Et si la petite sirène avait épousé son prince ? - EdeneMontagnol [CDN]

Avant tout je tiens à préciser que ceci n'est qu'un avis subjectif, mais j'espère qu'il saura t'aider. Également, toutes les remarques que je fais ici ne veulent pas dire que j'ai enlevé des points : si une critique me semble vraiment subjective, je l'écris quand même au cas où ça te semble pertinent mais je ne retire pas de points pour ça. Une fois les barèmes parus, je pourrai t'indiquer les remarques qui t'ont coûté des points. Si tu n'es pas d'accord avec ce que j'ai dit, si tu as des précisions à apporter ou des questions à poser, n'hésite pas à commenter !


Je trouve la couverture vraiment jolie, les couleurs et les formes sont très harmonieuses. Après je pense que la lisibilité pourrait être meilleure : le titre se voit bien mais ton pseudo est plus difficile à lire. On distingue les deux silhouettes mais elles ne sont pas « évidentes », j'ai mis un petit moment à les voir (celle de la sirène est bien visible, mais les traits de son visage semblent étrangement proportionnés, et celle du prince n'est pas très « marquée », ses traits ne sont pas très saillants). Par contre, j'aime bien la queue de sirène en-dessous : elle est belle et semble presque fantomatique, comme la conscience de la sirène qui se rappellerait à elle.

Le titre est descriptif, peut-être un peu trop. Il représente bien l'histoire, on sait à quoi s'attendre, mais au vu de la façon dont l'histoire est écrite je pense qu'une tournure plus poétique correspondrait mieux, quitte à transformer le titre en sous-titre.

Pour le résumé, il faudrait mettre trois petits points (et non quatre) à la fin du premier paragraphe. J'aime bien la façon dont tu introduis la question centrale. Tu nous replonges dans le conte, plantant le décor avant d'expliquer la voix que tu as choisie. Je pense que tu aurais pu enlever « Cette sirène qui refuse de le tuer pour se sauver... Cette sirène qui se transforme alors en un esprit du vent... » puisque ça n'entre pas dans ton histoire ; je trouve ça mieux de résumer le conte jusqu'au point où ta version s'éloigne de celle d'Andersen.

(Petite remarque en passant sur tes mots-clés : je ne pense pas qu'« Ariel » et « disney » soient adaptés puisque tu reprends la version d'Andersen (et d'après le synopsis du Disney sur Wikipédia, les deux versions sont très éloignées en ce qui concerne le sacrifice exigé par la sorcière...).)


Il y a extrêmement peu de fautes d'orthographe. En revanche, la syntaxe est parfois bancale, et j'ai vu à plusieurs reprises que tu enchaînais les deux points dans une même phrase (« blabla : blabla : blabla... »), je te conseille d'éviter, cela fait un peu beaucoup. J'ai aussi relevé une ou deux phrases où la concordance des temps n'était pas trop respectée. Je peux t'indiquer tout cela en commentaires si tu le souhaites. Utiliser des tirets cadratins pour les dialogues te permettrait de les rendre plus visibles, il faut de plus un espace après le tiret. Les titres des chapitres sont simples, mais ils sont bien trouvés par rapport au contenu et montrent bien l'évolution de la sirène. Je pense toutefois que mettre juste « Humaine » et « Sirène » aurait été plus concis et t'aurait permis d'insister sur l'essentiel. Après il y a peut-être une raison que je n'ai pas comprise à l'ajout de « La jeune ».

