Texte n°408
Note de l'archiviste : Il s'agit de la deuxième version du texte 390. L'auteur, froyed, a disparu de Wattpad.
— LES JOINTURES BLANCHES, presque bleues, ses yeux azur me suppliant d'arrêter, un sourire dessiné au coin de ma bouche, les feuilles des arbres flottant au gré du vent, le groupe d'étudiant chantant, dansant à quelques mètres de nous.
Ce n'était pas une scène de crime parfaite. N'importe qui aurait pu nous entendre, ou nous voir à travers les feuillages. Mais il le fallait, il fallait que ce soir et pas un autre, ça ne pouvait plus durer.
Je sentis son dernier souffle sur mes mains resserrées autour de son cou. Ses pupilles vident de tout signe de vie me fixaient, ses petites mains lâchèrent mes poignets griffés, mais je ne desserrai pas mon emprise sur sa nuque. Je devais m'assurer qu'elle était morte, pour de bon.
Elle était belle. C'est vrai, je vous assure qu'elle était belle. Ses cheveux blonds étaient souvent relevés en une queue de cheval haute, soutenus par un élastique de la même couleur que ses iris océans. Son petit nez retroussé lui donnait l'air d'avoir un ou deux ans de moins, sa bouche pulpeuse que j'avais tant pu embrasser ce soir en parfaite harmonies avec la robe de cheerlader qu'elle avait l'habitude de porter les jours des matchs de football.
D'où j'étais, je pouvais très bien l'observer se dandiner sur la musique que le groupe favori du lycée chantant. Ses froufrous volaient en l'air, son sourire était présent, elle brillait de mille feu en tant que capitaine des danseuses.
Elle était belle, je l'aimais, mais on ne pouvait, ça nous était interdit.
La fin de la chanson du fameux groupe me ramena à la réalité. Je relevai les yeux vers le corps désormais sans vie.
« Putain, putain, putain ! soufflai-je. Mais qu'est-ce que j'ai fait ? »
Je passai mes mains dans mes cheveux. Mes mains, mes mains. Pleins de griffures dont j'avais ignoré la souffrance. J'étais beaucoup trop obnubilé par le corps qui agonisait devant moi, par la fille que je tuais.
Je me relevai, et me reculai de quelques pas. Elle était bien morte, morte à côté de cette rose rouge.
« Putain de merde ! »
Je me mordais le bras, voulant me réveiller de ce cauchemar atroce.
J'entendis un craquement de branche.
« Sam, t'es où ? Ça fait une heure que j'te cherche ! » appela une voix féminine.
Je pris mes jambes à mon cou, et courus le plus vite que je pus, manquant de manquer à plusieurs reprises. Il ne fallait pas qu'on me voit, il ne fallait pas qu'on sache que j'étais là, personne ne doit savoir que j'étais à ce foutu feu de camp de fin d'année.
« Hé ! Je savais pas que tu venais ! »
Merde. Trop tard. Je relevais la tête vers mon interlocuteur : Scott Bass. Il passa un bras sur mes épaules et me tendis son verre. J'attrapa ce dernier sans hésitation, il fallait que je me change les idées.
« Woah, c'est quoi toutes ces griffures sur tes mains ? »
Scott fronça les sourcils et attrapa ma main gauche, rouge de sang.
« C... C'est les orties. Je... J'suis tombé et en essayant de me relever, j'me suis pris dedans. »
Il rigola, tandis que je soufflai de soulagement.
« Faut faire plus attention ! Il ria puis m'emmena devant tout un groupe devant le feu qui gisait dans la nuit noire. Regardez qui j'ai ramené les gars ! »
Il leva mon bras qui tenait le verre rempli d'alcool, ce qui fait qu'une bonne partie se déversa sur moi et ma tenue spécialement pour la soirée.
La musique redémarra, les gens dansaient, puis je croisai son regard. J'avais tué sa cousine. Il soutenait le regard, il regardait un meurtrier, un assassin. Mon regard planté dans le sien, je lui souriais, d'un sourire franc qu'il me rendit.
J'avais vu sa cousine périr dans mes bras, me supplier de la laisser partir. J'avais senti son dernier souffle et toute la détresse dans ses yeux. Mais je n'avais rien fait, je l'ai laissé mourir, je l'ai tué.
