Chapitre 9: Le Château de lumière sans son rayon de Soleil

... Ou comment subitement trouver le Château bien plus calme,

voir complètement vide...

Les gobelins les plus proches de la Bête et elle-même étaient tapis dans l'ombre des arbres, totalement effacés de la vision humaine.

La Bête, le cœur déchirée, se forçait de ne pas laisser couler les larmes qui lui montait.

Les principales personnalités étaient ainsi disposés pour faire leurs Adieux à Tianna Dracosky de RoyCaponi, l'une des invitées les plus marquantes reçues au Château de Tiersek – pour de pas dire la plus marquante -...

Les gobelins étaient persuadés qu'elle serait l'ultime invitée du Domaine, mais a priori , ce n'était plus cas...

La Bête vit Tianna enlacer sa mère.

La Bête vit Tianna s'éloigner.

La Bête vit Tianna disparaître à l'horizon progressivement.

La Bête perdit de vue Tianna.

La Bête essuya ses yeux mouillés, et lança un petit grognement en guise d'ordre de rentrer au Château. Et de faire attention aux Sombryx, gardiens de la forêt profonde pour accéder au Château, ou plutôt spectres obscures veillant à la conservation de la Malédiction.

Les autres habitants du Château étaient impatients de retrouver leur Maîtresse et ses accompagnateurs.

Ils espéraient fortement qu'intimement Tianna aurait refusé au dernier moment de retourner chez sa famille.... Quelle déception vint s'afficher sur leur visage en ne la revoyant pas parmi eux...

La Bête était remontée, elle avait une gestuel très désinvolte.

— Ne fuyez pas à vos activités ! Venez tous dans la salle du Bal ! Maintenant ! On a quelque chose à régler ! Dayan, Manao, mes Fantômes-Espions maintenant !

— Oui, oui Maîtresse, répondit Dayan, exécutant une révérence respectueuse, en se mettant au travail.

— Ouiiiiii Maîtresseeeeeeeee !! répondit Manao, peu de temps après, toujours aussi simplet.

Il avait beau avoir des siècles de vie, Manao n'avait pas l'air d'avoir gagner en maturité, c'était même pire d'années en années...

Les gobelins et les fantômes étaient TOUS repliés, les uns sur les autres, dans la salle du Bal. Si nombreux pour si peu de tableaux.

La Bête arriva d'un pas lourd.

— Le départ de Dame Dracosky vous déplaît, je le sais plus que bien... Sachez que je n'étais pas en faveur de cette décision. J'ai pourtant proposé mille et une solution, qu'elle a, une à une, balayer, ayant déjà omis son choix définitif... pour nous protéger.

Mais à l'inverse, quelqu'un d'autre était favorable au départ de Dame Dracosky, et l'a grandement influencé pour faire basculer son avis. Ce traître, je ne me mets nul doute sur son identité. Même si certains d'entre vous ne me voyez jamais, vous n'êtes pas sans savoir, que j'ai connaissance d'absolument tout ce qui ce qui passe dans mon propre Château, alors... J'ordonne l'arrestation de Nero Keldunk ! Trouvez-le ! Traquez-le ! Et emmenez-le dans les cachots ! Laissez-le moi, pourrir là-bas !

Les gobelins ne bougèrent pas, et se laissèrent docilement filtrer par l'équipe spéciale de Dayan et Manao.

Nero Keldunk était là, en plein milieu de la foule, désireux de passer inaperçu.

Dommage pour lui, Dayan avait de véritables yeux de lynx.

— Attrapez-moi le, avec ses deux complices !! TOUT DE SUITE, MAINTENANT !

Des gobelins aux gros muscles attrapèrent Nero Keldunk, qui ne chercha aucunement à se débattre, et le traînèrent jusqu'aux oubliettes du Château. D'autres gros-bras tentèrent d'attraper les deux présumés complices de Nero Keldunk qui se défendirent physiquement en réfutant leur arrestation à tord. Des renforts vinrent les aider à calmer les deux spécimens et ils furent enfermés dans des cachots séparés de celui du grand gobelin noir.

