3. Annabeth : Je recueille la foudre dans un char
Il fallait que le message Iris arrive, pensa Annabeth avec dégout. Tout était trop bien, avec Percy sur le lac, à rire avec joie en attendant leurs amis, dont Frank, Hazel et Reyna qui arrivaient dans quelques jours seulement. Malheureusement, Jason leur avait envoyé un message Iris leur demandant de les rejoindre au plus vite avec trois chars sur la plage de Miami. A parement, ils avaient trouvé les mortels de la prophétie, mais ils étaient tous en danger et l’une d’eux était mal en point. Il avait par ailleurs insisté sur le fait que Percy devait venir, la mer était à parement déterminée à les noyer, et Annabeth l’avait bien évidemment accompagné. Calypso aussi avait insisté pour être du voyage, sans prévenir Léo, évidemment. Donc, pour résumé, chacun sur un char peu stable et ouvert sur le vide, ils fonçaient vers une plage dont la mer voulait les noyer, dans un territoire surement grouillant de monstre, et si par miracle ils s’en sortaient, ils auraient droit à une dispute en directe du couple le plus instable de la colonie, j’ai nommé Léo/Calypso. Vraiment génial.
Lorsqu’ils arrivèrent à Miami, ils repérèrent sans peine leurs amis : la plage était vide, le sable mouillé sur une longueur beaucoup trop longue pour être normal, et sept silhouettes parlaient près des flots. Annabeth dirigea sans peine son pégase, Porky, vers le petit groupe isolé. Lorsque les roues touchèrent le sol, elle s’élança aussitôt près de Piper, sa meilleure amie, et la pris dans ses bras. Par les dieux, qu’elle avait eus peur pour elle ! Mais la jeune demi-déesse mi-fin à cette étreinte rapidement :
- Il y a une des filles qui est en mauvaise état. Elle a contrôlé la mer et nous a sauvés la vie. C’est une longue histoire.
Elle se tourna vers les mortels, et Annabeth suivit son regard tandis que son amie lui expliquait sommairement l’histoire. Elle acheva son récit par une présentation rapide. La plus vieille, celle que Jason avait déjà repéré, était assise près de celle qu’elle expliquait être sa sœur. Elle s’appelait Clara. La jeune femme évanouie, elle, se nommait Noémie. Elle était petite, avec des cheveux châtains et de belles lèvres. La suivante, une brunette à la taille moyenne et au teint bronzé, se prénommait Gwen. Le quatrième, seul garçon de la bande, avait des yeux d’un noir d’encre, les cheveux châtain coupés court, un teint pâle et une silhouette élancée. Il s’appelait Milo. La dernière, la plus jeune, avait les mêmes cheveux châtain que ses aînés et une grande taille pour ces dix ans. Ses yeux étaient pétillants de malice, mais elle semblait sous le choc. Elle s’appelait Eve.
- On leur a expliqué notre nature et la prophétie, révéla Jason. Et on leur a parlé de la colonie. Ils sont d’accord pour venir, mais on doit faire vite. Je suis sûr qu’on a déjà était repéré.
Percy regarda autour de lui avec nervosité, puis déclara :
- Vite, ça me va. Allez, on décolle.
Le fils de Poséidon pris avec lui celle qui avait déchainé les eaux, ainsi que son ami fils de Jupiter et la petite dernière, Eve. Annabeth pris avec elle Piper et Clara, l’aînée aux yeux dérangeant. Calypso pris donc dans son char les deux derniers mortels, Gwen et Milo, et tous décolèrent.
***
Pendant qu’ils s’éloignaient, Piper ayant pris les rênes, Annabeth en profita pour détailler les inconnus. Ils étaient mortels, aucun doute la dessus : ils ne dégageaient pas l’aura de puissance des demi-dieux, mais quelque chose bien à eux, sur lequel la fille d’Athéna n’arrivait pas à mettre de mots, ce qui l’agaçait au plus haut point. Ils semblaient désemparés, dépassés par les événements, mais tous gardaient la tête haute, jetant régulièrement des regards au reste de leur fratrie pour s’assurer de leur sécurité. Annabeth ne les connaissait pas, mais elle les respectait déjà.
- Alors, demanda soudainement Clara dans un anglais impeccable malgré ses origines françaises. Tu es une demi-déesse.
- Oui, acquiesça Annabeth à ce qui n’était pourtant pas une question. Je suis la fille d’Athéna.
- La déesse de la sagesse et de la stratégie guerrière, déclara la jeune femme.
- Tu connais la mythologie ? s’étonna la demi-déesse.
