Le Jeu des Ombres - LesEditionsCafe




Hello ! Nous voilà repartis pour une seconde critique. Et c'est encore #MadameReloue au cockpit (Claire, pour les intimes). Sans plus tarder, penchons-nous sur le Jeu des Ombres, rédigé par LesEditionsCafe, et plus précisément Antoine Demaules-Boucher.

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Nombre de parties : 17 [terminé]

Genre : mystère/thriller

Résumé : " Paris, 1891, deux enquêteurs de renom se retrouvent confrontés à la guerre que se livrent les Sociétés Secrètes par l'intermédiaire d'horribles meurtres. Franc-Maçonnerie ou Société de Thulé ? Le Commissaire Antoine Armand et son associé et ami Louis LeGrand devront démêler le vrai du faux afin d'empêcher que le carnage s'étende sur toute l'Europe.

Découvrez une enquête palpitante, dans les trois plus grandes capitales Européennes, pour éviter le pire ! Avec un suspense savamment dosé, et une histoire riche en rebondissements et secrets, entrez dans Le Jeu Des Ombres... " 

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Let's start with les points forts.

- Le titre : je le trouve parfait ! Poétique, mystérieux, sans s'éloigner du sujet de l'intrigue. Il donne envie d'ouvrir ce livre.

- La couverture est elle aussi bien réalisée et très à propos.

- Sur le style, j'ai apprécié le travail lexical que tu as mené pour plonger ton lecteur dans le XIXe siècle, notamment avec les descriptions. C'est une réussite ! Dans la même veine, j'ajouterai que le vocabulaire de ton histoire est dense, ce qui rend la lecture mélodieuse.

- Les dialogues sont bien menés et pertinents. Les répliques d'Antoine Armand, notamment, collent très bien à la description professionnelle et intelligente du personnage. Ca n'a l'air de rien, mais il n'est pas rare de trouver des décalages entre la description d'un personnage, et l'attitude/les répliques du personnage dans les faits. J'insiste sur ce point parce que je suppose qu'il n'est pas facile de créer un commissaire crédible, mais c'est chose faite dans ton histoire ! Alors bravo. J'adore la répartie d'Antoine Armand, au passage. Il m'a bien fait rire.

- Un autre point sur Antoine Armand. Je suis toujours tatillon sur les personnages, et notamment les héros qui n'ont pas de défauts. J'ai donc été heureuse de vérifier qu'Antoine Armand est bien un humain, qui, comme tout humain, peut se tromper. Je pense par exemple au chapitre 7, lorsque lui et Louis Legrand suivent Aristide de Lans dans les égouts, et qu'Antoine Armand se fie à sa (mauvaise) intuition pour choisir une voie...

- J'ai lu d'une traite toute la scène dans la crypte. L'ambiance oppressante de ce passage est super prenante ! Tes descriptions y contribuent beaucoup.

- [ALERTE AUX SPOILERS] La chute finale ! Déchirante :'(. J'ai beaucoup aimé la façon dont tu as exploité la folie de Louis Legrand. J'aurais d'autres choses à dire à ce propos plus bas, mais ses dernières répliques sont super puissantes. Mention très bien avec félicitation du jury pour ce passage : "Cesse donc tes amalgames républicains ! On n'adhère pas à la Thulé ! On la fait ! On la vit ! On la blesse ! On l'aime !" : j'ai a-do-ré.

Let's continuer with les points à améliorer.

Sur la forme.

- Je vais commencer avec des choses que j'avais évoquées lors de ma critique de Merrnel. Désolée pour les redites... J'ai relevé tout au long du récit des confusions entre virgule et point. Comme je l'avais dit la dernière fois, je ne sais pas s'il existe une règle stricte à ce propos. Cela dit, je pense que certaines phrases gagneraient en fluidité si les virgules étaient remplacées par des points ou si elles étaient coupées en deux. J'insiste, parce que les phrases trop longues peuvent facilement décourager un lecteur. Bref, concernant les virgules et les points, voici un exemple au chapitre 1 : « Il poursuivit sa marche lente, [ici, il vaudrait mieux mettre un point] il passerait par le Pont Neuf, pour rejoindre la Place Dauphine, puis la rue de Harlay, avant de rejoindre le siège de la Police Française, le 36, Quai des Orfèvres. » ou ici, au chapitre 2 : « Habitué désormais à la scène, Antoine Armand rangea son tissu, et observa le corps avec attention et se mit à parler, [ici aussi, mieux vaudrait mettre un point qu'une virgule ?] Louis avait aussitôt compris qu'il devait prendre des notes ».

- J'ai aussi quelques remarques à faire sur la mise en forme des dialogues.

* Comme je l'avais dit pour Merrnel, lorsque tu ouvres les guillemets pour entamer un dialogue, il n'est pas nécessaire de mettre un tiret à la première réplique. Et comme je l'avais dit pour Merrnel, ce site explique bien mieux que moi ^^ : http://www.la-ponctuation.com/guillemets.html.

