Chapitre 30
En arrivant dans les appartements privés du cheikh, la première chose à laquelle elle pensa c'est d'aller auprès de Naya. Avec une prudence exagérée elle fit coulisser les portes qui séparaient les deux chambres et s'avança discrètement jusqu'au petit lit. Les belles lumières qui se reflétaient au plafond permettait à la chambre de ne jamais rester dans l'obscurité.
Naya dormait comme un ange, ses petits poings serrés au-dessus de sa tête. Une main s'interposa dans ce moment de bonheur et attrapa la tétine échouée sur le pyjama. Il lui mit dans la bouche et aussitôt son bébé exclama son bonheur de la retrouver en gigotant.
Jane sourit et en oublia de frissonner au contact de la main du cheikh sur son épaule. À l'intérieur de son être en revanche, elle savait que dès lors qu'elle quitterait cette chambre, le chaleur reviendrait l'envahir.
- Viens, laissons notre fille apprécier sa nuit.
Jane se redressa et quitta la chambre le cœur battant à la chamade. Elle n'avait pas d'excuse cette fois-ci. Naya dormait paisiblement et il était donc inutile de rester pour la veiller.
Il referma les portes et se tourna vers elle. Aussitôt son corps fondit sous le regard particulièrement intense posé sur elle.
Enhardie par le souvenir très présent de son corps imposant contre le sien, Jane se détourna pour masquer le rouge qui lui montait aux joues.
- Est-ce que tu as aimé cette soirée ?
À peine remise de ces rougeurs tenaces, Jane lui fit face et lui sourit pour tromper les réactions de son corps.
- C'était agréable, j'ai passé un moment merveilleux.
Il retira sa veste pour révéler le tissu de sa chemise tendu. La respiration irrégulière elle se retrouva dans l'incapacité de bouger alors qu'il avançait vers elle tel un lion cherchant à couvrir sa proie.
Il dardait sur elle un regard qu'elle n'avait jamais vu jusqu'ici. Il semblait féroce et décrivait à lui seul son désir.
Il la désirait et elle se demandait secrètement si dans la lumière chaude des lustres, il serait le même homme que dans l'obscurité ou si au contraire elle le décevrait.
L'attirance physique atteignait de son côté son apogée. Bien que timide, au fond d'elle, Jane étant consciente de lui avoir déjà donné son corps et que la tentation qu'il lui fasse l'amour à nouveau l'empêchait de respirer.
Soudain il leva doucement sa main la glissa sur sa joue. Elle était chaude et la naissance de ses doigts s'étaient plantés dans ses cheveux avec possessivité. Son pouce se posa sur ses lèvres et dans ce profond silence, Jane entendait les lourdes respirations du cheikh.
- Je veux te voir, j'ai besoin de te voir.
Ses inflexions rauques lui firent battre le cœur un peu plus vite alors que déjà son autre main se débarrassait de son étole.
Le cheikh ne se conjuguait pas à la douceur et le lui montra en agrippant le derrière échancré de sa robe pour la faire glisser tout en bas.
Jane leva aussitôt son regard vers le sien et fut bouleversée intérieurement.
Bouleversée car ses yeux féroces contemplaient son corps à moitié nu avec un désir profond. Soudain il lâcha ses cheveux et sa main tomba sur sa gorge. Une noirceur indescriptible dévora ses yeux déjà sombre et il captura sa bouche. Jane tenta au mieux de répondre à son baiser ardent alors qu'il embrassait ses lèvres avec une urgence redoutable. Ce n'était pas doux, c'était intense et impérieux. Jane se surprit à aimer.
- Tu es magnifique, dit-il sur ses lèvres en encadrant son visage de ses mains.
Sa voix rocailleuse était férocement rauque. Il la souleva pour l'allonger sur le lit et sans cérémonie lui retira sa culotte.
