Je perçus encore une fois les vibrations rythmées de mon téléphone. Je voulus de nouveau les éteindre lorsque le message "QG aujourd'hui, 7eme rappel" m'alerta. Instinctivement, je tournai la tête vers l'heure.

6h10. Le rendez-vous était fixé à 7h00.

Mon cœur manqua un battement. Je me levai en vitesse sans prendre le temps d'ouvrir le store ou bien de ramasser monsieur croco, et je filai à la cabine de douche.

Je laissais couler l'eau chaude sur ma peau en m'attardant sur ma nuque : J'adorais faire ça. Le liquide bouillant détendait chaque parcelle de mon corps de la tête jusqu'aux doigts de pied. Je sortis de la cabine malgré moi et j'entrepris de me rendre présentable. Mes cheveux teints argentés, hirsutes, étaient d'humeur rebelle ce matin et deux cernes bien apparentes trônaient sous mes yeux. Tiens, ils étaient plutôt gris aujourd'hui, car ils avaient tendance à changer de couleur. Du gris au bleu terne passant par le marron, le vert kaki et toutes autres couleurs encore plus improbables entre elles. Une sorte d'anomalie génétique si je me référais aux médecins. Je décidai de commencer par enfiler la tenue préparée la veille, autrement dit une combinaison blanche et rose pale avec bottes assorties. Je repassai à mes cheveux et entrepris de les dompter avant de laisser tomber et d'opter pour un chignon serré en haut de mon crâne. Je me passai un léger coup de mascara avant de m'observer dans la glace, ça ferait l'affaire. Je regardai l'heure, 6h30, j'avais une chance d'arriver dans les temps. Je courus dans les couloirs métalliques jusqu'à la cuisine sans croiser mes parents qui dormaient encore. Je me fis un chocolat à emporter avec un sandwich au beurre de cacahuètes et je filai à ma navette.

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6h55, Quartier Général.

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Plus que cinq minutes avant mon tour. J'étais stressée, surtout que je n'avais aucune idée de quoi on allait me parler.

Mon téléphone vibra,

''J'espère que tu n'angoisse pas L6, ça se passera bien. Ils vont juste te faire signer des papiers.''

Signé Z4 bien sur.

-L6 s'il vous plaît.

C'était à moi. Je me dressai sur mes jambes tremblantes, pourquoi avais-je l'impression que rien n'allait se passer comme prévu ?

La pièce dans laquelle je venait d'entrer était blanche, et démunie de tableaux ou de meubles, hormis le grand bureau en face de moi.

-Bonjour mademoiselle, prenez place je vous prie.

Je m'effondrai sur la chaise comme si tout mes muscles avaient cessés de fonctionner.

-Je suis D2, ministre de la jeunesse. Vous êtes ici aujourd'hui pour signer votre participation au choix dans la catégorie autre, je suppose que vous êtes déjà bien renseignée à ce sujet puisque vous avez un an de plus que la moyenne n'est-ce pas ?

-C'est exact, répondis-je clairement (il était temps que je me reprenne) .

-bien, donc voilà mon enfant vous signez ici, me dit-il en pointant une case en bas d'une liasse de feuilles.

Je pris le stylo posé à côté et signai.

-Bien je vous remercie, à présent ma collègue va vous accompagner au laboratoire pour une prise de sang. C'est pour votre dossier.

Une prise de sang ? Tiens il n'y avait pas ça avant. Je me remémorai ce que m'avait dis Z4 la veille et me mis à paniquer malgré moi. J'observai mon guide qui venait d'entrer dans la pièce, une grande femme aux cheveux blond abordant une mine sévère. Je la suivis dans les couloirs après avoir salué le ministre.

-Madame la prise de sang c'est nouveau ça non ?

-Oui mademoiselle, il s'agit d'une nouvelle réforme, nous en avons seulement besoin pour vérifier votre état de santé.

Elle m'avait sortit ça sans aucune émotion apparente. Et puis c'était louche, à Xoria on faisait entièrement confiance aux médecins d'habitude. Je ne me sentais pas bien, les paroles ce garçon m'avaient embrouillé l'esprit ; j'avais besoin de réfléchir une minute pour ne pas faire de bétise.

-j'aurais besoin d'aller aux toilettes s'il vous plait.

