OS Bonus 1 : Permission /!\
À peine Jimin et Yoongi eurent-ils demandé à leur fils de filer préparer ses affaires que ce dernier courut et revint, moins de dix secondes plus tard, son sac sous le bras.
« Savais-tu donc que nous reviendrions ? s'étonna Jimin lorsque Jungkook se planta devant lui avec un visage lumineux.
— Oui, et j'avais tout préparé !
— Efficace, commenta Yoongi.
— Bon, eh bien dans ce cas nous allons rentrer, conclut son époux. Mère, je suis désolé de ne pas rester davantage, nous revenons tout juste de...
— Mission et vous êtes fatigués, compléta-t-elle avec un sourire attendri. Je le sais très bien, ne t'en inquiète pas. Allez profiter du peu de temps que vous avez, ne vous éternisez pas ici. »
Jimin la remercia puis l'enlaça en lui souhaitant une bonne journée. Ils reviendraient de toute façon redéposer Jungkook ici avant de quitter la ville, trois jours plus tard.
En sortant de la villa, le général ne put s'empêcher de diriger un bref regard vers l'aile où vivait son père. Il ne lui avait plus adressé la parole depuis l'adolescence, et il savait que sa mère avait perdu elle aussi tout contact avec lui. Savait-il qui il était devenu ? Personne n'ignorait l'histoire de Park Jimin et Min Yoongi à Arixium, prenait-il de ses nouvelles par le biais des bavardages ? Savait-il qu'il était marié et avait adopté un enfant ?
Jimin fut détourné de ses pensées par la main de son compagnon qui saisit la sienne et la serra plus fort qu'à l'accoutumée. Il tourna les yeux vers son beau Phénix qui lui offrit un sourire affectueux.
« Merci, lui murmura-t-il.
— Il est parfois difficile de ne pas songer au passé, souffla Yoongi, mais dans ces moments-là, veux-tu savoir ce que je me dis ?
— Quoi donc ?
— Que notre futur est bien trop beau pour que l'on s'appesantisse sur ce que l'on ne peut plus changer. »
Et d'un mouvement du menton, il désigna Jungkook qui sautillait devant eux, son sabre en bois à la main. Il se retournait à intervalles réguliers pour jeter un regard brillant de bonheur à ses parents. Son large sourire illumina le cœur de Jimin qui appuya son épaule contre celle de son aîné.
« C'est juste. Un magnifique futur, mon amour. »
La marche dans Noria s'avéra de courte durée : Jimin et Yoongi s'étaient acheté, peu après leur mariage, une charmante maisonnette située à une vingtaine de minutes à pieds de la villa familiale. Ils l'avaient agencée au cours de leurs permissions, ce qui leur avait à vrai dire demandé un temps monstre, mais ils en étaient fiers, et ils adoraient par-dessus tout leur jardin, dont ils avaient aménagé un coin en petite cour d'entraînement pour Jungkook.
Ce dernier, en apercevant au loin la bâtisse, partit en courant.
« Jungkook, ne cours pas devant, » l'avertit Jimin.
Il ne se retourna même pas, poursuivant son chemin jusqu'au domicile qu'il avait hâte de retrouver. Le général tourna une moue dépitée en direction de son amant qui comprit le message.
« Jungkook, attends-nous, » lança Yoongi d'un ton tranquille.
L'enfant s'arrêta net, adressant un regard de chien battu à son père. Il trépignait d'impatience.
« Marchez plus vite, se plaignit-il.
— Nous avons chevauché toute la journée, tu comprendras quand tu seras plus grand, » répliqua Jimin alors qu'ils le rejoignaient.
Débordant d'énergie, Jungkook s'était toujours montré trop pressé et têtu. Si à l'accoutumée il obéissait sans problème, il arrivait en revanche qu'il peine à se contenir. Cela avait d'ailleurs déjà failli lui coûter cher : l'année précédente, alors qu'ils se promenaient en ville, le petit garçon s'était obstiné à aller voir une échoppe qui vendait des bijoux de l'autre côté de la rue. Parce qu'il marchait trop loin devant Jimin et Yoongi, ces derniers n'avaient remarqué que trop tard le militaire à cheval qui fonçait droit sur l'enfant sans même s'en rendre compte.
Dans un réflexe salvateur, Yoongi avait aussitôt utilisé son pouvoir pour immobiliser Jungkook avant qu'il ne mette le pied sur la route. Le cheval parti, il avait immédiatement relâché son sort, mais le mal était fait : devenu très puissant, le mage savait que lorsqu'il figeait un ennemi, celui-ci ressentait une pression bien plus forte qu'à l'époque de ses mésaventures en terres sawaï. S'il s'en servait un très court instant, l'effet demeurait supportable et ne causait qu'une brève sensation de lourdeur. Cependant, sur un petit garçon...
Jungkook s'était mis à pleurer, recroquevillé sur lui-même quand Jimin et Yoongi avaient accouru pour le serrer contre eux. Le Phénix s'était senti soulagé qu'il ne le repousse pas et qu'au contraire il cherche son étreinte.
Depuis, quand Jungkook n'écoutait pas Jimin, il suffisait que Yoongi répète son ordre pour qu'aussitôt l'enfant s'exécute.
Enfin arrivés chez eux, les deux hommes se préparèrent une collation, aidés par Jungkook qui adorait cuisiner en leur compagnie. Une fois repus et sur demande de leur fils, ils se dirigèrent vers le terrain d'entraînement, chacun armé d'un sabre en bois. Ils passèrent un après-midi délicieux, et une soirée tout aussi agréable : ils se rendirent à l'amphithéâtre, où d'anciens soldats devenus acteurs reproduisaient trois fois par semaine des combats spectaculaires qui avaient ou non déjà existé. Les préférés de Jungkook concernaient bien sûr ceux qui avaient vraiment eu lieu et auxquels il savait que ses parents avaient participé, ce qui n'était toutefois pas le cas aujourd'hui : il s'agissait d'une naumachie.
Ces batailles navales fascinaient Yoongi, elles lui rappelaient son peuple, désormais installé sur une île confortable et bien trop isolée pour qu'on les ennuie. Les Élémentaires, de toute façon, ne fabriquaient pas de navires de guerre, seulement des bateaux de pêche : on possédait tout le nécessaire sur la terre ferme, pourquoi s'en éloigner ? Peut-être un jour quelqu'un s'interrogerait-il à propos de ce qui se trouvait par-delà l'océan, mais pour l'instant, cela n'intéressait personne, et surtout pas les gouvernements qui ne voyaient pas l'utilité d'investir dans ce domaine.
Lorsque Yoongi et Jimin rentrèrent, ce dernier portait à bout de bras Jungkook, qui n'avait plus la force de marcher et s'était assoupi contre lui sur le chemin du retour. Il le coucha dans son lit, Yoongi en remonta le drap jusqu'à son menton, et tous deux déposèrent tour à tour un baiser sur son front en lui murmurant de tendres paroles.
Jimin éternisa son regard sur la cicatrice de son fils ; le bras de son compagnon entoura sa taille pour l'inciter à se serrer contre lui. Il appuya la tempe contre son épaule dans un soupir puis ferma un instant les paupières, envahi par les souvenirs de son ancien lieutenant et ami. Voilà bien longtemps que lorsqu'il voyait son enfant, il ne pensait plus à Jeon Jungkook, mais cette estafilade sur son visage...