— Merci bien, maintenant vous pouvez repartir à vos activités ! Nous ne suscitons plus le besoin de votre présence ! Allez, ouste, dégagez de ma vue ! maugréa la Bête en se retirant dans son antre.


Les jours qui suivirent le départ de Tianna...

Depuis l'arrivée de Tianna Dracosky, l'atmosphère du Domaine avait incroyablement changé. Cette jeune femme, revigorante de vitalité, avait réussi à propager toute sa positivité à l'intérieur du Domaine.

Le Domaine de Tiersek s'était remis à vivre, signant comme sa renaissance. Il était sortit de l'ombre.

Troquer les ténèbres qui l'entouraient contre cette pure lumière blanche.

Les habitants du Château avaient retrouvé le sourire, et l'envie de se divertir.

Cette jeune femme avait entretenu un lien très particulier avec la Bête, la propriétaire et gardienne du Domaine.

Les Sombryx s'étaient fait plus discrets, donnant l'impression qu'ils étaient moins nombreux.

Cette jeune femme avait presque réussi à lever la Malédiction qui pesait sur eux.

Mais hélas, les Humains ont empêché cette résolution, en l'obligeant à partir pour leur propre survie.

Et désormais que Tianna Dracosky s'en était allée, le Château s'était terni, noirci, légèrement, et avait cessé de nouveau de vivre. Comme si le Château était figé entre deux battements de cœur. Le calme et le silence avaient remplacé les festivités. La lumière ne traversait plus les fenêtres de nouveau habillés des épais rideaux bordeaux.

L'accès au couloir de l'originelle Chambre Blanche avait été prohibé.

De Un, pour ne pas salir l'endroit.

De Deux, pour ne pas faire remonter de douloureux souvenirs.

Et 3, parce qu'étant des êtres touchés par la Malédiction, ils ne pouvaient pas l'approcher, sinon ils souffraient d'un sentiment étrange, qui faisait parfois mal, les poussant à s'éloigner le plus loin possible.

La Chambre Blanche représentait la Lumière, l'espoir dans ce monde terne, plongé dans les ténèbres de la Malédiction.

Bizarrement, cela ne semblait en aucun cas impacter Rikúl... Ou peut-être, souffrait-il en silence ? Ou peut-être, la puissante amitié qui le liait à Tianna l'immunisait-il ?... Allait-on savoir...

Les fantômes se baladaient de tableau en tableau, le regard vide, étrangement muet.

Les gobelins se renfermaient à l'intérieur des murs du Château, peur de subir les aléas émotionnels de leur Maîtresse.

Tout ça, c'était de la faute de la Bête. Elle avait extrêmement mal pris le refus de Tianna, ce refus de se battre pour sa liberté.

Par conséquent, détruite par le manque en autre, la Bête était tombée dans une profonde dépression, si profonde que personne ne pourrait la relever. Personne ?

Ou peut-être, il y a-t-il une exception ?...

La Bête avait pris le risque d'aimer, de s'accrocher à un espoir futile. Elle avait osé y croire. Et, la Bête en fut blessée, et ne cessait de se torturer, au final.

Elle s'était renfermée sur elle-même. Elle ne voulait plus voir personne.

La Bête hurlait dès lors qu'il y avait un peu d'agitation ou d'animation dans son Domaine. La Bête passait son temps à casser des pierres, des murs, par rage, espérant cicatriser de ses blessures morales.

Cependant, mis-à-part se détruire elle-même, c'était tout ce qu'elle remportait.

En vérité, l'état du Château jouait en fonction de l'état de la Bête.

La Bête sortait du Château beaucoup plus souvent qu'avant. Elle s'amusait à abattre les Sombryx qui hantaient les frontières du Château, prêts à dévorer, ne serait-ce, qu'un seul être du Château qui oserait mettre le pied dehors.

Les Sombryx, des humanoïdes pouvant prendre une forme animale, des spectres obscures, étaient quasiment invincible.

Comment tuer une ombre à mains/griffes nues ? Eh ben, c'était tout bonnement impossible !

Mais voilà, cela permettait à la Bête de se défouler, pour s'évader de sa tristesse, en laissant pleinement son côté sauvage prendre le contrôle d'elle-même... et cela permettait de garder le Château dans le meilleur état possible.

