Part 2
Comme d'accoutumée maintenant, je me levais avec la nausée. Je constatais que plusieurs couchages étaient déjà vides. Drake s'agita à son tour sur le lit voisin, puis jeta bas sa couverture.
— Tu as pu te reposer ? le questionnai-je.
— Disons plutôt que j'ai dormi Sahiane. En dépit des cris et de l'odeur de mort persistante.
— Ne peut-on vraiment pas placer une barrière magique filtrant ces abominables relents ? demanda une nouvelle fois Risha.
— Ça irait à l'encontre du principe...
— À armes égales ! Oui on sait, maugréa Alia coupant la parole à Auroria.
— Seulement en face ils n'ont pas à supporter ces effluves de chair en décomposition que le vent ne porte que dans notre direction, souligna Styx.
— C'est bien pour cela qu'ils ne ramassent leurs cadavres que pour les empiler. Ils souhaitent nous rendre malades, annonça Risha.
— Draken est un bon tacticien, il sait parfaitement comment tourner à son avantage nos règles, indiqua Angal.
— Je nous pensais ici pour affronter des dragonniers, mais nous avons déjà nombre de pertes et pas encore vu les plus puissants de ses soldats, se désola Ley.
— Nous ne sommes là que pour le symbole, nous devons sembler inépuisables et invulnérables pour que les troupes gardent le moral, lui répondit Akasha en se levant. Dépêchons-nous d'enfiler nos armures et allons manger pour rejoindre rapidement nos escadrons.
— Si ce n'était pas indispensable pour tenir je m'en passerai bien, déclara Mnémé.
Je m'étirais, tentant de délier mes muscles fatigués avant d'enfiler pantalon et tunique en soie d'aragne. Je laçais mes bottes, mis mes genouillères et enfin mon plastron qui s'ajusta seul à ma taille. J'accrochais mes protections d'avant bras à ma ceinture avec mon épée, afin qu'elles ne me gênent pas pour déjeuner. J'achevais en nattant mes cheveux avant de ceindre mon front avec le diadème magique possédant la faculté de se changer en casque.
Je me retournais vers mes compagnons eux aussi équipés d'armures ajustables, aux couleurs plus ou moins criardes par rapport à la mienne blanche. Sur le champ de bataille nous étions des cibles facilement identifiables et privilégiées, sans les talents de guérison de certains d'entre nous, nous ne serions plus en état de combattre.
— Comment va ton bras ? me questionna Angal préoccupé.
La veille un coup de masse d'armes me l'avait fracturé m'obligeant à le guérir moi-même. Dans ces conditions la douleur et les marques de la blessure persistaient presque aussi longtemps que si elle s'était remise seule. Une façon de nous rappeler à notre condition mortelle et non de demi-dieux sans failles comme certains nous voyaient.
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