Scandale : interdiction de la bière brune dans le Nord
« Bah, au pire, il nous restera la blonde », murmure Jean-Frulon Dondaine, philosophe. Mais il l'a gros sur la patate, ce brave pilier de comptoir lillois, car la brune c'était sa préférée. Mais le gouvernement reste inflexible : « C'est un service que nous rendons à la population des Hauts-de-France, insiste Emmanuel Macron, nous allons l'aider à assainir son image et à échapper enfin aux préjugés. La bière brune est un fléau : elle contient plus d'alcool que la blonde, et cause des ravages parmi tous ces pauvres gens, qui n'ont pas assez de bon sens pour arrêter tout seuls. »
La proposition que fait le gouvernement pour adoucir un peu cette abrupte prohibition ne réjouit pas, elle non plus, les tenanciers de bistrots nordistes et leurs usagers : « Remplacer la bière brune par du Champomy ? On va mettre la clé sous la porte en moins de deux ! », gueule Jean-Dondon Frulaine, patron du café « La Grosse Brunasse » à Loos, avant de péter un verre de rage sur le comptoir et de se faire vachement mal.
Inévitablement, un marché noir va se mettre en place : un peu partout dans la région, déjà, le soir, on voit des gens rouler de gros tonneaux par les rues pour les ranger dans des garages. « C'est mon linge sale », expliquent d'une même voix Jean-Frulon et Jean-Dondon, surpris en flagrant délit.
Et le pire est à venir : « Attendez un peu qu'on interdise la bière blonde, c'est prévu pour 2020 », jubile Emmanuel Macron avec un rire de gros démon maléfique, avant de déployer ses ailes de chauve-souris et de s'envoler vers un nuage noir dans la nuit.
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