Texte n°395
Le jeune homme marche dans une ruelle obscure à peine éclairée par un malheureux lampadaire maladif. Dans les recoins sombres, les ombres mouvantes dansent et alimentent les chimères des buveurs des bas-quartiers. Au sol, des pavés négligés aux formes irrégulières couverts de boue et de crachats laissés par les passants. Un chat, le poil hérissé, se faufile près de l'inconnu, un poisson pourri dans la gueule,. Quelques pas plus loin, le promeneur aperçoit un sac éventré nauséabond et se pince le nez, dégoûté.
Dans les bâtisses aux alentours, un couple se dispute, un vase se brise. Le noctambule rejoint d'une démarche rapide une rue plus fréquentée. L'ambiance devient plus légère et la lumière s'intensifie. Les badauds qu'il croise l'épient avec méfiance. Il émane de lui un charme étrange et mystérieux, que sa cape d'un rouge profond ne sait masquer.
Au fil de sa promenade, une musique entraînante aux accents joyeux parvient à ses oreilles. Sa source naît d'un bar à la façade aux couleurs extravagantes et vives, illuminée par des lanternes.
Envoûté par la mélodie, il pousse la lourde porte en bois à double battants. Aussitôt, une atmosphère chaleureuse et tamisée l'accueille. Le jeune homme scrute d'un œil amusé la bande de musiciens sur l'estrade ronde au milieu de la salle. Un poulpe violet joue au piano, un bipède mince de la hauteur d'un ours à la couleur jaune porte une guitare, et une femme au visage beige pâle avec des oreilles effilées chante. Le nouveau venu se murmure à lui-même :
- Je ne m'y habituerai jamais.
Il se faufile entre les tables bondées et les serveurs débordés pour s'installer sur un tabouret au comptoir. Une imposante créature à la peau grise, vêtue d'une chemise bien trop étroite lui fait face. Ses sourcils froncés et les dents pointues qui dépassent de ses lèvres lui donnent un air idiot.
- Hum, bonsoir, auriez-vous des produits terriens ?
Il perçoit l'incompréhension du barman et il balaie sa question de la main.
- Je vais prendre un kantac pétillant, merci.
Le monstre hoche la tête, et se retourne pour prendre une bouteille dans ses mains gigantesques. Le temps qu'il prépare sa boisson, l'inconnu évalue encore une fois la pièce avant de sourire. Quand la plupart des clients quitteront l'établissement, l'endroit proposera une scène idéale pour narrer une histoire.
Il attrape d'une main distraite le verre déposé par le serveur, avant d'ôter sa capuche. Mais il s'arrête à temps malgré la chaleur. Ce n'est pas encore le bon moment pour dévoiler son visage.
Une heure passe, puis deux. Les tables se vident peu à peu, les mélodies jouées sont plus tranquilles, et bientôt, les musiciens délaissent la scène. Le jeune homme finit son quatrième verre d'un seul coup et le pose d'un geste brusque sur le comptoir. Le liquide pétillant coule le long de sa gorge. Il abandonne le siège et se dirige vers l'estrade, soulève une chaise à proximité et la pose sur le plateau. L'inconnu saisit d'une main experte le micro, et s'affale dans le fauteuil sous les regards ahuris des rares clients ensommeillés. Il débute d'une voix guillerette.
- Connaissez-vous la légende d'Ailes Écarlates ?
Dans un réflexe, l'assemblée hoche la tête de manière négative, tandis que des murmures s'échappent. Le barman approche sa lourde carcasse, l'air réprobateur.
- Je ne suis qu'un humble conteur, et je ne dérange pas les clients, montre le jeune homme, la main pointée vers les tables prises, l'air nonchalant.
D'abord hésitant, le serveur acquiesce au bout de quelques instants et grogne :
- C'est d'accord...
Le monstre revient derrière le bar, et passe de grands coups de chiffons sur la surface obstinément propre : il tend l'oreille vers le discours de l'orateur.
- Tout commence dans un bar, un peu comme celui-ci d'ailleurs ...
Apolline pointa un doigt victorieux vers son frère. La bouche pleine, elle tentait de communiquer par signes. Elle avala avec effort, les yeux fixés sur son assiette vide. La chevelure rousse cacha le visage constellé de tâches de rousseurs, éclairé par des yeux verts ensorcelants. Rares étaient ceux qui avaient soutenu ce regard plus de quelques instants, ils avouaient ensuite que ces prunelles vert émeraude semblaient abriter toute la lassitude du monde. Enfin, leur avis changeait bien vite quand ils remarquaient la franchise explosive d'Apolline. « Parfois, j'ai l'impression de vivre au milieu une foule d'hypocrites, de ceux qui ignorent jusqu'aux plus ignobles » expliquait-elle quand on lui reprochait son manque de tact.
