Offrez-moi la liberté - Prettyshadowz [CDN]
Avant tout je tiens à préciser que ceci n'est qu'un avis subjectif, mais j'espère qu'il saura t'aider. Également, toutes les remarques que je fais ici ne veulent pas dire que j'ai enlevé des points : si une critique me semble vraiment subjective, je l'écris quand même au cas où ça te semble pertinent mais je ne retire pas de points pour ça. Une fois les barèmes parus, je pourrai t'indiquer les remarques qui t'ont coûté des points. Si tu n'es pas d'accord avec ce que j'ai dit, si tu as des précisions à apporter ou des questions à poser, n'hésite pas à commenter !
La couverture est pertinente, l'image est bien choisie et donne tout de suite le thème de l'histoire. Il y a quelque chose de saisissant aussi à voir le lévrier foncer ainsi vers nous... Mais je dois dire que je ne la trouve pas très jolie, elle manque d'harmonie selon moi. Je pense que pour le titre, une police plus sobre et « dense » conviendrait mieux au genre de l'histoire. Pour ton nom d'auteur, le « Une nouvelle qui vous est proposée par @ » est inutile, « prettyshadowz » suffirait et chargerait moins le bas de la couverture.
Le titre, additionné à la couverture, ne laisse aucun doute sur ce qu'on va lire, il remplit parfaitement sa fonction principale. Il a de plus une certaine force, ce n'est pas le premier titre bateau auquel on pourrait penser pour cette histoire, bien qu'il y corresponde parfaitement. Je trouve juste cela un peu étrange qu'il s'adresse ainsi aux lecteurs, cela me fait croire qu'il va s'adresser à nous dans l'histoire ce qui n'est finalement pas le cas. Mais là je pars sur du détail, ton titre est bien trouvé.
Il y a une faute dans le résumé (« Que pensez-vous » et pas « Qu'en pensez-vous »), et je pense que tu as fait une erreur de vocabulaire, « pitoyable » c'est « qui inspire la pitié », sa vie est pitoyable, mais pas la cruauté des hommes, tu voulais sans doute dire « impitoyable ». J'aime bien le résumé dans l'idée, mais sa forme ne me séduit pas vraiment. L'accroche est plutôt bien, même si elle renforce l'idée que Furie racontera son histoire en parlant au lecteur. Mais je n'aime pas trop la deuxième, l'irruption de l'auteur avec « Mon récit » est un peu maladroite. Peut-être pourrais-tu mettre à la place quelque chose comme « Ces courses sont le quotidien de Furie », ou « Furie a été élevé dans l'unique but de ces courses » ? Les deux dernières phrases sont plutôt bien, mais je remplacerais le « va faire son apparition dans sa vie » par « apparaît dans sa vie », qui est moins lourd, voire « illumine sa vie ». La répétition de « positivité » est maladroite, peut-être pourrais-tu reformuler la dernière phrase par « Mais cela sera-t-il suffisant pour que l'animal échappe à cette torture ? ». Avec quatre paragraphes pour quatre phrases, le résumé est un peu trop aéré, je pense que tu pourrais grouper les deuxième et troisième phrases. Sur le fond, j'aime bien ton résumé : il explicite le thème de l'histoire et donne les principales informations sans trop en dire, et il est assez intrigant.
Il y a pas mal de fautes d'orthographe ou de grammaire dans le texte. De plus, il y a un problème de concordance des temps, il faudrait que tu choisisses entre le passé et le présent (si tu hésites, je te conseille d'opter pour le passé, comme tu retraces l'entièreté de la vie de Furie : le passé me semble mieux convenir quand on veut couvrir de grandes périodes de temps en une ou deux phrases, au présent ça semble . Certaines tournures sont maladroites, il manque parfois des virgules (cela donne parfois des phrases vraiment longues qui essoufflent le lecteur). Je peux t'indiquer tout cela en commentaires si tu le souhaites. Je dois avouer que ça a pas mal gêné ma lecture, les erreurs attiraient mon attention et j'avais du mal à me concentrer sur l'histoire. En-dehors de ça néanmoins, ta nouvelle est bien présentée. Certains paragraphes pourraient être plus courts, mais sinon ils sont bien découpés. J'ai aimé les moments auxquels tu coupais tes chapitres (même si je pense que tu n'as pas besoin de répéter la fin d'un chapitre au début d'un suivant, ça ne fait qu'alourdir le texte) : chaque chapitre marque un pan de la vie de Furie, d'abord jeune chiot, puis en entraînement, et enfin participant à de véritables courses. Cela donne des chapitres équilibrés en temps et en informations, et qui se distinguent bien les uns des autres.