J'aime bien ta façon de séparer les parties avec la sirène, c'est original et ça correspond bien ! Par contre, autant sur ordi ça rendait parfaitement pour moi, autant sur téléphone il y avait quelques petits cafouillages. Je te joins des captures (si j'y penses) pour que tu voies ce que ça donne mais je suppose qu'avoir le rendu optimal pour tous les types de téléphones, ça devient un peu complexe. En tout cas, l'idée est très bien trouvée !


sur ordi :

et

sur tel :

et


J'aime beaucoup l'idée de reprendre le conte de la petite sirène, c'est assez original (et je trouve ça bien de reprendre le conte d'Andersen plutôt que le Disney, le marché de la sorcière des mers offre beaucoup plus de possibilités). La fin que tu proposes semble heureuse à première vue, la sirène atteint le but qu'elle s'était fixé ; mais elle déchante très vite, renier son identité pour rejoindre son prince n'était pas la bonne solution et cette nouvelle le montre très bien.

Dans l'ensemble ta nouvelle m'a beaucoup plu, même si quelques éléments ont un peu gêné ma lecture.


Au niveau de la façon d'écrire, j'ai beaucoup aimé les images que tu utilisais. Le fait par exemple, au début de la nouvelle, de reprendre plusieurs fois les yeux de la petite sirène pour faire passer ses émotions et montrer leur évolution était très bien pensé.

Mais j'ai buté au cours de l'histoire sur plusieurs maladresses, parfois des répétitions, parfois des phrases un peu bancales ou trop familières par rapport au texte. Il n'y en avait pas énormément, mais elles ont quand même gêné ma lecture par endroits, le texte me semblait plus saccadé. Je te conseille de relire ton texte à haute voix, je pense qu'ainsi on remarque mieux les phrases bancales, les répétitions et les tournures plus familières. Il y a également pas mal d'adverbes en -ment concentrés dans un paragraphe, parfois plusieurs dans une phrase. Je pense qu'il faudrait en supprimer certains. (Ce n'est pas qu'il y en ait beaucoup dans le texte mais ils sont parfois groupés, ce qui alourdit considérablement les phrases.) Je peux aussi te signaler tout cela en commentaires si tu le souhaites.

Certaines formulations semblaient vraiment artificielles, quand tu t'adressais à moitié aux lecteur (« Certains pourraient penser... ») : la phrase semblait être une tentative maladroite de justification, comme si tu avais anticipé une critique qu'on pouvait te faire et décidé d'y répondre. Je pense que tu pourrais reformuler cela, ce n'est pas grand-chose mais ça m'a un peu gênée pendant ma lecture. Par exemple la phrase « Certains pourraient penser que cela n'était pas tant cruel car elle avait une solution pour être soulagée » pourrait devenir « Elle avait certes une solution pour être soulagée, mais ce remède était aussi cruel que le mal auquel il répondait », ou une formulation du genre.

De plus, tu aurais peut-être pu tenter davantage de te rapprocher de la façon d'écrire d'un conte. C'est assez subjectif et c'est plus une suggestion qu'un reproche, mais puisque tu reprends l'écrit d'Andersen, je pense que tu pourrais reprendre aussi sa façon d'écrire, ses figures de style (ça dépend peut-être des traductions mais dans la version que j'ai, certaines comparaisons sont assez caractéristiques, comme « si profonde qu'il serait inutile d'y jeter l'ancre, et qu'il faudrait y entasser une quantité infinie de tours d'églises les unes sur les autres pour mesurer la distance du fond à la surface »). Je ne saurais pas trop quoi te conseiller pour cela, à part de lire et de relire des contes écrits sur le même ton que celui-ci.


Au moment où la petite sirène utilise le couteau de ses sœurs, tu écris « Elle leva alors le poignard et l'abattit, ne poignardant pas le prince ». J'ai trouvé la formulation « ne poignardant pas » assez lourde, ça faisait trop « il s'est passé un truc mais je vais pas tout te dire » à mon sens. De plus, ça ne crée pas vraiment de suspense, il n'y a qu'elle et le prince dans la chambre et tu mentionnes du sang juste après. Je pense qu'utiliser une formulation comme « Elle leva alors le poignard et l'abattit sur son propre cœur » serait plus percutant en donnant les mêmes informations.

