Cent-Vingt Heures - Leila850 [CDN]

Avant tout je tiens à préciser que ceci n'est qu'un avis subjectif, mais j'espère qu'il saura t'aider. Également, toutes les remarques que je fais ici ne veulent pas dire que j'ai enlevé des points : si une critique me semble vraiment subjective, je l'écris quand même au cas où ça te semble pertinent mais je ne retire pas de points pour ça. Une fois les barèmes parus, je pourrai t'indiquer les remarques qui t'ont coûté des points. Si tu n'es pas d'accord avec ce que j'ai dit, si tu as des précisions à apporter ou des questions à poser, n'hésite pas à commenter !


J'aime beaucoup la couverture, elle est vraiment magnifique ! La police de « Coverbook/Dana » tranche un peu avec le reste, mais rien de dramatique, sinon je la trouve très harmonieuse. Peut-être qu'on pourrait avoir un rapport au temps ou à la mort un peu plus explicite, par exemple en insérant une horloge dans le cercle blanc ? J'aime beaucoup l'idée du personnage qui marche de dos sur les rails d'un train, ça lui donne une sorte de gravité, de fragilité aussi. Et les corbeaux (fin en vrai je sais pas quels oiseaux c'est, mais bon) qui s'envolent font bien « mauvais présage », tu as eu de bonnes idées pour cette couverture.

Le titre est parfait, il garde beaucoup de mystère mais transmet tout de même le thème principal de la nouvelle. J'avais deux suppositions, une action quelconque qui dure 120h et bouleverse un équilibre (pas clair du tout ce que je dis ; mais une intrigue du genre « il a suffi de 120h pour que ma vie bascule, voilà ce qu'il s'est passé ») ou une histoire comme la tienne, avec un compte à rebours qui démarre à 120h et finisse peut-être sur la mort du personnage ou sur la fin du monde. Donc le titre est vraiment bien de mon point de vue, il permet de cerner à peu près ce qu'il va se passer.

Pour le résumé, il y a deux fautes d'orthographe (« cinq * jours », « qu'il a * défini longtemps à l'avance »), et j'encadrerais le « soit cent-vingt heures » entre virgules. Sur le fond j'aime bien le premier paragraphe, qui nous plonge tout de suite dans l'ambiance. Le second résume bien l'histoire, même si je pense que transcrire les jours en heures n'est pas forcément nécessaire pour un résumé, qui se doit d'être court ; de plus je ne qualifierais pas le programme de Paul de « fou », il n'y a rien de vraiment délirant là-dedans. La dernière phrase ne correspond pas vraiment à ce qu'il se passe dans l'histoire, le temps ne joue pas vraiment contre son programme. À la rigueur ce serait plutôt l'impossibilité de prévoir les actes des humains, y compris de soi-même. J'ai l'impression que cette dernière phrase est là pour ajouter du suspense, or pour une histoire comme la tienne, ce n'est pas le principal atout : on sait qu'il mourra à la fin, on sait que tout ne se passera pas exactement comme prévu. À ta place, je supprimerais cette phrase et je développerais un peu plus son projet, c'est quelque chose qui me semblerait plus attirant.


Sur la forme, j'ai relevé quelques fautes d'orthographes, répétitions et tournures maladroites, je peux te les indiquer si tu le veux. Il y a aussi un problème de concordance des temps, certaines phrases sont au passé, d'autres au présent, il faudrait changer cela. Certaines phrases sont assez longues et manquent de virgules pour faire des pauses dans la lecture. Sinon, j'aime beaucoup ta façon de rappeler le temps qui passe dans les titres de chapitres, ceux-ci sont d'ailleurs très bien découpés (j'ai vu qu'un lecteur te conseillait de les découper pour qu'ils soient moins longs, à ta place je n'en ferais rien : ça casserait le « 1 chapitre = 1 jour = 1 personne » que j'ai trouvé judicieux). L'idée de créer un compte à rebours, en indiquant à chaque fois l'heure et le temps qu'il reste à Paul, est vraiment bien trouvé. On sent le temps filer peu à peu, nous échapper, on veut retenir les heures... C'est un très bon moyen de marquer les séparations. Dès le début, avant même de savoir qui est Paul, ce compteur fait grimper la tension.