La Bête se sentait puissante lorsqu'elle relâchait pleinement son côté sauvage, et elle commençait à y prendre goût.

Pas très bon tout ça... et si elle devenait entièrement Bête, oubliant totalement sa particularité humaine ? Pas bon du tout, même...

La Bête était parti « chasser » - et comme on dit, quand le chat est parti, les souris dansent !

Dayan et Mano organisaient des fêtes sensationnelles, pour empêcher les gobelins et les fantômes de sombrer entièrement dans l'ennui et le désespoir, avec des roses et des portraits de Tianna, l'inventrice de ces événements festifs et joyeux, pour lui faire honneur.

Les conseillers de la Bête avaient formé un groupe de musiciens. Entre tapage de casseroles avec des louches, flûtes et violons improvisées, les musiciens jouaient de plus en plus bruyamment. Faire bouger la foule, ils savaient s'y donner à cœur joie !

Bon, c'est de la musique de gobelin, je doute qu'elle puisse plaire aux Humains... Ce n'est pas très coordonné, encore moins mélodieux... Mais en tout cas, eux, ils adoraient bouger leurs popotins dessus !

Les gobelins dansaient comme des petits fous, des verres de vin dans chaque main, hurlant des grognements de sauvageons, exprimant grandement leur amusement.

Les fantômes avaient transformé leur décor comme une boîte de nuit ! reprenant avec enthousiasme leur hobby de voix OFF ! *

// Ah... pardon, on vient de me prévenir dans l'oreillette, que les boîtes de nuit n'existaient pas à leur époque ! *rire* //

Des gobelins se saoulaient au bar, avec le barman cracheur de feu. D'autres dévoraient les amuses-bouches des buffets.

Du plus courant, comme du porc ou du poulet, jusqu'à des choses plus particulières, tel que ces coléoptères, ou ces rats, ou cette matière verte visqueuse...

Cela ne nous attireraient sûrement pas, nous, Humains, mais eux, ils avaient l'air d'adorer ça !

L'amusement et l'allégresse étaient à son comble !

C'était bien dans ces uniques et courts moments que les êtres du Château étaient vraiment heureux et attractifs, où ils pouvaient vraiment se défouler.

De plus, c'étaient ces moments-là qui empêchaient le Château de sombrer, de nouveau, totalement dans les ténèbres de la Malédiction.

Habituellement, des gobelins, dont principalement l'attentif Dayan, et les Fantômes-Espions de la Bête montaient la garde. Pour tout arrêter dès que la Bête rentrait de la « chasse ».

Sauf que là, ce ne fut pas le cas. Personne ne faisait le guet.

Enfin, si, ils étaient tous à l'appel, mais ils étaient tous entièrement défoncés !

Ils avaient tous abusé sur les doses ! Ils n'arrivaient même plus à aligner leurs pas !

Ils déliraient en chantant, en titubant, devant l'entrée du Château.

Les Fantômes-Espions étaient tous couchés, adossés contre quelque chose dans un seul et même tableau, se teintant d'une anormale couleur rouge sur le nez.

La Bête accouru vers son Château, entendant les trompes musicales.

La colère l'emporta profondément.

Elle enfonça violemment la porte.

— C'EST QUOI CE BORDEL ?! N'AVAIS-JE PAS INTERDIT CE GENRE DE FESTIVITÉS ? OSEZ-VOUS RÉELLEMENT JOUER AVEC MES NERFS ?BANDE D'ABRUTIS !

La Bête fissura le mur d'un coup de poing, faisant trembler le tableau.

Les Fantômes-Espions se tinrent le ventre, murmurant leur mal-être, bouleversés.

Une idée commune leur traversa l'esprit: « Plus jamais, on abusera de l'alcool ! »

Et Manao faisait le gigolo, il était bien trop bourré pour que Dayan puisse le contrôler.

— ET TOI ! TU TE FOUS DE MA TRONCHE ?!

La Bête giffla Manao.

Elle le regrettera amèrement l'instant suivant, insultant son impulsivité naissante et sa perte de sang froid.

