Chapitre 22 : Ras-le-bol
Je regardai, complétement effarée et incertaine les deux hommes en face de moi. C'était vraiment moi qui avais fait ça ? J'avais réellement... Grogné sur Antonio ?
La main sur la bouche, je les regardai successivement, comme si l'un deux pouvait m'apporter une réponse.
Sauf que les deux mâles en face de moi étaient bien trop occupés à humer l'air qu'à faire face à mes états d'âmes.
Comment je le savais ? Aucune idée. Leur posture était la même, seul un air de concentration changeait. Pour autant, j'étais quasiment certaine de ce qu'ils étaient en train de faire.
Soudainement, les deux hommes froncèrent les sourcils et se retournèrent d'un même mouvement vers moi. Surprise, je reculai d'un pas avant de les regarder à mon tour en fronçant les sourcils. Je ne savais pas de quoi ils m'en voulaient, mais c'était hors de question que je les laisse faire. !
Adkins finit par soupirer et se prit la tête entre les mains, en proie à une grande réflexion. Légèrement inquiète pour lui, je posai par automatisme ma main sur son épaule et je le senti se détendre sous mes doigts. Je n'avais jamais fait attention à quel point il pouvait être nerveux ou sur le qui-vive.
Il releva doucement la tête et le sourire qu'il m'offrit me fit littéralement fondre. Il était tendre, emplit d'une douceur dont on avait rarement fait preuve à mon égard. Ce qui me touchait étrangement.
Alors que je fondais plus que de raison devant lui, ses yeux se mirent à pétiller gaiement et son sourire espiègle qu'il arborait tout le temps renaquit sur ses lèvres.
Déstabilisée –et un poil gênée- je me mis à rougir jusqu'à la racine et il rigola doucement, apparemment fier de l'effet qu'il avait sur moi.
-Garde un œil sur elle Antonio. Je dois parler avec Emett.
-Compris, lui répondit-il.
-Quoi ? M'insurgeai-je. Mais... !
Un gargouillis incompréhensible sortit de ma gorge alors qu'Adkins plantait ses yeux dans les miens, nos nez se frôlant. Je ne l'avais pas vu s'approcher, et je dois dire que notre proximité mettait tous mes sens en émois.
Mon cœur battait furieusement dans ma poitrine, voulant s'échapper de cet étau qui devenant bien trop petit pour lui. Une chaleur incontrôlée montait en moi, comme à chaque fois qu'il m'approchait, et un phénomène inexplicable se déroulait dans mon ventre. C'était étrange, agréable mais étrange.
Adkins se rapprocha davantage de mes lèvres, et alors que je crus qu'il allait m'embrasser, il dévia sa trajectoire et son souffle chaud vint s'échouer sur mon oreille. Je retins de justesse un gémissement et me concentrai de toutes mes forces pour que mes jambes ne me lâchent pas.
-Je reviens vite, c'est promis, me chuchota-t-il.
Sa voix rauque et sensuelle finit de m'achever, me laissant pantelante en plein milieu du couloir alors qu'il s'échappait à grandes enjambées.
*
Cela faisait quelques minutes qu'Adkins était parti, et je commençais tout juste à m'en remettre. L'emprise que cet homme avait sur moi était totalement indescriptible. Il suffisait que je pense à lui pour que je perde toute raison et que je rougisse comme jamais.
Je suis sûre qu'à cet instant, je devais ressembler à une bonne grosse tomate bien mûre.
Le rire d'Antonio parvint à mes oreilles et je rougis de plus belle, comprenant que j'avais très certainement pensé à voix haute. Pour toute réponse, je lui envoyais une œillade noire avant de soupirer en me laissant tomber contre le mur.
Depuis qu'Adkins était partit, ni moi ni Antonio n'avions engagé la conversation. Nous nous étions contentés de nous asseoir contre le mur, l'un à côté de l'autre. Je crois que personne ne désirait faire le premier pas. Surement pas peur de se faire rejeter.
Je soupirai. Il me manquait énormément. Pour autant, j'estimais ne pas être en faute sur ce coup-là. Ce serait à lui d'entamer les hostilités.
-Maïa... ?
Je me tournai doucement vers lui, incertaine face au ton qu'il avait employé et à ce qu'il comptait me dire. Il hésitait, clairement. Alors j'attendis, afin de lui laisser tout le temps nécessaire.
Sauf que rien ne vînt. Il se contentait de passer une main nerveuse sur sa houppette en soupirant.