J'ai vu qu'on t'avait beaucoup reproché la longueur de l'histoire, personnellement ça ne m'a pas du tout dérangée je dois dire... J'ai eu un petit mouvement de recul en voyant s'afficher les temps de lecture, mais une fois plongée dans l'histoire, c'est passé tout seul. Certaines étapes du « pèlerinage » avec la mère de Paul étaient peut-être un peu inutiles, comme leur visite de la barre de HLM (ils ne s'y attardent pas et ce point est très peu développé, si bien qu'il ne semble pas important), mais en-dehors de ça, je vois mal ce que tu pourrais supprimer sans nuire à la construction de l'intrigue. Tu dois avoir autour de 20 000 mots, c'est beaucoup et c'est peut-être plus une novella qu'une nouvelle (je connais mal les classifications). Si c'est le cas, peut-être qu'il serait judicieux de le préciser dans le résumé pour ne pas donner de fausses impressions aux futurs lecteurs, mais personnellement, je l'ai lue vraiment très vite, la longueur ne m'a pas posé de problème.


Je dois dire que globalement, j'ai vraiment aimé ton histoire. Elle est très touchante, elle illustre cruellement la peur du temps qui passe. Tu ne te bornes pas aux discours basiques qu'on s'attend à entendre comme « il faut profiter de l'instant présent » ou « on perd trop de temps à penser à des choses qui n'arriveront pas ». Tu explores les conséquences de cet ultimatum sur les émotions de Paul et son comportement. J'ai aimé le fait qu'il ne parvienne pas à profiter réellement de ces jours, que sa montre se rappelle constamment à lui... L'imminence de la mort ne lui permet pas comme par magie de profiter de la vie, il doit lutter pour ne pas être emporté par ses pensées dès qu'il n'est plus dans l'action. Ses réflexions m'ont semblé vraiment réalistes, sa frustration pour son incapacité à profiter du temps qu'il lui reste, sa colère et son sentiment d'injustice, sa volonté désespérée de laisser quelque chose derrière lui... Même dans les moments en apparence légers, sa morosité finissait par reprendre le dessus. À certains moments, le désespoir prenait tant de place qu'il ne voyait plus l'intérêt de vivre quelques dizaines d'heures de plus et envisageait de mourir tout de suite. Aux moments où ce sentiment apparaissait, j'aurais aimé le voir plus développé, comprendre réellement tout ce qui se jouait en lui (était-ce seulement de la lassitude, ou craignait-il aussi d'avoir des choix à faire, de se « tromper » sur la façon de passer ses derniers instants ?). Mais ses réactions n'en sont pas moins réalistes et touchantes.

J'ai trouvé en revanche qu'au bout de deux chapitres, elles se répétaient un peu. Je pense que tu dis trop souvent que Paul ressent un sentiment d'injustice, ou qu'il ne peut pas détacher les yeux de sa montre ; au bout d'un moment on a l'impression d'avoir exploré le sujet dans sa globalité, de ne plus avoir grand-chose d'autre à en dire. Le fait que tu reviennes encore dessus, même si cela correspond à l'état d'esprit de Paul, a provoqué en moi une certaine lassitude, l'impression que les choses tournaient en rond. Je ne pense pas qu'il faille effacer ces mentions car elles retranscrivent vraiment l'état d'esprit de Paul, l'histoire serait peu réaliste s'il se contentait de vivre ses cinq jours sans penser à la fin et sans rien ressentir de désagréable, mais je pense que tu pourrais mieux les agencer. Peut-être en développant une ou deux fois l'émotion dans sa globalité, en analysant ses causes, en puisant dans la vie de Paul pour les expliquer, en le poussant à s'interroger réellement sur ce qu'il ressent, et en écrivant les autres fois une formulation du type « Ce sentiment d'injustice désormais familier l'envahit à nouveau ». Peut-être en cherchant un effet crescendo : que les mentions de l'émotion augmentent en fréquence et/ou en intensité au fil du récit, ce qui permettrait de faire monter l'angoisse petit à petit, de sentir l'étau se refermer sur Paul... Ou peut-être un mélange des deux.