Manao se touchait la joue sanguinolente, terriblement marqué par la griffure de la Bête, dubitatif. Restant immobile et silencieux.

Dayan, malgré qu'il soit sous importance prise de l'alcool, arrivait à se contrôler un minimum.

Les énervements de la Bête passèrent inaperçus, masqués par le bruit de la musique infernale des gobelins.

Jusqu'à ce que la Bête arriva dans leur champs de vision en rugissant, les griffes prêtes à trancher quiconque oseraient la contester.

La musique s'était immédiatement tue. Les gobelins et les fantômes s'étaient arrêtés de danser, figés dans leur position. Leur visage exprimait toute leur stupeur.

Tout le monde retenait leur souffle, personne n'osait bouger.

— QU'EST-CE QUI SE PASSE, ICI ? DERRIÈRE MON DOS, EN PLUS ? questionna la Bête, qui ne cessait pour autant de hurler.

Personne ne répondit. Dayan et Manao se précipitèrent sur le lieu des festivités.

Dayan mit la main sur la bouche à Manao, pour éviter d'attiser la colère de la Bête face à cette désobéissance.

— Vous n'osez pas me répondre ? continua la Bête, en un murmure de mauvais augure, en sachant que sa colère ne pouvait pas l'avoir quitté.

La Bête se répéta plusieurs voix.

Dayan cherchait une belle phrase tout en interdisant toujours le droit à la parole de Manao, ignorant le sang verdâtre. Jusqu'à ce que ce dernier lui morde les doigts...

— Bah, Maîtresse, on faisait juste une petite fête. Histoire de pas mourir d'ennui ! s'esclaffa Manao.

Dayan le foudroyait du regard. L'art et la manière, Manao ne les connaissait visiblement pas. Et ne les connaîtra sans doute jamais.

La Bête grogna de toute son courroux, frappant du pied, les griffes de sorties, rentrant les poings.

La Bête se déchaîna sauvagement, envoyant balader les tables, les chaises, les « instruments de musique », tout...

La Bête dévora tout les amuse-bouches et consomma toute les alcools restantes.

La Bête avait mis la salle où se déroulait la fête sans dessus-dessous.

Sous le silence retenu des gobelins, paniqués.

Les fantômes l'étaient deux fois plus, ne voulant pas voir leur tableau-domicile valser...

L'endroit était dans un état une fois le carnage de la Bête terminée, je vous dis pas !

Une fois sa colère atténue, le calme reprenant sa place, la Bête constata ses propres dégâts.

Mon Dieu ! Toutes ces tables et chaises retournées ou cassées, ces murs déchirés ! Ce visage effaré des gobelins ! Les fantômes couchés par terre comme des faibles, terrorisés !

Mon Dieu, qu'avait-elle fait ?! Elle se laissa aller sur le côté, posant tout son poids contre le mur.

— Mon Dieu... Qu'ais-je fait ? Je deviens folle... EXCUSEZ-MOI !! cria-t-elle, d'une voix déchirée.

La Bête, désemparée, enfouit ses pattes poilues dans son visage, et s'enfuit dans son antre, abandonnant ses sujets, honteuse, regrettant d'avoir perdu le contrôle d'elle-même de la sorte.

La Bête s'était repliée dans son antre durant des jours, sans ne jamais sortir, plongée dans de profondes réflexions.

Le Château s'était encore plus assombri depuis l'excès de sauvagerie de la Bête, ayant pris conscience qu'elle serait capable de blesser ses propres sujets et amis... ces êtres qui ont toujours été là pour elle, toujours là pour la soutenir...

Dayan amenait des plateaux-repas pour sa Maîtresse, même si elle lui ordonnait toujours fermement de sortir.

Dayan se faisait tout petit, mais restait tout de même là pour sa Maîtresse, fidèle.

Elle ne mangeait pas ce qu'il lui apportait au début. La Bête voulait rester seule, ne plus voir personne, et se morfondre dans le noir.

Elle reniait la présence et l'aide de Dayan.

Mais au bout d'un moment, où la Bête ne faisait plus la différence entre le jour et la nuit, elle dût reconnaître les efforts de son conseiller, et elle se mit à manger avant de se laisser dépérir entièrement.

