-9- Le sourire de la peine
-RAPPEL-
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Il reste deux chapitres avant la fin de l'histoire sur wattpad, donc profite ^^
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Dès que je me suis réveillée ce matin, j'ai rapidement su que ça allait être une journée sanglante.
Mes règles avaient commencé. Encore. Comme si ce fichu cycle ne devait jamais s'arrêter.
Les crampes se sont jetées sur moi dès que j'ai ouvert les yeux, tordant mes muscles dans une danse de douleur impitoyable.
Je me suis crispée, mes mains agrippant les draps avec une intensité presque désespérée, comme si elles pouvaient me sauver de ce supplice.
Mais elles ne faisaient qu'accentuer la pression dans mon corps déjà malmené.
Une nausée violente m'a submergée, me retournant les entrailles et me laissant presque suffocante.
J'ai lutté pour me redresser, mais hélas, chaque mouvement semblait amplifier mon calvaire, comme si mon propre corps était mon ennemi.
Mes paumes se sont serrées en poings, mes ongles enfoncés dans ma peau dans un geste involontaire de combat contre cette agonie.
La sueur froide perlait sur mon front, contrastant avec la fraîcheur matinale.
Et pourtant, je n'avais pas le temps de m'en préoccuper. Un flot chaud s'est échappé de moi, tel un torrent rouge et soudain.
Ce n'était pas de l'eau.
Mes jambes se sont crispées, cherchant un réconfort qui ne venait pas, tandis que mes dents se sont enfoncées dans ma lèvre inférieure pour étouffer mes gémissements de douleur.
Chaque inspiration était comme un sursaut de soulagement, mais à chaque fois, le mal revenait avec une férocité nouvelle, me coupant le souffle.
Des larmes brûlantes ont roulé sur mes joues, mes épaules secouées de sanglots silencieux alors que je suppliais, impuissante, pour que ça s'arrête.
Mais les atroces pincements semblaient se resserrer autour de mon bassin, comme des serpents venimeux m'encerclant dans une étreinte mortelle.
Je me suis demandée si j'allais m'évanouir.
Si cette douleur allait finalement me terrasser, laissant mon esprit et mon corps brisés dans son sillage.
Et dans ce moment d'agonie, je me devais de restée forte.
Car c'est, mon corps, ma responsabilité.
— Mère nature nous a condamné avec une aussi belle torture.
Chaque matin, devant son ordinateur, elle déversait ses peines, le sourire accroché aux lèvres.
Son quotidien était comme une routine parfaitement orchestrée, un cycle ininterrompu de gestes répétitifs qui semblait s'étirer à l'infini.
Tous les jours, elle se levait tôt, emprisonnée dans les limbes de la fatigue persistante, avant de se préparer pour une nouvelle journée au bar du quartier.
Elle enfila son uniforme de travail, une chemise rouge et un tablier sombre, se glissant dans le rôle de la serveuse aimable qu'elle incarnait si bien.
Pourtant
son
visage,
habituellement
dépourvu
d'expression,
reflétait l'effacement
de
ses
propres
émotions,
masquant
soigneusement
les
tourments
intérieurs
qu'elle
gardait
jalousement
cachés.
Elle souriait uniquement quand elle jugeait que cela était nécessaire. Au bar, elle se mouvait avec une aisance presque mécanique, prenant les commandes, servant les clients, nettoyant les tables.
Chaque geste était exécuté avec une précision méthodique, une habitude acquise au fil des années de service.
Mais derrière cette façade d'efficacité professionnelle, il y avait toujours ce voile de mélancolie qui l'entourait.
Il y avait comme une ombre silencieuse qui la suivait partout où elle allait.
Ses collègues se plaignaient souvent du fait qu'elle ne soit pas assez amicale. Ils la trouvaient trop stoïque, trop silencieuse.
Une réserve excessive avait toujours été dans ses habitudes, une sorte de carapace qu'elle avait forgée autour d'elle pour se protéger du monde extérieur.
La taciturne préférait écouter plutôt que parler, ingérant avec discrétion les conversations et les émotions qui l'entouraient.
Elle était comme une éponge, absorbant chaque détail de son environnement avec une acuité surprenante.
Sa personnalité introvertie pouvait être mal interprété.
Certains la jugeaient distante, voire hautaine, alors qu'en réalité, elle était simplement réservée, préférant la compagnie de ses propres pensées à celle des bavardages superficiels.
