Les Gardiens du trône - ConstantinDuChateau [La Place Aux Merveilles]
Voici donc mon avis sur ton histoire. Avant tout, je veux simplement insister sur le fait que (même si je tente d'être au maximum consciente des biais qui influencent mon jugement), c'est un avis subjectif. Ce n'est pas pour autant qu'il n'est pas argumenté, mais il se peut que tu ne sois tout simplement pas d'accord et il n'y a pas de mal à ça ! Je suis ouverte au débat s'il y a des remarques qui te semblent incorrectes.
De plus, n'hésite pas si tu as des questions, si tu veux des précisions, ou s'il y a un aspect de ta nouvelle dont je n'ai pas parlé.
Enfin, tu recevras, à la fin de l'édition du concours je pense, un compte-rendu de jugement qui détaillera ma note et mon avis par critère. Il y aura sans doute dedans des choses que je n'aurais pas dites ici, mais globalement cela risque d'être une redite de cet avis en plus court.
Il peut arriver que je donne des liens : je les remettrai en commentaires pour que tu puisses les copier-coller ou cliquer dessus.
LA PRÉSENTATION
L'image choisie en couverture est vraiment jolie ! Je ne sais pas à quoi elle correspond mais on le découvre sans doute dans la suite de l'histoire, en tout cas je la trouve intrigante. Cependant, elle pourrait à mon avis être mieux cadrée : on ne sait pas trop où regarder, aucun élément n'attire prioritairement l'attention puisque l'image est centrée sur un bout de désert comme les autres. Je te conseillerais de la redimensionner pour la centrer plutôt sur l'une des tours de pierre : on saurait ainsi où regarder, à quoi faire attention. D'autant que ces tours ne sont pas banales, elles ont l'air hétéroclites, presque bancales ; ça intrigue.
Il serait à mon avis plus esthétique que l'image occupe l'entièreté de la couverture, plutôt que de la couper en trois comme tu le fais. Je te conseillerais de plus de centrer ton nom d'auteur (qui est placé un peu trop à droite). Enfin, il me semblerait pertinent de chercher pour le titre une police d'écriture qui évoque davantage la fantasy ; tu peux en trouver pas mal sur des sites comme Dafont (www.dafont.com).
Le titre me semble vraiment pertinent ! A priori il correspond tout à fait à l'histoire et il se centre sur l'un de ses principaux aspects. Il apparaît assez tôt dans l'histoire et c'est toujours une jolie surprise de voir le titre surgir au milieu du récit. Il ne se distingue pas vraiment parmi les titres classiques de la fantasy mais a par conséquent l'avantage d'annoncer le genre de l'histoire, et il est assez intrigant, on peut se poser pas mal de questions en le lisant !
Le résumé est correct sur la forme, à part deux points : je mettrais juste « peuples » au singulier puisqu'à ma connaissance il n'est question que d'un seul royaume ; et au début du résumé il faudrait mettre « à qui faire confiance » ou « en qui avoir confiance » (on fait confiance à quelqu'un, mais on a confiance en quelqu'un).
Sur le fond, je pense qu'il manque d'une introduction, d'un contexte. Les informations qu'il apporte sont assez génériques, si bien qu'on n'en apprend pas tant que ça sur l'histoire et que notre curiosité n'est pas vraiment attisée. En fait, il me fait un peu l'impression d'être une fin de résumé, un paragraphe pour faire monter la tension et donner envie de lire une fois que les grandes lignes de l'intrigue ont été présentées. Je te conseille ainsi de préciser qui est Alba et, brièvement, pourquoi le royaume s'effondre.
Le résumé nous permet néanmoins de connaître les principaux enjeux de l'histoire. Une intrigue politique, un monde près de s'effondrer... On sait ce qu'il va se passer et ça n'a pas l'air de rigoler. Je trouve juste une information un peu trompeuse : tu dis qu'on ne peut faire confiance à personne mais Alba et les Gardiens du trône se font très vite confiance mutuellement. C'est un détail mais ça m'a frappée en lisant le résumé.
Cela reste un bon résumé, qui intrigue et donne envie de lire !
Les trois éléments de la première impression se complètent bien : on sait qu'on se trouvera dans un univers de fantasy avec un royaume à préserver, et on a pas mal d'informations sur le type d'intrigue. Je pense juste que tu pourrais davantage introduire l'idée de fantasy dans le résumé, car on ne l'a pas vraiment avec le titre et la couverture (cela pourrait être un roman historique par exemple).
Les règles orthographiques et grammaticales semblent globalement maîtrisées, mais il restait un certain nombre de fautes d'inattention. Si tu ne le fais pas déjà, je te conseille d'utiliser un correcteur en ligne pour les détecter (je te conseille en ligne car les correcteurs de logiciels de traitement de texte que je connais gèrent assez mal, voire pas du tout, la grammaire). Je trouve personnellement Scribens (www.scribens.fr) assez bien fait.
