Texte n°402

Mon coeur qui bat à tout rompre me force à ralentir mon footing. Je m'étire inspirant à pleins poumons avant de jeter un coup d'œil à ma droite.

Mon intuition est juste. Un jeune homme m'observe depuis le banc qui se situe à une vingtaine de pas du pont sur lequel je suis.

Il regarde par dessus son épaule pensant me duper, mais je suis convaincue que c'est moi qu'il guette et c'est loin d'être la première fois.

Ce petit jeu dure depuis 2 semaines et les nombreux stratagèmes qu'il élabore pour se faire discret le rendent encore plus visible. Comme si un rayon de soleil particulier lui avait été attribué par dame nature.

Je souris une fois qu'il me fait de nouveau face, lui signifiant le pitoyable échec de sa tentative avant que le signal sonore de ma montre me rappelle à l'ordre. Je dispose de moins de 20 minutes pour rentrer.

Je suis accueillie par le générique du journal.

Mon père assis dans le salon, une tasse de thé à la main me sourit chaleureusement avant de m'expédier dans la salle de bain.

Je prends mon sac de cours et rejoins ma mère en cuisine où elle s'affaire à préparer la table pour le petit déjeuner.

Je lui fais la bise et m'installe à quelques pas d'elle.

- te voilà enfin! J'ai cru que tu ne rentrerais pas à temps Jessica.

- je suis là maman.

- Hâtes-toi de finir tu n'as plus beaucoup de temps.

Je tartine de beurre mes quelques tartines et les termine rapidement pour ne pas être en retard.

Alors que je crie un au revoir, la sonnerie de mon portable me signale l'arrivé d'un nouveau message.

Dépêche-toi! Un premier jour de fac ne se manque pas.

Un rictus prend forme au coin de ma bouche alors que je croise les bras pour l'observer replacer avec soin quelques mèches rebelles en face du rétroviseur.

Le bruit du verrouillage automatique la fait sursauter et, dans un geste maladroit dévaster le rouge à lèvres couleur pêche qu'elle avait expressément réservé pour la rentrée.

- Non! C'est pas possible.

- Désolée, lançais-je en pénétrant dans l'habitacle.

- 5 minutes de retard. Mais c'est rien comparé à l'osmose de mon maquillage gâchée par ta faute.

- Je suis désolée d'avoir entaché votre oeuvre Picasso.

Après un coup de coude, elle répara les dégâts avant de se mettre à fredonner "parfum qui chante" qui emplissait le véhicule.

Cette rentrée n'a rien à voir avec celle de l'an dernier où nous assistions aux jérémiades de Lamia et Leïla qui nous contaient leurs déboires amoureux basés sur des remix thugs de la belle et la bête.

Des filles bercées d'illusions voulant se substituer aux héros de ces histoires entraînantes mais à dormir debout. Le bad boy et la jeune fille. Ou devrais-je dire le délinquant juvénile et l'écervelée.

Premier pas sur le domaine universitaire.

Moment à immortaliser pour Déborah qui ne cesse de prendre des selfies nous mettant en avant à en croire les yeux tournés en notre direction.

Je mets un terme à ce moment, me dirigeant à l'intérieur à grandes enjambées pour ne pas être assimilée à ce personnage regardant tout avec émerveillement comme un gamin dans une boutique de confiseries.

- Désolée.

Je me retourne pour constater que ma chère meilleure amie vient de foncer dans quelqu'un. Un garçon qui me tourne le dos.

Je me dépêche de trouver la salle ou se dispensera mon cours de comptabilité, la laissant se démerder toute seule comme la grande fille qu'elle est.

Première journée sympathique.

Je rentre seule car Déborah tisse des liens avec l'inconnu du couloir.

Je coupe le contact, remonte l'allée et retrouve mon chez moi envahi par les jumeaux et leurs amis réunis devant ce qui me semble être le film dont Déborah ne cesse de me parler.

Après un bonjour général, je vais dans ma chambre histoire de me débarrasser et d'enfiler un ensemble jogging chelsea avant de me laisser tomber sur mon lit.

Je ferme les yeux me délectant des paroles de blind man que la voix de Xavier Omar rend angélique quand je suis coupée par l'audition de mon prénom.

Je me lève donc pour aller à la recherche de la cause de mon interpellation.

Je descends les escaliers et me rends en cuisine d'où mon prénom semble venir pour y trouver Travis, adossé au frigo les yeux rivés sur son téléphone, trop concentré pour remarquer mon intrusion.

Je tire son téléphone et m'éloigne de lui avant qu'il ne puisse réagir.

- Rends-moi mon portable fouineuse.

Nous jouons comme des gamins autour de la table. Lui, essayant de me mettre la main dessus et moi tentant de lui échapper.

Mes yeux tombent sur un prénom féminin dans sa boîte de réception et je m'arrête un moment pour lire la conversation quand le téléphone me vole des mains.