Bien des personnes commettent l'erreur de confondre l'indifférence avec la faculté de porter ses peines en silence.
Car sa souffrance intérieure, quoique réservée, résignée, porte en elle une endurance singulière.
Pourquoi ces même collègues oubliaient-ils qu'elle a toujours été la première à remarquer lorsque quelqu'un se sentait mal à l'aise ou triste ?
Même si elle ne savait pas toujours comment réagir à ces émotions.
Sa journée se déroulait normalement au bar, les commandes ne s'arrêtaient pas.
Cependant, elle avait un rendez-vous important avec son psychiatre, le Dr. E.
Son emploi du temps finissait plus tôt que d'habitude, ce qui lui laissait juste assez de temps pour se rendre à sa rencontre.
Le soleil de l'après-midi inondait les rues de la ville d'une lumière éclatante alors qu'elle chevauchait son scooter à travers le tumulte du trafic urbain.
Les voitures klaxonnaient, les moteurs vrombissaient, créant un crescendo assourdissant de bruits qui remplissait l'air.
Soudain, un cri strident s'échappa de ses lèvres alors qu'elle ralentissait devant un feu rouge.
Là.
Au milieu de la route.
Une jeune fille était assise sur une chaise rouge.
Les veines de ses poignets tranchées, le sang coulant abondamment sur le bitume.
Ses yeux étaient vides, égarés.
Un mélange de terreur et de désespoir figé sur son visage tordu par cette mort atroce.
Sa gorge se serra, son souffle se coupa, alors qu'elle luttait pour respirer, pour comprendre ce qui se passait.
Son cœur battait la chamade dans sa poitrine, la frayeur la saisissant comme un étau implacable.
Les bruits de la circulation s'effaçaient autour d'elle, remplacés par un silence accablant alors qu'elle fixait la jeune fille.
Même si elle était incapable de bouger.
Elle reconnut ce visage familier.
Paralysée par l'horreur de la vision, elle entendit des battements de cœur rapide.
Son visage reflétait un mélange de frayeur et d'incompréhension, ses yeux écarquillés trahissant la panique qui grondait en elle.
Ses mains restaient crispées sur le guidon de son scooter, impuissantes face à la tragédie qui se déroulait devant elle.
Cette dernière était submergée par une avalanche d'émotions contradictoires.
La culpabilité l'envahit. Une culpabilité viscérale et irrépressible. Les mots résonnaient dans sa tête comme un écho incessant :
"Pardonne-moi... pardon...pardonne-moi."
Et puis,
comme un éclair
dans les ténèbres,
la réalisation la frappa.
Avec un effort surhumain, Dalya réussit enfin à détourner le regard de la vision cauchemardesque.
La respiration haletante, elle reprit le contrôle de son scooter, s'éloignant lentement de la scène macabre qui hantait encore ses pensées.
Les mains tremblantes, son cœur grondait toujours dans sa cage thoracique.
Tandis qu'elle avançait, le soleil continuait de briller imperturbablement.
Ignorant les supplices silencieux qui se déroulaient sous son éclat éblouissant.
Elle se forçait à respirer profondément, suivant un exercice qu'elle avait appris pour retrouver son calme dans les moments de crise.
Inspirant lentement par le nez, elle comptait mentalement jusqu'à quatre, retenait son souffle pendant un instant, puis expirait doucement par la bouche.
Elle répéta cette séquence plusieurs fois. Elle répéta cette séquence plusieurs fois.
Elle répéta cette séquence plusieurs fois. Elle répéta cette séquence plusieurs fois.
Elle répéta cette séquence plusieurs fois. Elle répéta cette séquence plusieurs fois.
Sentant peu à peu sa respiration se stabiliser et son esprit s'apaiser. Arrivée finalement devant le cabinet du psy, elle coupa le moteur de son scooter et descendit, boulversée mais résolue.
la porte d'entrée.
menant à
les quelques marches
Elle gravit
Son cœur battant toujours un peu trop vite dans sa poitrine.
Lorsqu'elle entra, elle revit encore ces murs peints dans des tons doux de beige, de bleu pâle, des étagères discrètes affichant quelques livres et objets décoratifs soigneusement disposés.
Une douce odeur d'encens flottait dans l'air.
Le Dr. E. était un homme d'une quarantaine d'années, à la silhouette élancée.
