42.
Chris, dans les tunnels de Gloria.
Avec Brian, nous courrons tant bien que mal malgré la fatigue qui nous tiraille.
La lumière est bien visible au bout de ce tunnel, mais j'ai la sensation que plus on s'approche, plus elle s'éloigne et cela m'irrite énormément.
Néanmoins, je prends sur moi car nous ne sommes pas dans des conditions adéquates pour avoir ni le temps, ni le droit de se plaindre.
– Brian ! Attend moi ! Tu es beaucoup trop loin, je n'arrive plus à te... à te suivre, bafouillé-je, à bout de souffle.
– On y est presque, je le sens mec !
Peut-être bien, mais moi je commence vraiment à être éreinter, je n'arrive plus à suivre l'entrain de Brian même si je sais que la liberté m'attend probablement au bout de ces égouts.
– Je n'y arrive plus...
– Encore un petit effort, ne lâche pas Chris, pense à...
Un énorme tremblement nous fait tomber sur le sol jonché de choses gluantes, sombre et nauséabond. Je me sens salle, mais je ne dois pas y penser car devant moi se joue quelque chose de beaucoup plus grave.
– Chris ! Chris, tu m'entends ?
Brian, derrière cet éboulement, tente de savoir si je vais bien. Moi, sonné dans un premier temps, je ne comprends pas ce qui a bien pu se passer pour créer un éboulis de cet ampleur et surtout comment cela a-t-il pu arriver.
– Je, je vais bien Brian. Ça va aller, ne te tracasse pas.
– Comment on va faire ? Tu crois que tu peux déplacer toutes ces pierres ?
J'ai bien essayé, mais impossible d'en pousser une seule. Elles sont beaucoup trop lourdes.
– Je ne peux pas, réponds-je, dépité.
– Merde ! Je ne peux pas te laissé là...
– Pourtant, il va bien falloir. File ton chemin, tu y étais presque. Ne t'en fais pas pour moi, je vais me débrouiller.
– Tu es certain ? Je ne me vois pas t'abandonner ici, comment vas-tu faire ?
– Je vais rebrousser chemin vers les deux autres tunnels.
– Bon, très bien. Ne te fais pas chopper surtout.
– Toi aussi, fais gaffe à toi.
– Courage, mec.
Déjà assommé par l'effort physique, me dire qu'il faut que je retourne en arrière me donne la migraine. Hélas, c'est la seule possibilité que j'ai en ma possession pour m'en sortir. Autrement, je peux dire adieu à ma liberté et les gardiennes m'auront à l'œil continuellement.
J'entends les pas de Brian s'éloigner, le claquement de ses chaussures sur l'eau me le confirme.
En sueur, je trottine bien que mes jambes flagellent de fatigue. Ça se voit qu'elles n'ont pas l'habitude de courir, elles sont très vite faibles.
Au bout d'un long moment, j'arrive à l'intersection des deux autres chemins. Il était temps ! J'étais à deux doigts de lever le drapeau blanc. La route du milieu m'a toujours parut plus sûr que les autres, alors je me mets en marche et accélère le pas.
Cette galerie est beaucoup moins longue que celle que j'ai pris avec Brian, dieu merci ! J'arrive dans une immense pièce défraîchie et austère. De là, je remarque dans un coin une échelle et une sortie d'égout.
– Oh mon Dieu, dites moi que ce n'est pas possible ! Je n'y crois pas !
Heureux de cette découverte, j'ai une pensée pour Brian qui je l'espère, a réussit à trouvé la même chose que moi.
Je m'essuie les mains trempés sur mon pantalon, mais le problème c'est que je suis entièrement mouillé de la tête au pieds. Je déteste avoir les chaussettes pleines d'eau, c'est la pire chose qu'il soit ! J'espère que je ne vais pas glisser, il y a plus qu'à prier.
Lentement, posant chacun de mes pieds doucement sur les barreaux de l'échelle, je grimpe en scrutant le plafond et cette plaque d'égout.
L'échelle est peut-être fragile, dieu seul sait depuis quand elle existe. Je n'ai pas envie de me blesser, ni même de perdre cette chance de m'enfuir en me précipitant bêtement.
La plaque est très lourde, beaucoup trop. J'ai la sensation qu'elle est coincée probablement parce qu'elle n'a jamais été déplacée. Ou alors cela remonte à loin.
Je persiste malgré tout, je ne veux pas rester bloquer dans ce trou à rat. En même temps, je ne sais pas ce qu'il m'attend non plus là-haut.
Après un effort acharné, la plaque se met à bouger légèrement, puis un peu plus avec insistance.
D'un coup, elle se soulève toute seule, comme happée par le ciel.
Or, ce n'est pas le ciel qu'il l'a fait voler dans l'air, mais quelqu'un. Et cette personne se trouve juste au-dessus de ma tête, les yeux rivés sur moi.
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