- Mais j'ai rien vu. Avançais-je comme argument pour qu'il arrête ses chatouilles mais ce fut peine perdue.

- Arrête Travis, je vais me pisser dessus.

Il arrêta enfin, me laissant reprendre mon souffle et stopper mon rire.

- voilà ce qui arrive aux fouines dans ton genre. Me glissa-t-il en laissant un bisou dans mes cheveux.

- Peux-tu nous faire un casse-croute. STP?

Ne pouvant résister à sa voix mielleuse et au regard de chaton qu'il me lance, je me mets aux fourneaux, leurs fais un plat de spaghettis bolognaise, mets la table et les invite à manger avant de me retirer dans ma chambre.

- tu devrais faire plus attention. Tu ne sais pas regarder devant toi?

Je levais les yeux pour faire face à Warren, le meilleur ami des jumeaux.

Le ton glacial et condescendant qu'il emploi sans cesse ne dissimule point son côté machiste le rendant plus viril selon Lamia mais qui reste néanmoins agaçant.

Il y a dans chacun de ses propos un mélange de rage et d'arrogance qui se trouve être la hantise de la gente féminine souvent appelée à le côtoyer.
Assez parler de lui. Je poursuis mon ascension sans lui prêter attention.

Je ne voudrais en aucun cas satisfaire son égo en lui laissant paraître l'hypothèse que ses paroles crues m'intimident.

Une fois dans mon antre, j'éteins mon ordinateur et récupère mon sac de danse avant de partir pour la salle.

Je danse depuis mes 4 ans. Un souhait de ma mère qui me plait beaucoup.

La danse est pour moi une véritable passion.

Je fais un peu de tout: classic, kizomba, hip hop, dance hall, rumba, salsa, zouk...

Nous formons les couples habituels depuis maintenant 6 ans et c'est partie.

Je suis avec Dereck, mon binôme depuis mes débuts.

Je suis fière de le compter parmi mes amis.

C'est un garçon super calme et mature qui essaie toujours de trouver le côté positif des choses quelles qu'elles soient.

Un métis à la carrure athlétique et au sourire ravageur accentué par des fossettes.

Il a 3 ans de plus que moi, et me surplombe bien de 2 têtes je dirais.

Après un dernier signe de main à Dereck, je monte en voiture sous une pluies de recommandations et m'en vais sous la toile sombre scintillante qui recouvre la ville.

Ainsi donc, une fois sur mon palier, je lui envoie le texto sensé le rassurer sur mon arrivée et remets mon téléphone en poche.

Je pose à peine ma main sur la poignée que celle-ci me glisse des doigts laissant place à Warren, Idriss, Saïd, Travis et Travor apprêtés sans nul doute pour aller en soirée.

- Maman dort et papa rentrera sûrement tard du travail. On se voit... demain, me dit-il avant d'éclater de rire suivi de ses congénères.

Ils me prennent dans leurs bras avant que je ne me barricade dans la maison.

Je prends une douche rapide, enfile une robe de nuit et me pose devant la télé, un bol de céréales à la main à fond dans ma série "un, dos, tres" dont je regarde deux épisodes avant de me laisser aller dans les bras de morphée.

Commentaires :

NadegeChipdel
Coucou ! Bilan de ce chapitre : * dans leur ensemble, les actions sont bien coordonnées. Il n'y a pas d'erreurs chronologiques. * au niveau purement orthographique, j'ai trouvé des erreurs, mais elles ne sont pas si nombreuses. * en revanche, il y a des choses à revoir au niveau de la construction générale. Je m'explique : je trouve qu'il y a de vrais déséquilibres dans ton texte. Par exemple, tu prends le temps de nous parler du dîner, mais ensuite tu enchaînes les actions d'une manière très rapide. Prends le temps de décrire, de parler des émotions. Cela aidera tes lecteurs à rentrer dans ton histoire. Je ferai la même remarque à propos de tes personnages : ils sont nombreux. Or, tu ne nous proposes sur eux que des choses superficielles. De même, tu nous laisses deviner les relations entre toutes ces personnes. Même si tu développes dans les chapitres qui suivent, donne-nous de la matière. * enfin, attention à ne pas vouloir trop en faire. Même s'il appréciable d'avoir de jolis mots et de belles formules, il faut savoir les utiliser correctement.

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NadegeChipdel
* chemise

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NadegeChipdel
* comparses

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NadegeChipdel
* pluie

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NadegeChipdel
Le "je dirais" est inutile.

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NadegeChipdel
* parti

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NadegeChipdel
* classique

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NadegeChipdel
* lesquelles ? Il lui a demandé de faire attention, ce n'est pas en soi une parole crue.

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NadegeChipdel
* encore une phrase très lourde. Va à l'essentiel "lui faisant croire".

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NadegeChipdel
* ne... point fait bizarre compte tenu du reste de la phrase. Mieux vaut remplacer par "ne...pas".

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