L'adolescente se redressa pour s'exclamer enfin :
- J'ai fini mon plat avant toi, pari tenu Nicolas !
Dépité, le jeune homme lâcha sa fourchette dans son assiette presque terminée. Ses cheveux bruns à la coupe simple, encadraient de grands yeux noisette. Sa peau pâle contrastait avec le bleu nuit de sa veste en jean indémodable. Il conservait un éternel air malicieux, avec un sourire si rusé qu'il n'inspirait plus confiance à personne. « Ils font bien de se méfier de moi. Car je suis toujours à côté d'eux, à mesurer le bon moment » avait-il avoué un jour.
Il lui tendit les cinq euros promis. Mais sa sœur l'entendit grommeler « je suis sûre qu'elle a triché, je gagnerais la prochaine fois, de toute façon elle va avoir mal au ventre après ». Installé sur une chaise en face de Nicolas, leur ami déclara :
- Vous pouvez arrêter un instant vos gamineries, vous me faites honte.
- Allez Adi, on eu notre bac avec mention, on a le droit de ressembler à des gamins de huit ans après toute cette période de stress ! répliqua Apolline.
Adrien poussa un long soupir, avant de déclarer forfait, les mains levées. Ses lunettes rondes glissèrent sur son nez et il les replaça avec bonne humeur. Sa vue, malgré tout pas trop mauvaise, il refusait de mettre des lentilles de contact ou mettre une autre paire que ses vieilles monture démodées. « Un souvenir de ma mère » racontait-il lorsqu'on lui en demandait la raison. Ses yeux bleus en amande paraissaient toujours sérieux, et ses cheveux blonds indomptables lui conféraient un air de lion.
Ses deux amis poussèrent une exclamation de victoire, et attirèrent un instant le regard des autres clients. Mais ils reconnurent les trois adolescents et leur firent un discret signe de la main. Nicolas et Apolline répondirent avec enthousiasme.
Quelques tables couvertes de nappe en tissus imprimés les entouraient, avec des couverts inutilisés. Malgré le temps doux et le ciel sans nuage, le restaurant n'accueillait pas beaucoup de clients.
Le café Lumières avait ouvert ses portes trois ans auparavant. Le seul éclairage du restaurant restait celui du jour, et le soir, des bougies toutes plus colorées les unes que les autres étaient installés sur les tables. La décoration pouvait changer du jour au lendemain, selon le bon vouloir de la patronne, mais les murs paraissaient toujours multicolores. Tout dans ce café présentait des nuances vives ; les assiettes, les verres, le gramophone qui marchait de temps à autre, le comptoir, les nappes, le sol dallé, et même les habits des trois pauvres serveurs.
Au départ, les trois amis avaient été attirés par le nom de l'établissement tout proche de leur lycée. L'enseigne miraculeusement noire arborait fièrement le titre du café, écrit en jaune vif avec le petit dessin d'une bougie à la place du « i ». Depuis la découverte du restaurant, ils le fréquentaient au moins une fois par semaine, toujours après les cours.
Mais en ce 17 juillet, jour des résultats du bac, et grand moment de stress, puis de joie, ils avaient décidé de terminer en beauté et de dîner au café Lumières. Une première en trois années de loyaux chocolats chauds et capuccinos. Leurs parents, bienveillants avaient accepté, avec les conditions habituelles.
- Dites, vous ne voulez pas qu'on commande autre chose que de l'eau ou du soda ? proposa Nicolas.
Il venait de jeter un regard intéressé vers la bouteille d'alcool posée par un serveur sur la table voisine.
- Ce n'est pas parce que l'on vient d'avoir dix huit ans que l'on doit forcément boire de l'alcool.
Adrien venait de répliquer d'un air exaspéré, et Apolline acquiesça d'un air vif. Son frère gonfla ses joues comme un petit enfant et entreprit de bouder.
Mais ce jour était bien celui de leur dix-huitième anniversaire. Cette coïncidence les avait amusés au tout début de leur longue amitié au collège.
- Oh, vous avez déjà mangé ? je voulais vous faire goûter mon nouveau plat pour l'occasion ! s'exclama la patronne, au bout de la table.
