Mais plus fort que ta tête, plus fort que ton corps, plus fort que toi, même, il y a ton cœur.

Ton cœur, il est beau comme un soleil, il brille, il étincelle, il aime un peu trop souvent, un peu trop longtemps, trop, toujours trop. Il est trop fragile et le moindre nuage l'assombrit des heures durant si aucun vent de fraîcheur ne vient le dégager.

Et parfois, ces nuages persistent quelque part, malgré les courants d'air, et ils retombent en pluie sur ton cœur faible pour le noyer de leurs excès.

Les paroles que ta tête entend, qu'elle interprète, ton cœur ne sait pas les trier, y résister. Il les prend comme elles viennent et il s'effrite dès que ta tête y a trouvé un sens ignoble.

Elle est vicieuse avec ton cœur, cette tête, comme elle est vicieuse avec ton corps.

Tout le monde se déteste en toi, et tu es le champ de bataille où les obus percent des trous béants dans tout ce qu'ils touchent.

Ton cœur, il est si beau qu'il en est faible, et c'est ce qui fait sa force.

Parce qu'il retrouve toujours le moyen de briller, d'illuminer, de gagner une bataille.

Et tu es heureuse.

Et tous les jours, toutes les heures, toutes les minutes, ton corps, ta tête et ton cœur se livrent la bataille des gens heureux.