Hadjar ne répondait plus à la voix qui lui murmurait d'être patient. Non. Il ne pouvait pas ignorer l'impitoyable désir qui brûlait dans ses veines. La jeune femme dont il n'avait jamais oublié la douceur de sa peau était magnifique. Sa peau diaphane se confondait dans la couleur nacré des draps. Ses seins qu'il avait autrefois goûté étaient galbés à la rondeur délicate et un peu plus pleins, sans doute à cause de la grossesse.
Incapable de contrôler la fièvre du désir il souleva son bassin pour la tirer au bord du lit. Il prit ses seins entre ses paumes et elle se cambra. Il se pencha pour parcourir son corps de baisers aussi intenses que dans ses souvenirs. Sauf que ce soir, tout était différent. Ce soir dans les lumières chaudes, il allait pouvoir apprécier chaque plaisir sur le point de consumer son visage.
Lentement il remonta jusqu'à sa bouche qu'il captura avec fièvre.
Il retira sa chemise avec hâte et se débarrassa du reste aussi vite que lorsque son corps bercé par les zébrures dans le ciel de Londres l'avait rempli d'un fort désir incontrôlable.
Jane ne pouvait plus supporter cet impression d'être abandonnée, comme si son corps réclamait de toutes son âme d'être sienne. Lorsqu'elle souleva les paupières, son cœur se mit marteler sa poitrine. Son corps massif qu'elle découvrait enfin était sculpté dans le marbre. Dur et impérieux tant par les sillons de veines que les cicatrices qui le parcouraient.
Son visage n'était pas le seul balafré, son torse hâlé l'était aussi. Puissant, il la dominait de la même manière que dans l'obscurité et cette impression qu'elle avait eu d'être minuscule dans ses bras se confirmait ce soir.
Elle se redressa sur le lit, sans le quitter des yeux, tandis que les siens rugissaient sauvagement dans les lueurs qui les traversaient. Son ventre se mit à palpiter alors qu'elle n'arrivait pas à détacher son regard de son corps sculptural et de ses muscles raides comme du béton.
Puis avec un peu plus de timidité elle posa son regard sur son sexe érigé. Sa respiration saccadée s'intensifia car il semblait bien plus imposant que ce qu'elle s'était imaginée.
Il s'avança jusqu'au bord du lit et prit son visage en coupe pour qu'elle rejette la tête en arrière afin qu'elle le regarde dans les yeux.
Elle y lut un désir vorace, un appétit féroce et presque aussitôt, son ventre s'enflamma.
- Tu es la femme la plus sublime que j'ai jamais vu Jane, murmura-t-il d'une voix très rauque. Tu es magnifique.
Il détacha ses cheveux et d'une pression sur les épaules lui imposa de s'allonger.
Jane suffoqua alors, éprise d'une impatiente envie qu'il la fasse sienne encore une fois. La peur se mêla à l'excitation, et plus il serrait ses mâchoires plus Jane avait envie de lui crier de ne pas l'épargner comme il semblait vouloir le faire.
Sans doute avait-il peur de lui faire mal ? Ou bien peut-être qu'il éprouvait encore des remords d'avoir perdu le contrôle la première fois ?
- Je t'en prie, lui dit-elle entre deux inspirations désordonnées.
L'homme aux regrets disparut l'instant suivant, remplacé par le barbare impitoyable. Il souleva ses cuisses pour les écarter et la tira un peu plus vers lui jusqu'à ce qu'elle sente son sexe s'emparer du sien.
Jane se cambra en serrant les draps, affolée par les sensations qui couraient déjà en elle. Affolée par le soupir du cheikh qui était définitivement comblé d'être en elle.
Il commença ses va-et-vient d'abord très lentement, gardant entre ses mains puissantes ses cuisses qu'il tenait fermement. Jane gémit, sachant que fois-ci elle n'était pas forcée de faire taire son plaisir.