Dayan restait là pour sa Maîtresse. Il lui apportait des vivres, essayait de l'amuser, lui apportait les potins du Château... et surtout tentait de faire réagir la Bête avec des stimulus. Dayan glissait toujours une allusion indirecte sur Tianna Dracosky en début ou fin de ses propos.

La Bête essayait de masquer ses réactions mais elle ne restait pas indifférente lorsqu'il lui faisait repenser à l'irrésistible friandise de douceur et de tendresse qu'était Tianna à ses yeux.

La nuit, la Bête rêvait de la belle Noble enfermée dans un luxueux château. Elle l'a voyait et l'entendait crier de détresse, sans que la Bête ne puisse faire la moindre chose pour la secourir. L'image de Tianna subissait des perturbations avec l'image d'un ange profondément attristé, dans un monde rongé par les ténèbres.

Cette vision hantait la Bête avec de plus en plus de persistance depuis que Dayan était devenu plus insistant dans ses allusions à Tianna.

Mais aussi, depuis qu'elle n'avait plus idée de s'éteindre du haut d'une falaise...

Quelques temps après...

Dayan, assisté par Manao (toujours, hein ! Inséparables !), demanda à voir la Bête pour parlementer sérieusement sur le futur du Domaine de Tiersek, comme les convocations d'avant...

Elle l'accueillie plutôt favorablement, c'est-à-dire, sans lui envoyer un gros livre dans la figure.

— Maîtresse, les fantômes commencent à disparaître, les gobelins se momifient, ils deviennent immobiles, ravagés par autant d'ondes négatives. Sortez de votre antre. Nous devons vous montrer quelque chose...

— Oui ! Oui ! Oui ! Nous devons descendre en bas ! ajouta Manao, nerveusement excité.

— On peut pas descendre en haut... persifla la Bête,en arquant un sourcil.

Dayan ouvrit la marche, la Bête sur ses talons, Manao fermant la marche, tâchant de suivre la cadence rapide du meneur.

Le conseiller emmena la Bête dans les sous-sols sombres du Château, ignorant les incantations farfelues de Nero Keldunk sous les barreaux, pensant que ses démons allaient le libérer... ce fou !

Dayan passa une porte reculée par rapport aux autres couloirs « populaires ». Une salle presque aussi noir que les autres, qui autrefois étincelait d'une multitude de couleur vives.

Le filet de lumière de Lune, via le mécanisme particulier, traversait toujours l'espace jusqu'à la mystérieuse... Zaubercys !

Elle avait grandement perdu en éclat depuis la visite de Tianna Dracosky. Et l'assombrissement de la Bête semblait avoir accélérer son processus de putréfaction.

— Maîtresse, vous savez ce que cela signifie... La Zaubercys se rapproche de sa fin... transmit Dayan, adroitement.

— En gros, la Zaubercys va mourir ! réaffirma Manao, plus direct.

— Merci, Manao. J'avais très bien compris... répondit la Bête, cassante.

— L'heure est grave, il faut faire quelque chose... expliqua Dayan, judicieusement, ne masquant pas son anxiété extrême.

— Maîtresse, vous devez retrouver Tianna au plus vite ! Et Rikúl par la même occasion ! préconisa Manao, plus explicitement.

Ah, ah ! Au moins, il y en avait au moins un habitant du Château qui avait remarqué sa disparition ! En plus de Cyleimen, sa mère, évidemment.

La Bête réfléchit. La Zaubercys s'approchait de son extinction.

La Bête était tiraillée par la disparition de Tianna.

La Bête portait son peuple tout entier sur les épaules, et elle ne s'en voudrait jamais assez, si à cause d'elle, son peuple serait contraint de rester sous cette apparence si peu flatteuse pour l'éternité...

Tianna Dracosky de RoyCaponi était l'ultime espoir de vaincre la Malédiction avant qu'elle ne soit irréversible.

La Bête prit une posture déterminée.

— Huuuuum... Vous avez raison, je dois aller la retrouver... pour la sauver de son destin, ainsi que le nôtre !

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