Chapitre 83 /!\
« Quand l'amour l'emportait, plus rien ne comptait que le bien-être de l'être chéri. »
– Yon Palik, Les hommes d'ombre et de lumière.
Jimin embrassait d'une façon qui affolait Yoongi, qui le rendait esclave de ses gestes : il effleurait ses lèvres, ce qui lui donnait la sensation que des fourmis y courait, puis il appuyait le baiser, lui en offrait plusieurs ainsi, et le taquinait de sa langue pour l'inciter à approfondir leur moment. Comment y résister ? Yoongi, les mains sur les épaules de son compagnon, obéit à sa requête muette.
Jimin lui attrapa la nuque pour plonger dans sa bouche. Les bruits produits par ce contact brûlant les excitèrent tous deux, mais pas autant que les soupirs de plaisir qu'ils poussèrent à l'unisson. Quel indescriptible bonheur de retrouver l'amour de sa vie ! Quelle joie de s'abandonner à ses caresses !
Yoongi voulait lui murmurer pour la énième fois à quel point il le chérissait, à quel point il débordait de passion pour lui, à quel point il espérait le câliner jusqu'à la fin de ses jours et plus encore. Leurs deux corps nus ainsi liés, il éprouvait enfin la sensation savoureuse de ne faire plus qu'un avec sa moitié, d'être tout à fait complet : Yua partageait son âme avec lui, et Jimin son cœur.
L'Arixien pour sa part se vautrait dans une tendre félicité, la langue de son fiancé occupée à cajoler la sienne, son torse fin et brûlant plaqué contre le sien, leurs jambes entremêlées et leur bassin collé à celui de l'autre. Jimin d'ailleurs se sentit rassuré quand il s'aperçut que la légère excitation qu'il ressentait s'avérait réciproque. Ils coupèrent court au baiser, rouvrirent les paupières, et se rendirent compte qu'il brillait dans leurs yeux l'étincelle d'un profond désir.
« Je me consume de désir pour toi, admit Jimin en lui caressant la joue. Tu me rends fou, beau Phénix.
— Ne dis pas n'importe quoi.
— Mais je suis sincère, tu devrais le sentir, n'est-ce pas ?
— Oh...
— Nous devrions nous éloigner un peu l'un de l'autre, s'amusa le militaire devant sa moue embarrassée. Il faut absolument que tu te reposes.
— Hum... »
Jimin lui sourit, lui embrassa le front et s'écarta de lui sans pour autant lui tourner le dos. Il referma les yeux, conscient qu'il vaudrait mieux qu'il s'endorme vite s'il ne souhaitait pas que son petit problème devienne trop important. Il s'étira, bâilla, et enfonça la tête plus confortablement dans son coussin. Or, son amant ne l'entendait pas de cette oreille.
Yoongi en effet, qui avait bel et bien développé la même excitation que son compagnon, ne comptait pas pour sa part se contenter de se reposer : il voulait que Jimin et lui soient liés, liés de la manière la plus belle et la plus pure qui existe. Il désirait ressentir sa présence jusque dans les moindres fibres de son être. Ainsi, frustré – presque effrayé – d'être séparé de son bien-aimé, le mage ne tarda pas à se rapprocher pour se couler contre lui. Jimin en lâcha un ricanement attendri : sans rouvrir les paupières, il l'enlaça et appuya derechef un baiser sur son front.
« Ne peux-tu donc plus te passer de moi ? le taquina-t-il alors que Yoongi lui embrassait le torse avant de s'y blottir.
— Il faut croire que non... Je t'aime.
— Moi aussi, mon amour, mais je vais vraiment commencer à être excité si tu restes contre moi. »
Sans oser répondre à voix haute, Yoongi se contenta de coller son bassin au sien et d'esquisser un faible mouvement qui leur procura pourtant de savoureuses sensations. Jimin poussa un soupir et resserra ses bras autour de son aîné.
« Je ne plaisante pas, tu dois te reposer, tu es encore très...
— J'ai bien assez dormi, marmonna l'autre. À présent, je te veux. J'ai... j-j'ai besoin de toi, Jimin, je t'en prie...
— Yoongi, regarde-moi s'il te plaît. »
Le Phénix obéit. Son regard quémandeur croisa celui, avide, de son fiancé. Ce dernier lui caressa la joue à l'aide du pouce dans un silence agréable. Il lui embrassa le bout du nez, ce qui arracha un sourire à Yoongi.
