Chapitre 38 : 1ère partie des révélations

Hello ! Vous allez bien ? Voilà (enfin) le chapitre. Je sais que j'ai tardé et j'en suis désolée. Mais je ne savais pas quelles émotions mettre et je crois que c'est un peu confus... Je le réécrirai je pense. J'espère qu'il vous plaira quand même !

Ensuite, j'ai coupé à un moment qui ne vous plaira certainement pas. Ce n'est pas du sadisme de ma part mais j'avais besoin de prendre du temps pour réfléchir à comment j'allais amener les choses tout en restant logique. Voilà voilà. 


Des bisouus !

Elena



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Sous la surprise, j'étais lamentablement tombée en arrière. Désormais sur les fesses, j'observai l'énorme loup qui me faisait face.

Adkins. Non, Keylan.


J'avais du mal à croire que l'homme qui me plaisait autant n'était autre que celui qui était à l'origine de mon enfermement dans ce château. Que c'était celui qui m'avait séparé de mon père et qui m'avait laissé attendre dans une foutue robe dès mon arrivée. Lâche, il avait ensuite préféré se terrer sous son nom de famille plutôt que de m'affronter.

Enervée, je levai les yeux vers lui, prête à hurler de tout mon soûl avant de me souvenir d'un léger détail. Il n'était plus humain. Non, c'était un énorme loup marron et ça changeait considérablement la donne. Si avant j'aurai pu lui crier dessus, il était maintenant évident que ce n'était plus possible. Un simple coup de patte de sa part pouvait me décapiter tant il était immense et semblait puissant.


Pourtant, malgré son animalité et sa dangerosité, je n'avais pas peur. J'aurai dû. J'aurai dû paniquer, hurler, peut-être même que j'aurai dû essayer de m'enfuir. Au lieu de ça, je me contentai simplement de le regarder, sereine. J'avais l'étrange conviction qu'il ne me ferait rien. Pire, je me sentais en sécurité avec l'un des prédateurs les plus dangereux de la planète. Sa présence me rassurait comme jamais ça ne m'était arrivé avec quelqu'un. Même avec mon père. Je ne comprenais pas.


Ses pattes se mirent soudain à se mouvoir, lentement comme pour tenter de me rassurer. Malgré son poids, il effleurait à peine le sol. Silencieux comme une ombre, il s'approcha prudemment avant de s'allonger à mes pieds, la tête entre ses deux pattes avant. Sa queue s'agitait doucement dans son dos et ses yeux verts sombres affrontaient les miens. Il semblait impatient, même si sa posture me faisait plus penser au fait qu'il avait envie de jouer.

Je tendis ma main avant de me raviser. Non, je ne pouvais pas, même s'il me semblait inoffensif. Il ne fallait pas que j'oublie que c'était Keylan. Certainement l'homme qui m'avait le plus fait souffrir ici.


Face à mon rejet évident, le loup se mit à japper faiblement avant de couiner. Il avait baissé la queue et les oreilles et semblait vouloir se terrer six pieds sous terre. J'essayais d'ignorer ce petit pincement au cœur et détournai mon visage pour regarder la lune.

J'étais faible. Face à Adkins, je l'avais toujours été. Un regard de sa part, un sourire de sa part, même un simple toucher de sa part pouvait me faire céder. Mais je ne voulais pas. Il m'avait trahi et devrait en assumer les conséquences.

Je soufflai avant de me lever, m'époussetai les fesses et me mis à faire les cent pas.


J'étais énervée, déçue, triste aussi. Mais plus que tout, j'étais fatiguée.

Je n'avais jamais autant vécu de choses depuis que j'étais dans ce château. J'avais l'impression de devenir folle de jour en jour. Et cette histoire de loup était la cerise sur le gâteau. Je ne savais pas comment gérer les choses. Ne savais pas si j'allais y arriver.

Dépitée, je soufflai lourdement avant de m'asseoir au sol. Merde ! J'en avais marre. Vraiment marre. J'avais l'horrible impression que ma vie ne m'appartenait plus. Que je n'étais plus qu'un pantin qu'on manipulait à sa guise.


Je ne ripostai même pas quand deux bras vinrent m'entourer, ni quand on lova mon corps contre un autre, beaucoup plus chaud. Et encore moins quand on me caressa doucement la nuque en signe de réconfort. Je me laissais faire, tout simplement.

Je ne sais pas combien de temps on resta, là comme ça. Nos corps blottis l'un contre l'autre et ses bras protecteurs fermement enroulés autour de moi.


     -Maïa...


Sa voix agit sur moi comme un électrochoc et je me dégageai subitement de son étreinte avant de me relever, un doigt rageur pointé vers son torse.


