Loin de se douter qu'il allait déclencher une véritable Grande Dépression flamande, Régis Kappoen comptait simplement prouver à son ex-compagne, partie dans le midi (avec un autre) pour y trouver « du soleil », qu'il y avait aussi du soleil en Flandre. Il s'est ainsi pris en photo au bord d'un champ ensoleillé près de Cassel avant de poster le cliché sur sa page Facebook.

Seulement voilà : à l'arrière-plan, on distingue assez nettement de petits arbustes au feuillage jaune qui ont attiré l'attention des curieux. Très vite, les témoignages concordent : ce sont des arbres à frites. Pire : les frites qui poussent sur leurs branches sont déjà cuites et chaudes, prêtes à consommer. La chose est lourde de sens : elle indique tout d'abord que contrairement à l'idée populaire, il n'y a pas de parenté entre la frite et la pomme de terre.

On lit dans le dernier numéro de « Popote et botanique » que lesdits arbres poussent comme de mauvaises herbes, ne nécessitent aucun entretien et donnent des récoltes quotidiennes : tout quidam peut en planter un dans son jardin et manger des frites tous les jours.

Cette découverte retentissante prouverait entre autres que tous les restaurants qui vous font lambiner à table avant de vous servir des frites, soi-disant pour les couper et les cuire, espèrent en fait que vous consommerez des boissons pour tromper votre ennui pendant cette attente, en réalité inutile. Le secret ancestral sur lequel reposait toute l'économie locale est éventé.

200 millions de brasseries ont déjà mis la clé sous la porte entre Lille et Dunkerque (sans parler de la Belgique) depuis la mise à jour fatale du profil Facebook de Régis Kappoen. Les baraques à frites tiennent le coup en faisant du porte à porte, proposant des frites à domicile aux personnes âgées qui peinent à se déplacer. La météo flamande elle-même est en faillite : le soleil ne se lève plus depuis deux semaines, des pluies torrentielles ont jeté des milliers de réfugiés sur les flancs du Mont Noir, et une coulée de boue a emporté Bailleul.

Régis Kappoen est actuellement retranché dans un des blockhaus en ruines de la Côte d'Opale (forte récompense à qui le retrouvera).