Sa tenue colorée mettait en valeur la couleur chocolat de sa peau, avec des lunettes à la monture écaille. Ses cheveux bleus punk la rajeunissait de quelques années, malgré les quelques rides.
Nicolas fit la moue, et déclara avec prudence :
- Mélissa...Je préfère que quelqu'un goûte tes plats, avant de les manger.
La femme fit semblant de s'indigner.
- Et dire que parfois je ne vous faisais pas payer, bande d'ingrats !
Elle saisit les plats et s'éloigna. Quelques secondes plus tard, un beau serveur brun au sourire charmeur s'approcha de leur table, il devait avoir la vingtaine. Il avait pris ce poste quelque mois auparavant, et jetait de fréquents et timides coups d'œil à Apolline.
- J'imagine qu'elle vous a parlé du plat... Il est infâme, mais ne dîtes pas que je vous ai dit ça sinon Mélissa me tuera ! plaisanta-t-il.
L'adolescente fut la seule à rire de sa blague, son frère avait le visage fermé et son ami regardait un point dans le vide, désintéressé.
Lorsque le serveur revint leur donner l'addition, Apolline proposa de lui donner son numéro de téléphone. Elle fut surprise de voir le jeune homme rougir et bégayer un oui à peine audible.
23h00 sonnait lorsque le groupe quitta la douce chaleur du restaurant. Ils frissonnèrent dans un même mouvement et se dirigèrent à pied vers leur maison au confort douillet. La voûte étoilée leur apparut bien pâle, seules quelques lumières émergeaient.
Ils discutaient à voix basse, soucieux de ne pas déranger la tranquillité du quartier.
Un promeneur marchait à contre-sens, il les croiserait dans peu de temps. Apolline s'apprêtait à lui souhaiter une bonne soirée, quand elle intercepta du regard la main que venait de porter l'inconnu à l'intérieur de sa veste. Il en sortit une lame longue, fine et meurtrière.
L'adolescente resta tétanisée de stupeur. Adrien saisit le bras de son amie et lui cria quelque chose. Mais elle ne l'entendait pas, elle percevait juste le battement désordonné de son cœur. Le son étouffé trop lointain, trop incompréhensible. Le poids de tout son corps lui semblait infiniment lourd à porter, ses genoux tremblèrent. Elle faillit s'écrouler. Son esprit restait bloqué sur cette vision surréaliste. Mais ses muscles lui crièrent de fuir, elle se retourna et obéit.
Sa course chaotique, chaque foulée lui semblait lente, longue, faite dans une rivière au courant herculéen.
L'adolescente avait oublié son frère et son ami, mais ils fuyaient à ses côtés. Incapables de se retourner, ils gardaient l'esprit et le corps tendu vers l'avant.
Peut-être que le fou les rattrapait, peut-être qu'il se trouvait juste derrière, son couteau prêt à transpercer les chairs.
Alors que le désespoir et la volonté de survivre s'affrontait dans la tête d'Apolline, une voiture venue du bout de la rue les éblouit et stoppa devant eux.
La lycéenne ne réfléchit pas et se rua sur la portière arrière. Elle s'engouffra à l'intérieur et s'écroula sur la banquette. Quelques secondes plus tard, Nicolas et Adrien la rejoignaient. A bout de souffle, ils s'observèrent, stupéfaits d'être encore vivants. Mais plus important, qui était leur mystérieux sauveur ?
Commentaires :
Lallyhammer
suite et fin : dans l'histoire racontée par le conteur, il faudrait que tu insères des phrases qui nous ramènent à la réalité de l'endroit où l'on est (dans ce bar avec des créatures bizarres). ça peut être tout simplement en narrant ce qui se passe au bar, ou un nouvel arrivant qui fait claquer la porte etc... Parce que il ne faut pas que le lecteur oublie qu'il écoute une histoire dans l'histoire que toi auteur tu nous racontes ! Voilà ce que j'ai trouvé. En lisant ton histoire ça m'a fait penser un peu aux personnages étranges de Star War. Moi j'ai bien aimé. Tu fais très bien ressentir l'ambiance. J'ai aimé pour ça. Bonne continuation
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Lallyhammer
suite : concernant ta description, qui est bien mais on dirait que les phrases sont posées bout à bout sans lien entre elles. Ex avec le sac éventré. On en parle mais de la manière dont c'est dit, on s'attend à ce qu'il fouille dedans par ex, tu vois ? Il me semble que ça vient du démarrage de ta phrase. Si tu commence par parler du chat "un chat, le poil hérissé..." tu mets l'important sur le chat. Or, finalement il ne fait que passé et ce que tu veux (je crois) mettre en avant c'est la "zone" les poubelles éventrées, les chats errants etc... "le promeneur aperçoit un sac éventré" donc le promeneur va "s'en occupé". Alors que non, commence plutôt par un sac éventré déverse son contenu nauséabond sur les talons de notre noctambule qui manque de glisser sur des immondices... et là, ça match... tu comprends ce que je veux dire ?