J'ai trouvé le passage avec le crabe un peu moins bien pensé que le reste. Il m'a fallu relire certaines phrases pour les comprendre, je pense que tu pourrais le clarifier. Rien de transcendant, mais quand tu dis par exemple que le crabe poursuit la sirène alors que l'instant d'avant elle était allongée par terre, ça fait un peu bizarre. Je pense que tu pourrais dire quelque chose comme « Mais le crustacé refusait de la laisser s'abandonner à son sort, et se mit à la pincer jusqu'à ce qu'elle se relève et s'enfuie » pour que l'on visualise mieux la scène.

Je trouve de plus que la scène détonnait par rapport au reste du texte. Elle est assez cocasse et évoque un peu un dessin animé, ce qui ne correspond pas vraiment au ton de la nouvelle. Je pense qu'il faudrait adoucir la transition, peut-être glisser une pensée amère de la sirène sur le comique de la situation...

Néanmoins, en-dehors de ce passage, j'ai trouvé que le texte était très bien pensé pour exprimer le message que tu veux faire passer. J'aime beaucoup l'idée d'utiliser le conte comme métaphore des changements auxquels on consent par amour, et tu as vraiment bien réussi à le faire, je trouve.

Ta nouvelle illustre avec originalité une idée souvent répété, j'ai aimé cette façon de la « revisiter ». Tu utilises avec pertinence certains détails du conte, comme le fait que la sirène est privée de sa voix, ce qui l'empêche de formuler correctement ses besoins, et la douleur que la vie sur terre suscite en elle, qui se transforme en celle de ne pas être à sa place, dans son élément... Le fait que cette douleur augmente avec le temps, jusqu'à ce que la sirène ne se sente plus jamais en paix, que l'amour du prince ne suffise plus à compenser, était très bien trouvé. De même, la scène finale avec ses sœurs était une nouvelle fois réussie, le fait que la petite sirène doive prendre seule la décision de respirer, de retrouver son identité, même si l'aide de ses proches était cruciale, illustrait bien la réalité. Tous les détails du conte et ceux que tu avais ajoutés semblaient s'imbriquer pour enrichir la métaphore. (C'est aussi pour ça que le passage avec le crabe me semble détonner, je n'ai pas compris à quoi il correspondait et au milieu de tous ces détails bien orchestrés, il m'a fait l'effet d'une facilité scénaristique.) J'ai aussi aimé le fait que tu détailles ta démarche à la fin, c'était vraiment intéressant, et (même si je dois avouer ne pas l'avoir remarquée à la lecture) l'idée d'utiliser « l'ancienne sirène » lorsque son identité tente de remonter à la surface était bien trouvée.


La position de la sorcière des mers me pose par contre problème. Dans le conte d'Andersen, elle est malveillante, sans ambiguïté : elle permet à la petite sirène de devenir humaine uniquement parce qu'elle sait que cela lui nuira. À la toute fin du conte, elle l'aide en lui proposant de tuer le prince (sachant sans doute très bien qu'elle ne saura pas s'y résoudre). Dans cette nouvelle, sa position était bien plus floue. Tu insistais au début sur la cruauté du marché qu'elle imposait à la sirène, mais dans le deuxième chapitre elle devenait presque une alliée, donnant des indications aux sœurs... Cela rend ses motivations vraiment floues, et c'est difficile de voir quel rôle elle joue dans la métaphore. Je pense que tu pourrais consacrer un paragraphe ou deux à répondre à ces questions (difficile pour moi d'en dire plus sans savoir ce qu'il en est...).

Dans le cas où elle serait juste là parce que tu avais besoin qu'un personnage serve de guide, as-tu pensé à utiliser la grand-mère ? C'est après tout elle qui a élevé les six sirènes, et qui leur a tout enseigné sur le monde des humains...