Hadjar était crispé de plaisir, les veines de son cou sur le point d'exploser. Plus il entendait les doux gémissements de sa femme plus il se sentait perdre le contrôle. Il lâcha ses cuisses pour saisir son bassin et la repoussa jusqu'aux oreillers. Il grimpa sur le lit et replongea son sexe en elle. De là il ne put se contrôler. Il la pénétra de plus en plus vite et fort, savourant ses gémissements de plaisir se mêler à ses grognements. Il encercla ses poignets fins et les remonta au-dessus de sa tête sans jamais cesser de la pénétrer plus vite. Littéralement consumé de l'intérieur Hadjar ne voulait plus que ça s'arrête. Il happa sa bouche puis le pointe délicate de son sein qui la fit trembler contre lui. Jane sentit son cœur exploser, alors qu'elle sentait la moiteur de son plaisir s'amplifier. C'était puissant presque sauvage, et elle en appréciait chaque seconde. Le cheikh la possédait avec une force méconnu encore plus forte que la première fois. Un feu ardent inonda ses chairs si sensibles alors qu'il continuait de la combler de coups de reins infatigables.
Jane sentait que la digue allait rompre, mais n'avait aucune envie que ça s'arrête.
Il grogna en glissant ses mains sur ses hanches, poussant des râles sauvages. Les coups de reins féroces du barbare devinrent plus lents, aiguisés d'une précision délibérée qui lui envoya une rafale de sensations incontrôlables.
L'orgasme grimpa crescendo puis explosa en mille morceaux.
Tremblante, la respiration erratique elle gémissait encore et encore alors que la jouissance irradiait son corps. Le cheikh retomba sur elle, des râles puissants encore présents dans sa gorge. Il l'embrassa avec force et caressa son visage avec une douceur qui contrastait avec l'ardeur étourdissante de ses coups de reins.
- Tu es mienne Jane.
Hadjar déposa un baiser sur sa bouche puis sur son menton sans la quitter des yeux. La belle Jane avait fermé les yeux, le visage rougi et comblé. Lui ? Il ne trouvait pas les mots pour décrire ce qu'il ressentait.
Il n'arrivait plus à détacher son regard du sien. Il brûlait de goûter ses lèvres à nouveau mais Jane s'endormait peu à peu et il ne voulait pas briser cela, car l'image était si belle.
L'attirance entre eux était indéniable, mais Hadjar voulait plus que ça. Il savait pertinemment que la route était encore longue avant d'avoir ce qu'il voulait le plus de sa part.
Sa confiance et surtout qu'elle l'accepte tel qu'il est.
Délicatement il glissa son corps encore brûlant de leur étreinte sous les draps. Il s'allongea à ses côtés mais cette fois-ci en se faisant la promesse de ne pas s'endormir, gardant en mémoire le désagréable souvenir de s'être réveiller seul la première fois.
Un bras glissé sous sa nuque, il fixa le plafond en se remémorant les paroles inquiétantes de Souad.
Jusqu'ici le vieil homme ne s'était jamais trompé, et c'est pour cela qu'il devait être très attentif à ses paroles. Hadjar avait peut-être un nouvel ennemi sauf que cette fois-ci, il n'était plus seul.
Il avait une famille désormais et à cette pensée, tout commença à s'assombrir autour de lui. S'il avait bien retenu une leçon de cette guerre c'est qu'il ne fallait agir avec les sentiments au risque de commettre une erreur. Hadjar n'en avait pas, du moins les seuls qu'il ressentait, il se savait capable de les enfouir en lui pour ne pas se laisser influencer.
Si Souad est à nouveau sur le chemin de la vérité alors il n'avait pas le droit de se laisser tromper, songea-t-il en prenant une longue et profonde inspiration.
La jeune femme remua à ses côtés et sa main se glissa tout près de lui. Hadjar serra les mâchoires en la dévisageant longuement, incapable de se lasser de son beau visage apaisé.
- Je te promets de te protéger toi et Naya, chuchota-t-il en arabe.
Il prit sa main et la serra contre la sienne tout en la portant à ses lèvres et en se faisant la promesse de la protéger même au sacrifice de sa propre vie...
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