Chapitre 24 Bis : Intense réfléxion
Bonjour à tous ! Vous allez bien ? Sinon, je voulais vous parler un peu du chapitre. J'ai mis un peu de temps à l'écrire, et la raison c'est parce que j'ai fait un changement de point de vue. Je comptais écrire qu'à travers Maïa tout au long de l'histoire mais j'ai voulu tester autre chose donc voilà. Si cela vous plait, j'en referais d'autre de temps en temps, sinon on restera avec notre petite Maïa.
N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez !
Des bisouus
Elena
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J'allais les tuer. Réellement. Ca faisait trois mois que je travaillais pour trouver une entente avec eux. Mais ils ne voulaient rien et n'acceptaient pas le moindre compromis. Je passai une nouvelle fois ma main dans mes cheveux avant de m'échouer durement contre le dos du fauteuil. J'en avais marre, vraiment.
Un pas léger me fit relever la tête et je souris inconsciemment en voyant la femme qui m'avait pratiquement élevé devant moi.
-Je te dérange ?
Je fis signe que non à Abigaël et la laissait me préparer le café, comme elle le faisait tous les matins.
-Tu vas bien aujourd'hui ?
Je soupirai simplement. Pas que je n'avais pas envie de lui répondre, mais elle me posait la question depuis six jours. Et depuis six jours, ma réponse n'avait pas changé.
-Tu sais comment elle va ?
-Non. Personne ne le sait.
J'acquiesçai. Quelque part, j'étais vraiment heureux de savoir qu'ils m'étaient aussi loyaux et prenaient ma défense. Mais d'un autre, je ne le supportais tout simplement pas. Parce que elle, elle était toute seule. Et en plus de subir notre éloignement, ses pensées et ses sentiments chaotiques me mettaient sens dessus dessous alors que le lien était encore infime.
-Elle ne te mérite pas tu sais...
Je me levai pour aller me poster devant la baie vitrée. On me le répétait souvent en ce moment. Qu'elle ne me méritait pas. Et pourtant, ce n'est pas comme si j'avais le choix. J'aurai moi aussi aimé tomber sur quelqu'un d'autre. Sur une personne qui aurait bien plus de respect même sans connaitre ce que j'étais. Mais il fallait croire que c'était trop demandé.
-Des nouvelles d'Emett ?
-Aucune.
Je fronçai les sourcils. Ce n'était pas bon. Emett avait beau être un mec libre, il n'en restait pas moins mon second. Et depuis six jours, il n'avait donné aucune nouvelle. C'est à peine si je l'avais vu. Et c'était la première fois qu'il me faisait un coup pareil.
-Je reviendrai pour midi.
Je ne pris pas la peine de lui répondre. Elle ne s'en formalisa pas et me laissa seul. Le silence m'enveloppa de nouveau.
Si avant je trouvais le silence reposant, là je le trouvais juste assourdissant. Et étouffant.
A chaque fois je repensais à cette histoire j'avais la sensation d'étouffer. Je me rappelais sans cesse ce que m'avait raconté Antonio, au mot près. Et à chaque fois, je ne pouvais m'empêcher de me dire que quelque chose n'allait pas. Que j'étais passé à côté de quelque chose d'important. Et bordel, ça me bouffait de l'intérieur !
Voilà à quoi j'en étais réduit. Une boule de nerf qui ne faisait que ressasser une foutue histoire ce qui ne faisait que l'énerver davantage.
-Keylan ?
Je répondis par un vague grognement. Bon sang, mais qu'est-ce qu'ils avaient tous à défiler dans mon bureau à longueur de journée ?
-Alfred est introuvable.
Je soufflai de nouveau. Ne pouvait-il pas me parler de quelque chose de plus important ? Cet homme était comme Emett, il disparaissait et revenait quand ça lui chantait. Pourquoi s'en formaliser ?
-Il reviendra.
-Bien, me répondit-il.
Le silence s'installa et j'en profitai pour boire mon café avant de grimacer. Un café froid, c'est vraiment dégueulasse.
-Tu vas bien ?
Plutôt que de lui répondre, je contournai mon bureau pour me rasseoir sur mon fauteuil. J'en avais marre qu'on me pose sans cesse la même question. Non ça n'allait pas, et me le rappeler ne faisait que remuer le couteau dans la plaie.
-Ne t'en fais pas, elle ne va surement pas bien non plus.
Fait qui ne me réjouissait pas non plus. Ça ne faisait que m'attrister davantage. Il devrait le savoir plus que quiconque.
Il dû le voir car il se tortilla un peu devant moi, et un silence gêné s'installa. Encore.
-Il y a quelque chose qui m'échappe, Antonio.
Il planta son regard dans le mien et je pus voir qu'il ne voyait pas où je voulais en venir. Pour lui, tout allait parfaitement bien.
-Raconte-moi ce qu'il s'est passé encore une fois s'il te plait.
Il acquiesça, même si je pouvais sentir une pointe d'énervement. C'était compréhensible après tout, je le lui demandais tous les jours.
-Elle est partit peu de temps après toi et je n'ai pas cherché à la rattraper de suite. Elle semblait avoir besoin d'air.
Je hochai la tête et lui intimais de continuer son histoire.
-Lorsque je l'ai revu, elle m'est tombée dans les bras et n'avait pas vraiment l'air bien. Je n'ai pas fait attention sur le coup mais il y avait une autre odeur sur elle. Partout. Et je suis certain que ça venait d'un homme. Lorsque je lui ai demandé, elle m'a dit qu'elle était avec un certain Mike.
Je passai ma main dans mes cheveux, anxieux. Quelque chose n'allait pas, même si je n'arrivais toujours pas à savoir quoi.