Devant, Piper conservait le silence, les laissant discuter entre-elles. La jeune femme soupira :
- Ma famille et moi, on s’est toujours intéressés aux mythes, légendes, créatures irréelle et divinités disparues. Enfin, qu’on pensait disparues…
Un soupçon de douleur traversa ses yeux, et Annabeth conserva le silence. Elle comprenait, comme chaque demi-dieu, ce que ça faisait d’apprendre que tout l’irréel était réelle, et que c’était leur univers en prime.
- Je ne comprends pas, déclara Clara avec aplomb. Que sommes-nous ? Je sais que nous ne sommes pas des demi-dieux, ma famille et moi. J’en suis sûre.
- Nous ne savons pas, répondit honnêtement Annabeth. Mais on sait que vous faites l’objet d’une prophétie.
Elle la récita encore une fois, les mots l’angoissant toujours autant :
Cinq mortels franchiront les limites,
Apportant un doute qui subsiste
La première est façonnée par la Foudre,
Et l’Archère lui montre la route
La seconde est née de la Mer,
Et la Sagesse est sa conseillère
La troisième vient du Soleil,
Et la Magie en elle se libère
Le quatrième connaît la Mort,
Et la Nature ploie sous ses mots d’ors
La cinquième est sortie du Feu,
Et la Beauté la guide en tous lieux
Nés pour accomplir leur destinée,
La Fidélité, la Guerre, le Voleur et le Foyer,
Ont sur eux mit l’empreinte de leur ascendance,
Et tous les puissants craignent leur importance
Lorsqu’elle se tue, Clara déclara aussitôt :
- Nous ne sommes pas ses gens. C’est impossible. Nous n’avons jamais rien fait… nous n’avons jamais…
Son regard se porta sur le char de Percy, et la fille de la sagesse savait qu’elle pensait à sa sœur, qui « n’avais jamais rien fait » et avait pourtant stoppé à mains nues une vague géante, sauvant sa famille et deux inconnus par la même occasion.
- La seconde est née de la Mer, murmura-t-elle pensivement.
Alors qu’Annabeth allait répliquer, leur char fit une violente embardée. Piper poussa un cri de surprise, et Annabeth se rattrapa de justesse au parapet. Derrière elle, Clara la regardait avec incompréhension.
- Hé ! s’écria Jason, surprit, et Annabeth compris que son petit ami se heurtait au même problème.
- Que ce passe-t-il ? hurla Calypso.
- Des ventis ! répondit Percy. Accrochez-vous !!!
- Chaque fois qu’on sort les chars, c’est toujours la même histoire ! déclara Piper avec un soupçon d’humour malgré les circonstances. Jason, quand tu veux !
Le jeune homme ferma les yeux, et son char se stabilisa. Malheureusement, les deux autres étaient toujours autant secoués. Près d’eux, un ventis pris la forme d’un magnifique cheval, le corps parcouru d’éclair. Il ressemblait à Tempête, l’esprit du vent que Jason avait dompté, mais en beaucoup moins amical. Il fonçait vers elles.
- Jason ! s’écria Annabeth, affolée.
Contre un esprit si puissant, son épée en os de drakon et la voix de Piper ne pouvaient rien… Mais, avant que Jason puisse faire quoi que ce soit, l’esprit heurta le char et manqua de les envoyer dans le vide. Il allait revenir à la charge quand Clara se leva, indifférente au vent, à la vitesse et à l’instabilité. Ses yeux brillaient, et elle avait l’air incroyablement sûre d’elle. Elle tendit une main vers l’esprit, lequel renâcla. Il secoua la tête, fit quelques foulées près d’elles, puis disparu dans un « pop ! ». Annabeth fixait sa passagère, abasourdie. La Foudre… Les pouvoir du seigneur des dieux, Zeus lui-même, dans une mortelle… Zeus, Poséidon… Mais à quoi ça rime ?! Alors que la jeune femme se tourna vers elle, visiblement désemparé, un fouet brulant atterrit entres elles, fendant le char en son milieu. Piper glapit et tenta de conservé l’équilibre :
- C’était quoi ça ?! hurla-t-elle, les yeux rivés sur sa trajectoire.
- Des Erinyes ! répliqua Clara en hurlant. Déesse de la justice et de la vengeance dans la mythologie grecque ! Elles poursuivent impitoyablement leurs proies pour exécuter leur châtiment avec des fouets de feu pur ! L’une de vous à suscité quelques vengeances récemment ?