Mais le pire, c'est que j'avais aimé ça.
Commentaires :
NadegeChipdel
Bonsoir ! Petit retour sur ton texte. Alors, en soi, la construction est intéressante. L'intrigue est posée, la situation de départ claire. J'ai aimé le fait que l'on soit tout de suite plongé dans l'action. N'aurais-je rien à redire ? Et bien si. Je trouve que la vraie faiblesse de ton histoire vient de l'absence quasi-totale de ressenti et d'émotions. Et pourtant, la trame de ton texte s'y prête. Tu nous dis à la fin qu'il a pris du plaisir à tuer. Alors explique -nous ce qu'il a ressenti au moment de l'acte. De même, je trouve que ton texte reste trop léger en terme de descriptions. Au niveau écriture, j'ai relevé différents types d'erreurs : * au niveau de la conjugaison. Sur la fin de ton texte , mieux vaut employer l'imparfait au passé simple, d'autant que tu commets des erreurs sur les terminaisons (ex : p.1 il rit au lieu de il *ria) * j'ai aussi vu passé quelques fautes d'accord (ex : le groupe d'étudiantS : par déduction, ils sont plusieurs dans le groupe. P.4 : en parfaite harmoniE), * au niveau du vocabulaire, il y a beaucoup de participes présents et de répétitions (ex : dernière page, on trouve regard x 4, sourire x 2). Conséquence : tout cela alourdit ton texte. De même que des tournures maladroites (ex : volaient en l'air : pléonasme ; p.1 : ce qui fait que). En somme, ton texte est plein de bonnes idées, mais il faut considérablement l'alléger et surtout, jouer sur les émotions et les descriptions des ressentis. Bon courage pour la suite, Nadège
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Ices2iceS
Salut. . Alors d'emblée la première chose qui me frappe au 1er paragraphe, c'est l'accumulation de Participes Présent (PP). Pourquoi ne pas simplement conjuguer tes verbes au passé? Je m'explique : de mon expérience, je trouve que les PP donnent un ton «passif» a des phrases qui se veulent actives. Flottant dansant chantant apporte une distance là où l'incipit devrait être immersif. De plus, celà enlève de la précision aux gestes, et retire leur force aux verbes. TEST SUR UNE PHRASE : (1)Les jointures blanches, presque bleues, ses yeux azur me suppliant d'arrêter. VS (2) Les jointures blanches, presque bleues, ses yeux azur me suppliaient d'arrêter. Je ne sais pas si tu le verras, mais je trouve que dans la phrase (2) on est dans la tête du tueur, beaucoup plus que dans la (1), où on se tient légèrement plus en retrait. . Globalement, je trouve que ton récit est pauvre en sensation. Tes descriptions sont gâchées par tes PP: Les étudiants chantant et dansant. Tu gagnerais à conjuguer tes phrases au passé, ici aussi. Tu gagnerai aussi à décrire légèrement plus : à ce stade, on pense que quelques étudiants ce sont réunis en feu de camp, hors plus loin, on apprends qu'il y a un «fameux groupe», et de la musique. D'ailleurs même après plusieurs lectures, je ne sais toujours pas si il s'agit d'une fête d'étudiant, d'un concert, d'un feu de camp ou autre. Il serait bon de le préciser plus clairement ici.
--> Ices2iceS
— CONCLUSION : J'ai aimé ma lecture. Il y a des choses à revoir, il n'empêche qu'il m'a beaucoup intrigué. Je trouve que le psyché de Sam est bien représenté. D'ailleurs, ce qui m'a troublé, c'est qu'on dirait un mec normal, comme tout le monde, car il n'entre pas dans un délire, ne surajoute pas dans le plaisir ressentit, pas d'euphorie ou de jouissance psychologique post mortem. C'est limite de l'anormal dans la normalité, il prends une boisson pour se changer les idées. C'est glauque. La sensation est vraiment top ! Le deuxième plus est l'intrigue en elle même, et le tournant qu'elle prend à la fin. On connaît le meurtrier, mais on ne connaît pas encore ses motivations. A ce stade, le peu que j'en sais les rendent insuffisante pour un meurtre (interdiction d'être avec ect) ce qui valide le fait que ce psychopathe paraisse normal pour les autres, mais aussi, cela intrigue mille fois plus que si je n'avais pas été dans sa tête. Ça me fascine. On se questionne pour la suite. Il est clair qu'il sera inculpé, et que Scott sera le premier témoin, ainsi que la fille qui le cherche et qui témoignera du fait qu'il ai disparu au moment de la mort. Alors comment diable va-t-il s'en sortir alors que tous les éléments jouent contre lui ? Que signifie la rose, a-t-il déjà tué avant? Alors oui, j'ai très très envie de lire la suite ^^. Dans l'espoir d'avoir aidé. Ice.
