Voilà un nouveau chapitre pour aujourd'hui. Je me suis dépêché de l'écrire pour que vous aillez une suite avant le concours. En espérant que ça vous plaise !
Des bisouus !
Elena
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Mon corps complétement alanguie entre les draps me donnait l'impression d'être une baleine échouée. Impression grandement renforcée par le fait que mon corps se retrouvait dans des positions plus qu'improbables.
Malheureusement, je n'étais pas une de ses filles qui ressemblaient à des poupées lorsqu'elles dormaient. Non. Moi je prenais tout le lit et je m'étalai bien comme il fallait. En ce moment, j'étais allongé sur le dos, mes mains à l'horizontal et mes jambes surélevées. Plutôt glamour comme position.
Quoiqu'il en soit, je reprenais peu à peu conscience de mon propre corps sans toutefois me réveiller. J'étais dans un état second.
J'entendis une porte claquée avant que le matelas à côté de moi ne s'affaisse. Je voulais bouger, signaler que j'étais là mais mon corps ne voulait pas m'obéir. Avais-je déjà dit à quel point il n'était qu'un sale traître ?
La personne à côté de moi me pris ma main avant de déposer délicatement un baiser sur chaque phalange. C'était tellement doux et délicat que j'avais peur de l'avoir rêvé.
-Maia meus es tu. Tantum meum.
Cette voix, rauque et mélodieuse... Elle me rappelait vaguement celle d'Adkins, sans toutefois qu'elle soit la même. Elle semblait légèrement plus grave, mais me touchait bien plus.
Quant aux mots qu'il avait prononcés... Je n'avais strictement rien compris. Mais ils me touchaient étrangement eux aussi. Comme si mon corps avait compris ce que mon cerveau ne comprenait pas, une chaleur insidieuse montait progressivement en moi.
Avant que j'aie le temps de me questionner d'avantage, la porte s'ouvrit violemment une nouvelle fois.
-Qu'est-ce qu'il y a ?
-Elle va mieux ?
-Je ne sais pas, soupira l'homme assis à mes côtés. Elle aurait déjà dû se réveiller.
-Que s'est-il passé exactement ?
L'homme soupira une nouvelle fois, baisa une dernière fois ma main et se leva.
-Elle était dans l'aile ouest.
-Dans l'aile ouest ? Répéta l'autre interloqué. Mais elle a... ?
-Je crois, oui.
Un silence pesant s'installa dans la pièce. J'avais la désagréable impression qu'on me fixait. Que deux paires d'yeux passaient méticuleusement mon corps au crible. C'était vraiment dérangeant.
Jusqu'à ce qu'un grognement à peine distinct rompe le silence et que l'homme vint se rasseoir à mes côtés en reprenant ma main. L'autre homme semblait étrangement silencieux.
-Mais attends... Tu veux dire que c'est... ?
Pour toute réponse, l'homme soupira de nouveau. Il avait l'air agacé ou exaspéré. Je ne sais pas trop.
-Que comptes-tu faire ? Renchérit l'autre.
-À propos ?
-Les deux.
J'essayai de me concentrer sur leur conversation, même si mon cerveau embrumé n'en comprenait même pas la moitié. En vain.
Je sentais doucement les ténèbres me happer. Mon corps devenait de plus en plus lourd et mon esprit s'égarait de plus en plus. Finalement, les sons se firent de plus en plus indistincts et je plongeai une nouvelle fois dans le sommeil.
Lorsque je me réveillai pour la deuxième fois, le soleil était déjà haut dans le ciel, signe que la journée avant bien avancée.
Je papillonnai doucement des yeux avant de jeter un coup d'œil circulaire à la pièce dans laquelle j'étais.
Elle était entièrement blanche, et j'aurai facilement pu la prendre pour une infirmerie ou un hôpital si je n'avais pas remarqué la grandeur de la pièce, le bureau, l'armoire, la commode et bien d'autres meubles encore qui la composait. J'étais dans une chambre, tout simplement.
Mon premier réflexe fut d'essayer de me lever. Mais j'échouai lamentablement en retombant sur le lit. La baleine échouée, le retour.
Je n'avais jamais été bien lourde. J'avais juste de légers poignets d'amour, pour ne pas dire autre chose. Mais en ce moment, j'avais réellement l'impression de peser des tonnes. Je pense que c'était une subtile allusion envoyé par mon subconscient pour me dire de faire un régime.
Décidément, je ne pouvais comptais sur personne. Si même mon inconscient s'alliait à mon traître de corps, j'étais vraiment foutu.