J'ai eu l'occasion de participer à quelques discussions en commentaires sur la pertinence de l'utilisation de certains mots, ou sur la façon dont ils s'employaient. Si tu veux pouvoir t'en assurer, je te conseille de regarder les exemples en contexte proposés par pas mal de dictionnaires papier et numériques, par exemple le Robert (https://dictionnaire.lerobert.com) ou, pour les mots plus rares ou plus soutenus, le CNRTL (www.cnrtl.fr). Pour des tournures plus spécifiques, chercher des exemples en contexte sur des sites de traduction comme Reverso (www.reverso.net/traduction-texte) doit aussi fonctionner, j'avoue n'avoir jamais testé. J'ai vu qu'à un moment tu appelais les opposants à la reine « Complotistes » ; je n'y ai repensé qu'après mais si tu veux dire « qui participent au complot », « comploteurs » serait plus approprié puisqu'un complotiste est quelqu'un qui voit des complots partout.
Il y avait dans le texte un essai d'utilisation du présent de narration ; c'est une bonne idée pour renforcer l'intensité de la scène, mais j'avoue rejoindre la personne qui trouvait que ça ne fonctionnait pas trop. Je développerai ce point plus loin dans l'avis ! Je n'ai pas relevé de véritable problème de conjugaison ou de concordance des temps, si ce n'est quelques coquilles occasionnelles.
Pour ce qui est de la mise en forme, tu mettais parfois des espaces avant tes points d'interrogation, d'exclamation ou tes deux-points, et parfois non. C'est un détail mais ça m'a interpellée, je te conseille de choisir une convention et de t'y tenir (je sais qu'en France on en met alors qu'on ne le fait pas dans d'autres pays francophones comme au Canada).
Un point moins anecdotique : la présentation des dialogues respectait les règles (mis à part que les tirets du début du texte n'étaient pas les bons tu utilisais des tirets du six (-) au lieu des cadratins (—) ; mais je sais que les tirets cadratins bugent pas mal sur Wattpad) mais tu changeais parfois de forme de dialogue : tu utilisais parfois de simples tirets, parfois des guillemets. Là encore je te conseille de choisir l'un des deux et de t'y tenir. Pour écrire de longues répliques qui se poursuivent sur plusieurs paragraphes (car j'ai l'impression que c'est ce qui te poussait à changer de marqueur de dialogue ?), tu peux mettre des guillemets ouvrants (ou fermants, en tout cas j'ai déjà vu les deux dans des livres édités) avant chaque paragraphe, excepté le premier si la réplique débute par un tiret. Par exemple :
— Premier paragraphe.
« Deuxième.
« Troisième...
ou
« Premier paragraphe.
« Deuxième.
« Troisième...
Ces chipotages mis à part, la mise en page est tout à fait correcte !
Le texte est bien structuré. Les paragraphes sont peut-être un peu longs pour le format Wattpad, surtout si on lit sur téléphone, mais personnellement cela ne m'a pas dérangée : ils n'ont pas l'air non plus arbitrairement rallongés, les moments où tu changes de paragraphe semblent logiques et ils sont écrits d'une façon assez fluide pour se lire d'un trait.
Mettre des illustrations dans le texte me semble une bonne idée ! Cela lui apporte une autre dimension, on peut comparer ce qu'on s'imaginait des lieux et des personnages à la façon dont toi tu les vois. Les images ne se substituent pas à une description, elles viennent simplement l'appuyer et j'ai beaucoup apprécié ce point. Dommage que le format Wattpad se prête si mal à ce genre de complément et que les images viennent interrompre la lecture... Peut-être pourrais-tu les mettre en média ? Mais je te conseille de ne pas renoncer à cette idée si ton livre est édité en version papier un jour, ou si tu le publies sur un autre site qui gère mieux les images : c'est un complément vraiment appréciable, je trouve ! (Mais je rejoins les remarques qui t'ont été faites sur le fait qu'il vaut mieux avoir un unique type d'image.)
Le livre est bien structuré, on ne se perd pas parmi les chapitres qui sont numérotés. Peut-être pourrais-tu, si tu as de l'inspiration pour cela, leur donner un nom ? Cela permettrait de retrouver plus facilement un passage si on en cherche un – mais ce n'est qu'une suggestion.
Un truc qui m'a parfois dérangée est le moment où tu changes de chapitre, parfois en pleine action sans pourtant que le chapitre ne se finisse sur du suspense, par exemple entre les chapitres 1 et 2. Je te conseille de te demander quand est-ce que tes chapitres devraient être coupés et d'essayer de faire sentir, quand tu débutes le chapitre suivant, que c'est bien un nouveau chapitre (j'ai eu par moments l'impression que tu écrivais ton texte d'un seul trait avant de le découper sans réécrire derrière).
L'HISTOIRE
C'est parti pour parler de l'histoire en elle-même ! Et globalement, j'ai apprécié ma lecture qui était très agréable. Néanmoins j'ai relevé quelques points que tu pourrais améliorer dans la façon de raconter et dans la cohérence des évènements ; je vais développer tout cela mais avant tout je préfère rappeler deux points :
▸ Cet avis n'engage que moi et est tout à fait subjectif. Bien sûr, je vais justifier au maximum ce que je dis et j'essaie de limiter l'influence de ma subjectivité, mais je ne serai jamais tout à fait objective. Il se peut que tu ne partages pas mon opinion, ou que je sois à côté de la plaque puisque je n'ai lu que le début de l'histoire ; n'hésite pas à intervenir lorsque tu n'es pas d'accord pour qu'on en discute.
