Le septième monde - SpatiaGalaxya [CDN]

Avant tout je tiens à préciser que ceci n'est qu'un avis subjectif, mais j'espère qu'il saura t'aider. Également, toutes les remarques que je fais ici ne veulent pas dire que j'ai enlevé des points : si une critique me semble vraiment subjective, je l'écris quand même au cas où ça te semble pertinent mais je ne retire pas de points pour ça. Une fois les barèmes parus, je pourrai t'indiquer les remarques qui t'ont coûté des points. Si tu n'es pas d'accord avec ce que j'ai dit, si tu as des précisions à apporter ou des questions à poser, n'hésite pas à commenter !


Je n'ai malheureusement pas trouvé ta couverture...

Le titre est poétique et intrigant, mais je ne le trouve pas vraiment adapté à l'histoire dans la mesure où il n'est pas question ici de mondes distincts... « Le septième monde » me ferait plus penser à une nouvelle de fantasy ou de fantastique.

En revanche, j'adore le résumé. Il est classique mais efficace, il présente bien l'histoire tout en donnant envie de lire. Tu résumes la situation en quelques phrases bien choisies. La question à la fin du résumé est pertinente, la réponse n'y semble pas évidente comme pour la plupart de ces questions et elle résume bien les enjeux de l'histoire.


Il n'y a pas de fautes d'orthographe ou de grammaire (ou alors je ne les ai pas vues), la syntaxe est parfois un peu bancale (des virgules manquantes ou en trop, des phrases maladroites, ...). Attention à la façon d'utiliser les tirets demi-cadratins, il faut toujours les encadrer par des espaces (sauf avec les virgules, on écrit par exemple « blabla – truc –, machin »). Les lettres majuscules prennent aussi des accents, il faudrait les ajouter. Il manque parfois des mots (cela doit être un bug de Wattpad...) et des points, il y a aussi un tiret cadratin qui a sauté. Je peux t'indiquer tout cela en commentaires si tu le souhaites. J'ai vu que les « *** » qui marquaient les séparations de parties n'étaient pas centrés, je ne sais pas si c'est un bug. Je pense que tu pourrais sauter une ligne avant et après pour plus de clarté. La forme reste néanmoins tout à fait correcte dans cette nouvelle.


L'idée que tu as eue pour cette nouvelle me laisse un peu partagée, je dois dire.

Sur le plan scientifique, je suis assez sceptique. J'ai eu du mal à visualiser ce que faisait le continent de plastique : est-ce qu'il voyageait au gré des courants marins et défonçait des villes sur son passage, ou est-ce qu'il grossissait, s'étendant dans toutes les directions à la fois jusqu'à heurter la côte ? Le fait que le continent se déplace vers l'Europe m'a fait pencher pour la première option (plus logique au niveau de la masse de déchets impliquée, je pense), mais j'aurais aimé que ce soit plus explicite. De plus, la densité du plastique dans le septième continent est très faible, 5 kilos pour 1 kilomètre carré, donc 5 milligrammes par litre... Je vois mal une telle quantité de plastique défoncer des immeubles. De plus, tu décris le plastique comme émergé à la surface de l'eau, mais certains des déchets que tu évoques sont vraiment denses (voitures, vélos) et ne peuvent pas flotter. D'après ce que j'ai compris des continents de plastique, les déchets ne sont pour la plupart pas émergés (c'est un continent invisible) mais flottent à quelques mètres de profondeur. Avoir des « montagnes de plastique » de dix ou vingt mètres de haut flottant au-dessus de la mer me semble assez peu probable. En fait, je vois mal en quoi c'est le plastique le problème : s'il atteint les villes, c'est que l'eau l'a porté, donc que l'eau atteint les immeubles aussi. Et je pense qu'une inondation, dans ce cas, causerait plus de dégâts. Donc l'impact du continent de plastique serait au final minime, ce serait surtout la montée des eaux qui causerait ces catastrophes. Bref, ça ne me semble pas très cohérent scientifiquement, après je pense qu'en éliminant les incohérences inutiles (comme la montagne de déchets), le reste pourrait passer. Si tu veux rendre tout parfaitement cohérent, les continents de plastique offrent sans doute d'autres possibilités (je n'ai fait que des recherches superficielles, mais il semblerait qu'ils accélèrent la propagation de maladies, peut-être qu'il y aurait quelque chose à utiliser là-dedans).