« Allons nous coucher, » murmura Yoongi en l'entraînant hors de la pièce.
La gorge nouée, Jimin se laissa conduire jusqu'à leur chambre. Les deux hommes se changèrent en silence et s'enfoncèrent dans leur lit. L'aîné se tourna sur le flanc pour regarder son compagnon alors qu'une fausse flamme créée par ses soins brillait sur la bougie de leur table de chevet. Jimin lui ouvrit les bras pour qu'il s'y blottisse.
« Est-ce que tout va bien ? s'enquit cependant son époux.
— Bien sûr, pourquoi ?
— Ne me prends pas pour un idiot. Depuis que tu as vu sa cicatrice, tu es différent.
— Vraiment ? s'inquiéta aussitôt Jimin.
— Pas dans ton comportement. Dans ton regard. J'ignore si je te trouve plus songeur ou plus mélancolique, mais... je sais que tu penses à lui. Et je sais que cela te fait plus de mal que tu n'acceptes de le montrer. Il te manque toujours, n'est-ce pas ? »
Jimin ne répondit pas tout de suite. Il esquissa un haussement d'épaules alors que son maigre sourire perdait toute sincérité et que ses yeux se mettaient à briller de larmes qu'il retenait.
« On est chez nous, mon amour, lui murmura Yoongi, tu n'as plus besoin d'incarner le général Park. Sois juste Jimin. »
À son tour il l'invita à se lover contre lui, et Jimin n'hésita pas une seconde de plus : il se blottit dans son étreinte alors qu'un discret sanglot le faisait hoqueter. Il était des amitiés que l'on n'oubliait pas en quelques années, des personnes parties trop tôt dont le souvenir resterait douloureux bien des décennies. Yoongi lui frotta le dos, les cheveux, et lui susurra de douces paroles. Parce qu'il savait à quel point Jimin peinait à exprimer ses émotions négatives, il prenait d'autant plus soin de lui dans de tels moments.
« Il m'a manqué tous les jours pendant des mois, admit enfin Jimin d'une voix étranglée, à notre mariage j'étais si triste qu'il ne soit pas là...
— Je comprends.
— Il y a tant de choses que j'aurais dû lui dire avant qu'il parte, tant de choses que j'aurais voulu qu'il sache. Je ne me souviens même pas lui avoir dit à quel point je tenais à lui. »
À ces mots, envahi par de vifs regrets, Jimin laissa couler des larmes qui émurent Yoongi. Le Phénix avait lu dans l'œuvre de Taehyung le tragique destin du lieutenant, et il devait admettre que ce terrible moment l'avait bouleversé.
« Alors n'oublie pas de dire chaque jour à notre Jungkook à quel point tu l'aimes, souffla Yoongi, car je suis persuadé qu'une part de celui que tu as tant apprécié sommeille en lui. »
Jimin opina, le front contre son torse. La musculature de Yoongi s'était développée de manière impressionnante depuis qu'ils s'étaient rencontrés, et dans l'intimité de leur chambre, le général ne pouvait plus cacher le réconfort qu'il trouvait contre sa silhouette puissante. S'il avait jadis aimé la finesse de son corps, désormais il adorait la sensation de pouvoir se laisser aller dans ces bras si forts.
De tendres minutes s'écoulèrent ainsi, jusqu'à ce que Jimin se sente un peu mieux, son cœur libéré du chagrin qu'il y avait si longtemps enfermé. Yoongi avait passé les mains sous sa tunique pour lui caresser le dos, les reins, y semant de délicats frissons.
« Je t'aime, Yoongi.
— Je t'aime, Jimin. Et je suis convaincu que même si tu ne le lui as pas dit de façon explicite, le général Jeon savait aussi à quel point tu tenais à lui. »
Jimin le remercia d'un soupir. Ils s'assoupirent peu après, enlacés et aussi amoureux qu'au premier jour, comblés par la présence l'un de l'autre.
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« Lieutenant Caem ! »
Un cri sauvage retentit depuis la cour d'entraînement alors que cinq guerriers à la musculature terrifiante... gisaient à terre devant Aena qui venait d'achever le dernier, une naginata de bois à la main. La jeune femme, désormais âgée de vingt-quatre ans, se tourna vers la commandante à son appel. Elle se plaça aussitôt au garde-à-vous.
Huyeon observa les cinq soldats qui se redressaient avec peine, le bas du dos en compote après avoir été frappés à de multiples reprises. L'un d'eux se dirigea même vers l'infirmerie, le nez ensanglanté.
« J'ai l'impression de voir le général Park à votre âge, soupira Huyeon, je comprends pourquoi il vous a fait lieutenant.
— J'espère que vous ne comptez pas vous contenter d'interrompre mon entraînement, commandante, je venais à peine de m'échauffer. »
Huyeon, étirant soudain un sourire carnassier, attrapa une masse de bois d'un bras. Les soldats autour qui les observaient avec un rictus perdirent leur bonne humeur devant la puissance de leur supérieure. En l'absence du général et de deux de ses lieutenants, c'était Huyeon et Aena qui se trouvaient à la tête du camp. Absente près d'un an, Huyeon s'était heurtée à une certaine réticence des troupes la première fois qu'elle leur avait fait face seule.
Sa démonstration de force les avait fait changer d'avis en moins de vingt minutes.
Quant à Aena, en dépit de son âge, elle était parvenue à s'imposer, comme Taehyun des années auparavant, en provoquant en duel quiconque osait remettre sa légitimité en question. Les doutes à son sujet avaient réellement cessé le jour où Huyeon l'avait provoquée en duel et que Aena, si elle avait bien sûr perdu, avait toutefois réussi à laisser à sa supérieure une cicatrice au biceps.
Qui touchait Huyeon se voyait couvert d'une gloire immense.
L'entraînement pouvait commencer, songea Aena quand Huyeon se plaça face à elle, sa masse à la main. La commandante, sans surprise, attaqua la première. Son arme s'abattit à l'endroit exact où se situait la jeune femme une seconde plus tôt : d'un bond, Aena avait esquivé, brandissant sa naginata dont elle asséna un coup à sa chef qui l'évita sans difficulté malgré le poids qu'elle soutenait d'une seule main.
Aena fit tournoyer sa lame, misant sur sa rapidité alors que les assauts s'enchaînaient. Huyeon paraissait les deviner, capable de parer chacun d'entre eux comme si elle faisait face à un débutant. Elle ne trouvait toutefois pas une seconde pour répliquer. Son regard se perdit un instant de trop sur la grâce de la combattante, sa façon de se laisser guider tant par sa fougue que par la beauté de son art martial : Huyeon reçut un coup à la main qui lui tira une grimace de douleur.
Déterminée à reprendre le dessus, la commandante décida qu'il était temps, comme elle aimait à le dire, de « foncer dans le tas » : peu importait la lame adverse, son objectif était la destruction de toute vie alentour. Reculant d'un bond, elle se jeta ensuite sur sa subordonnée, soulevant avec une habileté surprenante sa masse qu'elle abattit sans pitié. Aena para.
