Ou comment un banal fait divers fait boule de neige et se transforme en affaire d'État. Tout est parti d'un petit coin de mur au pied de l'église Saint Vaast à Armentières, où un petit malintentionné a accroché, au-dessus d'une flaque de couleur douteuse, un panneau avec les mots suivants :

G PISSÉ PARTOUT MÉ G PAS EU LE TPS DE NÉTOYER DSL

SIGNÉ : EMMANUEL MAQUERON

Aussitôt, levée de boucliers dans cette belle petite ville fière de son patrimoine ecclésiastique : « Nos églises, c'est notre histoire ! », gueule Jean-Benny Thiers, en recherche d'emploi sur le parking Saint-Vaast, « Celui qui s'attaque à ça, il a aucun honneur. Ma-cron, dé-mis-sion ! »

Heureusement la brigade anti-urinaire d'Armentières est sur l'affaire, et ne s'arrête pas aux premières conclusions venues, contrairement à Jean-Benny. « Rien n'indique que ce soit vraiment Macron qui a fait le coup », prévient le sergent Jean-Cierge Fessionnal, « d'ailleurs le bon sens nous indique que si c'était vraiment lui, il aurait pas signé de son nom. Les criminels signent rarement leur crime, sauf quand ils veulent se faire arrêter. Ou quand c'est des gros cons. »

« Il écrit comme un cochon, c'est comme tout ce qu'il fait », trépigne Génuflette Bonquien, retraitée qui habite en face de l'église. « C'est un président de fête foraine. Y a vraiment que lui pour faire une faute à son propre nom. »

Joint par téléphone, le président s'est borné à répondre que « VAAST » ne s'écrivait « qu'avec un seul A normalement », et nous a présenté sa démission.

Personne n'a pensé à accuser Bernard Henri-Lévy.