(J'avais entendu parler d'une forme de structure narrative qui me semblait correspondre à ta nouvelle dans sa construction et par rapport au fond, la structure en spirale/circulaire. J'ai pas réussi à retrouver des infos dessus, mais l'idée est qu'au lieu d'avoir le plan basique situation initiale – évènement déclencheur – péripéties – dénouement – situation finale, l'histoire « se répète en s'aggravant ». Les personnages sont pris dans une spirale infernale, la narration se fait en boucle (un peu comme ce que tu as avec tes jours) dans lesquelles on revit des évènements semblables, mais qui s'aggravent à chaque passage dans la boucle... jusqu'au point culminant, la fin de la spirale. Je pense que ce genre de structure correspond parfaitement à ton histoire, ça pourrait être intéressant à développer.)


J'ai trouvé la narration un peu trop distanciée de Paul, surtout dans les deux premiers chapitres. Cela peut sembler paradoxal puisque j'ai aussi dit que ses émotions au sujet de sa mort prochaine et du compte à rebours étaient bien développées, voire même trop... En fait j'avais beau savoir que Paul ressentait ceci ou cela, ça ne m'atteignait pas vraiment : les formulations parfois impersonnelles le tenaient à distance. Je dois dire aussi que l'écriture à la troisième personne au présent prend parfois des allures de documentaire animalier/commentaire scientifique dans ma tête, cela a peut-être un peu joué ; mais il n'y a pas que ça, je pense qu'ici cette impression de regarder un documentaire (je caricature un peu) venait aussi de certaines tournures qui m'ont semblé trop formelles, trop descriptives, parfois assez stéréotypées (par exemple « Son entourage avait réussi à l'aider à surmonter cette épreuve », c'est une formulation toute faite qui donne plus l'impression d'un contexte professionnel). Je pense que tu pourrais retravailler ces phrases pour les rendre plus personnelles, qu'elles correspondent davantage à Paul. Jouer sur les phrases nominales, comme tu le fais avec « Confortable déni », pourrait aussi être une bonne idée pour varier le rythme de l'histoire, et ainsi faire passer diverses émotions.

Les trois derniers chapitres sont bien plus chargés en émotions, et cette fois j'ai vraiment eu l'impression de les partager avec Paul. Je sentais son angoisse augmenter, sa douleur, sa détresse... À la toute fin, lorsque Paul attend seul la mort, j'étais totalement prise dans la tension, je sentais un décompte s'égrener dans ma tête alors que tu n'avais pas rappelé l'heure depuis 18h25 (je me souviens avoir remonté le texte avec incrédulité parce que j'étais persuadée que tu avais annoncé 4 minutes... non, c'était juste moi qui avais vu je ne sais plus où le chiffre 4 et l'avais intégré dans l'histoire). Lorsque la voix a lancé « Trouvé », j'ai senti un vrai frisson, j'ai imaginé mille scénarios possibles dans le court laps de temps qu'il m'a fallu pour voir le nom de Sophie. Bref, j'étais totalement emportée par l'histoire, en immersion totale, et c'est une impression que je ressens rarement sur Wattpad... Cette fin est vraiment très bien construite, prenante et saturée par la tension. Après l'arrivée de Sophie, le calme revient mais on sent la fin venir peu à peu. Le moment où ils s'avouent leur amour sans vraiment le dire était très bien écrit, très visuel tout en nous plongeant dans les émotions de Paul. Par contre j'ai trouvé cela dommage que tu conclues simplement avec le « bip bip bip », ça fait vraiment solution de facilité, j'aurais préféré une vraie phrase de conclusion, ne serait-ce que « La sonnerie de ma montre retentit soudain ». (Je voulais te conseiller de ne rien mettre du tout mais ça donnerait peut-être une impression d'inachevé ? On n'aurait pas le côté « le temps est écoulé ». Ou alors remettre le compteur une dernière fois, sur 18h32, 00 : 00 ?)

Les dialogues m'ont souvent semblé peu réalistes, les personnages parlent d'une façon trop académique, qui sonne bizarrement à l'écrit. Cela peut se comprendre lors des explications de la mère sur le père ou de Paul sur sa maladie, le langage oral peut être difficile à maintenir sur de longs discours, même si c'est toujours mieux de le préserver. Mais dans les interactions avec Sophie par exemple, ça m'a semblé plus gênant. À l'oral, on respecte rarement l'inversion dans les questions, la négation, ..., on utilise des expressions familières... Cela a un peu manqué ici. Par contre, la réaction de Sophie lorsque Paul lui révèle la vérité était vraiment réalistes, avec ses hésitations, ses phrases entrecoupées...