L'arme d'entraînement éclata en deux sous la brutalité du choc. Par chance, la jeune soldat s'en rendit compte à temps : juste avant que la masse ne l'écrase comme un insecte, elle bondit de côté, achevant son saut sur une roulade. Elle contempla avec une moue peinée sa naginata.
« C'est injuste ! se plaignit-elle en se redressant. C'est déjà la quatrième que vous brisez ce mois-ci !
— Ne me provoquez pas si vous savez à quoi vous attendre, rétorqua Huyeon en posant sa masse à terre pour s'appuyer sur son manche. Je voulais vous parler et vous m'offrez un combat, je ne pouvais pas refuser.
— Très bien, de quoi vouliez-vous me parler ?
— Allons dans ma tente. »
Aena retira son canon d'avant-bras pour passer sa manche sur son front trempé de sueur. Elle suivit la commandante jusqu'à ses quartiers. Aussitôt arrivée, elle s'y plaça au garde-à-vous, et Huyeon leva un regard las sur elle.
« Pas besoin quand nous sommes toutes les deux, lâcha-t-elle. Venez plutôt voir cela, je pense que vous pourriez être intéressée. »
Aena opina en approchant. De plus près, elle remarqua que sa chef s'était coupé les cheveux, désormais plus courts que les siens. Elle reporta son attention sur le message posé sur la table devant elle. La commandante s'y appuyait, relisant le papier alors qu'Aena le découvrait. Il s'agissait d'une missive de la Princesse de Sawa. L'ancienne générale Choi les tenait au courant de façon régulière de la situation du pays, qui chaque année paraissait se porter de mieux en mieux. Un sourire naquit sur les lèvres de la lieutenant.
« Quelle joie de savoir que les cultures ont été bonnes cette année encore ! se réjouit-elle. Peut-on considérer que le pays sort enfin de sa pauvreté ? N'avez-vous reçu aucune autre nouvelle ?
— En me remettant ce court message, Kai m'a confié que la Princesse donnait chaque mois une somme importante aux associations qui s'occupent des plus démunis. On ne meurt plus de faim depuis bien longtemps, de sorte que désormais on essaie surtout d'aider chacun à retrouver une situation avantageuse. Sawa a besoin de main-d'œuvre pour les importants travaux entrepris afin de pallier toute éventuelle sécheresse. »
Aena opina, soulagée. La Princesse en effet souhaitait s'assurer que plus jamais son peuple ne risquait une situation comme celle qu'il avait traversée ces dix dernières années. Une importante partie de l'argent envoyé par ses voisins avait donc été investie dans ces travaux d'ampleur nationale. Ceux-ci avaient généré un pic d'emploi qui avait réussi à tirer de la misère bon nombre de Sawaï qui avaient perdu le leur des années plus tôt, voire qui n'en avaient jamais trouvé, ayant grandi dans la rue.
« Quand Samran reviendra, je lui ferai passer ce mot, sourit Huyeon, le général sera ravi de ces nouvelles, et je ne doute pas que les lieutenants Kang et Min s'en réjouiront aussi. »
Aena approuva d'un acquiescement enthousiaste. Depuis la guerre, le camp n° 7 avait gardé d'excellents rapports avec Sawa, notamment grâce à son amitié avec la Princesse, son fils, et leur héraut personnel. Quand Kai leur apportait un message, le général Park en profitait pour lui offrir à boire et à manger afin de discuter plus longuement, et ses subordonnés s'empressaient d'aller le saluer à leur tour et de lui demander des nouvelles.
Huyeon ne se rappelait pas à quand remontait la dernière fois qu'Arixium et Sawa avaient entretenu de si bonnes relations. Cela remontait au moins à un siècle, car quelques dizaines d'années plus tôt les deux pays s'étaient déjà affrontés.
Le Continent entier, d'ailleurs, s'avérait plus tranquille que jamais. Les dirigeants de chaque nation s'appréciaient et Choi Soobin ainsi que Choi Beomgyu, l'un chef de Tyfodon, l'autre futur Prince de Sawa, partageaient même des souvenirs communs de la guerre contre Mincheol.
Huyeon tourna un sourire sincère vers sa subordonnée : voilà le monde dont elle avait toujours rêvé.
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Yoongi se réveilla en plein milieu de la nuit, alors que Jimin avait bougé dans son sommeil. Il observa son époux assoupi et esquissa un rictus devant son visage encore si jeune, si lisse. Il avait écopé d'une cicatrice deux ans plus tôt au cours d'un entraînement contre Taehyun : sous son oreille gauche, sur sa mâchoire, Jimin possédait désormais une fine marque blanche.
Il leva l'index pour passer le doigt dessus, attendri par la beauté éthérée de son bien-aimé. Il le regardait sans cesse avec une admiration qu'il ne cherchait plus à cacher depuis bien longtemps.
« Dors, râla Jimin en essayant de se serrer de plus belle contre lui.
— Es-tu sûr que tu veux que nous dormions ? souffla Yoongi en appuyant son bassin contre le sien – et son compagnon s'aperçut que dormir contre lui l'avait réchauffé plus que de raison.
— Yoongi...
— Est-ce que tu en as envie ?
— Tu sais bien que oui, murmura Jimin en posant les mains sur ses hanches.
— On ne s'est pas endormis dans la meilleure des conditions, osa Yoongi malgré la peur de raviver de douloureux souvenirs. Je pourrais comprendre que tu préfères qu'on...
— Non, j'ai envie. »
Le mage illumina la bougie près d'eux et jeta un dernier regard interrogateur à son époux. Celui-ci se blottit contre lui.
« Console-moi, Yoongi... »
Sans hésiter davantage, Yoongi le serra contre lui en pressant ses lèvres contre les siennes, amoureux transi. Il passa une jambe par-dessus les siennes pour rapprocher leur bassin, et il chercha à lui transmettre toute son affection. Il ne se rappelait pas la dernière fois que son compagnon avait accepté de se montrer si vulnérable. Une chose demeurait sûre : jamais il ne laisserait Jimin se lamenter sans tout tenter pour le réconforter.
Il comptait bien prendre plus soin de lui que jamais.
« Est-ce que je peux te retirer ta tunique ? s'enquit-il entre deux baisers sur sa mâchoire, à l'endroit de sa cicatrice.
— Oui, vas-y. »
Yoongi les renversa pour installer son cadet sur le dos. Il lui adressa un sourire qui se voulait rassurant, et sans cesser de couvrir son visage de petites marques de tendresse, il souleva un pan de sa tunique pour la lui retirer en douceur. Il la remonta d'abord pour dévoiler son abdomen, puis ses pectoraux, et il s'écarta afin de terminer son mouvement.
Jimin leva les bras, presque soulagé de ne pas tenir les rênes. La peine qui l'avait affecté la veille au soir lui pesait encore, il se sentait lourd, incapable de prendre les devants. Tout ce qu'il désirait désormais, c'était rester allongé et contempler son époux en train de lui apporter tout son amour.
