Dunkerque : à poil, sinon rien
Alors qu'une nouvelle édition du célèbre carnaval dunkerquois s'achève, la municipalité lance la 1ère édition de la grande nouveauté 2019 : le Carnàpoil. « Il s'agit essentiellement de la même chose, mais tous à poil », explique Philipette Vanpoppezeele, carnavaleuse sexagénaire soucieuse de bousculer les traditions : « Le carnaval c'est bien, mais c'est devenu trop sage, trop respectable, surtout depuis que les chansons sont inscrites à l'Unesco. Avant, les gens les chantaient en se tenant le sexe, maintenant c'est tout juste s'ils mettent pas la main sur le cœur. Y a plus d'insolence, plus de provocation. »
Adieu les costumes, les faux sexes qu'on s'épingle sur le nez et les faux seins qu'on se tartine sur le torse velu : « place à la bite, place au vrai, tout simplement », renchérit Jean-Dondon Méroufle, autre vétéran des festivités jean-bartoises. « Seulement pour des raisons de commodité, le Carnàpoil se fera plus en juillet qu'en février. On se les gèle déjà assez comme ça pendant les rigodons, on va pas pousser mémé dans les orties. Sauf si on la met à poil d'abord. »
Pour le grand défilé, prévu cette année le 15 juillet « afin de s'associer à la fête nationale » selon une source proche de la Mairie, l'équipe municipale au grand complet s'est engagée à venir participer « entièrement nue » à l'évènement. À l'hôtel de ville, on caresse même des projets d'expansion : « Nous sommes en pourparlers avec plusieurs grandes villes de Flandres qui sont intéressées par l'idée d'organiser leur propre Carnàpoil. Bailleul, Armentières et Croutelbecque ont déjà signé des documents contraignants, et d'après ce qu'on raconte, Martine Aubry ne dirait pas non. »
Dunkerque capitale du cul ? « C'est une idée à creuser, déclare Jean-Dondon. Capitale culturelle régionale ou européenne, on ne l'est jamais qu'une fois. Après, il faut bien se chercher d'autres titres de noblesse. À Dunkerque, on a pas de pétrole, mais on a des bijoux de famille. »
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