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Lallyhammer
Bonjour et merci pour ton texte. Très agréable ce texte. De belles phrases, un vocabulaire riche. Un style fluide. Une histoire sympathique. Pour moi tous les ingrédients y sont pour faire quelque chose de bien. j'ai pourtant quelques commentaires : au tout début, là où on situe l'action qui se déroule, le fait de commencer par "le" me dérange. Cet article défini indique qu'on sait déjà de qui on parle, or ce n'est pas le cas. J'aurai plutôt commencé par Un inconnu... Sinon j'ai trouvé pas mal l'évolution , on commence par l'inconnu, puis le promeneur, le noctambule, le jeune homme... au fur et à mesure on en apprend un peu plus sur lui, c'est bien. Ensuite lorsque notre homme monte sur scène, on saisit mal que le barman s'approche de la scène comme pour vouloir empêcher "notre homme" de parler. la phrase "montre le JH" n'est pas très explicite. Ensuite, je crois comprendre qu'on assiste à l'histoire qu'il raconte. Idem, on sait plus où on en est. On est pas sûr qu'il raconte une histoire ou bien qu'on nous dit ce qu'il se passe dans la salle. ça mériterait à mon avis un petit balayage pour qu'on sache qu'on est dans l'histoire racontée... Je pense que ton entrée en matière n'est pas claire. L'accroche à la fin est valable, on a envie de savoir qui conduit la voiture. Donc oui, on va tourner la page !!
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Xetrox
Bonjour, avant de commencer, je tiens à rappeler que tout ce que je pourrais dire ne relève que de mon point de vue personnel basé sur cet unique chapitre. « Le jeune homme marche dans une ruelle sombre » Alors je ne sais pas vraiment pourquoi, mais ce début me dérange. J'écris pourtant aussi au présent à la première personne, mais là, ça me choque. Peut-être parce que c'est un peu trop général ? Ou alors c'est l'article comme l'a souligné @Lallyhammer ? Enfin bref, je pense que ça vaut le coup de s'y pencher. Alors c'est très bizarre, mais l'ambiance que tu donnes au début avec ta description fait « ancienne », on se croit dans un monde médiéval ou steampunk ce qui est contredit par la suite. Ce n'est pas une erreur, ni même à corriger, mais j'ai du mal à comprendre l'intention. « un bipède mince de la hauteur d'un ours à la couleur jaune » « de la hauteur d'un ours » et « « à la couleur jaune » sont un peu maladroit. Taille me semble suffisant, et si tu as peur que cela donne une connotation sur la carrure, tu peux directement donner une approximation de sa taille en unité de mesure, puisque le terme « bipède » fait déjà un peu « scientifique », comme mot. Pour « couleur jaune », tu pourrais juste mettre « teinte » et trouver une couleur plus précise que jaune, mais je pense qu'il vaut mieux reformuler. « Hum, bonsoir, auriez-vous des produits terriens ? » Autant ce qui précède pouvait correspondre à de la fantasy, autant, là, je ne comprends pas pourquoi ce n'est pas de la SF. Alors, bien sûr, c'est peut-être de la Science Fantasy, ou je ne sais quoi, mais là, niveau ambiance, ...