Yoongi envoya sa tunique rejoindre celle de Jimin au sol. Pas un mot ne fut prononcé, mais leur regard parlait pour eux. Ils échangeaient des paroles silencieuses, des cris du cœur que la bouche ne pouvait exprimer que d'une manière : à travers un baiser. Yoongi se pencha pour l'embrasser, à califourchon sur ses cuisses. Jimin lui enlaça la nuque pour lui caresser à la fois les cheveux et le haut du dos. Son aîné pour sa part glissa une main le long de son bras, contact chaste qui provoqua des frissons au général.
Jusqu'à présent concentré sur ses actions, Yoongi s'autorisa à s'abandonner à cet instant. Il goûta de façon plus prononcée aux lèvres de son compagnon, savoura leur texture, s'émerveilla de leur douceur qu'il connaissait mais dont il estimait ne plus profiter comme au premier jour : s'embrasser était devenu courant, et voilà plusieurs mois qu'il s'était aperçu que ce geste avait perdu toute la valeur qu'il lui accordait jadis quand Jimin et lui se dérobaient des baisers sans admettre qu'ils s'aimaient déjà.
« Te rappelles-tu notre premier baiser ? s'enquit-il donc en effleurant sa bouche de la sienne.
— Bien sûr. Tu m'as attiré contre toi alors que je m'écartais, et tu m'as embrassé comme un désespéré.
— Eh ! C'est toi qui m'as embrassé le premier quand je perdais le contrôle de mes pouvoirs ! Et je ne t'ai pas sauté dessus comme un désespéré !
— Un baiser volé ne compte pas. Je ne t'avais pas demandé ton consentement, j'avais agi sans réfléchir.
— Hum... ce n'est pas tout à fait faux.
— Le baiser que tu m'as offert ensuite est un de mes plus doux souvenirs, mon amour. »
Yoongi lut dans ses prunelles que Jimin avait compris où il souhaitait en venir, si bien qu'il se pencha de nouveau sur lui pour l'embrasser. La douceur qui émana de ce contact lui retourna les entrailles. Tous deux paupières closes, ils concentraient leur attention sur leurs lèvres, cherchaient à assimiler chaque mouvement, chaque sensation. Jimin enveloppa d'une main la joue de Yoongi, qui en posa une sur son pectoral, à l'endroit où battait son cœur.
Ce cœur qui battait pour lui et grâce à lui.
Il était des jours où de nouveau Yoongi éprouvait l'irrépressible besoin d'écouter ces palpitations qu'il chérissait tant. Dans ces moments-là, conscient que sa mort l'avait traumatisé, Jimin le laissait s'allonger contre son torse pendant de longues minutes d'une osmose qu'il ne s'expliquait pas. Il se passait quelque chose, il en était convaincu, mais impossible de mettre le doigt dessus.
« Je voudrais nous déshabiller, murmura le Phénix en s'écartant à peine de ses lèvres.
— Et je voudrais que tu nous déshabilles. »
Yoongi lui adressa un rictus empli d'une tendresse mêlée de malice. Il recula pour s'installer entre les jambes de son amant, toujours penché afin de continuer à parsemer de baisers non plus son visage mais tout son corps. Depuis ses épaules jusqu'à ses abdominaux, Yoongi s'assura que pas un millimètre de peau ne demeure inexploré. Jimin appréciait en silence ce traitement apaisant. Se concentrer sur la bouche du mage qui se déplaçait partout sur lui soulageait son cœur lourd des tourments qui lui étaient revenus quelques heures plus tôt.
Des frissons coururent sur son épiderme alors même que son être se réchauffait. Il ferma les paupières, il étira un sourire sincère. Yoongi retint un soupir, rasséréné de le voir s'abandonner. Il savait son amant bien plus solide que lui, qui lui avait donné ces cinq dernières années bon nombre d'occasions de désespérer. Heureusement que Jimin l'aimait sensible !
Yoongi crocheta de deux doigts son pantalon qu'il tira en douceur, dévoilant d'abord son bas-ventre et ses hanches, puis son sexe encore peu excité, ses cuisses puissantes, ses mollets, et enfin l'habit rejoignit le sol. Il se dévêtit à son tour, cette fois à la hâte, sans casser d'observer Jimin, lequel le fixa sans s'en cacher tandis qu'il se dénudait debout à côté du lit. Le général resta étendu sur le dos, se passant la langue sur les lèvres.
« Tu es toujours aussi beau, commenta-t-il.
— Est-ce que c'est à moi que tu parles, ou bien à mon sexe ? râla le Phénix en constatant qu'il fixait ses parties intimes.
— À vous deux, bien sûr. »
Yoongi plissa les yeux, immobile, plantant un regard accusateur sur son compagnon qui répliqua d'un sourire innocent. D'un signe de l'index, Jimin lui demanda de le rejoindre, ce à quoi se plia le Phénix en dépit de sa moue boudeuse. Alors qu'il remontait sur le matelas, il fut surpris quand son cadet se redressa soudain pour l'y plaquer. Réflexe de militaire, Yoongi le figea avant qu'il l'ait atteint. Il leva aussitôt son sort et voulut s'assurer de ne pas l'avoir blessé. Ce dernier cependant n'attendit pas une seconde de plus pour exécuter son plan.
Yoongi allongé sous lui, le général lui adressa un rictus vainqueur avant de se pencher sur lui.
« Tu es absolument magnifique, Min Yoongi. Même quand c'est l'ombre que tu utilises, tu rayonnes. »
Le mage n'avait pas tenté de se débattre, conscient que contre Jimin, il n'avait aucune chance de l'emporter sans ses pouvoirs. À ces mots toutefois, il éprouva le soudain besoin de se noyer dans ses iris sombres. Il leva la dextre pour lui effleurer la joue, et tandis que le cadet se redressait, l'aîné l'imita pour, une fois tous deux assis, partager un tendre baiser avec lui. Yoongi en profita pour le pousser en douceur à s'étendre. À quatre pattes au-dessus de lui, le Phénix lui caressa la taille sans couper court à leur échange passionné.
Jimin lui ouvrit les jambes. Du fait de l'habitude, Yoongi comprit aussitôt ce qu'il réclamait : il se baissa afin de coller son bassin au sien, et il entama de langoureux mouvements. Son sexe contre celui de Jimin lui sembla durcir sur-le-champ, et tous deux n'interrompirent leur baiser que pour un soupir fiévreux qu'ils échappèrent au même moment, ce qui les fit pouffer ensuite.
Un regard empli d'amour, et le Phénix ferma les paupières en posant le front contre celui de son époux. Voilà quelques mois désormais qu'ils s'étaient aperçus d'une sensation étrange, un quelque chose dont ils ignoraient jusqu'à présent l'existence mais qui les reliait avec une force telle qu'ils en avaient été bouleversés la première fois qu'il s'était manifesté.
Yoongi, conscient que Jimin terrait dans les abysses de son être bon nombre de chagrins, de regrets, se concentra sur ce qui se dissimulait au plus profond de son âme. Il s'enfonça autant que possible dans son cœur, y chercha le monstre de souffrance qui s'y cachait, et tenta de lui transmettre toute son affection, de le rassurer, de le consoler.
