Bonjour ! J'espère que vous allez bien ! Voilà enfin la suite. Elle va vous sembler peut être un peu courte mais c'est la dernière partie avant les chapitres finaux ! Je pense qu'il y en aura deux par rapport à la longueur. Sinon j'en ferai un très long. Rien n'a été décidé pour le moment.

Enfin bon, j'espère que ce chapitre vous plaira, malgré le fait qu'il ne soit là que pour préparer les autres.

Bonne lecture !

Des bisouus !

Elena

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Plus tôt dans la journée, Keylan était venu me voir pour me raconter de quelle manière allait se passer la pleine lune pour eux, lycanthropes. Il m'avait expliqué que la lune avait un effet d'amplificateur. C'est-à-dire que chaque loup voyait ses penchants exacerbés. S'il avait tendance à être violent, il le serait bien plus durant cette lune. Et cela marchait pour à peu près tout, même si cela ressortait davantage sur les instincts primaires, soit la violence, la possessivité, le désir de protection, le sexe et bien d'autres encore.

J'avais été extrêmement gênée lorsque Keylan s'était mis à me parler d'accouplement mais j'avais finalement compris qu'il ne désirait que me rassurer quant au fait qu'il ne s'accouplerait avec personne ce soir. Ni aucun autre soir. Il avait bien insisté sur ce point et je lui en étais reconnaissante.

Il m'avait également expliqué qu'il emmènerait tous les loups dehors à partir de vingt deux heures. Je n'avais pas forcément compris pourquoi cette heure-ci et pas une autre mais n'avais posé aucune question. Je l'avais laissé me dire que tous les lycanthropes du château passeraient la nuit dehors à chasser et à célébrer cette nouvelle lune sous forme lupine, notamment en chantant pour elle.

J'aurai bien aimé voir ça. Tous ces loups hurlant leur amour et leur dévotion à leur déesse. Malheureusement, je n'étais pas une louve. Et par conséquent, je n'avais rien à faire parmi eux. Si j'en avais d'abord été attristée, j'avais fini par me résigner. Nous n'appartenions pas au même monde après tout.

Finalement, Keylan m'avait fait promettre de ne pas sortir du château et m'avait embrasser sur le front avant de partir.

C'était à vingt et une heure cinquante. Soit il y a une heure. J'avais maintenant rendez-vous dans l'aile ouest dans dix minutes et je n'avais jamais été aussi incertaine. D'un côté, je savais que toutes les réponses que j'attendais se trouvaient là bas. Et d'un autre, je ne pouvais pas m'empêcher de penser que tout ça était louche. On m'avait donné rendez-vous pile quand tous les habitants du château seraient absents. Et je n'étais pas assez naïve pour croire à une coïncidence. On voulait me séparer des autres. Mais pourquoi ?

Je n'arrivais pas à mettre le doigt sur cet élément manquant mais ça me dérangeait. J'avais comme l'impression de me jeter droit dans la gueule du loup. Et pourtant...

Pourtant, je me levai et partis à la recherche de cette fameuse aile dont l'accès était interdit. Ma curiosité avait toujours été plus forte que tout. Et j'avais cédé. C'était inévitable.

Petit à petit, mes pas me menèrent hors de l'aile dans laquelle j'étais pour m'emmener à l'escalier central. Là où tous les chemins se séparaient. Là où se trouvait l'aile Ouest.

Il était désormais vingt deux heures cinquante huit. Deux minutes. Il ne me restait que deux minutes pour m'y rendre mais mes doutes se rappelèrent à moi. J'hésitais. Je savais que je ne sortirais pas indemne de tout ça. Sans pouvoir me l'expliquer, je le sentais. Comme un affreux pressentiment qui me collait à la peau et dont je n'arrivais pas à me débarrasser.

J'avais besoin de mon père, j'avais besoin de Keylan, j'avais besoin d'une présence rassurante qui me réconforterait dans mon choix. Mais il n'y avait rien de tout ça. Juste les ténèbres, un faible éclat de lune et un silence assourdissant. Je ne m'étais jamais sentie aussi seule. Incertaine. Je ne savais pas quoi faire. J'avais envie de partir, de m'enfuir loin de tout ça mais ma curiosité se rappelait sans cesse vers moi et me poussais à avancer.



     -Je te pensais plus courageuse.



Je levai la tête et vis la femme à la chevelure rousse. Comme la dernière fois, elle avait un haut microscopique et des longues bottes cloutées d'où pendouillaient quelques chaines en argent. Seule différence, elle avait une jupe en cuir à la place de son short effilé.

Encore une fois, sa beauté me frappa de plein fouet alors qu'elle descendait les escaliers avec une grâce peu commune. Elle était belle. Vraiment. Mais contrairement à la dernière fois, ce n'était pas ma jalousie qui parlait. Je supposais que le fait d'être officiellement avec Keylan changeait considérablement les choses.



     -J'hésite, dis-je pour répondre à sa question.

     -Tu ne voulais pas avoir de réponses ?

     -Si mais...

     -Il n'y a pas de mais, me coupa-t-elle. Tu n'auras pas seconde chance.

     -Comment ça ? Lui demandai-je, sceptique.



Je ne comprenais pas ce qu'elle me disait. Il suffisait simplement d'attendre que tout le monde soit partit avant de se voir non ? On pourrait forcément discuter une seconde fois. Alors pourquoi affirmer le contraire ?

La jolie rousse soupira et me retourna un regard agacé. À cet instant, elle me donnait vraiment l'impression d'être stupide.



     -Ton odeur ma belle. Tu crois vraiment que des loups ne vont pas sentir que tu es venue ici ? Et comment crois-tu qu'ils réagiront quand ils se rendront compte que tu as bravé leur interdiction ?



Mince ! Je n'avais pas pensé à tout ça... Mais son explication était parfaitement logique. Je n'avais donc  qu'une seule chance pour avoir des réponses et c'était ce soir. Est-ce que je voulais rater le cocher ?

Je sus que non quand mes pieds m'amenèrent sans flancher devant l'entrée de l'aile ouest. J'étais désormais déterminée à tout savoir. Tout connaître. J'avais enfin une chance de pouvoir reprendre ma vie en main. Et je ne la gâcherais pas.



     -Parfait, dit-elle en posant brièvement sa main sur mon épaule. Suis-moi.



Et elle s'avança sans même se retourne, s'effaçant petit à petit dans les ténèbres du couloir. Je regardais une dernière fois derrière moi avant de m'élancer à sa poursuite.

Allons-y.