Ta tête un peu trop bien faite, tes neurones trop connectés, toutes tes facilités.

Oui, tu les hais aussi tous ceux-là, avec leurs caracolations incessantes, leurs pensées trépidantes et ces foutues connexions qui se font trop vite, trop tôt, toujours trop, dans ton cerveau.

Cette tête qui ordonne, cette tête qui succombe et cette tête qui murmure sans arrêt les mêmes mots à ton oreille, ces mots qui font monter tes larmes, pleurer ton cœur, ces mots qui donnent envie de te faire si mal au corps, pour évacuer cette douleur dans ta tête.

Oui, ta tête aussi, tu la détestes.

Et quand elle te fait être encore plus trop, et que tu dis des choses que tu ne veux pas, que tu fais des choses que tu ne veux pas, quand ta tête et ton corps se liguent contre toi, qu'ils tirent leurs boulets de canon en même temps pour que tu ne puisses pas t'échapper, quand ils parviennent jusque dans tes tranchées ; tu les hais et tu te hais de les haïr même si tu ne sais plus vraiment si c'est toi qui les hais.

Et ta tête te dit que tu es coupable, coupable de haïr, coupable d'aimer, coupable d'exister.

C'est la bataille des gens heureux.