▸ Même si ce que je dis te semble justifié, les points que je soulève sont potentiellement des obstacles, mais ils ne sont pas infranchissables. Ton histoire mérite d'être racontée, d'être améliorée, et le seul but de mon avis et de t'y aider. Ce qui est remis en question ici, c'est certains aspects de ton histoire, pas l'histoire en elle-même, ni toi en tant qu'écrivain.
Ceci étant fait, allons-y !
Je dois dire qu'une chose qui m'a vraiment frappée dans ta façon d'écrire, c'est la précision avec laquelle tu t'exprimes. Le vocabulaire est très poussé et varié – tu m'as appris deux mots si je me souviens bien – mais surtout il est tout à fait exact. J'ai eu l'impression que tu cherchais toujours le mot précis qui exprimerait tes idées avec justesse, sans laisser de place au flou ou à l'approximatif. En tant que matheuse, j'ai été vraiment séduite par une telle recherche d'exactitude ! Et surtout il en ressort de nombreux avantages dans ta façon d'écrire. Je n'ai été perdue qu'une seule fois dans le texte : quand tu comparais les villes de Lorendia et Kaloga, mais en revenant dessus je n'arrive pas à déterminer si la tournure m'a perturbée ou si je n'ai juste pas fait assez attention. Ce passage mis à part, tout ce que tu disais m'a vraiment semblé limpide, pourtant les idées que tu énonçais n'avaient rien de simpliste ; mais la clarté avec laquelle tu t'exprimais suffisait à les transmettre.
Un deuxième avantage de cette façon de t'exprimer est que cela permettait de visualiser les lieux avec une grande précision. (Les personnages, un peu moins, mais je n'ai pas trouvé ça dérangeant.) Ta description de Lorendia dans le chapitre 1 était très précise et fidèle au dessin, lorsque je l'ai regardé j'ai réalisé que l'image mentale que je me faisais de la ville y correspondait très bien, ce qui est plutôt rare pour moi ! C'est une très bonne chose dans un roman de fantasy, ça permet de visualiser l'univers de l'histoire et de s'y immerger sans efforts. Et c'est pareil pour tes descriptions d'actions, qui même dans des moments assez confus par nature (comme l'attentat) restaient claires et immersives.
Cette précision s'accompagnait néanmoins de quelques désavantages. J'ai vu que tu expliquais à une autre lectrice que tu craignais d'écrire comme pour une dissertation, et je dois dire qu'il y a un peu de ça : j'ai trouvé par moments ton écriture trop mécanique. Cela m'a particulièrement frappée quand Alba prend la décision de rejoindre les Gardiens du trône : le texte suivait une organisation très précise, « [annonce qu'elle doit réfléchir] [paragraphe où elle sort] [paragraphe de réflexion avec les pour et les contre] [paragraphe où elle revient] [annonce de sa décision] ». Tu semblais laisser peu de place à l'imprévu : les scènes avaient le temps de se dérouler jusqu'au bout, elles n'étaient jamais bouleversées, coupées par un évènement soudain – où alors, comme à la fin du chapitre 3, cet évènement semblait intervenir exactement au bon moment.
Tout ceci me donnait l'impression qu'avant d'écrire une scène, tu planifiais chaque chose qui devait être faite ou dite, et que tu les écrivais dans l'ordre, avant de conclure la scène. Cette façon d'écrire ne me semble pas du tout mauvaise en soi (au contraire, c'est un bon moyen d'éviter que l'histoire ne parte dans tous les sens !), mais il y a à mon avis un travail d'enrobage à faire ensuite.
Quand on y regarde bien, beaucoup d'histoires partagent la même structure, utilisent les mêmes ficelles pour leur intrigue et construisent leurs personnages à partir des mêmes éléments. Mais – sauf si l'auteur n'a pas cherché à s'éloigner de ces briques de base pour développer une histoire qui lui corresponde – un lecteur qui n'y ferait pas attention ne le remarquera pas. Ici, c'est un peu la même chose : que la structure soit présente est une bonne chose mais il faudrait à mon avis qu'elle ne soit pas visible, sauf si on la cherche. Il s'agit d'enrober la structure avec tes mots, d'y ajouter de la chair. Par exemple, pour le passage que j'ai cité plus haut, tu peux interrompre la réflexion d'Alba par des descriptions de ses actions (elle regarde autour d'elle, se promène dans le jardin, respire des odeurs...), de ses émotions... Elle peut se demander plus longuement ce que voudrait son père, réfléchir à ce qu'il lui disait sur la royauté (ce qu'il en pensait, s'il avait connaissance du complot). Pour raconter ses déplacements (avant et après de prendre sa décision), tu peux de même enrober un peu la chose, ne pas dire seulement qu'elle se déplace : la montrer commencer à réfléchir, hésiter, dépeindre son angoisse... La phrase pour dire qu'elle revient vers eux me semble même dispensable, tu peux l'évacuer en ajoutant au dialogue une incise du type « dit-elle une fois revenue vers eux ».
