On en parlait depuis des mois, cette fois c'est officiel : après avoir racheté Canal +, le marché de la voiture verte (qui a foiré tout de suite) et la ville de Bailleul, ainsi que le marché des zizis en plastique, le groupe Bolloré vient d'acquérir les droits exclusifs sur cette denrée des plus rares et précieuses chez nous : l'ensoleillement, qui deviendra payant en Flandre à partir de juillet 2019.

« C'était une occasion à ne pas manquer », explique Vincent Bolloré : « Contrairement au pétrole, le soleil est perpétuellement renouvelable, et comme le pétrole, en Flandre il est super rare. C'est un truc dont les gens ont cruellement besoin, comme les places de parking, les toilettes ou l'électricité. C'est donc un truc qu'il faut leur faire payer. »

Dans une région où le nombre de jours de soleil avoisine les 20 par an, la nouvelle scandalise : « Déjà, depuis que les frites sont devenues payantes en 1972, on n'a plus un rond pour vivre », se plaint Jubiflette Popieul, habitante de Merville. « Si on doit payer les quelques jours de soleil qu'on a dans l'année, on va tous finir sur le trottoir. »

Qu'à cela ne tienne, Vincent Bolloré persiste et signe. « Les gens ont toujours plus de respect quand ils doivent payer. Quand c'est gratuit, ils pensent que tout leur est dû, et ils ne disent même pas merci. Du temps où les frites étaient gratuites, il y en avait plein les caniveaux, les enfants jouaient avec et se les foutaient dans le nez. »

Le groupe Bolloré serait désormais en pourparlers pour acquérir les droits d'exploitation de l'oxygène.