Chapitre 37 : Aby, Théo et Adkins. Ou comment perdre la tête.
Et voilà pour le chapitre 37 ! Les révélations commencent à peine que Maïa ne sait plus où donner de la tête. J'espère qu'il vous plaira.
Des bisouus !
Elena
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Assis face à moi, ses bouclettes dorées négligées et ses yeux intrusifs posés sur ma personne, Théodore me fixait sans détour. Ce petit avait l'art et la manière de me mettre mal à l'aise.
Gênée, je me tortillais sur mon siège et me figeai soudainement quand il bougea sa tête. Je n'oubliais pas que sous ses petits airs angéliques se cachait le pire démon qui puisse exister.
Boucles d'or n'était pas à prendre à la légère. Loin de là. Il me faisait souvent penser à une araignée. On était sur nos gardes quand on la voyait et on paniquait dès qu'elle disparaissait. Théodore était du même acabit. Si on avait le malheur de le quitter des yeux ne serait-ce qu'une seconde, nous étions finis.
-Pourquoi tu es là ?
-Parce que j'avais faim.
Il plissa les yeux et je me ratatinai aussitôt sur mon siège. Je n'avais pas pensé à mal en voulant manger. Juste à remplir mon estomac après mon étrange découverte. Mais ce que je ne savais pas, c'est que Théodore s'était approprié la cuisine. Et j'étais clairement en terrain ennemi.
-Tu ne pouvais pas aller ailleurs ?
-Oh, il y a une autre cuisine ? Demandai-je innocemment.
Le petit soupira, comme désespéré.
-Bien zur qu'il y a une autre cuisine ! Tu as vu la taille du zâteau ? On ne peut pas tous manzer izi !
Je grimaçai en aillant l'impression de me faire réprimander. Bon sang, je me sentais idiote. Encore plus lorsque la personne qui me reprenait n'était autre qu'un foutu gosse de cinq ans !
-Bon, za ira pour zette fois. Mais la prossaine fois, z'appelle Znoopy.
Je me figeai totalement en entendant ce nom. Snoopy. Son fichu dogue allemand qu'il avait envoyé à mes trousses la première fois que je l'avais croisé. Satané gamin.
Théodore, totalement serein continua de manger tranquillement comme si cette conversation n'avait jamais eue lieu alors que je flippais rien qu'au nom du chien.
-Théo, arrête d'embêter Maïa.
Aby fit son entrée. Vêtue d'une longue robe bleue marine, elle était on ne peut plus élégante. Cette femme avait un charme fou. Elle arrivait encore à nous envoûter d'un simple regard. C'en était presqu'effrayant.
Théo, quant à lui, ne daigna pas relever la tête et continua ce qu'il était en train de faire. Il avait l'air totalement désintéressé.
-Théo... Le réprimanda-t-elle.
Le petit soupira fortement avant de la regarder d'un œil morne.
-Que veux-tu que z'y fasse Nanie ?
Il était effrayant. J'avais l'impression de voir un adulte dans un corps d'enfant. Je me souvenais de ce que m'avait dit Adkins, qu'il avait vécu certaines choses qui ont modelées son fichu caractère. Je ne savais pas par quoi il était passé, mais ça devait être assez grave pour qu'il mûrisse aussi rapidement. Ou alors il était simplement d'une arrogance folle, ce qui ne m'étonnerait pas non plus.
-Baisse d'un ton avec moi ! Le menaça-t-elle avec son doigt.
-Ou zinon quoi ?
Les yeux de Théo étaient plein de défi. D'amusement même. Il ne semblait pas, mais alors pas du tout la prendre au sérieux. Chose qu'il regretta rapidement quand Aby se mit à lui frotter énergiquement les cheveux. Si au départ il râlait, à la fin il braillait à tout bout de champ.
-Mais arrête Mamie !
-Ça t'apprendra à me manquer de respect !
-Vieille peau !
-Pardon ?
Je perdis rapidement le fil de leur conversation. Mamie. Il avait dit Mamie. Aby était réellement sa grand-mère ? Ils ne se ressemblaient pourtant pas. Théo était blond aux cheveux bouclés avec les yeux marron tandis qu'Abigaël avait les cheveux lisses et les yeux bleus. Quant à sa couleur de cheveux d'origine, je n'en savais rien. Je ne l'avais connu qu'avec ses superbes cheveux blancs.