N'hésite pas aussi à insérer un peu plus d'éléments de surprise dans tes scènes. Je ne parle pas de gros retournements de situations comme l'attentats envers la reine, mais d'éléments plus banals, qui viendraient simplement bousculer le lecteur, lui dire « ah, tu t'attendais à tel type de scène ? Eh bien non ! » On lit rarement pour rester dans sa zone de confort et recevoir exactement ce à quoi on s'attend. Je ne veux pas dire que tu dois faire dévier tes scènes de leur but initial ni introduire de la surprise à chaque minute, mais je pense que certaines scènes peuvent se terminer d'une façon différente de celle que le lecteur aurait attendue. C'est ce que tu fais lors du concours dans lequel se lancent Alba et les élèves de l'École royale : la fin de la scène est escamotée par le début de la nouvelle. C'est un processus intéressant qui donne du dynamisme à la nouvelle, et je te conseille de l'utiliser plus fréquemment, ou d'inclure dans une scène des éléments qui ont trait à une autre ; difficile de donner un exemple qui colle à l'histoire puisque je ne connais pas toute l'intrigue, mais par exemple lorsqu'Alba se balade dans Lorendia au début de l'histoire, elle peut remarquer un signe précurseur du complot sans savoir comment l'interpréter : la scène de découverte préfigure le reste de l'histoire, les scènes ne sont pas étanches mais communiquent entre elles. (Je pense à quelque chose de plutôt subtil, pas juste deux types en train de chuchoter en affichant des mines patibulaires, c'est pour cela que je ne donne pas de précisions puisque je ne connais pas encore assez bien l'histoire pour savoir ce qu'ont fait les comploteurs avant l'attentat.)
Un désavantage de cette façon d'écrire « mécanique » est qu'elle laisse peu de place aux émotions d'Alba. J'ai eu du mal à m'identifier à elle et à la comprendre, car ses émotions n'étaient jamais vraiment explorées. Je pense que tu pourrais nous informer plus fréquemment sur son état émotionnel, en glissant quelques informations sur comment elle se sent – même si elle n'est pas en état de nous le faire savoir, le narrateur l'est normalement... Par exemple, lors de l'attentat contre la reine, le ressenti d'Alba n'était pas du tout exploré, tu décrivais simplement ses actions en parallèle de ce qu'il se passait sur la place. C'était très clair malgré la confusion qui doit régner dans la scène mais ça m'a semblé trop détaché de ce que doit ressentir Alba. N'hésite pas à utiliser des procédés stylistiques pour montrer sa détresse, sa confusion et sa panique. Plus généralement, je te conseille à chaque moment-clé de l'histoire, à chaque évènement qui implique Alba, de te pencher sur son ressenti.
De plus, lorsque ses émotions étaient décrites, j'ai parfois trouvé que cela se faisait d'une façon trop distante, expéditive. Lorsqu'Alba lit la lettre de son père, tu expliques que son monde vient de la lâcher, qu'elle est seule et sans repères, mais cela restait très descriptif, je n'avais pas l'impression de ressentir ce qu'elle ressentait. De plus, elle vient tout de même d'apprendre que son père a été enlevé, elle pourrait être terrifiée, soulagée qu'il ne soit pas mort, furieuse qu'il ne lui ait rien dit, complètement sonnée... mais l'ensemble des émotions qu'elle montrait étaient tournées vers elle-même. Ça ne m'a pas semblé très réaliste, à moins qu'elle n'ait pas un grand lien émotionnel avec son père (auquel cas il faudrait développer ce point) : il serait logique qu'elle en vienne assez vite à se demander ce qui lui est arrivé, même si dans le feu de l'action elle n'y pense pas.
Voici quelques conseils pour décrire les émotions des personnages :
▸ Jouer sur le rythme des phrases. Un rythme saccadé (phrases courtes, peu élaborées) pourra suggérer des émotions fortes et brusques, comme la colère ou la peur, alors qu'un rythme plus lent correspond mieux à des émotions plus introspectives comme la tristesse. Les points de suspension sont souvent employés pour raconter les rêves, car ils correspondent bien à une atmosphère un peu décousue, confuse.
▸ Comparer l'émotion à d'autres plus accessibles : dans le cas d'une émotion forte que le lecteur aura potentiellement du mal à se représenter, il peut être intéressant d'évoquer une émotion moins forte, mais plus facile à comprendre, puis de dire que ce que ressent le personnage est bien plus intense. Cela peut être utile après la réception de la lettre, tant pour décrire la détresse d'Alba suite à l'enlèvement de son père que pour appuyer sur sa désorientation maintenant qu'elle est seule.
▸ Plus généralement, utiliser des figures de style. Un article là-dessus qui me semble assez pertinent est trouvable sur le site www.lalanguefrancaise.com/linguistique/figures-de-style-guide-complet. Une figure assez utile est l'hyperbole : exagérer un fait pour le rendre plus percutant. C'est, par exemple, dire que notre univers s'effondre quand on apprend une nouvelle sidérante.