--> Ices2iceS
— Redondances/ répétition. J'en ai repéré pas mal. . Déjà, après sa mort, le personnage glisse souvent des rappel : «Je relève les yeux vers son corp, désormais sans vie.» Ici on le sait que le corps est sans vie, désormais sans vie est une redondance. . «Mes mains, mes mains». Peut être que tu voulais insister sur ses mains, mais ici je trouve que la répétition ne traduit pas du tout cette sensation. « Mes mains ! Jusque là, l'adrénaline avait atténué la souffrance atroce des griffures. La douleur est atroce.» Est un exemple. . «Elle était belle». A ce stade de la lecture, tu as déjà décrit la fille, et précisé qu'elle était belle deux fois, le répéter une troisième est inutile. . A L'avant dernier paragraphe, voilà ce que j'ai : «...son regard... le regard... mon regard, il regardait... mon regard...» Un combo de 5 répétitions du mot «regard» et dérivé. Celà souligne 2 choses : (1) la pauvresse du vocabulaire de ton récit et ce, pas seulement ici, mais dans le texte entier. Je pense au mot sourire, qui est revenu quelques (2) la redondance de tes idées. Il y a plusieurs répétitions des idées de mort, de corps inerte fois. Il existe des sites de synonymes, je ne peux que te conseiller d'étoffer les champs lexicaux de ton histoire et SURTOUT dans cet avant dernier paragraphe, qui se veut tragique car il souligne l'ironie dramatique (le cousin ignore la mort de sa cousine , et pire, qu'il est entrain d'enlacer son meurtrier.) Reformuler et varier ton vocabulaire le fera gagner en intensité. Piste : La musique redémarra, les gens dansaient, puis je croisai son regard. J'avais tué sa cousine. Il a sous les yeux un meurtrier, son assassin. Mon regard planté dans le sien, je lui souriais, un sourire franc, qu'il me rendit. Deux répétitions du mot ''regard''ici, contre 5 avant. Ce n'est pas parfait mais il y a un mieux.
--> Ices2iceS
— TES DESCRIPTIONS restent en surface. Va plus loin à l'intérieur de ton personnage, utilise ses 5 sens, et pas juste la vue et le toucher. Quand on étrangle quelqu'un, ce n'est pas silencieux, généralement il y a des bruits de gorges, des hoquets. On voudrait plus de descriptions corporelle et sensorielle : l'odeur. Leur combat à dû écraser des plantes, retourner le sol, alors l'odeur de la sève, de l'herbe fraîchement coupée, de la terre, le goût salé de la sueur. Ça te donne un panel assez large, de quoi plonger ton lecteur dans ce meurtre. Moi j'adore la description à travers le corps, les courbatures, la tension des muscles, l'engourdissement des doigts. Mais aussi, j'aimerai des détails plus glauques, et pas seulement des yeux de la victime, mais des traits, ce moment où la vie quitte le corps, le souffle sur les doigts est génial, mais les traits qui se détendent, le regard qui s'opacifie, les lèvres bleue. Souvent la mâchoire reste ouverte (on y met du Scotch jusqu'au tempe pour la maintenir fermée le temps que les chairs se figent, ou un coussin sous le menton) , la langue est gonflée à cause de l'étranglement, violette. Vraiment il y a des milliers de détails pour ça, et ça m'as manqué. FAUTES : Ses pupilles vides* , ici tu l'as conjugué comme un verbe alors qu'il s'agit d'un adjectif. Comme je n'ai pas repéré énormément de fautes, je pense qu'il s'agit d'une simple erreur d'inattention. «...en parfaite harmonie*...» sans S à harmonie, car le sujet est «sa bouche». Aussi, ici, je ne comprends pas pourquoi sa bouche est en harmonie avec sa tenue de pom-pom girl? La couleur peut être, il manque une précision.