Je me permets d'abord deux remarques au sujet de la cohérence. D'abord le nombre de sœurs qui sont emportées par le dresseur à la fin du chapitre 1 change par la suite : on nous dit d'abord « il sort ma dernière sœur encore en vie », puis au cours du chapitre 2 il semble avoir au moins deux sœurs : tu écris à plusieurs reprises « mes sœurs », on a aussi « il frappa une de mes sœurs » et « Mon frère et ma plus petite sœur ». Ce n'est pas très important, mais ça m'a pas mal embrouillée dans ma première lecture.
L'irruption de l'humaine à la toute fin me pose un peu problème aussi. Il espère sa venue depuis des années, et pile au moment où il meurt, elle arrive ? Ça m'a semblé un peu gros quand je l'ai vue venir, pour moi elle était soit morte, soit renvoyée. Alors certes ça surprend, c'est quelque chose que comme Furie j'avais rayé de l'ordre du possible. Mais ça fait trop « sorti de nulle part » pour être considéré comme un bon retournement de situation... Il aurait peut-être fallu donner plus d'indices sur l'humaine, qu'il sente son odeur une ou deux fois et se dise que c'est sans doute un mirage par exemple, qu'il la voie de loin (sans forcément être sûr que c'est elle) s'occuper d'autre chose (je ne connais pas le monde du dressage de chiens de course, mais je suppose qu'il y a des tâches administratives qui ne demandent pas de contact direct avec les chiens)... Ainsi la voir réapparaître serait surprenant, mais pas complètement délirant non plus. Après, ça ne m'a pas tant dérangée que ça dans la mesure où le chien mourait quand même. Si cela lui avait permis de survivre, j'aurais trouvé ça vraiment trop gros. Là, certes cela manque de crédibilité, mais au final ça ne change pas grand-chose, elle échoue à le sauver, son arrivée rend simplement les derniers instants de Furie plus doux et la fin plus belle (et permet de donner un faux espoir aux lecteurs, ce qui est toujours bon à prendre). Ce serait tout de même mieux passé avec des explications crédibles, mais je n'ai pas trouvé cela aussi gênant que ç'aurait pu l'être.
Il y a beaucoup d'ellipses dans l'histoire, tu sautes d'un passage à l'autre pour couvrir une plus grande période. Je pense que tu aurais pu rendre ça plus explicite, en sautant une ligne entre elles ou en intercalant un symbole comme « *** » entre les passages. Sans rien, c'était compliqué à comprendre, le chapitre 1 m'a semblé assez embrouillé à cause de ça... Et le fait d'ajouter, au début du chapitre 1, un extrait du chapitre 3, n'arrange pas les choses, ça rend la ligne temporelle encore plus confuse. À vrai dire cet extrait ne me semble pas vraiment utile, il a l'air d'être placé ici pour nous donner envie de lire la suite mais la situation du début est suffisante pour cela. Si tu tiens à le conserver, peut-être pourrais-tu plutôt le mettre en fin de résumé ? On comprendrait plus facilement que c'est juste un extrait, là au début j'ai cru que Furie revenait sur ses souvenirs, retraçait les fois précédentes où il avait été torturé de cette manière.
Dans le chapitre 1, les ellipses me semblent trop nombreuses pour qu'on puisse vraiment s'immerger dans l'histoire. J'ai eu l'impression de survoler leur vie de loin, sans m'attarder sur quoi que ce soit, donc j'ai trouvé ça vraiment surprenant de rencontrer la phrase « Je suis coupé dans mon raisonnement par [...] ». Cela semblait trop concret, trop rattaché au réel, alors qu'on semblait être sur une vue d'ensemble, pas sur un jour défini. Je pense que tu pourrais traiter simplement deux époques, avec une seule ellipse entre les deux :
- la naissance de Furie, les quelques jours pendant lesquels il apprend à connaître ses frères et sœurs, et terminer l'ellipse après le passage de l'humaine pour laisser le lecteur soupçonner son importance ;
- quelques mois après, la scène de la mort du frère, en racontant la dégradation de leurs conditions de vie, en insérant un passage où l'humaine vient voir Furie et en montrant qu'il se sent mieux après ça (je trouve que consacrer un passage à sa visite la rend plus réelle, juste dire qu'elle vient a moins d'impact), le faire partir dans ses réflexions sur le fait qu'elle seule puisse les sauver puis couper ça avec la mort du frère (comme tu le fais déjà), retranscrire la suite comme tu le fais jusqu'au moment où le dresseur le remet dans sa cage avec sa famille, puis au lieu de dire « Quelques jours après », raconter brièvement ces jours, montrer la dégradation de l'état de ses sœurs jusqu'à leur mort, et retracer ensuite comme tu le fais l'arrivée du dresseur et le départ des quatre chiots encore en vie.