▸ Se référer à une sensation physique pour appuyer une émotion. Un exemple de ce procédé qui m'a marquée se trouve dans Hunger Games : l'héroïne, qui vient d'apprendre une nouvelle terrifiante à laquelle elle ne s'attendait pas du tout, affirme éprouver la même sensation que celle qu'elle a ressentie lorsqu'elle a eu le souffle coupé après une chute de plusieurs mètres. De façon plus classique, c'est ce qu'on fait lorsqu'on évoque une douleur qui nous broie le cœur.
▸ Pour insister une douleur physique ou psychologique, « passer un marché » : le personnage préfèrerait subir telle chose plutôt que la douleur en question. J'ai vu récemment un film dans lequel un personnage qui avait subi une amputation affirmait quelque chose du genre : « La douleur est inimaginable, j'aurais accepté qu'on tue sous mes yeux mon père et ma mère pour que cela s'arrête ». C'est percutant, c'est violent ; ça marque.
▸ Utiliser les souvenirs heureux du personnage : pour insister surtout sur la tristesse (le personnage regrette ce qu'il a perdu). Ici, ce conseil me semble assez facile à appliquer puisqu'Alba passe dans une situation très positive – la découverte d'une nouvelle ville – à une situation effrayante et désastreuse.
J'espère que cette liste saura t'aider !
Cette partie sur les émotions est en lien avec l'essai d'utilisation du présent de narration dans le chapitre 6. L'idée est très bonne vu la scène : c'est à la fois un moment très angoissant pour Alba qui s'apprête à prêter serment, mais aussi un tournant dans le récit puisque cela marque la nouvelle vie d'Alba. Utiliser le présent de narration pour marquer le coup, faire sentir au lecteur l'importance de la scène, tout en le plongeant dans le tourbillon d'émotions que doit ressentir Alba, tombe donc sous le sens. Pourtant, ça n'a pas fonctionné pour moi ; précisément parce que ce tourbillon d'émotions, je ne l'ai pas ressenti.
Dans les exemples que j'ai vus du présent de narration, on avait toujours une grande intensité dans les émotions transmises par la lecture, même avant l'utilisation. Un rythme précipité, des phrases hachées qui traduisaient un moment intense, haletant, parfois confus. Le présent de narration intervenait à des moments où la tension était déjà importante. Il venait la renforcer, mais il ne la créait pas. Pour moi, ce qu'il faudrait faire serait d'écrire d'abord ton texte au passé, en tentant de retranscrire au mieux l'importance de la scène, la panique d'Alba et toutes les émotions qu'elle doit ressentir. Une fois parvenu à un résultat satisfaisant, qui permettrait à lui seul de transmettre les émotions d'Alba, utiliser le présent de narration permettrait de les rendre plus intenses et saisissantes. Ça vaut le coup d'être tenté, mais je pense qu'alors le passage au présent ne dissonerait plus.
Peut-être aussi, tout simplement, que tu l'as fait durer trop longtemps : c'est un moment de tension extrême, le point culminant en termes d'intensité des émotions ressenties par le personnage. Il faut donc à mon avis que cela reste très localisé, le temps d'une vague de panique, avant de revenir à un état plus normal.
Un point que j'ai trouvé positif, en lien avec tout ceci, est la construction du personnage d'Alba. On en sait encore peu sur elle mais les informations données au chapitre 1 fournissent une bonne base, sa volonté de devenir sylvine semble centrale et la particularise plutôt bien, ça fait d'elle plus que « n'importe quel personnage de fantasy » (peut-être pourrais-tu, pour renforcer cela, ajouter une scène où elle pense à ses motivations pour devenir sylvine ?). Elle a de plus un caractère assez assuré, volontaire et frondeur qui transparaît bien dans le récit, sans pour autant être poussé à l'extrême ou à l'illogique, et sans être asséné à longueur de temps. Cela rend son personnage plutôt attachant, ce qui pourrait être confirmé par plus de descriptions de ses émotions.
Avec ton premier chapitre très descriptif, tu prends un risque et je trouve que globalement, ça paye ! C'est avant tout une question de goût mais personnellement les passages très descriptifs ne me dérangent pas du tout lorsqu'ils sont bien rédigés, ce qui était le cas ici. Commencer ainsi ton histoire nous donne un cadre, un contexte : on sait où cela se passe et qui est le personnage principal. Certains pourraient te reprocher que l'action tarde à démarrer mais personnellement ça ne m'a pas du tout dérangée ! Ce chapitre était fluide, le glissement de Lorendia à Alba était en théorie assez abrupt mais il ne m'a pas heurtée, la transition restait bien menée avec Alba qui arrive à Lorendia.
Cependant, certains points dans ce premier chapitre et par rapport aux suivants m'ont un peu dérangée. Je vais développer ça mais même si j'ai tourné et retourné mon ressenti dans ma tête, certaines choses restent assez floues pour moi là-dedans ; n'hésite pas à poser des questions si je ne m'exprime pas clairement (ça vaut pour l'ensemble de l'avis bien sûr, mais particulièrement pour ce paragraphe !).