J'avais du mal à croire qu'ils aient un lien de parenté. A moins que ce soit une grand-mère de substitution ? Bon sang, je n'en savais rien du tout. J'étais complètement perdue.
Après Antonio et Roxy, j'apprenais maintenant pour Aby et Théo. Il faudrait que je demande des explications à Adkins ou Alfred. Ils sauront certainement.
Je soupirai, puis jetai un timide coup d'œil à Théodore et sa grand-mère, qui se chamaillaient encore. Trop pris par leur dispute, ils ne remarquèrent pas que je me levai, ni que je m'éclipsai discrètement. Tant mieux, je n'avais pas de temps à perdre et il fallait que je rejoigne Adkins.
*
Il était vingt et une heure et je tournais en rond. Encore. J'avais bien voulu rejoindre Adkins, mais il s'était évaporé. Littéralement. J'avais cherché partout où je pouvais. Mais rien, je ne l'avais trouvé nulle part.
Le seul endroit où je ne l'avais pas cherché était l'aile Ouest. On m'avait fermement interdit d'y aller et même si au départ j'avais un peu rechigné, j'avais vite fini par obéir après ma première rencontre avec Meiga. Loin d'être charmante, elle avait voulu me tuer. J'en faisais encore des cauchemars, de temps en temps. Mais... Même si je savais cette aile dangereuse, j'avais rendez-vous là-bas dans deux jours avec la rousse incendiaire. Et je ne savais toujours pas quoi faire. Ma curiosité me poussait à y aller mais ma raison me retenait d'une main de fer. J'hésitais encore...
-Maïa !
Je sursautai brusquement et soupirai de soulagement face à Adkins avant de m'empourprer devant sa tenue si... Décontractée ? Bon sang, cet homme allait me tuer ! Vêtu seulement d'un jogging qui descendait assez bas sur ses hanches, il exposait fièrement ses abdominaux. Et Dieu sait à quel point il pouvait en être fier. Il était, Il était...
-Tout va bien ?
Son sourire de mâle satisfaction me fit aussitôt reprendre mes esprits.
-Pourquoi tu n'as pas toqué ? Tu m'as fait peur idiot !
Loin d'être dupe sur mon changement de conversation, Adkins se prêta tout de même au jeu et me répondit.
-Je l'ai fait, mais tu ne répondais pas.
-Et c'était une raison pour entrer dans ma chambre ?
-Il faut croire, me dit-il en haussant les épaules. Aller viens, il faut qu'on y aille, continua-t-il en me prenant la main.
-Où ça ?
-Tu verras.
Un petit clin d'œil de sa part et il me faisait déjà dos, tout en m'entrainant dans les dédales du château. Je le suivis bien docilement, tout en ayant une conscience aiguë de sa main qui entourait la mienne. Comme à chaque fois qu'il me touchait, une douce chaleur m'emplissait entièrement et quelques frissons dévalèrent ma colonne vertébrale. C'est à peine si je sentais les mètres que nous avalions.
Tellement perdue dans les sensations que son touché avait sur moi que je ne le vis pas s'arrêter et je heurtai brutalement son dos. Je serai probablement tombé à la renverse si Adkins n'avait pas passé son bras autour de ma taille afin de me retenir.
-C'est ici.
Je le regardai un instant avant de faire un tour sur moi-même pour observer les lieux. Nous étions dans cet endroit si particulier remplit de lucioles. Là où Roxy m'avait amené la première qu'on s'était vu. J'avais l'impression que ça faisait une éternité.
-Pourquoi ici ? Lui demandai-je.
Plutôt que de me répondre, Adkins commença à enlever son jogging et je me tournai brusquement, le rouge aux joues.
-Mais pourquoi tu te déshabilles ?
Ma voix était montée dans les aigus, signe évident de ma gêne. Bon sang, je n'avais jamais encore vu un homme nu et lui... Et lui...
-Il faut que tu me regardes.
-Pardon ? Mais tu...
-S'il te plait Maïa, c'est vraiment important.
-Bon... Eh bien je... D'accord.
Je me tournai pour l'affronter et ne put empêcher mon regard de vagabonder sur ses abdominaux, son bas-ventre, son... Oh bon sang... Je relevais prestement la tête, le rouge aux joues. Il était nu. Entièrement nu.
-Adkins ? Tu es sûr de...
-Keylan. Mon prénom, c'est Keylan.
Et sous mes yeux ébahis, un énorme loup chocolat prit la place d'Adkins.
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