« Tu dois te reposer, tu as frôlé la mort. Nous l'avons tous les deux frôlée. Profitons du temps que l'on nous a accordé afin de nous remettre de nos émotions.
— Ce n'était pas une plaisanterie. J'ai besoin de te ressentir tout contre moi, en moi. Je t'en supplie, j'en ai besoin, après... après tout ce qui s'est passé. Je veux te toucher, me repaître de ton amour. Je ne peux pas m'empêcher de revoir ce moment atroce où tu... je... »
La bouche soudain sèche, Yoongi déglutit sans réussir à terminer sa phrase. Depuis qu'il avait repris connaissance, cette abominable image lui tournait sans arrêt dans la tête, celle du Prince égorgeant son ennemi qui se vidait alors de son sang. Il en frémit d'horreur. Jimin prit son visage en coupe pour obliger son regard à se perdre dans le sien, non dans le passé.
« Je vais bien, mon amour, tu n'as plus à te faire de souci pour moi. Vois-tu ?
— J'ai vu s'éteindre ce regard que j'aime tant, souffla Yoongi alors que son nez commençait à le piquer.
— Je peux en dire autant. Des horreurs, j'en ai vu des milliers, j'ai perdu des gens qui m'étaient précieux, et j'ai failli en perdre d'autres qui l'étaient tout autant. J'ai appris à vivre en paix avec cette idée. Nous sommes tous deux vivants, voilà tout ce qui compte.
— Je ne peux pas m'en empêcher. Pitié...
— Que désires-tu exactement ? s'enquit Jimin, touché par sa détresse.
— Je veux que... enfin... que nous... que nous fassions l'amour. »
Jimin s'était attendu à cette requête. L'excitation de son aîné n'avait pas diminué, bien au contraire, et il devait admettre que la sienne ne se trouvait pas dans un meilleur état. Il n'aimait toutefois pas l'idée de pousser le corps encore fragile de Yoongi dans de tels retranchements. Il lui caressa la taille dans des mouvements distraits.
« Yoongi, lorsque l'on fait l'amour, le corps est mis à rude épreuve. Tu as dû sentir, la première fois, comme les muscles se tendent, comme la respiration s'accélère, n'est-ce pas ?
— Je me sens capable d'encaisser.
— Mais moi je ne me sens pas capable de te l'infliger ni de te regarder t'épuiser à prendre les rênes. J'ai promis à ta sœur que tu te reposerais.
— C'est déjà fait, je me sens reposé.
— Dans ce cas, te sens-tu capable de combattre vingt minutes contre moi ?
— Quelle question ridicule, râla Yoongi.
— Réponds-moi.
— Non, bien sûr que non.
— Te sens-tu capable de te lever sans éprouver de fatigue ? »
Yoongi hésita à répondre : il se sentait lourd, il lui semblait que ses jambes étaient devenues deux colonnes de pierre. L'idée même de se lever le terrassait. Il s'apprêtait à mentir quand son compagnon l'interrompit.
« Ne te fatigue pas, la réponse se lit sur ton visage. Donc nous ne ferons pas l'amour.
— Je t'en prie, j'en ai besoin, je... Jimin, j'ai... »
Il se trouva stupide quand le chagrin lui coupa la voix et manqua de lui provoquer des larmes. Il s'échappa de l'étreinte de son fiancé pour se tourner dos à lui, moins vexé que peiné par sa décision irrévocable. Il savait cette demande osée, il se savait épuisé, mais il avait espéré que Jimin fasse passer ses propres désirs avant le reste. Pas de chance : le général l'aimait trop pour cela. Il réprimerait ses pulsions aussi longtemps qu'il le faudrait pour s'assurer que Yoongi était rétabli.
Le militaire d'ailleurs finit par pousser un soupir avant d'attraper les hanches de son amant qu'il attira contre lui. Son torse lui heurta le dos en douceur, et il l'enlaça.
« Est-ce que tu m'en veux ?
— Je l'ignore, reconnut Yoongi avec honnêteté.
— Dis-moi : ce que tu veux, c'est... c'est me sentir en toi, n'est-ce pas ?
— Oui. »
Yoongi avait craint que l'admettre ne l'embarrasse trop, mais il le voulait tant que les mots lui échappaient.
