48.
Brian, au même moment
Cela fait des heures, me semble-t-il, qu'elles me trimballent de gauche à droite. Je ne sais pas où elles m'emmènent et je pense qu'elles ne le savent pas non plus elles-mêmes.
Les mains attachées dans le dos, je sens mes bras s'engourdir de plus en plus. Je n'en peux plus, seulement elles semblent paniquer autant que moi. Dieu seul sait pourquoi.
Serait-ce à cause de la reine ? Ou la faute d'un des garçons ? Dane, Chris ou Willy ? En tout cas, elles semblent sur le qui-vive, attendant une quelconque attaque venant de nulle part. Étrange...
Ces sentinelles me relâchent enfin dans un coin sombre d'une immense pièce, ressemblant jadis à une salle de réception.
Je tente de repérer une échappatoire, en vain. Rien ne laisse transparaître une faiblesse de leur côté. Cela ne m'arrange absolument pas.
Les sentinelles s'agenouillent, alors que personne d'autre que nous se trouve dans cet espace. Je regarde autour de moi, je ne vois rien arriver.
C'est au moment où je ne m'y attend le moins que cette fameuse femme fait son apparition, arborant une fierté mal placée.
– Je peux savoir ce que ce machin fais là, dans ma demeure et de surcroît, dans la pièce où j'accueil d'importants invités ?
– Nous sommes navrées, ma reine, mais avec ce qui se passe dehors, nous ne savions pas où le déposer, répond une des sentinelles.
– Vous ne le saviez pas ? ricane leur interlocutrice. Est-ce une blague ou dois-je vous rappeler quels sont les ordres donnés antérieurement ?
– Nous devions ramener n'importe quel clandestins ou criminels dans les sous-sols, ma reine. C'était les ordres.
– C'est exactement ça. Et pourquoi ne pas l'avoir fait ?
– Les sous-sols se sont effondrés. De plus, nous sommes assiégées, ma reine.
– Assiégées ? éclate-t-elle de rire, médusée. Depuis quand avez-vous peur face à une telle situation, mesdames ? Ce ne sont que des ados.
– Nous ne savions quelles dispositions prendre, ma reine, rétorque une autre sentinelle, plus courageuse, on l'a trouvé dans les sous-sols en train d'essayer de s'enfuir.
– Ah oui ? Ça devient très intéressant tout ça.
Je n'ose pas la regarder droit dans les yeux, mais elle, elle y parvient très bien. Cette femme n'a décidément pas froid aux yeux.
– Qu'est-ce que je vais donc pouvoir bien faire de toi, mon garçon ?
Comment me sortir de là ? C'est quasiment impossible de me soutirer de ses griffes tranchantes.
– Allons, soit plus brave que cela, ose au moins me regarder, juste par politesse.
– Ma reine, je me permets de vous éclairer sur la situation : il y a actuellement trois autres évadés que nous n'arrivons pas à repérer.
– Et alors ? C'est votre boulot de mettre la main dessus, vous avez été créé pour cela, non ?
– Oui, ma reine, répliquent en cœur les sentinelles.
Elles ont l'air d'avoir tellement peur d'elle, que je ne songe pas une seule minutes à imaginer ce que cette femme pourrait me faire subir.
Subitement, elle se lève de son trône et se redresse de toute sa hauteur. Elle semble si grande que cela me déconcerte.
Puis, pas à pas, petit à petit, faisant languir le doute et mijoter la peur à l'intérieur de moi, elle s'avance vers mon corps affamé, un rictus diabolique sur ses lèvres.
– Tu es coincé, le sais-tu, petit ? À présent, je vais te laisser le choix entre deux proposition. Voire trois, si elle te tente. Tu me diras ensuite laquelle te semble la plus juteuse pour toi. Ensuite, j'aviserais.
Ses yeux charbonneux rivés sur moi, elle reprend d'un air sérieux et sec :
– Alors mon garçon, soit tu nous dis où sont tes copains, soit on va devoir sévir et plus fort qu'habituellement. Ou troisième solution : tu te joins à moi.
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