1. Ton corps
Et quand le monde se referme sur tes mains, qu'il t'enferme dans un étroit couloir aux ombres plus longues que ta vie, qu'il annihile tout le bonheur qui te fait briller chaque jour, ton corps te trahit.
Il t'enserre, te dévore de ses souhaits infinis de réconfort, il t'attire dans les méandres des plaisirs, si mauvais, si mauvais pour ta santé.
Et tu succombes à ses désirs frugaux, à ses pulsions malsaines, dans les relents de haine.
Oui, il te trahit.
Il te trahit quand il te dit "paresse", quand il s'étale comme une vilaine œuvre d'art, peinture d'une bataille sanglante. Il te trahit tous les jours tout le temps et toi tu pleures de ne pas pouvoir le changer, tu pleures de le regarder, de le détester, de vouloir lui faire mal.
C'est une relation toxique qui dure depuis des années, un amhaine qui vous embourbe tous les deux dans les mêmes schémas vicieux et pervers d'un dominant et d'un dominé qui tente de s'échapper.
Tu l'aimes, et tu le hais, et tu essayes d'apprendre à l'aimer avec ses défauts pas si jolis, ses cicatrices dépolies.
Tu prends soin de lui, et tu lui fais du mal, et tu l'aimes un peu quand tu lui succombes, et tu le détestes tellement que tu voudrais creuser ta tombe.
Tu ne le comprends pas.
Oui c'est ça.
Vous ne savez plus vous parler.
Il te dit des choses que tu ne veux pas écouter, et il te harcèle, et tu es obligée de l'écouter, obligée de croire qu'il a raison de te tenter, de t'emmener vers ces contrées, ces contrées où la nourriture est le seul moyen de te noyer, toi et ce qui se passe dans ta tête.
C'est la bataille des gens heureux.
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