     -J'exige des explications ! Tu crois vraiment que tu peux me balancer que tu es Keylan comme ça ? Et te transformer en loup pour ne pas répondre à mes questions ? T'es qu'un abrutit ! Un... Un énorme enfoiré même ! Criai-je. Et... Et comment tu peux te transformer en loup ? C'est quoi cette histoire ? T'as payé des magiciens c'est ça ? A moins que ce soit une mise en scène avec des effets spéciaux ? Mon dieu oui, ça doit être ça et...

     -Maïa...

     -Tais-toi ! Tu croyais que je réagirai comment ? Hein Adkins ? Ou devrai-je dire Keylan ?

     -Tu ne comprends pas. Laisse-moi...

     -Te laisser quoi ? T'expliquer ? Mais tu as tout le temps pour t'expliquer mon grand. Mais non, il a fallu que tu ne le fasses que maintenant. Tu...


Je ne finissais même pas ma phrase, tant j'étais essoufflée d'avoir trop crié. J'étais tellement remontée contre lui... Le pire, c'est que j'avais été prête à tout lui donner. Je m'étais confié à lui, notamment sur mes sentiments naissants et lui il... Je me sentais trahie.


     -Maïa...


Il avait amorcé un pas dans ma direction et je reculai aussitôt d'un autre. Je ne voulais pas qu'il m'approche.


     -Reste où tu es.


Il soupira mais abdiqua. Il n'avait de toute façon pas le choix.


     -Je... Tu as raison. J'ai été lâche. Je voulais tout te dire mais je savais qu'à l'instant où tu l'apprendrais, je te perdrais.


Je le regardai, surprise qu'il avoue avoir été lâche. Pourtant, une part de moi ne pouvait s'empêcher d'être méfiante.


     -Si tu savais le nombre de fois où j'ai pensé à tout te dire. Je crois que j'avais peur. Peur que tu ne comprennes pas ou que tu me rejettes. Regarde-moi, je suis un loup, continua-t-il en rigolant. Un rire sombre, faux, limite sarcastique.

     -Donc tu as préféré rejeter que d'être rejeté ?


Keylan me fixa, embarrassé et honteux. Et même si je pouvais comprendre sa démarche, ça me faisait mal.


     -Pourquoi penses-tu que je t'aurai rejeté ?

     -Parce que tu m'aurais accepté ? Répondit-il.

     -Je ne sais pas, dis-je en haussant les épaules. Je ne peux pas te le dire. C'est fait maintenant. Mais ça aurait toujours été mieux que tes mensonges.

     -Et si... Et si je t'expliquai tout ?

     -Ce serait pas mal, en effet.


Keylan s'assit sur une souche et tapota doucement la place à côté de lui. Je le regardai, dédaigneuse et reniflai avant de croiser les bras sous ma poitrine. S'il croyait que j'allais faire le moindre effort, il se mettait le doigt dans l'œil. Keylan se mordit nerveusement la lèvre inférieure et mon corps réagit immédiatement. Mes yeux suivirent ses mouvements alors qu'une chaleur traîtresse commençait à prendre possession de mon corps.

Mince Maïa, tu es censée lui en vouloir !

Nous soupirâmes de concert et Keylan me regarda un instant avant de commencer.


     -Que connais-tu sur les loups ?


Il rentrait directement dans le vif du sujet. Je lui en étais reconnaissante, je n'aurai pas pu supporter de rester quelques minutes de plus dans l'ignorance.


     -Pas grand-chose de plus que ce qu'on peut lire dans les livres. Et même ça, je pense que c'est faux.

     -Tu as raison, dit-il en souriant avant de fouiller dans les poches de son pantalon. Trop déboussolée, je n'avais même pas remarqué qu'il s'était habillé après sa transformation.

     -Tu le reconnais ?


J'écarquillai les yeux devant le livre noir. Celui que j'avais trouvé à la bibliothèque. Celui qui datait d'avant la grande guerre. Et celui qui m'avait valu mon emprisonnement dans le château.


     -Tu... Comment tu... Bafouillai-je.

     -Nous t'avons confisqué ce livre, me rappela-t-il en souriant tendrement. En réalité, il est très précieux pour nous, les loups. Ce n'est pas un livre ordinaire. C'est une sorte d'album photo. Il y a de nombreux clichés des nôtres et si tu étais allée plus loin, tu te serais aperçue qu'il n'y a rien d'humain dans tout ça. Ce n'est pas ton monde que tu as aperçu, c'est le nôtre. Enfin, c'était le nôtre.


J'étais abasourdie. Comment... Comment avais-je pu passer à côté de tout ça ? C'est vrai que notre monde était dominé par la technologie et j'aurai du deviner immédiatement que ces photos où il n'y avait que de la verdure ne pouvaient correspondre à notre monde. Mais je m'étais dit que vu qu'elles dataient d'avant la grande guerre, il y avait moyen que... 

J'étais perdue. Je ne savais vraiment plus quoi penser. Sauf qu'il y avait bien quelqu'un pour tout me raconter. Déterminée, je relevai mes yeux vers lui et le fixai sans ciller. 


     -Explique-moi, ordonnai-je.


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