Ce weekend a vu la 171ème édition du festival rock le plus ancien et le plus authentique de France, bien que ce ne soit pas le plus médiatisé. Rock en Deûle, qui enflamme chaque fin d'été le bassin lillois, a une nouvelle fois déplacé les masses et attiré les artistes de talent, à tel point que les gens « se demandent vraiment pourquoi on a annulé la Braderie si on peut faire un barouf pareil et en assurer la sécurité » (dixit Jean-Dick Rivers, aficionado de la 1ère heure).

« On existait avant que le rock soit inventé, inventé officiellement je parle, confie Jean-Dick. Le vrai inventeur du rock, on l'oublie souvent, c'était un gars de chez nous. Jean-Cherloute Bébioule, il jouait du rock avant que Chuck Berry et Little Richard ils soient nés. Il avait bricolé une guitare de fortune à partir d'un vieux fût de bière, il a pris les boyaux du chat d'un voisin pour faire les cordes, et pan ! Il a écrit « Johnny B. Bioule », le morceau dont Chuck Berry s'est inspiré pour Johnny B. Goode. »

En cette année où l'on fête le 132ème anniversaire de la naissance de Jean-Cherloute, les plus grands noms du rock se sont bousculés sur la Deûle ce weekend, et certains sont même tombés dedans. On a ainsi vu défiler les Forbans, Licence IV, Patrick Sébastien (dont le « Retour du Petit Bonhomme en Mousse » fut incontestablement le tube hard rock de l'été), Début de Soirée, Bézu, François Feldman, les New Capenoules et la Bite à Dudule en clôture du festival.

« Ben je vous prie de croire qu'on s'est pas emmerdés ! Rock en Seine c'est de la roulette de sensodyne à côté », exulte Jean-Dick. De quoi nous faire oublier un peu l'annulation de Rock en Sexe à Valenciennes le weekend prochain « pour des raisons de sécurité sexuelle » (Emmanuel Sexmacron).