Sur le plan « littéraire », en revanche, j'adore l'idée ! Elle est vraiment originale, je n'ai jamais lu d'histoire qui se base sur le continent de plastique et encore moins qui l'utilise pour faire basculer notre monde dans l'apocalypse. La nouvelle est vraiment inventive, j'aime beaucoup cet aspect. Et puis il y a l'idée du « nous sommes dévorés par nos propres créations », avec le plastique facilement assimilable à un monstre... L'idée est vraiment géniale, bravo à toi !


En-dehors de cela, l'histoire m'a semblé globalement cohérente. Il y a néanmoins un passage qui m'a un peu titillée : lorsque tu dis que le réchauffement climatique modifie la rotation de la Terre donc qu'il fait jour à 4h du matin... effectivement les activités humaines modifient la vitesse de déplacement de l'axe de rotation de la Terre, mais l'impact est minime. Sans perturbations, le déplacement était de 10 mètres pendant le XXème siècle. Même en supposant une augmentation énorme de cette vitesse de déplacement (sachant que le site que j'ai visité parlait d'une multiplication par 10 ou 20), un déplacement d'un kilomètre ne justifierait pas qu'il fasse jour à 4h du matin, si ? (Après ce sont des recherches superficielles, il y a peut-être un autre phénomène dont je n'ai pas connaissance.)

J'ai aussi remarqué deux « incohérences de forme » (je sais pas comment il faut appeler ça mais c'est l'idée) dans les dialogues : « — Je ne sais pas ce que vous voulez me demander mais j'accepte. — Vous ne savez même pas de quoi il est question » entre Claude et Gill, et « Insinuerais-tu que ce que je fais est inutile ? — Je questionne seulement l'utilité de ce que nous faisons » entre Léonore et Newt. Dans les deux cas, on comprend, mais cela semble un peu étrange tout de même.

En-dehors de cela, je n'ai pas relevé d'incohérence. L'histoire est bien construite, j'ai aimé les éléments futuristes que tu y ajoutais. Je me sentais vraiment projetée dans un monde futuriste, d'autant que l'introduction de l'histoire est vraiment bien maîtrisée : le passage de la radio/télé pour introduire de la tension (d'une manière générale j'ai bien aimé le fait d'intercaler des bulletins d'information), puis les appels aux trois personnages qui donnent à la nouvelle des allures de film d'action. Tout ceci faisait qu'on rentrait vraiment bien dans l'histoire.


Au niveau de la façon d'écrire, il y a quelques détails qui m'ont dérangée comme le fait de répéter plusieurs fois « le dénommé »,mais j'ai globalement aimé ta plume. Tu écris d'une façon simple et directe qui colle bien au genre, et lorsqu'il faut insérer plus d'émotion, tu y parviens sans problème. Le poème ajouté au texte était vraiment touchant, avec un côté implacable qui correspondait à la situation.

J'ai trouvé que la narration était par contre un peu trop distanciée des personnages. Ils ne prennent pas beaucoup de substance au cours de l'histoire, parce que leurs émotions ne sont pas développées... Il y a un débat dans lequel on peut voir le fatalisme de Newt et l'optimisme de Claude, c'est un bon début je trouve. Mais il reste relativement bref, et Léonore n'y participe même pas. Je pense que tu pourrais consacrer, à chaque étape de leur périple, un ou deux paragraphes ou tu explores leurs émotions. Tu pourrais montrer l'angoisse qui monte, puis le découragement qui s'installe... Ainsi on se sentirait plus impliqué dans l'histoire, on souffrirait davantage de l'inévitabilité de la situation. C'est un peu ce que tu as fait avec le moment où ils découvrent le continent de plastique, et je pense que tu pourrais généraliser cela, mais peut-être en amplifiant un peu les émotions : j'ai trouvé le passage un peu trop désincarné pour ce qu'il racontait.

Je pense aussi qu'il faudrait davantage creuser la personnalité des trois explorateurs. Dans le résumé on nous dit que tout les sépare, mais au final on ne voit pas vraiment en quoi ils s'opposent... Je pense vraiment qu'en développant leurs émotions, en montrant leur personnalité, tu ferais gagner la nouvelle en profondeur, on compatirait davantage au sort des personnages et de l'humanité.

Je pense aussi qu'il faudrait mieux gérer l'insertion des informations dans le texte. Un exemple que je trouve frappant est le passage de Léonore : « [...] devina Léonore, une jeune femme aux cheveux longs couleur du feu. Hésitante, elle entortilla une de ses mèches épaisses autour de son doigt » : la description de Léonore semble artificielle, alors que tu pourrais la rendre plus naturelle en insérant la description des cheveux à la phrase suivante, par exemple « [...] devina Léonore. Hésitante, la jeune femme entortilla une de ses longues mèches épaisses, couleur de feu, autour de son doigt ».