Je pense qu'ainsi le chapitre serait moins embrouillé, on aurait simplement une ellipse, sans perdre des informations. (Naturellement ce ne sont que des suggestions, libre à toi de les rejeter ou de piocher ce qui te plaît dedans et d'ignorer le reste.)
Le chapitre 2 présente le même problème, mais un peu atténué. Les transitions entre les passages restent floues, mais on ne s'embrouille plus, on sent bien qu'on est dans l'action et pas dans une vue d'ensemble. Je trouve juste cela étrange de dire « Aujourd'hui » sans avoir vraiment fixé le jour, c'est surtout cela qui m'a perturbée avec les ellipses. Par exemple, au lieu de mettre « Cette procédure se répéta pendant 5 jours, il nous menaçait avec le fouet et nous le fuyons en courant. Mais aujourd'hui, il ne va pas en direction de la clairière. Il va au milieu de tous les chiens », je te conseille une formulation du genre « La même procédure se répète les jours suivants, il nous menace avec le fouet et nous le fuyons en courant. Mais le cinquième jour, [...] ». Pareil lorsque sa sœur le rejoint chez les chiens plus âgés. Tu écris « Ma sœur m'avait rejoint avec les grands chiens elle supportait très mal l'entraînement intensif. Un jour, elle se brisa une patte avant », au niveau du temps ça semble un peu décousu. Je pense que quelque chose comme « Ma sœur me rejoignit quelques jours/mois plus tard avec les grands chiens, mais elle supportait très mal l'entraînement intensif. Je voyais son corps s'épuiser, ses réflexes diminuer... jusqu'au jour où elle se brisa une patte avant » serait plus adapté.
Le chapitre 3 ressemble au 2 sur ce point, même si ça m'a semblé encore moins dérangeant. Je pense que tu pourrais faire une ellipse après ça première course et le montrer des mois plus tard, à l'aube d'une nouvelle course, s'attendant à perdre et à se faire frapper une fois de plus, ce qui nous ferait comprendre qu'il n'a jamais gagné depuis. Tu fais une deuxième ellipse à la fin de la première course qu'il gagne, et cette fois elle m'a semblé bien construite, j'ajouterais juste un saut à la ligne ou un symbole pour montrer que c'est bien une ellipse.
J'aime beaucoup le thème de ton histoire. C'est vraiment original, autant le fait de parler de ce sujet (je n'avais jamais lu d'histoire sur les « coulisses » des courses d'animaux, quels qu'ils soient) que le point de vue choisi.
Je trouve ça vraiment bien de parler de ce thème. Je n'y connais pas grand-chose mais j'ai fait quelques recherches rapides après avoir lu la nouvelle et tu as traité la plupart des thèmes qui ressortaient (maltraitance, dopage, euthanasie, entraînements intensifs). J'ai vu aussi que les chiens étaient souvent affamés pour être plus maigres, peut-être que tu aurais pu traiter aussi ce point, mais là on est sur du détail. Aborder ce thème est vraiment une bonne initiative, et le faire directement du point de vue du lévrier, même si ce n'est pas simple à écrire, plutôt que de montrer par exemple celui de l'humaine, rend le message plus marquant, on suit ainsi Furie du début à la fin de sa vie.
Au sujet du point de vue, je trouve que tu traites bien celui de Furie, il n'y a pas de facilités où tu décris les choses du point de vue d'un humain. Les mots qu'un chien ne connaît pas, il ne les connaît pas, il n'y a pas de triche là-dessus. Au fil du texte, un mot désigné par une périphrase parce qu'inconnu est appris par Furie, sans doute au contact des autres chiens, du moins c'est ce que j'ai supposé puisque le mot apparaissait ensuite dans le texte, comme cela a été le cas pour le fouet ou le lait. C'est en tout cas une bonne idée de représenter cette évolution.