Les émotions de la petite sirène sont vraiment bien décrites, on partage sa nostalgie, sa douleur, son déchirement entre le prince et son identité... L'incipit était parfaitement réalisé, avec un début au point de vue externe, où l'on voyait la sirène avec les yeux du reste de la cour, puis un glissement vers un point de vue interne dans lequel sa détresse nous apparaissait peu à peu. D'une manière plus générale, ses émotions étaient tochantes tout au long de l'histoire. J'ai particulièrement aimé le moment où elle recommence à respirer sous la mer, tu retraçais en détail tout ce qu'il se produisait en elle pour qu'elle se remette à respirer, qu'elle renoue avec son ancienne identité. La scène de la fin où elle se réveille chez elle était aussi très bien écrite, avec beaucoup de douceur.

Quelque chose qui m'a manqué dans cette introduction est le point de vue du prince. Le fait qu'il n'ait pas de mauvaises intentions, qu'il soit simplement aveuglé par l'amour qu'il lui porte, était bien trouvé, la nouvelle aurait perdu en subtilité sans ça (il y a une grosse différence entre « changer par amour » et « changer par amour pour un connard », et c'est bien de montrer que le premier est lui aussi néfaste). Mais puisqu'on en sait très peu sur ce qu'il ressent, ce choix avait moins de conséquences. Je pense que tu pourrais développer ses émotions à lui aussi : se sent-il malgré tout coupable d'enfermer sa femme, ou ne remarque-t-il juste pas qu'il la fait souffrir ? J'aurais aimé voir son évolution mais on en sait vraiment peu. Il est d'après le début le seul capable de voir sa détresse, je pense que tu pourrais jouer là-dessus pour décrire son ressenti. Peut-être aussi que tu pourrais le montrer après la fuite de la petite sirène, quand il croit qu'elle est morte. Culpabilise-t-il ? Est-il au contraire furieux ? A-t-il compris qu'elle s'était « suicidée » parce qu'il l'enfermait ou pense-t-il qu'elle était folle (ou je ne sais quoi d'autre) ?


Je reviens aussi sur le découpage des chapitres. Ils sont découpés d'une façon vraiment inégale, en évènements comme en longueur. Ça m'a un peu dérangée, je dois dire (pas à cause de la longueur du premier, juste la différence qui était assez troublante). J'aurais voulu te conseiller de couper le premier chapitre, mais j'ai vu que tu expliquais en commentaires que c'était pour offrir deux fins alternatives : une dans laquelle elle se suicidait, et une dans laquelle elle retrouvait son identité. Je trouve que cette idée est vraiment bonne, ce sont un peu les deux issues possibles dans ce genre de situation (pas forcément le suicide, mais la perte totale de soi-même) et c'est une bonne idée de découper les chapitres pour montrer cette disjonction.

Je me permets néanmoins une suggestion : peut-être que tu pourrais terminer le premier chapitre au moment où elle se plante le couteau dans le cœur (enfin, au moment où on le croit) et mettre le passage qui suit (le crabe et le moment où elle se jette à la mer) au début du chapitre 2 ? Ça permettrait déjà de mieux équilibrer les chapitres, même si le premier resterait bien plus long. On garderait les deux fins possibles que tu voulais fournir, le premier chapitre se terminant toujours sur un suicide.

De plus, c'est assez subjectif mais j'ai l'impression que, dans le passage du crabe, il y avait une sorte de mouvement vers le retour à son identité. Déjà avec le fait que le crabe la force à quitter le palais, à prendre une décision. Le crabe l'empêche de rester dans son inaction. Ensuite avec la décision de se jeter dans la mer qui, même si c'est aussi un suicide, semble aussi quelque part la décision de se retrouver. Cela me fait penser que l'ambiance du chapitre, sa signification, correspond mieux au deuxième chapitre qu'au premier. Après comme je l'ai dit c'est simplement mon ressenti.


En bref, même si certains aspects pourraient être améliorés, j'ai trouvé ta nouvelle touchante, et tu y développes une métaphore très pertinente !

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