Jimin, qui avait fermé les yeux en comprenant ce que son compagnon comptait faire, éprouva l'impression que ses tourments s'apaisaient, ou en tout cas pesaient un peu moins. Afin d'aider Yoongi à mettre le doigt sur ce qu'il vivait de plus douloureux, il se focalisa sur les épisodes les plus tragiques de son existence. La trahison de son père, la blessure de Huyeon, la mort de Jungkook... la mort de Yoongi.
Une larme échappa à Jimin tandis que son époux peinait à contenir ses propres sanglots. Il ressentit ces maux à la manière d'une vague qui le frappa avec une violence inouïe, et si chaque fois qu'ils se concentraient sur leur lien, tout ce qu'ils en retiraient leur paraissait flou, cette fois en revanche, Yoongi s'aperçut qu'il était aussi question de lui, et il sut. Alors il prit la main de son cadet et, comme ce dernier le faisait encore souvent afin de le rassurer, il la posa contre son cœur.
« Il bat pour toi, murmura-t-il d'une voix étranglée. Et grâce à toi. Grâce à toi qui as réuni tous ces hommes et ces femmes qui se sont recueillis en chœur. Il bat. »
Jimin coupa leur lien en attirant Yoongi contre lui. Le Phénix s'étendit sur son corps, conscient que son poids ne gênait pas son beau général. Peau contre peau, ils demeurèrent de longues secondes silencieux. Jimin avait noué les bras autour de la taille de son aîné qui, d'une main distraite, lui caressait les cheveux.
« Il est toujours plus simple de se débarrasser d'une douleur dont on parle que d'une douleur que l'on cache, souffla Yoongi.
— Je sais. Tu me l'as prouvé plus d'une fois. Je n'y arrive tout simplement pas.
— Ne t'inquiète pas, je serai là chaque fois que tu en auras besoin. »
Maintenant que cette tendre magie les liait, le Phénix pouvait agir directement sur ses traumatismes les plus profonds – non pour les guérir, mais du moins pour les partager, pour emporter avec lui une petite part de ce fardeau, comme lorsqu'ils en discutaient. À force de patience, peut-être pourrait-il les rendre moins vifs. Déjà en tout cas cela paraissait fonctionner, car chaque fois, dans les jours qui suivaient, Jimin se montrait beaucoup plus serein.
« Merci, susurra le général en lui caressant le dos. S'il te plaît, fais-moi l'amour.
— Avec plaisir. »
Yoongi appuya un baiser sur le bout du nez de l'Arixien qui répondit par un sourire amusé. Il reprit ses mouvements de hanches, frottant son érection contre celle de son compagnon qui posa une main sur ses reins alors qu'il fondait sur ses lèvres. Jimin l'embrassa avec une passion débordante tandis qu'il lui caressait tantôt le dos, tantôt les fesses, partie de son corps qui le fascinait. Maintenu pour sa part au-dessus de son cadet par ses coudes sur le matelas, Yoongi accéléra ses coups pour les exciter pendant qu'il se laissait aller à ce moment. Plus rien ne compta que le plaisir qu'il parvenait à procurer à son bien-aimé.
Jimin s'arc-bouta dans un soupir quand Yoongi titilla l'un de ses tétons. Il adorait taquiner cette chair foncée, il avait remarqué une importante réceptivité du général à cet endroit de son anatomie, ce qui l'avait beaucoup amusé. Il peinait tout simplement à l'imaginer apprécier qu'il joue avec son torse.
« Ah, Yoongi, oui... »
Le Phénix sourit en constatant que son époux durcissait de manière beaucoup plus rapide désormais. Il lui embrassa les joues, les pommettes, puis revint à ses lèvres alors qu'il faisait rouler entre le pouce et l'index son point sensible. Jimin haletait, une expression magnifique au visage tandis que le plaisir grimpait en lui à une vitesse fabuleuse.
Yoongi abandonna le haut de son corps pour poser la bouche sur son ventre dont il grignota la peau fine. Il traça du bout de sa langue les abdominaux de son compagnon qui en esquissa un rictus, amusé de la fascination de son aîné pour ses muscles – il les avait tant complimentés qu'il ne comptait même plus le nombre de fois où il avait affirmé qu'il les adorait. Ses mains, Yoongi les occupa sur les cuisses de son cadet qu'il caressait et malaxait, savourant la chaleur qui les envahissait tous deux. Ressentir de façon si vive leur proximité lui procurait un sentiment d'une puissance ravageuse.
Quand ils combattaient côte à côte, quand ils redevenaient lieutenant et général, Yoongi et Jimin s'exprimaient leur amour à travers les gestes du quotidien, les regards, les sourires. Le soir, épuisés par l'entraînement, ils s'écroulaient après un simple baiser, et ils ne trouvaient le temps de se toucher que certains matins, lorsque l'un d'eux se levait tôt et décidait de réveiller l'autre. Leurs véritables moments de passion, ils en profitaient chez eux, durant leurs permissions. Là ils passaient parfois des heures à s'effleurer, se redécouvrir, se murmurer leur affection. Ces instants, rares, étaient devenus précieux pour leur couple, d'autant plus quand le petit Jungkook était entré dans leur existence.
Malgré le peu d'occasions restantes pour leur intimité, ils adoraient leur vie telle qu'elle était. Et cette nuit le prouvait : ils savaient toujours trouver quelques heures pour assouvir leurs plus secrets désirs.
Yoongi mordilla le bas-ventre de son époux, les mains désormais à la jonction entre ses cuisses et son bassin. De ses pouces, il le caressait tout près de son sexe, conscient qu'il s'agissait là aussi d'un endroit sensible. Jimin en frémit alors qu'il s'accrochait aux draps, échappant un gémissement discret pour lui signifier son bien-être. Le Phénix descendit peu à peu sa bouche jusqu'à suçoter l'épiderme juste au-dessus de sa verge turgescente. Il admira avec satisfaction son compagnon se mordre la lèvre inférieure, brûlant d'envie.
« S'il te plaît, plus, geignit l'Arixien.
— Que désires-tu ?
— J'aimerais que tu utilises ta bouche juste un peu plus bas...
— Avec plaisir, mon amour. »
Peu enclin à jouer avec lui, Yoongi s'exécuta : il saisit d'une main délicate sa hampe et lapa son gland dont dégoulinaient déjà quelques gouttes qui témoignaient de son impatience. À ce geste, Jimin lâcha cette fois un soupir bruyant qu'il regretta aussitôt qu'il pensa à Jungkook. Quand ils faisaient l'amour pendant la nuit ainsi, il craignait toujours de réveiller leur fils. Par chance, le sommeil de l'enfant s'avérait bien plus lourd que le leur, de sorte qu'il ne les avait jamais surpris.
Yoongi l'arracha de ses brèves réflexions en enfouissant la moitié de sa verge dans sa bouche après avoir recouvert de salive son majeur dont il avait posé la pulpe contre son antre qu'il taquinait sans s'y enfoncer pour autant. Il tournait autour, stimulait sa chair palpitante, s'assurait qu'il était assez détendu pour ne pas éprouver le moindre tiraillement.