Parfois en revanche, l'état de ses connaissances m'a semblé un peu incohérent. Au tout début de l'histoire, il sait ce qu'est un chiot ou une cage, mais il ne connaît pas le mot « lait » ? Plus loin, dans le chapitre 2, il parle d'un « coup de feu », ça me semble étrange qu'il connaisse ce terme, peut-être plutôt « une explosion assourdissante », « un coup de tonnerre » ? Je pense qu'il faudrait faire attention à ce genre de détail, cela peut rendre l'histoire un peu confuse sans raison.
Deux autres remarques que je ne savais pas où placer : quand tu dis « le rat commence à avancer tout seul », préciser « tout seul » est un peu étrange. J'aurais compris si ç'avait été « la table avance toute seule » mais là un rat, on s'attend à ce qu'il soit capable de déplacer... Lorsque les hommes acclament Furie après qu'il a attrapé le leurre, j'ai trouvé cela étrange qu'il comprenne ce qu'ils disent (« hurlant le même mot tous ensemble : Furie »). Habituellement il ne comprend pas leurs paroles, qu'est-ce qui a changé ici ? Je comprends que ce soit pour donner son nom, mais ça semble tout de même un peu incohérent. Une suggestion : j'ai cru comprendre que sur téléphone on pouvait modifier la police du texte ; peut-être que tu pourrais retranscrire les paroles des humains dans une autre police, un peu difficile à lire (mais quand même lisible, hein), comme ça on « verrait » qu'il ne les comprend pas mais on aurait tout de même accès à certaines informations. (Et ça te permettrait de détailler le sort réservé à l'humaine.)
Je pense également que tu aurais davantage pu jouer sur les sens. Il y a quelques passages qui font allusion à l'odorat, notamment lorsqu'il cherche à identifier les odeurs des autres chiens au début du chapitre 3, mais ça me semble trop peu, l'odorat d'un chien étant vraiment développé. En fait, tu ne décris jamais vraiment les odeurs. Au lieu de dire « une odeur alléchante », « une odeur atroce », « l'odeur du cadavre de mon frère », je pense que tu pourrais les décrire (est-ce qu'elles sont sucrées, salées, amères ou je ne sais quoi (chercher un truc comme « champ lexical odeurs » sur Internet pourrait aider), quelle est leur intensité...). Au moment où sa sœur meurt dans le chapitre 2, tu peux évoquer l'odeur de la mort au lieu de juste son corps inerte. D'une manière générale, je te conseille de décrire l'odeur des lieux dans lesquels il passe, il y a des moments où cela apporterait vraiment quelque chose. L'odeur du cabinet du vétérinaire peut par exemple l'effrayer. Et puisqu'il a passé toute son enfance enfermé dans un hangar, l'odeur de l'extérieur peut lui sembler fraîche et délicieuse, mais aussi le submerger (il fait sans doute face à des milliers d'odeurs inconnues). Tu peux aussi affecter une odeur particulière à ses proches : sa mère, peut-être ses frères et sœurs, et surtout l'humaine.
De la même manière, tu peux jouer sur le toucher : celui des mamelles de sa mère au début, celui des barreaux de sa cage, celui de la terre quand il court, celui de l'aiguille qui s'enfonce lors de la piqûre aussi peut-être. Même le goût peut être exploité, tu peux décrire davantage celui du lait et le comparer à celui des croquettes, tu peux aussi évoquer le goût métallique du sang quand il se fait frapper, celui de la croquette que lui donne l'humaine à la fin... Tout cela renforcerait le point de vue, on se sentirait vraiment dans la peau d'un chien.
Un dernier point que j'aimerais aborder est les émotions développées au cours de la nouvelle. Je dois dire que, pour moi, ça a souvent manqué, et c'est une raison qui a fait que, si j'appréciais la façon dont tu déroules les évènements jusqu'au final, je n'ai pas vraiment été touchée par la fin.
On a peu accès aux émotions de Furie. Il ne semble pas insensible pour autant, juste inaccessible, c'est dommage de ne pas savoir ce qu'il ressent. Je suis consciente que c'est un peu compliqué dans le cadre d'un chien, dont les émotions sont probablement moins complexes que celles d'un humain ; c'est difficile de déterminer ce que tel évènement lui fera ressentir. Mais les chiens ressentent à coup sûr la peur, la joie, et très probablement la douleur de la perte.