Ce premier chapitre est donc très descriptif, dans l'analyse plutôt que dans l'action. J'ai vu que tu parlais en commentaires de Zola et de Hugo comme étant tes auteurs préférés et ça se sent ! Ta façon de présenter Alba m'a évoqué ce dont je me souviens de Zola et plus généralement du courant naturaliste (j'essaie actuellement de mobiliser mes souvenirs de cours de seconde, qui sont tout de même vieux de six ou sept ans, donc ces points risquent d'être assez inexacts). Malheureusement, j'ai trouvé que cela se perdait par la suite. Dans les huit chapitres suivants, les descriptions étaient plus courtes, faites directement par Alba et non par un narrateur externe, et les passages d'analyse cédaient la place à l'action. Ce n'est absolument pas un mal, mais ce sont deux styles d'écriture assez différents, qui ne se marient pas très bien ici, je trouve. Au cours de ma lecture des chapitres suivants, le premier me semblait très détaché des autres, trop différent d'eux. Je vois plusieurs choses que tu peux faire pour harmoniser cela, si toutefois ce que je dis ici te parle (car comme je l'ai dit c'est assez flou pour moi, je trouvais que quelque chose clochait dans le ton du premier chapitre mais la chose en question était difficile à voir) :
▸ Adapter le premier chapitre aux suivants, qui sont écrits d'un point de vue plus proche de celui d'Alba. Ce qui signifierait éviter la description de Lorendia telle que tu la fais, de façon totalement externe ; mais elle pourrait tout de même être faite par Alba elle-même qui après tout découvre la ville ! Il faudrait alors suivre son avancée dans les rues, décrire les choses à mesure qu'elle les voit et éventuellement compléter, par ses connaissances, les éléments qui échappent à sa vue. Pour le passé d'Alba, le décrire d'une façon aussi analytique et détachée me semble encore une fois compliqué, mais tu pourrais très bien la pousser à repenser à sa vie – l'éducation qu'elle a reçue et ses ambitions – en trouvant des liens avec la découverte de la ville.
▸ Inversement, adapter les chapitres suivants au premier. (J'avoue qu'à titre personnel cette option est ma préférée !) Je n'entends pas par là de transformer tous tes chapitres en descriptions d'un élément de l'univers, il faut bien que l'intrigue avance ; je pense plutôt à tirer parti du fait que le narrateur n'est pas exactement dans la tête d'Alba, même s'il reste très proche d'elle, pour l'en éloigner par moments afin d'analyser les actions des personnages, la situation... un peu comme font justement, si je me souviens bien, les naturalistes dans leurs œuvres. Là-dessus tu en sauras sans doute plus que moi, mais si tu trouves cela faisable et si cela te tente, je te conseille vraiment de te lancer ce défi : ça ne risque pas d'être facile mais ça serait très intéressant à lire !
▸ Garder les deux façons d'écrire mais en fluidifiant la transition. Ça me semble honnêtement assez difficile : même si tu réussis effectivement à faire passer le lecteur de l'une à l'autre sans qu'il ne s'en rende compte, l'impression du chapitre 1 différent des autres demeurera (à moins d'assumer cette différence et de l'appeler « Prologue », mais il n'en est pas vraiment un...). Cela peut toutefois être tenté, en rapprochant peu à peu le narrateur du personnage d'Alba jusqu'à ce qu'il ne la « quitte » plus jamais.
Dans le chapitre en lui-même, j'ai trouvé que la description de Lorendia – même si elle était très bien écrite et visuelle – manquait d'un but : pourquoi nous décrire précisément cette ville ? « Parce que l'intrigue s'y produit » est une réponse pertinente du point de vue d'un auteur, mais en tant que lectrice ça ne suffit pas, j'ai besoin qu'on me suggère l'intention derrière la description, ce qu'elle apportera à l'histoire. Que nous dit-elle de Lorendia, outre la façon dont la ville est agencée ? Quelle ambiance montre-t-elle ? Pourquoi les personnages s'y intéresseraient-ils ? Tout cela manque à mon avis à ta description, qui reste très proche des faits sans vraiment suggérer d'interprétation.
Bon, je suis trop catégorique, il y avait tout de même l'idée que Lorendia était un endroit paisible, que ses habitants et la reine y étaient en sécurité. Mais j'ai trouvé cela un peu trop explicite, trop annoncé alors que tu aurais pu y faire simplement allusion, nous le faire découvrir petit à petit. Cela me fait penser à une description au début du Père Goriot de Balzac (encore un souvenir de seconde que je mobilise difficilement, il peut y avoir des erreurs) : le narrateur y décrit sur plusieurs pages une pension de famille. De mémoire il ne formule dessus aucun jugement subjectif ; mais on devine au fil du texte que ce n'est pas le lieu de vacances idéal avec la tenancière qui ne connaît que vaguement les notions d'hygiène et d'honnêteté... Ce que j'ai retenu de cette description est que, sans jamais dire explicitement « zéro étoile sur TripAdvisor, à fuir absolument », l'auteur avait réussi à susciter en moi un véritable dégoût pour ce lieu. Et ça n'aurait justement pas marché s'il avait dit clairement les choses ! C'est quelque chose que je trouverais intéressant d'avoir dans ta description de Lorendia : qu'on sente l'importance de la sécurité pour la ville sans que tu ne le dises jamais explicitement. Plutôt par exemple que de dire que la sécurité de la reine est une priorité, tu pourrais approfondir le passage des contrôles de sécurité, aller plus loin en en donnant quelques exemples pour insister sur cet aspect. Pareil pour la sagesse et la bienveillance de la reine : donner des exemples de lois/coutumes qu'elle a abolies ou instaurées aurait plus d'impact !
