ai beaucoup apprécié ma lecture ! A part ce fichu narrateur qui me donne l'impression d'écouter un conteur , plein de sagesse, qui rigole dans sa barbe grisonnante sur le sort de ces pauvres d'humains, assis dans son fauteuil en cuir et de petites loupes sur le bout du nez ^^. Mais d'autres peuvent aimer, donc vraiment ne t'arrête pas a mon avis ! Et vu la qualité de ce prologue, ça ne m'étonnerait pas du tout que beaucoup apprécie ton histoire. Dans l'espoir d'avoir aidé. Ice
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Aillys
#Candidate Salut ! Tout d'abord, j'ai beaucoup aimé ton texte, surtout les réflexions sur l'univers et les hommes. C'est fluide. Personnellement, j'adore ce genre de narrateur qui vient donner son avis et ton narrateur a son caractère comme son cynisme envers les humains à la fin notamment avec « Parfois ça me fait rire [...] âge de pierre ? », tu en fais un personnage à part entière et je trouve ça cool. Pour continuer avec les personnages, je suis intriguée par le personnage de Destin. J'ai tout de suite accroché, au style, au rythme, à la première phrase (qui m'a fait oublié la faute). Je trouve que la première et la dernière phrases sont très importantes dans un texte et cette première phrase m'a tout de suite mis dans le bain. Ça m'a interrogé, intrigué. La dernière phrase donne également envie de continuer. Le seul truc qui m'a déstabilisé dans le tout début de ton récit, c'est lorsque tu as parlé d'orphelin. J'ai l'impression que beaucoup d'histoire tourne autour d'orphelin lorsqu'on veut faire un personnage torturé. Cet exemple m'a un peu dérangé mais tu l'as remis en question et je trouve ça bien. J'ai également apprécié la comparaison à l'enfant lune et la continuité avec l'adjectif « lunatique ». Je ne sais pas si c'était fait exprès. Par contre dans le dernier paragraphe, tu as écrit « Maintenant que je vous ai fait une légère introduction, je vais commencer cette terrible mais incroyable histoire qu'à été l'Apocalypse. » Et je me suis demandé mais... À quoi à servi l'histoire que tu viens de conter ? Si tu nous sers une toute autre histoire après, toute cette partie est inutile. Donc soit c'est inutile. Soit c'est l'introduction de l'Apocalypse mais dans ce cas, tu commences pas l'histoire mais tu la continues. Soit c'est un événement important qui va être repris plus tard mais dans ce cas j'aurais remplacé « vais » par « peux ».
--> Aillys
J'avais également un doute sur la catégorie Fantastique à cause de la ville Woda's Hollow. Le Fantastique doit s'ancrer dans le monde réel. Mais tu parles de la Terre qui est notre planète donc je suppose que c'est bon. ^^
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