Et je le regardai faire, comme une idiote. Je n'arrivais pas à engager la conversation pour le sortir de se pétrin. Je crois que quelque part, je lui en voulais encore pour ce qu'il s'était passé dans la grotte.
Je reposai donc ma tête contre le mur et fermai les yeux. Je ne voyais pas quoi faire d'autre.
-Pour ce qu'il s'est passé dans la grotte...
-Mmh ? Répondis-je.
Si j'avais su qu'il suffisait que je ferme les yeux pour que sa langue se délie, je l'aurai fait depuis longtemps.
C'était un homme étrange. On ne pouvait jamais deviner à l'avance ce qu'il allait faire. Si je m'attendais à ce qu'il me sorte une blague, il pouvait me parler de sujet sérieux voire même me rejeter. Il était déconcertant.
-Je ne voulais pas réagir comme ça.
-Alors pourquoi l'as-tu fait ?
Tout en posant ma question, je m'étais redressée afin de pouvoir le regarder. Si jamais il me mentait, ses yeux ne me tromperaient pas.
-C'est compliqué.
-Je pense pouvoir comprendre, répliquai-je sèchement.
-Disons... Qu'il y a des règles dans cette maison.
-Et laisse-moi deviner, l'une d'entre elle est de pas me toucher c'est ça ? Rigolai-je.
Sauf que son absence de réaction me frappa. Je le regardai, les yeux écarquillés. Ses yeux reflétaient une profonde sincérité. Comment ça il y avait une règle qui interdisait de me toucher ?
-Comme je te l'ai dit, c'est compliqué.
Comprenant qu'il n'en dirait pas plus, je me remis contre le mur. Bon, au moins on en avait parlé. Même si je n'étais pas du tout convaincu par son explication plus que bancable.
-Dis-moi, tu saurais quand je verrais Keylan ?
A vrai dire, cette question me taraudait depuis un moment. Je devais le voir le jour de mon arrivé, afin qu'il me dise ce que je faisais ici. Mais depuis qu'il m'avait posé un lapin magistral, je n'avais eu aucune nouvelle de lui. Et je dois dire que ça commençait doucement à m'énerver. Mon père me manquait. Enormément. Et la seule façon pour moi de le revoir était de rencontrer Keylan. Chose qui n'était pas encore arrivée.
-Quoi... ?
Je regardai de nouveau l'homme à mes côtés qui fixait successivement l'endroit par où était partit Adkins et moi. Je ne comprenais pas.
-Pourquoi tu fixes l'endroit par où Akins est partit ? Lui demandai-je.
Ses yeux s'écarquillèrent et sa bouche s'ouvrit en grand suite à ma question. Il semblait profondément choqué.
Je soufflai bruyamment avant de me relever. Je crois que j'étais tombée dans une maison de fou.
Entre Roxy qui m'assomme avec un plumeau, une foutue grand-mère tantôt mielleuse, tantôt caractérielle, un majordome obsédé par l'heure, un français dragueur qui imitent l'accent italien, en plus d'avoir quelques troubles comportementaux, un gamin malpoli qui demande à son chien de m'attaquer et Adkins... je crois que j'avais gagné le grelot. Ah, sans oublier ce que j'appelai l'entité démoniaque et qui avait failli me tuer.
-Mais... Où tu vas ?
-Prendre l'air, lui répondis-je sèchement.
J'étais consciente que c'était injuste. Qu'il n'avait rien fait et que ma mauvaise humeur lui tombait dessus. Mais j'en avais ma claque. Pourtant, une petite voix, vicieuse me disait qu'il avait lui aussi participer à ma mauvaise humeur et que par conséquent, c'était amplement mérité.
Peu importe. Je voulais juste prendre l'air. Prendre du recul par rapport à tout ça avant de devenir comme les habitants de ce château. C'est-à-dire complétement cinglés.
Alors que je tournai à l'angle d'un couloir, on me tira brutalement à l'intérieur d'une pièce avant de la fermer à clé.
Encore un peu sonnée, je ne pus voir mon agresseur mais sa voix fit remonter un désagréable frisson le long de ma colonne.
-Bah alors ma jolie, on ne me dit pas bonjour ?
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Bonjour à tous ! Tout d'abord, j'espère que l'histoire vous plait toujours autant. Ensuite, je voulais vous dire que je pars mercredi pour quelques jours, et qu'à partir de ce moment là, ça risque d'être compliqué pour moi de poster. Bien évidemment, je continuerai d'écrire mais voilà.
Je pense pouvoir mettre un autre chapitre d'ici là mais dans le doute, je préfère vous prévenir.
Voilà !
Des bisouus.
Elena
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