Yoongi glissa sa langue autour du sexe de son cadet, traça les formes délicates qui se dessinaient, et profita de sentir son époux se laisser aller pour planter une première phalange en lui – tous deux se lavaient en profondeur quand ils rentraient chez eux afin de ne pas couper court à l'ébat pour une raison aussi bête. Jimin serra le drap entre ses poings en bloquant son souffle. Jambes écartées, tous ses muscles bandés, il avait fermé les paupières alors qu'il retenait des gémissements de plaisir. Il raffolait de la tendresse avec laquelle Yoongi lui faisait toujours l'amour. Il peinait à présent à croire qu'avant de le rencontrer, il avait couché avec d'autres : entre militaires, hommes et femmes se montraient brutaux, jamais il n'avait connu de rapports si doux jadis, et il avait découvert qu'il adorait cela. Il adorait être traité avec tant d'égards, il adorait que son partenaire s'inquiète pour lui, il adorait qu'ils passent tous deux un temps fou à se caresser et s'embrasser.
Yoongi enfouit davantage son doigt en lui, s'éloignant de son sexe pour surveiller sa réaction. Jimin rouvrit les yeux afin lui adresser un regard empli d'amour accompagné d'un sourire qui se voulait rassurant : tout allait bien, il ne ressentait aucune douleur. Yoongi reprit donc sa verge en bouche, entamant aussitôt des mouvements de va-et-vient tranquilles tandis qu'il terminait d'infiltrer son majeur en lui. Jimin le sentit alors s'arrêter, patienter de sorte que ses sphincters acceptent cette intrusion, puis il entreprit de retirer en partie son doigt pour le renfoncer ensuite. D'abord paisibles, ses gestes devinrent vite plus énergiques – et bon sang, comme Jimin raffolait que son adorable époux assaille de cette manière ses fondements ! Lorsque Yoongi s'immobilisait en lui, il bougeait les phalanges afin de ne pas délaisser un seul de ses nerfs. Il s'attaquait à chacun avec la même vigueur affriolante. Sa peau chaude qui excitait ses parois, comme il aimait cela !
« Est-ce que cela te plaît ? le taquina Yoongi en s'écartant de son sexe sans pour autant cesser ses gestes en lui.
— Oui, oui, j'adore, continue...
— Avec joie. Dis-moi quand tu penses que je peux rajouter un...
— Tu peux, l'interrompit Jimin d'un ton empressé. Vas-y. Je suis assez détendu.
— Je vais essayer. »
Un sourire fleurit sur le visage du cadet à cette affirmation. Oui, Yoongi prenait toujours soin de lui, et il ne se lassait pas de ses attentions. L'Éthéréen retira son majeur de lui pour enduire son index de salive, et tandis qu'il replantait le premier dans son antre, le second se pressa à ses côtés sans entrer pour autant, juste pour tester le relâchement de ses muscles.
Jimin, confortablement étendu sur le dos, savourait de s'abandonner ainsi. Céder les rênes de son corps à Yoongi le ravissait, ce dont s'aperçut vite ce dernier en constatant que son compagnon s'avérait assez dilaté pour une nouvelle pénétration. Il enfonça donc le bout de son autre doigt que Jimin accueillit sans problème en lui. Quand en revanche il tenta d'approfondir son toucher, il perçut une résistance qui le freina dans son geste et l'incita à reprendre sa verge en bouche.
L'Arixien ne l'en empêcha pas, friand de cette touffeur délicieuse contre son sexe que l'impatience rendait si sensible. Yoongi le sentit se crisper avant de s'ouvrir un peu plus, de sorte qu'il put y enfouir les deux premières phalanges de chaque doigt et entamer des va-et-vient. Chaque coup l'amenait plus loin en lui. Vite à l'aise, Jimin se mit à onduler des hanches pour l'encourager et lui témoigner son bien-être. Yoongi ne s'inquiéta plus de son état, il profita donc à son tour de cet instant, se concentrant sur les sensations autour de ses doigts, ces mêmes sensations qui bientôt enserreraient sa verge.
Il stoppa sa fellation pour remonter peu à peu jusqu'à la bouche de Jimin, veillant à couvrir d'abord son épiderme de baisers avant de s'emparer de ses lèvres entre lesquelles il glissa la langue. Yoongi s'immobilisa au fond de lui pour le caresser de cette manière si spéciale dont il raffolait. Jimin se crispa puis se détendit dans un lourd soupir comme il l'espérait, preuve qu'il avait atteint ce point qu'il cherchait depuis plusieurs minutes à présent. Il le massa de façon calme, sans cesser d'embrasser le beau jeune homme qui se tortillait sous lui en tentant de garder son sang-froid.
Comment résister à un si agréable traitement de sa prostate ? Jimin éprouvait la sensation d'une décharge de plaisir chaque fois qu'un mouvement frottait cette boule de nerfs en lui. Il enroula les bras autour du torse de son compagnon qui se contenait de son mieux pour ne pas accélérer, car il savait à quel point Jimin raffolait de la douceur de leurs ébats. Et il s'était aperçu il y a déjà quelques années que son bien-aimé adorait les massages de sa prostate.
« Tu trembles, murmura Yoongi entre deux baisers.
— Je me sens vraiment bien...
— As-tu envie de jouir ?
— Pas tout de suite. Je veux que l'on vienne ensemble. »
Ravi, Yoongi lui embrassa le front. Après de longues secondes supplémentaires, trop proche à son goût de l'orgasme, Jimin l'arrêta.
« Fais-moi l'amour, s'il te plaît. »
Son aîné lui répondit par un baiser vorace, brûlant de désir. Il retira ses doigts en douceur, les essuya sur un mouchoir prévu à cet effet dans leur table de chevet, et caressa l'intérieur des cuisses de son époux afin de les maintenir aussi écartées que possible.
« Je t'aime, Park Jimin.
— Et je t'aime, Min Yoongi. »
Un baiser, et Yoongi attrapa son sexe pour le placer contre l'antre de son compagnon. Ce dernier lui enlaça la nuque en guidant sa langue à la rencontre de la sienne alors qu'il sentait l'Éthéréen presser sa verge contre lui. Sa respiration se coupa quand son gland le pénétra. Ils s'écartèrent, échangeant un long regard empli d'amour tandis que Yoongi s'enfonçait peu à peu. Jimin leva la main pour lui effleurer la joue avec tendresse.
« Jamais il n'existera de mots pour te dire à quel point je t'aime, souffla Yoongi. Tu es et resteras l'homme le plus important de ma vie, mon premier amour, mon époux, le père de notre fils. Je suis si heureux auprès de toi, si heureux auprès de notre petite famille...
— Yoongi...
— Tu me combles de bonheur, je te dois tant.
— Je vous aime aussi tant, tous les deux. Jungkook et toi êtes mes rayons de soleil, je m'épanouis auprès de vous comme je n'aurais jamais imaginé le faire un jour. C'est un bonheur si simple mais si pur, si fort... Vous me comblez. Je t'aime de tout mon cœur, mon amour. »
Et tandis qu'il achevait sa déclaration, Jimin ferma les yeux, son compagnon désormais au plus profond de lui. Il ravala un gémissement quand leurs deux bassins entrèrent en contact et que Yoongi se figea pour attendre qu'il s'adapte à sa présence.
« Est-ce que tout va bien ? s'enquit le Phénix.