(Oui, si tu connais c'est clairement du « Show, don't tell » que je suis en train de te parler sans le dire explicitement, mais eh, ne pas dire les choses explicitement c'est justement le principe !)
J'espère que tout ceci ne te paraîtra pas trop fouillis et que tu vois ce que j'ai voulu dire !
L'intrigue est intéressante, les enjeux sont clairement définis et sont assez forts pour impliquer le lecteur. On comprend pourquoi Alba y est impliquée : même si ça ne m'a pas semblé entièrement réaliste – je développe par la suite –, les raisons pour laquelle elle était embarquée dans cette aventure m'ont semblé claires, ça ne sortait pas de nulle part. On comprend également le déroulement des évènements : même si je me suis posé quelques questions au cours de ma lecture sur des points un peu obscurs, elles ont trouvé leurs réponses quelques chapitres plus loin. Que le lecteur n'ait pas toutes les réponses dès le début est une bonne chose, laisser quelques questions en suspens permet de l'impliquer dans la lecture. (C'est assez malheureux mais j'ai remarqué que j'accordais moins de « crédit par défaut » à un livre publié sur Wattpad qu'à un livre publié par une maison d'édition, ce qui fait qu'au début j'étais un peu méfiante vis-à-vis de ces « zones de flou », et je pense ne pas être la seule dans ce cas ; mais tu réussis à gagner la confiance du lecteur en donnant assez vite la réponse, donc tout va bien !)
J'ai en revanche trouvé, même si ça n'est qu'un défaut mineur, que le contexte de l'histoire pourrait être mieux posé dès le départ. Tu le faisais très bien pour la ville de Lorendia, la prétendue sécurité qui y règne et le personnage d'Alba : le premier chapitre permettait d'intégrer les informations essentielles dessus. Mais d'autres éléments m'ont semblé moins bien traités.
▸ La mère d'Alba. C'est tout bête, mais je crois que tu ne la mentionnes jamais avant de préciser qu'elle attend Alba et son père à la maison, information qui arrive relativement tard de l'histoire. Comme on parlait de l'enfance d'Alba et de son père, mais jamais de sa mère, je m'étais imaginé qu'elle était morte, ou peut-être les avait quittés. Je ne vois pas trop de raison de laisser penser cela au lecteur (même si Alba a peu de liens avec sa mère, ce qui en effet justifierait qu'elle pense peu à elle, elle pourrait la mentionner au détour d'un dialogue ou d'une pensée pour qu'on sache ce qu'il en est), donc autant ne pas l'induire en erreur !
▸ La menace de l'attentat. Là c'est plus quelque chose que je trouverais intéressant que quelque chose qui m'a manqué, car en soi son absence ne pose pas de problème particulier au niveau de la cohérence de l'intrigue, ni de sa réception par le lecteur. Mais, plutôt que cet attentat tombe obligatoirement comme une surprise, je trouverais intéressant qu'un lecteur attentif et perspicace ait pu le prévoir. Que tu aies glissé quelques indices subtils afin d'impliquer davantage dans l'histoire les lecteurs qui voudraient suivre la piste. La description du tout début me semble un bon moyen d'introduire ce genre d'indices, qui peuvent ne pas être des éléments concrets mais avoir trait à l'ambiance du roman ; on pourrait sentir, derrière l'ambiance sereine de Lorendia, quelques failles. C'est une idée en l'air, à toi de voir si elle te tente !
Encore un détail mineur : quand Alba et Lio suivent le type dans la rue et qu'il disparaît, c'est intrigant, on veut savoir ce qu'il se passe... mais ils n'y repensent plus par la suite, à part juste après l'évènement. C'est dommage car cela crée une dissonance entre les personnages et le lecteur, qui lui risque d'y repenser ; de plus cela donne l'impression qu'il ne s'est rien passé, que l'évènement n'a pas vraiment eu lieu ou qu'il n'était pas important. Pour éviter cela – car pour un lecteur c'est assez frustrant et ça peut donner l'impression que l'histoire est fragmentée, désunie –, je te conseille de pousser les personnages à y repenser une ou deux fois, qu'ils se demandent qui était cet homme, pourquoi il les filait et comment il a disparu. D'autant que cela peut être une information cruciale ! S'il y a une raison pour laquelle ils n'y repensent pas, peut-être pourrais-tu le sous-entendre, le faire comprendre au lecteur ? (Dans le cas d'une amnésie, pousser le personnage à repenser au déroulé de sa journée, en omettant l'évènement, est assez efficace pour faire comprendre au lecteur que cet oubli est volontaire.)