Les personnages avec lesquels Paul passe ses journées sont plutôt développés. Mia était assez peu présente dans le sien au final, même si elle y amenait beaucoup d'animation avec sa naïveté qui ne l'empêchait pas de sentir les choses (je l'ai sentie venir avec le coup du docteur, c'était vraiment crédible et bien pensé). Mais j'avais l'impression que c'était plus un chapitre centré sur Paul que vraiment sur elle.

Pour les autres, j'ai trouvé qu'ils étaient beaucoup plus au centre de leur partie, même si leur relation avec Paul y primait toujours. J'ai aimé le revirement de la mère, sa décision de profiter de son fils ; son désespoir et son envie de se protéger ressortaient bien dans son comportement. Le chapitre de Sophie nous montrait une jeune fille avec une personnalité crédible et bien imaginée, qui ne se résumait pas à un trait de caractère. Et même celui d'Aïdi montrait une relation développée, même si on avait plus l'impression de Paul que le caractère de la chienne.

Paul lui aussi a ses faiblesses, il ne peut ni ne veut s'empêcher d'être égoïste, il s'emporte parfois trop vite. Il fait des erreurs, revient sur ses décisions (comme lorsqu'il choisit de dire la vérité à Sophie), regrette... Globalement tes personnages sont humains et développés, ils ont leurs forces et leurs failles, et je trouve qu'on en voit beaucoup pour une nouvelle, même aussi longue.

J'ai aimé que Paul offre un cadeau à chacun des personnages. Celui de Sophie semblait plus « facile » que les autres, moins original, moins en rapport avec ce qu'on découvre sur elle, mais les trois autres étaient vraiment bien trouvés, on sentait la volonté de Paul de persister dans la mémoire de ses proches à travers eux.


Il y a des points, cependant, sur lesquels je trouve que tu es passée un peu vite. L'histoire avec Hugo mériterait d'être développée, d'autant qu'elle se répercute sur sa relation avec Sophie (puisque Sophie est la première personne à avoir gagné sa confiance depuis). Là on sait juste que la mère d'Hugo a mis fin à leur amitié, mais on ne cerne pas l'impact que cela a eu sur Paul. J'aurais aimé savoir un peu plus à quel point cela l'avait marqué. Certes, c'est une nouvelle et tout ne peut pas être détaillé, mais je pense que si un élément est assez important pour être mentionné dans l'histoire, il faut le développer, expliquer son impact sur les personnages et les autres évènements... sinon, pourquoi l'aurait-on mentionné ? Il y a un autre détail qui m'a posé problème avec Hugo, plusieurs fois Paul repense à sa douleur et se dit « non, arrêtons d'y penser sinon je vais exploser ». À force de le voir penser ça, je m'attendais à ce qu'il explose effectivement au bout d'un moment, que tout ce qu'il a refoulé lui revienne en pleine figure... Ça ne s'est pas produit. Ça m'a donné l'impression que tu lançais des indices pour rien... Au final, s'il parvient à gérer son traumatisme sans y repenser, pourquoi insister autant dessus ?

Mais surtout, je pense que le père de Paul aurait mérité plus de développement. On en sait très peu sur lui avant que la mère de Paul ne lui raconte tout, on en est réduit à glaner quelques indices là où on le peut. Le problème est que cela peut très vite nous induire en erreur. Avant de lire le récit de la mère et la réaction de Paul, je n'avais aucune idée de l'état de ses connaissances sur le sujet et je m'étais imaginé qu'il savait que son père lui avait transmis la maladie en connaissance de cause... Si bien que je n'ai pas du tout partagé son indignation lorsqu'il a découvert cela. L'histoire avec le père semble être un point central de la nouvelle, c'est dommage de ne pas la développer avant que Paul découvre la vérité. Je pense que je me serais sentie bien plus impliquée dans la nouvelle si j'avais réalisé la vérité en même temps que Paul.

De plus, une fois qu'il l'a découverte, il semble l'intégrer parfaitement, le lendemain il y pense à peine, comme s'il l'avait parfaitement acquis. Ça me semble un peu rapide, même à deux doigts de la mort ; il semble avoir totalement digéré la trahison, si bien que son impact en est diminué. J'aurais aimé un rappel ou deux de la scène de la veille, même s'il essaie d'enfouir la douleur en lui-même. Cela aurait rendu la nouvelle plus touchante encore, et aurait renforcé la cohésion entre les chapitres.