— Oui, vraiment bien...
— Tu me diras quand je pourrai bouger. En attendant... »
Et sur ces mots, il couvrit de baisers le visage de son cadet tandis que, la main gauche appuyée sur le matelas pour soutenir son poids, il se servit de la droite pour stimuler ses tétons entre le pouce et l'index. Jimin se resserra aussitôt autour de lui ; Yoongi lui mordilla le cou en réponse, ce qui tira un soupir à son bien-aimé.
Ils patientèrent quelques minutes pendant lesquelles ils se caressèrent. Yoongi adorait cette peau chaude contre lui, il se régalait de la sensation de ses muscles puissants sous ses doigts. Jimin quant à lui se concentra sur ses épaules ainsi que ses fesses qu'il pressait dans ses paumes brûlantes.
« Tu peux bouger. »
Yoongi lui embrassa la tempe tandis qu'il se retirait en douceur. Avant que son sexe ne sorte tout à fait de lui, il replongea dans son antre, accroché à ses hanches. Jimin rejeta la tête en arrière sur l'oreiller. Il frémit d'autant plus quand son époux remonta la dextre sur son torse pour jouer de plus belle avec ses tétons.
« Yoongi, Yoongi ! murmura-t-il dans un geignement discret.
— Je suis là, mon amour, là pour t'aimer. »
Sa famille, son mari... un sourire magnifique apparut sur le visage de Jimin, si large que ses yeux en amande se plissèrent de façon adorable. Yoongi raffolait de cette expression, de cette joie innocente qui ne se peignait que rarement sur ses traits toujours sérieux. Auprès de lui, il se laissait aller, il redevenait le jeune homme fragile et affectueux qu'il dissimulait sous son épaisse armure.
Yoongi l'embrassa tout en accélérant ses mouvements. Son compagnon fut secoué sur le lit, accroché à sa nuque alors qu'ils bougeaient en cadence. Le Phénix ne se lassait pas de la moiteur des chairs de son cadet autour de lui. Elles l'étreignaient avec une telle douceur, son gland lui semblait planté dans un fourreau brûlant qui le stimulait à chaque poussée, se resserrant de façon spasmodique sur lui.
Ils passèrent de longues heures à s'aimer à leur rythme, à se toucher, à se repaître de l'autre.
Lorsqu'ils s'endormirent enfin, le ciel enténébré commençait à s'éclaircir.
~~~
Jimin fut réveillé par un grincement à peine perceptible qui, d'ailleurs, ne gêna pas le sommeil de son époux, plus lourd que le sien. Il se redressait, tentant de se rappeler où il se trouvait, quand une ombre bondit sur lui.
« Papa ! »
Le général écarta les bras par réflexe, réceptionnant de justesse Jungkook qui l'étreignit en se blottissant contre lui. Restés torse nu après leur nuit d'amour, les deux hommes dormaient encore alors que le soleil, déjà haut dans le ciel, avait arraché l'enfant à son sommeil.
« Tu as vu, je suis furtif comme un militaire, papa ! Je suis fort, n'est-ce pas ? Tu ne t'es même pas réveillé !
— C'est vrai, rit Jimin en jetant un œil à son époux qui ouvrait les paupières. C'est toi le plus discret. Tonton Taehyun t'a bien appris.
— Et toi, papa, est-ce que tu m'as trouvé furtif ? s'enquit Jungkook en grimpant sur Yoongi.
— Oui, par contre évite de crier quand tu sautes sur papa, ce n'est pas très furtif, chéri, répliqua l'Éthéréen en enlaçant le garçonnet sur le front de qui il déposa un baiser.
— C'était pour qu'il me fasse un câlin !
— Papa a de très bons réflexes. »
Jimin sourit à ces mots, toujours attendri par la fierté qui perçait dans la voix de son compagnon. Vêtu d'une tunique et d'un pantalon, Jungkook rendait son étreinte à Yoongi, ne libérant une main que pour la tendre à son autre père. Les adultes étendus sur le dos, il suffit à Jimin de se tourner sur le flanc pour attraper les petits doigts, et il enroula un bras autour des deux hommes de sa vie. Jungkook, ravi des câlins de ses deux parents, les embrassa tous deux sur la joue en leur relatant son rêve avec son éternel enthousiasme.
La famille profita qu'il n'avait pas école aujourd'hui pour se recoucher : parce que Yoongi se sentait épuisé et que Jimin se serait bien accordé une heure ou deux de sommeil supplémentaire, dès l'instant où ils eurent fini de bavarder avec Jungkook, ils l'allongèrent entre eux et se serrèrent contre lui.
« Oui, on va dormir ! »
Il les connaissait bien. Jimin et Yoongi éclatèrent de rire face à cette joie candide qu'il dégageait, et ils s'amusèrent de ses petites mains curieuses qui tentaient de comprendre leurs muscles. Ils lui avaient déjà expliqué qu'il en développerait lui aussi en grandissant, mais chaque fois Jungkook se montrait impatient, désireux de « devenir un vrai guerrier », comme il l'affirmait avec sa voix boudeuse. Cette fois cependant il se contenta de les observer un instant, après quoi il se recroquevilla contre Yoongi, vite rejoint par Jimin.
Les deux jours qui suivirent se déroulèrent de cette manière : le couple passait son temps à jouer et se promener avec Jungkook, à le combler d'attention et d'amour. Ce dernier profitait de chaque minute auprès d'eux, il ne les lâchait pas d'une semelle, à part la nuit. Il filait alors se coucher dans son lit où ses parents venaient le border en lui souhaitant bonne nuit. Yoongi, souvent, lui racontait une histoire sous le regard affectueux de Jimin. Le mage s'amusait à donner vie à ses mots tantôt en les chantant, tantôt en levant des ombres pour mimer ce qu'il narrait.
Jungkook adorait les histoires de Yoongi.
Ensuite, les deux hommes l'embrassaient sur les joues et rejoignaient leur propre chambre. Ils s'écroulaient, épuisés, et se réveillaient soit pendant la nuit, soit tôt le lendemain. Ils partageaient alors des étreintes charnelles brûlantes de passion.
Lorsqu'il fut temps pour les militaires de retourner à leur camp, Jimin et Yoongi devaient ramener Jungkook à sa grand-mère. Ils détestaient ce moment : chaque fois leur fils semblait avoir perdu toute sa joie de vivre, chaque fois il serrait les mains de ses pères plus fort qu'à l'accoutumée, comme s'il les suppliait par ce geste de ne pas le laisser là-bas.
Et chaque fois ou presque, il leur disait au revoir en versant des larmes qu'il tentait de contenir sans y parvenir. Ce matin-là encore, Jungkook mangea peu au petit déjeuner. Yoongi attira Jimin à la chambre pour lui parler.
« Est-ce que tout va bien ? s'enquit ce dernier en remarquant l'expression défaite de son époux.
— Je ne peux pas, souffla Yoongi d'une voix étranglée. Si je dois lui dire au revoir une fois de plus, je vais vraiment craquer. »
Jimin s'était bien sûr aperçu que les yeux de son compagnon brillaient de détresse quand ils abandonnaient Jungkook à sa grand-mère en sachant qu'ils ne reviendraient pas avant deux à quatre mois. Or, le Phénix ne s'imaginait pas arrêter son métier, il était né pour protéger les siens de même que Jimin vivait pour être général.