Enfin, je trouve que les Gardiens du trône manquent de crédibilité en tant qu'organisation secrète. La façon dont ils font confiance à Alba me semble beaucoup trop rapide ! À vrai dire, je ne comprends pas pourquoi Lio la prend sous son aile dans le chapitre 4. Il dit avoir lu sur son visage qu'elle était choquée par l'attentat... c'est tout de même assez hasardeux. Il pourrait avoir mal interprété ses expressions faciales. Elle pourrait être certes choquée par le débordement de violence mais ne pas soutenir la reine pour autant. Elle pourrait être avertie du complot et surprise non par l'attaque, mais par la riposte, puisque les comploteurs ne s'y attendaient pas. Elle pourrait feindre le choc pour ne pas paraître suspecte, mais se réjouir intérieurement. Toutes ces hypothèses ne sont pas forcément probables, mais elles sont possibles, et dans le contexte de corruption du pouvoir qui semble régner, la méfiance s'impose. Pour moi Lio prend trop de risques alors qu'a priori il n'a pas besoin d'Alba – les gens de l'organisation disent plus tard qu'ils ne cherchent pas de nouveaux membres. Il peut chercher à la mettre en sécurité, mais il n'a pas besoin pour autant de lui livrer des informations aussi cruciales.
La scène où Alba réussit à se faire accepter m'a également semblé peu crédible. Son discours était persuasif, oui, mais pas convaincant, dans le sens où ses arguments étaient assez faibles, ils ne reposaient sur aucune preuve. Une comploteuse qui tenterait de s'infiltrer aurait pu leur sortir le même discours ! Qu'ils cèdent à ce genre de méthodes les rend peu crédibles malheureusement, ils semblent bien trop influençables alors qu'on attendrait d'eux un minimum de recul, pour avoir eu la présence d'esprit de remarquer que quelque chose clochait et de vouloir rejoindre l'organisation. Personnellement, ce genre de discours basé exclusivement sur l'affect tendrait plus à me rendre méfiante, au contraire...
Je pense qu'il faudrait que tu te penches davantage sur ce point, que tu ne réfléchisses pas à la scène uniquement du point de vue d'Alba (pour lequel tout était cohérent !) mais aussi de celui de l'organisation : quel risque courent-ils en l'acceptant ? qu'est-ce qu'elle pourrait leur apporter ? Mettre tout de suite en avant la possibilité d'infiltrer Alba dans l'École royale serait ici une bonne idée ! On comprendrait ainsi l'utilité d'Alba pour l'organisation, qui jusqu'ici était très floue. (Si tu ne veux rien révéler, que Rostam fasse référence à cette idée sous un nom de code ou qu'il dise simplement qu'il sait déjà quelle mission lui confier peut fonctionner !) Pour que les membres de l'organisation se fient au moins un peu à Alba, il faudrait à mon avis qu'elle leur fournisse une véritable preuve de loyauté (pas forcément infaillible, mais convaincante) : qu'elle tente de se lancer à la rescousse de la reine ou, si elle est trop choquée ou effrayée pour s'impliquer dans l'action (ce qui serait plus que compréhensible), qu'elle aide un de ceux qui l'ont fait à se cacher ? Ce ne sont que des exemples et ce n'est qu'une suggestion, à toi de voir ce que tu en penses !
Ce point n'est qu'un élément d'intrigue parmi d'autres, le reste m'a semblé tout à fait cohérent ; mais les Gardiens du trône sont tout de même une organisation cruciale dans l'histoire, donc écorner leur crédibilité me semble regrettable.
EN CONCLUSION
Ce début de roman est pour moi très sympathique ! Il y a bien sûr des points à améliorer, mais le fond et la forme sont tout de même plus que corrects. J'apprécie beaucoup la façon très visuelle dont tu développes la ville de Lorendia, la facilité avec laquelle l'intrigue, pourtant assez simple, a réussi à m'accrocher et surtout la précision de ta plume, cette lecture a été très agréable !
Je trouve qu'on sent vraiment ta marque, ta patte dans ce roman, la façon d'écrire particulière le rend vraiment personnel. Un autre n'aurait pas pu l'écrire de la même façon. Ton roman se démarque par d'autres points mais c'est surtout celui-là qui a retenu mon attention.
Les erreurs que j'ai relevées sont normales pour un premier jet, dans lequel on ne peut pas tout prévoir. J'ai vu que tu comptais faire une réécriture après les concours, ce qui me semble une très bonne idée car ton histoire mérite d'être retravaillée et améliorée ; il serait dommage de la laisser tomber ! Je te conseillerais juste (d'après mon expérience, qui n'est bien sûr pas forcément généralisable !) d'être vigilant sur le fait que la réécriture ne te détourne pas de l'écriture en elle-même, car à force de modifier sans cesse les bases on peut se retrouver à ne plus avancer.
Je te souhaite du courage pour la réécriture et la suite de la réécriture ; ne lâche rien, ton roman mérite toute l'attention que tu lui portes !
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