--> Xetrox
En revanche, il y a un truc qui me gêne beaucoup dans la première partie. On est clairement dans un monde extra-terrestre, avec de nombreux aliens. Alors pourquoi tout est si humain ? Tu nous décris tout comme si ça appartenait à notre monde, mais penses-tu vraiment que si la vie se développait ailleurs, l'environnement serait le même ? Déjà, la vie devrait être adaptée à d'autres contraintes (ce qui explique les différences morphologiques), les objets adaptés à la morphologie de la race chez laquelle l'action se déroule etc. Là, on dirait plus dès qu'il s'agit d'un carnaval avec des humains déguisés. Que ce soit la SF ou la Fantasy, la création d'un monde demande la création de tout un background, il ne s'agit pas simplement de changer les personnages. Inspire-toi de la théorie de l'évolution de Darwin quand tu créées une race, mais inspire-toi également des caractéristiques de cette race pour déterminer sa culture, ses outils, ses bâtiments, sa civilisation en fait. Tu écris, tu ne fais pas un film, il y a de la place, donc tu ne peux te contenter de costumes pour acteurs, de décors peints et de fonds verts. Donne de la profondeur à tes mondes, donne-leur une consistance. Je souhaite enfin revenir sur le genre qui me paraît mal choisi. Là, ça me fait plus penser à une ambiance Gardiens de la galaxie qu'autre chose, donc ça ne ressemble pas vraiment à de la Fantasy si l'on excepte cette description de départ qui m'a initialement induit en erreur et qui me conforte dans cette idée d'humanisation des civilisations. Voilà, j'en ai fini. Tu écris plutôt bien, alors continue, mais essaie de plus travailler le fond, parce que c'est là que ça pèche le plus. Bon courage et bonne continuation. Si quelqu'un souhaite discuter d'un point abordé ici, il peut me contacter en commentaires ou par mp.
--> Xetrox
« Sa tenue colorée mettait en valeur le couleur chocolat » Répétition coloré/couleur, d'autant plus que ce n'est pas la première fois que l'un ou l'autre apparaît dans ce texte. « vers leur maison » Ils habitent au même endroit ? Etrange, ça vaudrait le coup de développer un peu ce point. « Mais plus important, qui était leur mystérieux sauveur ? » Je trouve que ça fait trop mécanique comme cliffhanger, on dirait une voix off à la fin d'un épisode de série télé. D'ailleurs, personnellement, je m'interrogerais plus sur la personne qui a voulu me tuer que sur une personne qui a accepté d'aider des jeunes en danger. Il n'y a aucune raison (si ce n'est le scénario que tu as imaginé) pour que cette personne soit quelqu'un en particulier. Tu anticipes trop sur la suite avec un effet d'annonce dispensable. Bon, c'est plutôt un bon texte, notamment sur la forme. Je ne crois pas avoir repéré de fautes, malgré quelques maladresses. Le vocabulaire est plutôt au rendez-vous, malgré quelques usages de verbes faibles dans certains passages alors qu'il y avait mieux, mais c'est dérisoire. En revanche, niveau des couleurs, c'est perfectible. Les dialogues sont maîtrisés et les descriptions (notamment la première) de qualité.
--> Xetrox
« quand la-plupart des clients quitteront l'établissement » Je pense que « auront quitté » est plus intéressant ici. « finit son quatrième verre d'un seul coup » Maladroit, « vide son quatrième verre d'une traite » ? La séparation entre les deux parties est trop violente, je trouve. Soit tu mets directement la suite entre guillemets comme s'il le disait (ce qui ne pose pas de problème sur le long terme, il suffit de continuer à mettre les guillemets à chaque changement de paragraphe comme le fait Conrad dans Au cœur des ténèbres), soit tu trouves une astuce pour lier le tout de manière plus harmonieuse, soit tu mets des astérisques (à éviter, je pense), soit tu poses ta première partie comme ton prologue. Là, ça fait trop cut à l'arrache comme au cinéma. Sauf qu'au cinéma, il y a toujours moyen de rendre le cut plus harmonieux avec quelques procédés filmiques qui jouent sur l'image et dont tu ne disposes pas. « de vivre dans une foule d'hypocrites, de ceux qui ignorent jusqu'aux plus ignobles » J'ai pas compris. Ceux qui ignorent ? Les plus ignobles ? Ceux qui ignorent, c'est qui, ceux qui ignorent les autres ? C'est pas de l'hypocrisie, ça. À la limite, ça peut être pris comme du dédain, mais bon... Ou alors ceux qui ignorent qu'ils sont hypocrites ? L'hypocrisie, c'est conscient, c'est là tout le concept... Et les plus ignobles, comment ça ? Bref, c'est un peu confus, tout ça. « Sa vue, malgré tout pas trop mauvaise, il refusait de mettre des lentilles » Phrase à reprendre. Je ne suis pas sûr de ce que tu voulais dire, mais il y a soit un problème de virgule, soit de formulation. Dans tous les cas, commencer par « malgré » me semble plus élégant que de le mettre ensuite. « lui conféraient un air de lion » « Lui donnaient un air léonin » est plus élégant, je trouve, bien que le verbe soit plus pauvre. Ou alors il faudrait que tu ajoutes un « comme » avant « un ».
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