Annabeth aurait pu rire tant il y avait de personne susceptibles de vouloir se venger d’elle. Mais l’attaque ne la faisait pas rire. Les trois créatures avaient des cheveux de serpents, à l’instar des gorgones, et des ailes de chauve-souris cuivrées dans le dos. Leur corps était celui de jeune femme, mais colère et dégoût transformaient leur visage, les privant de toutes beautés. Leur fouet étaient une simple bande de cuire rougeoyante, dont la longueur dans leur mains était indéterminé, mais la fille de la sagesse n’avait aucun doute : un coup directe pourrait soit les ouvrir en deux, soit les bruler au millionième degré. Quelques choses en elles rappelèrent un détail à Annabeth…
- On dirait les furies d’Hadès ! s’écria-t-elle avec surprise.
- Les furies, c’est leur dénomination romaine ! révéla Clara.
Elle s’accrochait de toutes ses forces, assez fatiguée après son exploit contre le ventis. Annabeth aurait voulu la rassurer, mais elle était bien trop préoccupée par Percy. Les autres chars connaissaient eux aussi les ennuis de la vengeance. Par chance, Jason pu empêcher le fouet enflammé de tailladé le visage d’Eve avec son épée. Calypso n’eut pas cette chance : le fouet ne fit que lui effleuré le dos, mais il la brula avec violence sur une vingtaine de centimètre. La nymphe hurla et s’effondra. Gwen se précipita à ses côtés :
- Milo, prend les rênes ! hurla-t-elle à son jeune frère.
Ce dernier s’empressa d’obéir, stabilisant comme il le pouvait le char tiré par un pégase affolé.
- Nous pourrons arriver à la colonie dans quelques minutes ! hurla Percy. Accrochez-vous !
Il guidait Backjack d’une main d’expert, et le pégase filait comme le vent. Malheureusement, les Erinyes ne voulaient pas les lâcher. Au sol, Calypso gémissait de douleur. Gwen, à ses côtés, ne semblait prêter attention à rien de ce qui l’entourait : les yeux clos, elle pressait ses mains sur le dos de la nymphe, marmonnant des paroles que le vent arrachait à ses lèvres. Alors que l’une des Erinyes arracha l’épée des mains de Jason, la projetant aux côtés de Percy, Eve eu un geste désespéré, mais qui les sauvèrent tous : tenant sa sœur évanouit dans les bras, elle hurla vers les déesses :
- LAISSEZ-NOUS TRANQUILLE !!!!
Annabeth, qui côtoyait Piper depuis plus de trois ans, senti aussitôt la puissance de ces parole. La jeune enfant avait mis toute son impuissance, sa colère et son envie de protéger ses sœurs dans ses simples mots, mais ils étaient chargés de magie. La Beauté… L’enjôlement d’Aphrodite… Les Erinyes secouèrent la tête, déroutées, se détournèrent puis revinrent, mais trop tard : tout devient flou sous leur yeux, et ils se retrouvèrent à Long Island, survolant la colonie. Alors qu’ils allaient s’écraser dans les champs de fraises, ce fut à Milo de monter ses capacités. Il hurla simplement, mais la terre explosa, créant juste sous eux une rampe de plusieurs mètres qui les secoua mais finit par les arrêter en douceur au pied de cette toute nouvelle colline. Il hoqueta et sortit du char, tombant à quatre pattes par terre. L’herbe sortit aussitôt de terre sous ses mains, s’étendant comme un rayon autour de lui.
- Eh bien, s’étonna Chiron, sorti au gallot de la grande maison. Vous avez réussi votre mission, visiblement.
Percy rampa jusqu’à Annabeth et entoura la jeune fille de ses bras. Elle cessa de trembler, si bien contre son copain. Des dizaines de pensionnaires les rejoignirent, attirés par les cris et l’explosion du champ. Ils semblaient secoués devant leur état, marmonnant entre eux, et c’était compréhensible. Ils étaient tremblants, griffés de partout. Et…
- Par les dieux, s’écria la fille de la sagesse. Caly !
Elle attrapa son amie par les épaules et regarda son dos, mais à sa grande surprise, il ne restait qu’une fine enfilade rougie.
- Comment… murmura-t-elle.
Son regard se porta sur Gwen, pâle et tremblante, bien plus que l’émotion ne le justifiait. Le Soleil… Apollon…
- Par les dieux… murmura Percy, visiblement parvenu aux mêmes conclusions.
Il regarda Noémie avec un soupçon de peur. Rachel les avaient prévenus : ce n’était que le début d’une longue série de prophétie… Chiron se racla la gorge :
- Que quelqu’un aille chercher les Apollons. Ces jeunes gens ont besoin de soins. Après… nous aurons une longue conversation, tous les neuf.
Son regard laissait entrapercevoir la peur que lui inspiraient les mortels, tout pâles et tremblants, qui se serraient les uns contre les autres sans prêter attention au monde extérieur. Annabeth eut alors la certitude que son mentor savait exactement de quoi il retournait, et que ce n’était pas bon du tout…
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