Je pris une grande inspiration avant d'essayer une nouvelle fois de me lever. C'était sans compter sur ma maladresse légendaire. Sans même que je ne m'en rende compte, je finissais parterre, complétement enroulé dans mes draps. Cette fois-ci, je grimaçai franchement. Ca faisait vraiment mal !
Surement alerté par le bruit de ma chute, la porte s'ouvrit à la volée sur mon bourreau d'officier. Tiens, ça faisait un petit moment que je ne l'avais pas vu. Ses yeux noirs luisaient étrangement alors qu'il me voyait, totalement entortillé dans les draps avec mes jambes à moitié sur le lit.
Je m'empourprai sauvagement. Y avait-il plus gênant comme situation ? Réellement, je ne pense pas. J'essayai vainement de faire disparaître ma tête dans les couvertures pour qu'il ne me voit pas. Le mal était déjà fait certes, mais je pouvais toujours essayer de sauver les apparences non ? Mais une petite voix dans ma tête me disait que je ne faisais qu'empirer les choses.
-Besoin d'aide ?
Curieusement, sa voix n'était pas méchante, ni même railleuse. Il essayait juste de se montrer... Sympathique ?
Je crois que c'est ça qui me décida puisque j'hochai timidement la tête, trop gênée pour dire ou faire quelque chose d'autre.
Hochant la tête à son tour, il vint d'un pas décidé vers moi et me releva sans aucune délicatesse. Un instant, je vacillai avant qu'il ne mette ses mains sur mes épaules pour me stabiliser. Je portai ma main à ma tête, afin de diminuer le léger vertige qui m'assaillait, et une fois que je fus complétement stable, le soldat s'éloigna à une distance raisonnable sans toutefois me quitter des yeux.
-Merci, lui dis-je.
-Pas de quoi, répondit-il d'une voix sèche.
Bon, je crois que pour la sympathie, on repassera. En le voyant débarquer, sans raillerie ni brusquerie, j'avais vaguement pensé qu'il avait fait des efforts depuis la dernière fois que je l'avais vu. Je pense que c'était mal le connaître. Et ça me dérangeait. Parce que j'avais la curieuse impression qu'il m'en voulait. Et ça me dérangeait.
Néanmoins, lorsque je relevai les yeux vers lui, son regard me transperçait toujours. Je dansais d'un pied sur l'autre et passai ma main dans ma nuque, mes yeux essayant d'accrocher n'importe quoi, sauf lui. C'était malaisant, vraiment.
Lorsqu'enfin il détourna le regard, je ne pus empêcher un soupir de soulagement de franchir mes lèvres. Il m'intimidait réellement avec sa grande carrure et ses yeux aussi noirs que la nuit.
-Suis-moi.
Et sa voix. J'avais oublié à quel point elle aussi était brusque, vive et légèrement tranchante. Pourtant, sans un mot, je le suivis docilement dans les couloirs. Je n'avais pas oublié qu'il valait mieux être coopérative avec lui, sous peine de se retrouver balancé négligemment sur son épaule avec autant d'égard qu'un vulgaire sac de pommes de terre.
Soudainement, je me heurtai à quelque chose de dur, et quand je relevai la tête, deux billes aussi sombres que l'obscurité me toisaient. Mon bourreau d'officier s'était arrêté et trop perdue dans ma pensée, je ne l'avais pas vu et lui avait foncé dedans.
Je grimaçai sous son regard accusateur. Promis, je ne le referai pas. Ca n'arrivera plus non plus.
Comme s'il avait compris le fond de mes pensées, il se retourna sans un mot devant une porte métallique et l'ouvrit sans toutefois entrer dedans.
M'apprêtant à le questionner, je relevai mes yeux vers lui et vit qu'il me fixait durement, les sourcils froncés.
Je grimaçai de nouveau. D'accord, je vais rentrer.
A peine mon pied avait dépassé le seuil que la porte se referma vivement derrière moi, me faisait sursauter. Cette fois-ci, je soupirai totalement découragée. Je ne sais pas ce que je lui avais fait, mais il faudrait que je lui en parle. Il avait l'air de réellement m'en vouloir.
Un mouvement au coin de la pièce capta toute mon intention. Assis sur un fauteuil, le pied gauche posé négligemment sur sa jambe droite, deux prunelles vertes me fixaient avec attention.
-Adkins ? Demandai-je interloquée ?
Mais qu'est-ce qu'il faisait là ? Et qu'est-ce que je faisais là ? Je ne comprenais vraiment rien.
-Viens t'asseoir Maïa. Nous devons parler.
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