-Tu devrais arrêter de te torturer avec ça Key... Ce qu'elle a fait est impardonnable et c'est tout ce qu'il faut retenir. Et tu devrais en profiter pour te reposer, ça fait des jours que tu n'as pas dormit, me dit-il doucement.
-Ok, acquiesçai-je. Mais avant, faut que j'aille à la bibliothèque.
Antonio me regarda intrigué. C'était ça que j'aimais bien avec lui. Il se contentait de vous faire comprendre qu'il ne comprenait pas, et nous laissait décider si oui ou non on voulait lui expliquer.
-A cause de Meïga, lui dis-je.
-Il y a un problème ? Me demanda-t-il.
-Je ne sais pas trop, avouai-je ne me passant une main dans les cheveux. Un mauvais pressentiment disons. Mais j'ai l'impression qu'elle est montée en puissance.
-Comment c'est possible ? Me demanda Antonio interloqué. Tu en es sûr ?
Je n'étais sûr de rien, c'était bien ça le problème. Mais je préférais me fier à mon instinct.
-Je ne sais pas. Ce n'est que des suppositions mais je ne me souviens pas que Meïga était capable de faire ce qu'elle a fait avec... Avec Maïa, dis-je en avalant difficilement. Penser à elle me faisait toujours aussi mal.
-Tu ne penses pas qu'elle ait pu nous le cacher ?
-Je ne pense pas non.
Je me repassai la main dans les cheveux, vraiment nerveux. J'étais conscient des mots que j'allais prononcer. Et ça ne me plaisait pas du tout.
-C'est quand Maïa est arrivée qu'elle est devenue plus forte, continuai-je malgré une boule qui m'obstruait la gorge. Donc soit elle en est en partie responsable, soit...
-Soit Meïga a un complice, continua Antonio d'une voix blanche.
J'acquiesçai. C'était exactement où je voulais en venir. Et ça ne pouvait être que quelqu'un du château. Il y avait donc un traître parmi nous.
Pourtant, j'avais un doute quant à mes deux hypothèses. Je ne pensais pas que ce soit la première, ni même la deuxième. Mais j'avais l'intime conviction que c'était les deux. Que Maïa influençait sur le pouvoir de Meïga et que cette dernière avait un ou plusieurs complices. Et si j'avais raison, on était vraiment dans la merde.
-Et que veux-tu savoir dans la bibliothèque ?
-Je ne sais pas trop, avouai-je. Mais on va vite découvrir, dis-je en poussant la porte de la salle.
Aussitôt, une odeur masculine me sauta au nez et je plissai les yeux avant de reculer. Ça ne me plaisait pas. Mais alors pas du tout. Parce que celle de Maïa se mêlait intimement à la sienne.
-Cette odeur, c'est bien celle que tu as senti sur elle ?
-C'est elle oui.
-Je ne la reconnais pas.
Antonio recula, interloqué. Il n'avait pas dû y faire attention quand il était avec elle.
-Tu veux dire que...
-Qu'elle n'appartient à personne du château oui, continuai-je. Quelqu'un d'extérieur avait donc réussi à rentrer. Et ça non plus, ça ne me plaisait pas.
Reportant mon attention sur Antonio, je le retrouvais complétement livide. Les yeux écarquillés, le regard légèrement baissé sur le sol, il semblait statufié.
-Alors elle n'a peut-être pas menti, chuchota-t-il.
-Qu'est-ce que tu veux dire ?
-Elle m'a dit qu'elle était avec un certain Mike. Mais aucun Mike n'habite ici, donc je ne l'ai pas cru. Mais si même toi tu ne reconnais pas l'odeur...
J'avais compris. Douloureusement compris. Elle n'avait surement jamais menti. Ni même fait quoique ce soit avec un homme. Et alors que mon cœur aurait dû se remplir de joie, il ne me compressait que plus encore. Parce qu'elle avait été rejetée par l'ensemble des habitants pour un quiproquo. Un foutu malentendu !
-Je veux que tu me retrouves ce type ! Utilises les caméras de surveillance, n'importe quoi mais je veux savoir que c'est.
-C'est impossible Keylan, hésita-t-il.
-Pardon ?
Le froid dont j'avais fait preuve fit reculer Antonio de quelques pas. Et il valait mieux. Comment ça c'était impossible ?
-Les caméras de surveillance... Nous devions les changer parce que nous avions eu un problème.
-Et alors ?
-Elles ont été changées il y a quatre jours.
Merde ! Je fermai douloureusement les yeux en inspirant avant que mon regard se verrouille au sien. Il avait compris. Notre hypothèse de tout à l'heure venait de s'avérer. Il y avait un traître parmi nous. Quelqu'un qui saurait quand les caméras de surveillance serait changée. Et qui en avait joué. Sûrement pour virer Maïa. Mais pourquoi ?
Parce que seule, elle est plus vulnérable.
Une angoissante grandissante s'empara de mon corps alors que les yeux d'Antonio s'écarquillèrent d'effroi. Nous en étions venus à la même conclusion.
Merde !
-Tant pis pour les caméras. Maïa t'a dis qu'il s'appelait Mike e qu'il vivait dans son village non ? Alors retrouve-le moi. Tu as carte blanche.
Il se prépara à partir mais je le retins.
-J'en parlerai à Emett. Mais je veux que personne d'autre soit au courant. Même pas Roxy. Je me suis bien fait comprendre Antonio ?
Il hocha la tête avec gravité avant de partir. Il comprenait. Je n'en demandais pas mieux.
Aussitôt après son départ, je couru à travers les couloirs pour trouver la chambre de Maïa et m'expliquer. M'excuser. Et enfin lui avouer la vérité.
Sauf que quand j'ouvris sa porte à la volée, il n'y avait plus aucune trace d'elle.
Elle était partie.
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