Ses origines africaines similaires à celles de sa patiente firent en sorte que l'entente s'étaient rapidement créer entre les deux.
Il arborait une chevelure noire tressée en locks, où se mêlaient subtilement quelques brins argentés.
Sa barbe, imposante et soigneusement entretenue, encadrait son visage.
Derrière des lunettes au design moderne, se cachait des yeux d'un noir profond.
Son allure, à la fois imposante et raffinée, conférait au Dr. une aura magnétique.
Lorsqu'il accueillit Dalya dans son cabinet, un léger sourire étira ses lèvres.
D'une gestuelle mesurée, il l'invita à s'asseoir dans le fauteuil en face de son bureau, prêt à l'écouter avec toute l'attention qu'elle méritait.
Elle s'installa, se sentant soudainement nerveuse sous le regard scrutateur du psy.
Elle jeta un coup d'œil autour de la pièce, remarquant les photos encadrées sur le bureau du Dr., des images de famille et de voyages.
Puis son regard se posa sur la chaise vide réservée aux patients, une chaise qu'elle avait rarement vu sous cet angle.
Cette fois-ci, elle remarqua les détails qu'elle avait toujours négligés auparavant : l'usure discrète du tissu, les accoudoirs légèrement éraflés, les traces de peinture écaillée sur les pieds en métal.
C'était comme si chaque imperfection racontait une histoire, une histoire de douleur, de guérison, de lutte et de résilience.
Alors qu'elle s'installait sur "la chaise du patient", elle sentit une bouffée d'anxiété monter en elle. Le Dr., voyant son trouble, lui lança un regard compatissant et lui demanda d'une voix douce :
— Prenez-vous toujours vos comprimés ? Ils vous aident à contrôler les bruits que vous entendez ?
Ses mots résonnèrent dans son esprit alors qu'elle se rappelait de ce médicament que lui avait prescrit ce dernier pour atténuer ses hallucinations auditives.
Elle lui répondit d'une voix à peine audible :
— Oui docteur, je les prends, mais parfois ils ne suffisent pas...
Soudainement un grelottement de curiosité la parcourut.
Lentement, comme guidée par une force invisible, elle se détourna de la conversation avec le Dr. pour suivre un murmure impalpable, des battements de cœur presque inaudibles.
Ses pas la menèrent instinctivement vers la fenêtre la plus proche, où elle découvrit une scène des plus ordinaires, mais pourtant captivante.
À travers le verre, elle aperçut une jeune femme pénétrer dans la bibliothèque voisine. Ses pas étaient légers, presque furtifs, comme si elle ne voulait pas déranger le silence sacré du lieu.
Un sourire se dessina sur ses lèvres, puis, comme si Dalya se réveillait d'un rêve, elle retourna lentement à sa place.
Les yeux perdus dans le vide, elle se laissa glisser dans le fauteuil, reprenant le fil de sa conversation avec le Dr., elle soupira, laissant échapper un léger sourire timide alors qu'elle cherchait ses mots.
Une lueur de perplexité dans le regard du psychiatre, il prit note de son comportement, scrutant ses expressions avec une attention minutieuse.
— Veillez m'excuser, je ne sais pas du tout ce qui m'a pris.
Il inclina légèrement la tête.
Un air de compréhension flottant sur son visage bienveillant. Un sourire compréhensif étirant ses lèvres.
— Ce sont souvent les moments où nous sommes perdus dans nos pensées que nous découvrons des vérités profondes sur nous-mêmes, répondit-il d'une voix calme.
D'un mouvement assuré, il griffonna quelques notes sur son carnet, son stylo glissant avec une aisance experte.
La jeune femme leva doucement les yeux vers lui, une lueur d'espoir vacillante dans ses prunelles avant de retomber dans une humeur maussade.
Un nuage de tristesse enveloppait son regard, une série de souvenirs douloureux s'étaient emparés de son esprit, laissant dans leur sillage une sensation de désolation.
Son regard, habituellement vif et pétillant, fût maintenant assombri par un poids insaisissable.
Elle baissa lentement les paupières, elle cherchait à dissimuler la vulnérabilité qui se lisait dans son regard.
Mais même dans ce geste, il y avait une beauté poignante, une douceur dans sa fragilité apparente.
Chaque battement de cils était une tentative désespérée de retenir les larmes qui menaçaient de déborder.