*Cela dit, je pense que ce n'est pas volontaire mais je préfère le signaler : il y a des soucis de retour à la ligne (ou plutôt d'absence de retour à la ligne) dans certains dialogues. Exemple au chapitre 2 : «- Je ... Je crains fort que oui, Inspecteur ...Du sang ... Cette lettre a été écrite avec du sang. - Probablement celui de la victime ..., ajouta le petit policier de quartier ».

*Petit soucis au niveau des incises aussi. Rien de grave, je fais vraiment la Madame Reloue à cheval sur la grammaire, hein :'). En gros, tu ajoutes parfois des virgules, pour introduire tes incises, qui ne sont pas nécessaires. Je me permets d'utiliser un exemple du chapitre 2 : « - Et l'enfant ?, interrogea LeGrand ». En principe, tu n'as pas besoin d'ajouter une virgule si ta réplique se termine par un point d'exclamation ou d'interrogation. Ici, la réplique se fini par "?", donc pas besoin de mettre "?," pour introduire l'incise. Pareil si elle s'était finie par "!". En revanche, si elle s'était terminée par un point ou trois points de suspension, dans ce cas, on ne met pas ".," ou "...," mais une simple virgule pour ensuite écrire l'incise. J'espère être compréhensible...

*Dernier soucis avec les dialogues, puis je te laisse tranquille. À quelques reprises, j'ai remarqué que certaines incises auraient davantage leur place dans la narration. Je chipote carrément, hein, qu'on se le dise. Bref, par exemple ici, au chapitre 1 : « - [...] Et il y a aussi Gustave Doré, un grand illustrateur, et Gustave, le grand Gustave..., tandis qu'il disait cela, il s'approchait de la fenêtre ». En gros, selon les règles énoncées par ici, http://www.aproposdecriture.com/tout-sur-les-incises, toutes les incises doivent commencer par une inversion verbe/sujet genre "dit-il en s'approchant de la fenêtre". Mais si cette formulation ne te convient pas, tu peux aussi tout simplement faire un retour à la ligne, genre : « - [...]  Et il y a aussi Gustave Doré, un grand illustrateur, et Gustave, le grand Gustave... »

Tandis qu'il disait cela, il s'approchait de la fenêtre. »

- Dernier point sur la forme que je souhaitais évoquer : les adverbes. Tu utilises un certain nombre d'adverbes tels que "élégamment", "présomptueusement"... Et alors ? Eh bien, je n'arrive pas à expliquer convenablement ce que je souhaite dire, alors je te renvoie à ce livre génial : https://www.wattpad.com/266739219-guide-conseils-ecrire-un-roman-qui-se-lit-style .

Sur le fond.

- Cette fois, c'est vraiment ma dernière remarque sur les dialogues, promis. Ce n'est rien de très important parce que je ne l'ai pas souvent trouvé, mais bon. Par moment, j'ai relevé des formulations qui m'ont paru un peu en décalage avec le langage soigné et habituel des personnages. Mais c'est vraiment rien :') Exemple chapitre 5 : « Pas le temps, et vous devez avoir le nez bouché, parce qu'on part au Sénat !» : ne serait-il pas plus naturel de la part d'Antoine Armand de dire "nous partons" plutôt "qu'on part" ? Et « Moi je la sens pas cette journée... » : l'oublie de négation m'a paru étrange dans la bouche de ton personnage !

- Au chapitre 5, j'avoue que je n'ai pas tout compris du raisonnement du commissaire, en particulier à partir du moment où il est question des rimes et des "s" : « - Soyez un brin littéraire ! Seul quelqu'un de haut-placé, le cas échéant cultivé a eu accès à ces lieux sans attirer l'attention et que cela soit le Sénat ou la Sorbonne, ces lieux nécessitent d'avoir étudié, hors la majorité des études aujourd'hui sont des études de Lettres et il y a une rime suffisante entre savoir et pouvoir et si nous continuons, savoir commence par un « s » et c'est la Sorbonne qui a été attaquée ! Mais c'est un « s » aussi comme Sénat ! Et le pouvoir rime avec le «p » la politique qui est faite au Sénat ! »

- Au chapitre 6, j'ai trouvé étrange qu'Antoine et Louis considèrent qu'Aristide "cachait" le fait qu'il est sénateur. Ce n'est pas vraiment le genre de chose qui se cache, non ? Cela se sait, quand on est sénateur...

- Au chapitre 7, et après lecture de toute l'histoire, je me suis demandée s'il n'y avait pas une toute petite incohérence. Sachant que Louis est le maître de la Thulé, n'est-il pas un peu étrange qu'Aristide de Lans ait essayé de le piéger avec Antoine Armand dans la crypte ?

- Au niveau des personnages, et notamment des antagonistes, j'ai une petite remarque. Que ce soit pour Aristide de Lans ou Louis, j'aurais aimé en savoir davantage sur eux et les raisons pour lesquelles ils sont dotés de telles convictions. En tant que "méchants", ils gagneraient sans doute en profondeur avec ces explications !


Voilà pour cette critique ! J'ai lu ton histoire en une après-midi, sans décrocher ! Je ne suis pas la plus grande fan des romans policiers, mais l'ambiance et les références historiques du Jeu des Ombres ont eu raison de moi. Les traits d'humour sont aussi savamment dosés et participent au charme de cette histoire. Bref, félicitations pour ton travail ^^

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