Un petit point sur la cohérence : d'abord au sujet de la maladie, j'aurais aimé plus de développement. L'action d'une maladie sur un corps, ça dépend de tant de facteurs biologiques que ça semble totalement improbable qu'on puisse déterminer la date de la mort à la minute près. D'autant qu'il me semble qu'actuellement, aucune des maladies existantes n'est mortelle à coup sûr, il y a toujours une minuscule probabilité de survie (et même si ça semble négligeable, ça fait toute la différence pour une personne concernée, on ne peut pas s'empêcher d'espérer je suppose). Alors je ne dis pas du tout que ton intrigue est à revoir, hein, on parle d'une maladie du futur, qui plus est produite artificiellement, donc tout est possible. Simplement, pour moi, il faudrait plus d'explications : sur quoi la maladie agit-elle ? est-ce que les concepteurs ont ajouté un truc particulier qui rende la mort plus certaine qu'avec une maladie normale ? Sans forcément entrer dans les détails, mais juste donner quelques explications qui rendent la chose plus crédible.

De plus, il n'y a vraiment aucun indice qui laisse croire que nous sommes dans le futur (mis à part le fait que la maladie évoquée n'existe pas, mais je connais pas toutes les maladies du monde et ç'aurait pu être un truc inventé donc ça ne m'a pas alertée). J'ai été vraiment surprise en entendant Paul demander à Sophie si elle connaissait bien la Troisième Guerre mondiale... Cela peut être un choix de créer cette surprise, mais il ne faut pas que ça vire à l'incohérence non plus ; et sans explication, j'ai du mal à croire que dans ne serait-ce que trente ans on vive de la même façon qu'aujourd'hui... Encore une fois pourquoi pas, cela reste possible, mais il faudrait l'expliciter.


J'ai vraiment adoré ta façon d'introduire la maladie. Déjà son nom est vraiment bien trouvé, il résonne avec le thème de la nouvelle sans sembler trop évident non plus, ce qui aurait été le cas si tu avais choisi l'anglais.

Au début, on ne savait pas du tout ce qui allait causer sa mort, simplement qu'il en connaissait précisément la date. Je pensais soit à une maladie (mais avec un peu de réserve à cause de la précision de la date, même si je me disais que c'était peut-être une facilité scénaristique), soit à un suicide (mais ça ne collait pas avec son impression que tout allait trop vite ou son sentiment d'injustice), soit à un truc sordide du genre « plan du gouvernement pour réguler la population en tuant des gens au hasard » (mais ça n'était mentionné nulle part et sa colère avait l'air trop généralisée pour ça), soit à un genre de malédiction, à cause du fait qu'il meure pile à ses dix-huit ans (mais ça ne semblait pas apparaître vraiment dans ses pensées, ça ne collait pas avec l'univers de l'histoire). Beaucoup d'hypothèses, mais les indices tendaient à nous faire opter pour la maladie. J'ai aimé qu'on le découvre quand sa sœur insiste pour savoir, et qu'on en sache plus quand il décide de révéler la vérité à Sophie.

Après sur ce coup-là, j'ai trouvé ses explications très peu naturelles. On sentait que c'était pour que le lecteur comprenne. Pour l'analogie, si je veux parler d'une maladie développée pendant la Seconde Guerre mondiale à un adolescent/jeune adulte, je vais pas lui expliquer ce qu'est un camp de concentration, tout le monde sait ça pour peu qu'il ait suivi ses cours de troisième. Du coup, le fait que Paul se sente obligé de réexpliquer tout cela, et qu'en plus Sophie trouve ses connaissances impressionnantes, ça semble un peu étrange. Pas forcément impossible une nouvelle fois, si la guerre est récente on pourrait être dans une période de tabou ou on évite de parler de ce genre de conséquence (surtout vu l'erreur de jugement qu'ont commise les gouvernements), mais il faudrait que ce soit plus explicite, que Sophie s'étonne par exemple de la différence de version avec ce qu'elle a appris à l'école.

Mais en-dehors de ça, j'ai vraiment trouvé que tu amenais très bien la maladie et le contexte qui va avec, par petites touches, en nous laissant peu à peu tout deviner.


Bref, j'espère que cet avis est assez explicite sur le fait que j'ai adoré ta nouvelle malgré les quelques défauts que je lui ai trouvés. Merci de m'avoir permis cette lecture !

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