D'une manière plus générale les informations étaient souvent données de manière artificielle, comme celle sur la formation du continent de plastique, ou pas données du tout, comme les mots que tu définis à la fin de la nouvelle... Je pense que tu aurais pu donner leur sens un peu plus tôt : si tu les définis, c'est bien qu'on ne pouvait pas deviner leur sens avec le contexte. Quelques mots pour les décrire auraient été bienvenus. Surtout que tu précises parfois des choses comme « une des plus chères du monde à l'époque où se déroule l'histoire », si l'information mérite d'être donnée, pourquoi ne pas l'avoir fait dans le texte ?


Il y a quelque chose qui me dérange dans la raison d'être de leur mission.

D'abord le rôle de Léonore... Autant les deux autres je comprends très bien (même si pour Claude c'est étrange qu'il soit seul, un scientifique ça travaille souvent en équipe) : piloter le sous-marin peut s'avérer technique, normal de confier ça à un pilote expérimenté, et l'expertise de Claude en tant que scientifique est évidemment cruciale. Mais... une mathématicienne pour faire des calculs ? Un ordinateur serait bien plus efficace, et pour lancer les calculs, je pense que Claude (ou un scientifique qui l'assiste) serait plus approprié.

Dans le calcul de la trajectoire d'un objet comme le continent de plastique, on va se baser sur des théories physiques qui expliquent les mouvements de l'océan, l'interaction du plastique avec l'eau, sur des théories biologistes pour décrire la décomposition du plastique par le soleil et les mouvements marins. On va déduire de ça un ensemble d'équations, et pour les résoudre on utilisera un modèle mathématique. Mais demander à une mathématicienne de faire les calculs, ça me semble assez étrange. Ou bien les calculs sont faisables à partir des données existantes, la situation a changé mais correspond toujours au modèle qu'on avait utilisé, et pas besoin d'un mathématicien pour faire les calculs, un ordinateur et un humain qui s'y connaît un peu suffisent. Ou bien les calculs ne sont pas faisables, la situation ne correspond pas au modèle ou alors il n'existe juste pas de modèle... alors si on demande à un mathématicien de résoudre tout ça, il risque d'avoir besoin de plus que quelques heures. En résumé, je pense que les compétences de la meilleure mathématicienne des États-Unis pourraient être utilisées plus efficacement ailleurs...

De plus, leur mission vise à récolter des informations... mais on ne sait pas à quoi cela va servir ; on ne sait pas qui va utiliser ces informations derrière, si des gens travaillent (d'une façon ou d'une autre) à remédier à la situation... Je pense qu'il faudrait que Gill le précise dans son discours, quand il les informe de ce qu'ils feront au cours de leur mission. Ne pas le savoir donne en effet l'impression que leur action est vaine...


J'ai vraiment aimé la fin. Commençons par les axes d'amélioration que j'y vois : leur environnement pourrait davantage être décrit pour ancrer la scène dans le réel, parler par exemple des autres survivants, mentionner des enfants qui pleurent ou qui jouent malgré l'imminence de leur mort, des adultes qui attendent ou qui pètent les plombs... Tu pourrais aussi décrire les émotions des personnages, mais j'en reviens à ce que j'ai déjà dit.

Malgré ces points, j'ai adoré cette fin. Que le Japon soit le dernier pays à être touché est une bonne idée, les survivants sont parqués sur une petite île, on a bien l'idée d'enfermement, d'impuissance. Et globalement tu transmets bien l'idée de l'imminence de la fin. Le fait que les personnages reviennent sur une scène passée était une bonne idée aussi, ça fait un peu « faisons le point sur notre vie ». J'ai beaucoup aimé les phrases « Leurs ombres menaçantes déployées sur l'étendue bleu marine ressemblaient à un monstre penché sur ses victimes. C'est ce qu'ils étaient : les victimes de leurs propres créations ». Déjà la comparaison est vraiment jolie, ensuite ça reprend l'idée générale du « les hommes dévorés par leurs créations ». Les paroles échangées par les trois explorateurs à la fin étaient également très bien trouvées, tu arrives à mettre de l'espoir dans ta fin malgré ce qu'il s'y passe.


Je pense que ta nouvelle a beaucoup de potentiel, même si elle présente quelques défauts. J'ai vu un lecteur te suggérer d'en faire un roman et je pense que c'est une excellente idée. L'idée offre beaucoup de possibilités, que le format d'une nouvelle limite peut-être. En tout cas, il y a des éléments que j'ai vraiment appréciés dans cette nouvelle !

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