-vous patienterez, le prélèvement ne durera qu'un instant. Répondît-elle après m'avoir observé du coin de l'œil les traits tirés par l'agacement.

-C'est une envie pressante madame.

J'avais drôlement chaud d'un coup, elle ne pris même pas la peine de me répondre cette fois-ci.

Prise d'un élan de peur et d'adrénaline, je me dérobai et filai à l'opposé. Les gens se retournaient sur mon passage mais peu importait; je n'avais qu'une envie, celle de partir loin d'ici.

Après une course folle, je m'apprêtais à passer les portes de l'entrée lorsque l'homme du bureau m'interpella.

-Mon enfant, votre prélèvement est terminé ?

-Oui monsieur.

Puis je m'écartai de lui brusquement pour m'échapper de cet endroit. Sans plus m'attarder, je filai à ma navette et une fois dans les airs, j'envoyai un message à Z4

"Ils ont voulus me prélever du sang, j'ai fuit mais il vont sûrement chercher à me rattraper. Aide moi."

La réponse fusa;

"rejoins moi au café de l'autre jour dans 10 Minutes."

Je fis demi-tour, et me redirigeai vers la ville qui me paraissait être à présent un territoire ennemi.

J'arrivai au café dans les temps, Z4 m'attendait dans le fond de la salle.

Je m'assis à côté de lui .

-Merci de m'avoir prévenu, me dit-il avec un demi sourire, tu me crois finalement.

-La situation est beaucoup trop folle pour être fausse.

-Doucement, je t'ai déjà dit que cette mission on devra la faire L6, on n'a pas le choix.

Il était toujours beaucoup trop calme. Et ça m'énervais.

-Bien-sûr que si on a le choix tu ne va pas céder comme ça! Explique moi en quoi elle consiste maintenant, lui lançais-je.

Il prît une grande inspiration,

-Ils veulent nous envoyer sur Terre .

Je manquai de m'étouffer.

-Ils sont fous ? Est-ce qu'ils sont au courant de son état ? Elle est fissurée, les océans sont ravagés par des tsunamis, la température est terriblement inconstante, l'air est irrespirable et les humains qui y ont survécus, sont des monstres, métamorphosés par la radioactivité, des sauvages qui exigent une vengeance à cause de nos ancêtres qui les ont abandonnés là-bas!

Il me scrutât le sourcil levé.

-Ce sont des rumeurs infondées.

-Qu'est-ce que tu en sais ? Répondis-je du tac au tac. Je pense qu'on veut surtout nous lancer dans une mission suicide, comment peut-tu adhérer à ça?

-N'exagère pas L6, nous sommes l'avenir de l'humanité ils ne feraient jamais ça.

j'arquai un sourcil, avenir mon cul, tous les autres jeunes il en faisait quoi ? Il souffla.

-Nous n'avons pas le choix, je te le dis et redis. Tu verra bien par toi même de toute façon.

-Nous avons toujours le choix Z4, moi je ne perd pas espoir et je n'irai pas là où nos ancêtres ont menés des guerres sanglantes et immorales. J'ai une famille ici et beaucoup de projets pour mon futur. Aller risquer ma vie pour le gouvernement n'en fait pas partit.

Je le dévisageai. Il allait répliquer mais je ne lui en laissais pas le temps.

-Et puis tu es qui sérieusement ? Comment m'a-tu connu? Tu te donnes les droits d'apparaître du jour au lendemain en traînant toutes ces merdes derrière toi. J'ai rien demandé moi, ma vie allait parfaitement bien hier encore.

-Ont est dans le même bateau, tout ce que je fait pour le moment, c'est veiller sur toi et faire en sorte que tu sois préparée à affronter un éventuel danger. Mais excuse moi de t'aider, finalement je devrait peut-être te laisser faire ta vie. Mais une fois sur Terre, si toutes ces rumeurs sont vraies, je te verrai bien geindre que tu veux rentrer chez toi. Et ce n'est pas à coup de belles paroles que tu vaincra l'ennemi, si il y en a.

Rentre chez toi maintenant. Ils ne te poursuivront pas là-bas pour le moment, ils ont bien d'autres préoccupations qu'une gamine qui se rebelle.

Il se leva et partit sans un autre regard.

A cet instant, je me sentais vraiment conne. Et si il avait raison?