La peur, on la trouvait à de nombreuses reprises, puisque c'est ce qu'utilisent les dresseurs pour faire obéir les chiens... Mais j'aurais aimé la voir plus développée, la sentir dans mon corps et dans mes émotions au lieu de simplement savoir qu'elle était là. N'hésite pas à en décrire les manifestations physiques (le pouls et la respiration qui accélèrent, les muscles qui se contractent, les sueurs froides, ...), peut-être aussi à montrer ses pensées s'emballer.
La joie... bon, elle ne pointe pas souvent le bout de son nez dans l'histoire, mais il y a deux-trois moments où elle pourrait tout de même être décrite. Furie affirme aimer courir comme il aime sa mère ou l'humaine, mais on ne le voit pas vraiment dans la narration. N'hésite pas à décrire davantage les émotions que suscite en lui cette première course ; c'est son premier contact avec la nature, la première fois qu'il peut étirer les pattes autant qu'il veut, bouger sans être entravé... Tu peux insister sur son sentiment de liberté, même s'il est illusoire, détailler les sensations qui le traversent. Pareil lorsqu'il gagne sa première course, même si là c'est peut-être plus du soulagement à l'idée de ne pas se faire frapper. Mais surtout, je pense que lorsqu'il voit l'humaine, ce dont il rêve depuis des années, on attend plus qu'un simple « Je suis heureux »... Une nouvelle fois tu peux décrire les manifestations physiques de la joie comme la queue qui frétille ou le cœur qui s'emballe, tu peux tenter des métaphores, lui faire dire qu'il n'a jamais connu de sensation plus agréable... Ici le fait d'avoir attribué une odeur à l'humaine pourrait aider à rendre le moment plus intense, en décrivant en détail cette odeur, ce qu'elle évoque en lui.
Vient ensuite la douleur de la perte, sur laquelle il y a beaucoup à dire. À chaque fois qu'un membre de sa famille meurt, Furie ne montre pas la moindre émotion, pas plus quand il est séparé de sa mère. À la mort de sa sœur, j'ai senti de la colère, mais aucune tristesse. Je pense que cette absence de douleur peut se comprendre pour la mort de sa dernière sœur, ou la mort de son frère et de sa sœur au cours de l'entraînement : il a dû subir tant de pertes et de maltraitances qu'au bout d'un moment, il peut y devenir insensible. Mais pour mettre cela en valeur, il faudrait que les premières pertes l'affectent vraiment, en profondeur, modifient sa perception des choses en le rendant plus pessimiste et amer. Je te conseille donc de décrire vraiment toutes ses émotions lorsque son premier frère meurt, peut-être d'abord la stupeur et l'incrédulité, puis la douleur et la colère. Il pourrait aussi réaliser que lui aussi risque de mourir, essayer d'imaginer la suite de sa vie (je ne sais pas dans quelle mesure un chien peut se projeter dans l'avenir). La mort de ses deux sœurs, ensuite, pourrait être accueillie avec une grande douleur, mais teintée de lassitude. Une lassitude qui prendrait de plus en plus de place au fil des morts et des séparations, jusqu'à ce qu'il se découvre tout à fait insensible. (Ce n'est encore une fois qu'une suggestion, à toi de voir ce que tu veux en faire.)
Je pense aussi que tu aurais pu davantage décrire les émotions des autres chiens, de l'humaine et pourquoi pas des dresseurs au travers des perceptions de Furie. Cela vaut surtout pour l'humaine à la toute fin, on aimerait en savoir plus que juste sa tristesse. Tu pourrais montrer d'abord sa colère, puis peut-être son impression d'impuissance, sa culpabilité d'être arrivée trop tard...
Je trouve malgré tout qu'il y a certaines émotions que tu as vraiment bien fait passer. La relation aux dresseurs est très bien montrée, j'ai eu l'impression d'être emportée dans une sorte de tourbillon de colère. On ne reçoit d'eux que de la violence, des réactions cruelles et des paroles incompréhensibles. J'ai trouvé ce dernier point particulièrement bien pensé, le fait qu'ils crient sur les chiens mais qu'on ne les comprenne pas leur donnait une image de dieux capricieux, colériques et arbitraires qui m'a semblé très juste. Cela montrait vraiment bien l'impuissance de Furie face à sa situation : il ne la comprenait même pas.
En résumé, je dois dire qu'il y a eu pas mal de trucs qui m'ont empêchée d'apprécier vraiment la nouvelle, mais le thème est vraiment bien choisi, et certaines descriptions le servent vraiment bien en nous montrant l'impuissance et la vulnérabilité des lévriers.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top