Le Dr d'un hochement de tête subtil fit comprendre silencieusement à Dalya qu'elle pouvait s'exprimer sans peur.
— Doc...je...je n'ai jamais été douée pour les relations humaines, se confia-t-elle après avoir raclée sa gorge. Tout me semble si complexe, et parfois je me demande si c'est moi qui suis trop complexée pour les comprendre, ou si c'est le monde qui est devenu trop difficile à cerner. Je me sens souvent comme une étrangère parmi les autres, une excentrique aux yeux de tous.
Un soupir échappa à ses lèvres alors qu'elle luttait pour exprimer les maux qui la rongeaient.
— Quand j'essaie de me rapprocher des gens, c'est comme si je marchais sur des œufs. Chaque tentative se solde par un échec, je me retrouve seule, perdue dans un océan de regards perplexes et de jugements silencieux. Souvent, je me demande si je suis juste une pièce déformée dans le puzzle de la société, incapable de s'intégrer, incapable de comprendre les règles du jeu.
Elle marqua une pause, ses yeux cherchant désespérément le réconfort dans ceux du psy.
— Les échanges semblent si vains, si creux, murmura-t-elle finalement, sa voix brisée par l'émotion. On se contente de se raconter nos malheurs comme si c'était un concours, mais au final, est-ce que cela nous rapproche vraiment les uns des autres, ou est-ce juste un moyen de masquer notre propre douleur derrière un voile de superficialité ?
Il l'écouta attentivement. Après un moment de silence respectueux, il prit la parole :
— Vous touchez là à une question fondamentale de l'existence humaine, Dalya, commença-t-il. Les interactions sociales, aussi superficielles qu'elles puissent paraître parfois, sont le miroir de notre condition humaine. Elles sont le reflet de nos désirs, de nos peurs, de nos aspirations les plus profondes.
Il fit une pause, laissant ses mots planer dans l'air.
Puis, il reprit :
— Mais au-delà de la superficialité apparente, il y a une opportunité de transcender nos limites individuelles, de nous connecter à un niveau plus profond avec nos semblables. Chaque échange est une fenêtre ouverte sur le monde, une invitation à explorer la richesse infinie de l'expérience humaine.
Un léger sourire éclaira ses lèvres alors qu'il conclut :
— Il est dans la nature même de l'homme de chercher le sens dans ses interactions, de trouver la vérité dans la relation avec autrui. Et bien que le chemin puisse parfois sembler ardu, je suis convaincu que chaque pas que nous faisons dans cette quête nous rapproche un peu plus de la véritable essence de notre être.
Un sourire.
C'était toujours un sourire qui rayonnait sur le visage de la taciturne alors qu'elle déambulait entre les rayonnages de la bibliothèque, se remémorant des paroles du Dr E.
Les livres formaient des murs imposants autour d'elle.
En effet, après être rentrée de chez le psy, elle fit un retour à son domicile, prit une douche rafraîchissante avant de venir ici.
La belle et noire voulait confirmer un pressentiment, une hypothèse partagée avec le psychiatre.
Une sensation étrange de déjà-vu l'avait saisie dès son entrée, et elle eut l'impression d'être observée.
Jetant un coup d'œil autour d'elle.
Elle croisa le regard de la femme qu'elle avait aperçue plus tôt dans la journée.
Leurs yeux se rencontrèrent brièvement, comme une salutation silencieuse échangée à distance.
Mais alors qu'elle pensait que leur interaction en resterait là, elle vit l'autre se lever de sa chaise pour s'approcher d'elle.
Hinata avait un objectif :
Savoir pourquoi elle a l'impression de connaitre Dalya.
-NOTES DE L'AUTEUR-
J'ai essayé de décrire un peu le comportement de Dalya ayant des règles douloureuses mais bon je ne sais pas si ce fût assez explicite, j'aimerai avoir vos avis si il doit y avoir amélioration ...
Sinon,
Hinata et Dalya vont vraiment se parler. Plus de doute !!
Si tu étais Hinata qu'aurais-tu demander à la belle et noire en premier ??
Selon toi quelle est l'hypothèse dont parle Dalya ? Soumet ton idée si t'en as une (ou plusieurs ^^)
Avant dernier chapitre dans 1 semaine si tout se passe bien 🙏🏽
Merci d'avoir été patient, d'être patient et de toujours l'être.
Prenez soin de vous et faites les choix dont vous serez fiers.🌹
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