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-SilverWing-
Salut ! Alors, je vais commencer par signaler les quelques fautes que j'ai repéré, comme ça c'est fait et on en parle plus : "Ses yeux azur", je crois qu'il y a un S à azur. "Ses pupillent vident" c'est "vides", parce qu'ici ce n'est pas un verbe non ? "Il me tendis" on met un "t" et pas un "s" à tendis (il = 3e personne du singulier) Et enfin "Il ria" n'existe pas désolée, c'est "il rit" au passé simple. : ) Cela fait, passons aux choses sérieuses ! Ce texte est très intéressant, on a droit a un meurtre en direct pendant ce qui semble être... une soirée étudiante ? (on reviendra là dessus après ; ) ) Avec un petit moment de panique, un mec en apparence très sympa dont la cousine vient de mourir et un narrateur meurtrier dont les émotions ont fait un petit tour de montagnes russes ! Sauf que ces montagnes russes sont plutôt plates ici, ou du moins pas très hautes. Je pense que ce récit a un excellent potentiel mais qui n'est pas assez exploité et mérite d'être approfondi. L'intrigue est bonne, en bref on a un étudiant qui tue une jolie fille mystérieusement dans les bois, on ne sait rien de lui ni vraiment pourquoi il a fait ça, mais on sait qu'il a aimé ce qu'il a fait. Après ça on veut savoir qui il est, s'il va recommencer, pourquoi il a fait ça...
--> -SilverWing-
Pour finir venons-en à la situation en elle même de ce chapitre. On ne sait pas grand-chose sur "le groupe d'étudiants", ils font la fête après un match dans le parc derrière le lycée ? Ils font une soirée feu de camp dans les bois ? On aimerait bien plus de détails, aussi bien sur la "fête" que sur le meurtre, c'est l'élément le plus important du récit mais il est peu exploité, je n'ai jamais étranglé quelqu'un (bien que j'en ai souvent eu l'envie ! ) mais j'imagine que la victime se débat d'avantage qu'en griffant les mains de son agresseur, elle a ses mains et ses pieds pour le frapper. En plus c'est long, environ une minute, ce qui laisse le temps à la victime de changer de couleur plusieurs fois, d'essayer de parler, de croiser le regard de son agresseur peut-être... Or au final on a juste trois phrases en deux lignes pour nous raconter ce petit meurtre pourtant si sympa ! Tout ça ne change en rien mon avis de départ, ce texte est un premier chapitre très intéressant, nous faire voir un meurtre directement par les yeux du meurtrier c'est une technique qui marche très bien car on peut entrapercevoir une part de ce meurtrier-narrateur, qui ici semble assez "banal", ce qui contribue justement à donner à ce Monsieur Tout le Monde un petit côté mystérieux d'autant plus attrayant ! J'espère t'avoir été utile et je te dis bon courage pour la suite ! ; )
--> -SilverWing-
Déjà il faudrait commencer par approfondir le vocabulaire je pense (mon ami le dictionnaires des synonymes se fera un plaisir de t'aider !) on a pas mal de répétitions, ce qui a tendance a avoir un effet redondant, voire lassant sur le lecteur. Par exemple le mots "main" revient très souvent, pourquoi ne pas parler davantage de ses doigts, ses paumes, ses poignets, ses bras, ses avant-bras... ? Même chose avec "il ne fallait" qui revient 3 fois en quelques lignes, ou encore "regard/regarder" Tout à la fin ( tu peux remplacer le regard par les yeux, sers toi de verbes comme fixer, contempler, observer, dévisager...) On a également un joli "devant tout un groupe devant le feu", qu'on pourrait très bien remplacer par "devant tout un groupe réuni autour du feu" (pour épargner les devants... ; ) ) Enfin évite d'utiliser les participes présents en trop grand nombre, ça instaure une certaine distance entre les faits racontés et les lecteurs, alors que ce qu'on cherche en général dans un récit c'est justement à être plongé en plein dedans, au coeur de l'histoire
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