« Je t'avoue que j'en souffre moi aussi chaque fois un peu plus, admit Jimin dans un soupir. Il perd tout cet enthousiasme qui le rend si innocent, si adorable.
— Et ta mère nous a déjà dit que les premiers jours, il les passe souvent à pleurer. Par la suite il se sent certes bien auprès d'elle, mais... Au total, on le voit quoi... deux semaines par an ? Je ne peux pas continuer de cette façon. Ne peut-on pas obtenir davantage de permissions une fois parents ? Il est des sacrifices auxquels je ne peux plus consentir.
— J'y ai déjà réfléchi, et non il n'existe pas de régimes particuliers pour les familles. En revanche, j'ai... disons que j'ai peut-être trouvé une solution lors de notre retour ici, et depuis je pèse le pour et le contre.
— Ah ? Quelle est-elle ?
— Nous ne pouvons pas quitter le camp n° 7, nous y sommes vraiment bien. Mais... et si Jungkook, d'une certaine manière, nous rejoignait ?
— Dans le camp ? Tu ne...
— Non, non, l'interrompit Jimin, pas dans le camp. Dans un village tout proche au nord, à une heure et demie de cheval – moins, donc, si nous nous y rendons juste tous les deux au galop.
— Attends, envisagerais-tu que nous déménagions là-bas ?
— J'avais pensé que ce serait une bonne idée, nous pourrions même nous permettre non de déménager, mais d'acheter une maison de campagne. Ainsi Jungkook serait tout près de nous lorsque nous travaillons, et nous pourrions rentrer avec lui à Noria. Ma mère se plaint souvent que la foule l'étouffe et qu'elle sort trop peu à son goût, je suis convaincu qu'elle se plairait au village. Quant à Jungkook, quelle joie il éprouverait de nous voir chaque fois que nous avons quelques heures de libres !
— C'est une idée merveilleuse ! se réjouit Yoongi en se jetant dans ses bras. Oh Jimin, j'adorerais !
— Et vous viendriez me voir souvent ? » s'inquiéta une petite voix depuis le chambranle.
Yoongi fit volte-face pour découvrir que Jungkook avait entrouvert la porte pour passer la tête à l'intérieur de la pièce. Il observait ses parents avec une moue suppliante, les larmes aux yeux. Jimin esquissa un sourire ému et ne lâcha son époux que pour poser un genou à terre. Il ouvrit les bras à son fils qui s'y jeta.
« Nous bénéficions de deux demi-journées de libre par semaine, souffla le général. Nous viendrions te voir chaque fois. On ne resterait que quelques heures, mais au moins on se verrait tous les trois ou quatre jours – sans compter nos permissions de quelques jours.
— Tous les trois ou quatre jours ? s'émerveilla Jungkook qui avait retrouvé sa bonne humeur. Mais on se verrait tout le temps !
— Oui, par contre il faudrait dire au revoir à tes camarades de l'école, et il n'y aura pas là-bas tous les divertissements que l'on trouve à Noria. On ne reviendrait ici que quelques fois par an.
— Ce n'est pas grave, je veux partir avec vous !
— Aujourd'hui ce ne sera pas possible, contra Jimin – et son fils parut sur le point de pleurer, de sorte qu'il se dépêcha d'ajouter –, en revanche dès que l'on te ramène chez grand-mère, on lui dit de chercher une maison là-bas, et elle s'occupera de l'emménagement, d'accord ? Elle trouvera vite, j'en suis convaincu. »
Jungkook opina, et Yoongi les étreignit tous deux à son tour, touché et aussi heureux que le jour où on leur avait accordé la garde de leur fils. Il sentit d'ailleurs ce dernier se mettre à trembler, et un sanglot lui échappa.
« Je veux rester avec vous, pleura-t-il. S'il vous plaît...
— Grand-mère fera vite, lui promit Yoongi alors que des larmes silencieuses roulaient sur ses joues. Elle trouvera une maison et dès que vous serez installés, on viendra vous rendre visite. Samran et Raleï seront toujours dans le coin pour s'assurer de nous transmettre rapidement votre départ.
— C'est vrai ?
— Quand on promet quelque chose, on engage notre parole, approuva Jimin. Et je te promets que nous nous retrouverons vite. Nous dirons à ma mère de hâter ses recherches, et je sais qu'elle aussi aura hâte de s'en aller. C'est d'accord ?
— D'accord. J'attendrai. Je suis désolé, je ne voulais pas pleurer.
— Ne t'excuse pas d'éprouver de fortes émotions, tu n'es d'ailleurs pas le seul à pleurer, n'est-ce pas Yoongi ?
— Tu n'étais pas obligé de le faire remarquer, grommela le Phénix en s'écartant pour s'essuyer les joues.
— Oh, tu pleures aussi, souligna Jungkook – et Jimin pouffa.
— C'est l'homme le plus sensible que je connaisse, approuva le général. Et tu veux savoir, Jungkook ? Je ne l'en aime que plus, car alors je peux le consoler. »
Sur ces mots, Jimin déposa un baiser délicat sur le front de son compagnon à qui il offrit une touchante étreinte. Yoongi pour sa part sourit en attirant Jungkook dans un nouveau câlin. Il lui embrassa l'arête du nez, à l'endroit de sa cicatrice, et lui caressa à la fois le dos et la tête. L'enfant tenta d'entourer son torse de ses petits bras, la joue contre le haut de ses pectoraux tandis qu'il poussait un soupir de bien-être.
Jimin retira une ultime larme de la pommette de son fils.
« Il est sain de pleurer, mon chéri, affirma-t-il avec tendresse. Nous aussi nous sommes tristes de devoir chaque fois te dire au revoir pour des mois. On te veut près de nous. »
Il se doutait du sentiment d'abandon que devait éprouver le pauvre Jungkook lorsqu'ils le rendaient à sa grand-mère. Cette fois en revanche, Yoongi et lui le reverraient bien plus vite que prévu. Ils ne se fustigeraient plus à l'idée de rater d'importants évènements, ils le regarderaient grandir... ils deviendraient une vraie famille, plus soudée encore qu'à présent. Et ils avaient hâte, si hâte de profiter de ces moments, ces merveilleux moments à venir.
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Wow, même moi j'avais oublié que ce bonus contenait le lemon que tout le monde attendait XD
Comme ils sont mignons !
Et bien sûr les derniers mots de cet OS sont une référence à Yet to come ♥
Considérez que deux semaines plus tard, ravie à l'idée de quitter la capitale et son effervescence (ainsi que la villa où vit toujours son mari), la mère de Jimin a déjà trouvé une maison dans le village près du camp et s'est barrée en compagnie de son petit-fils :3
Enfin, vous l'aurez tout de suite remarqué, ce bonus est bel et bien le n°1, parce que j'en ai en vérité écrit 3. Les deux autres seront réservés à la version papier. Je ne sais pas du tout quand j'aurai le courage de m'y mettre, mais tôt ou tard ça arrivera, c'est promis. Un jour. X)
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