« Et si c'était possible sans que nous fassions l'amour, est-ce que cela te plairait ? De cette manière, nous serions liés comme tu le désires, et pour ma part je n'aurais pas l'impression de t'en demander trop. »
Yoongi fit la moue, pensif. Il ne pesa toutefois pas très longtemps le pour et le contre : si Jimin était prêt à cette concession, alors il accepterait.
« Oui, j'aimerais beaucoup. »
Ils feraient l'amour plus tard, tant pis.
« Je vais soulever ta jambe et te préparer, est-ce que tu l'acceptes ? s'assura Jimin en lui caressant la cuisse alors que Yoongi se trouvait toujours dos à lui.
— Oui, vas-y. »
Le Phénix ferma les paupières pour profiter de cet instant qui s'annonçait délicieux : son fiancé passa un bras entre ses jambes pour en lever une. Yoongi se plaça dans la position la plus confortable possible, les deux mains sur le matelas devant lui alors qu'il se penchait un peu pour faciliter l'accès à Jimin. Ce dernier suçota deux de ses doigts puis en approcha un de l'anus de son compagnon dont il caressa d'abord la chair sans chercher à le pénétrer. Yoongi, propre puisqu'il s'était rendu aux toilettes après avoir mangé cette nuit, réagit comme il l'espérait : ses sphincters se contractèrent avant de se détendre. Il brûlait d'envie de ressentir de nouveau ses phalanges au plus profond de lui, cajolant ses parois si sensibles, couvertes de nerfs.
Jimin, en constatant que son amant ne lui opposait aucune résistance, planta en lui le bout de son index. La respiration de Yoongi se coupa un instant après lequel il poussa un soupir empli de luxure. Il sentit le militaire s'enfoncer peu à peu, sans chercher à l'exciter. Il esquissait des va-et-vient tranquilles, et peu après il plaça un second doigt contre son antre qu'il titilla, caressa, effleura. Puis il en força l'entrée avec douceur, vérifiant que Yoongi ne souffrait pas en lui offrant des pauses régulières.
Le Phénix tremblait de désir et de soulagement. Tout son corps accueillait Jimin avec joie, l'invitait à prendre possession de lui. L'Arixien effectua des mouvements de ciseaux afin de s'assurer de la souplesse de ses muscles.
« Tout va bien ? s'enquit-il en se penchant pour lui embrasser la nuque.
— Oui, très bien.
— Est-ce que tu te sens prêt ?
— Sans le moindre doute.
— Dis-moi si je te fais mal. »
Jimin retira ses doigts sans se précipiter, puis fit couler un peu de salive sur sa main avec laquelle il se masturba pour lubrifier son sexe déjà dur. Il le dirigea contre son antre palpitant d'impatience, et il se plaça tout contre. Yoongi en frémit. Jimin appuya son gland qui rentra en lui sans mal, puis il plongea peu à peu dans cette chair moite et chaude qu'il se permit enfin d'apprécier.
Yoongi prit de longues inspirations pour pousser ensuite de profonds soupirs, calmant ainsi les battements de son cœur. Quelle sensation incroyable ! Cette peau aussi humide que brûlante comblait ses fondements qui s'adaptaient à merveille à sa taille, se resserrant autour d'elle lorsque le bassin de Jimin heurta son postérieur. Yoongi s'autorisa à se détendre tout à fait, et son cadet reposa sa jambe sur l'autre. Il se nettoya la main à l'aide d'un mouchoir en tissu abandonné sur la table de chevet et que Yua n'avait utilisé que pour essuyer ses larmes durant le coma de son jumeau, puis il enlaça les hanches de Yoongi et lui mordilla l'épaule.
« Alors, es-tu satisfait à présent ? se moqua-t-il avec tendresse.
— Oui, si tu savais...
— Je sais. »
Lui aussi ressentait cette proximité, cette union, ce partage, toutes ces sensations que procurait le seul fait de se lier ainsi à sa moitié.
Enveloppé dans ses bras, contre son corps, profitant toujours tant de la chaleur de son compagnon que de la couette au-dessus d'eux, Yoongi se sentait enfin repu d'amour. Il ferma les paupières, le cœur empli d'une béatitude exquise. Les mains sur son ventre, Jimin le caressait de façon chaste, et ces gestes eurent bientôt raison du Phénix, qui sombra dans un profond sommeil, son merveilleux fiancé planté en lui.
Yoongi ne sut jamais de quoi il rêva pendant les deux heures qu'il passa assoupi. À son réveil en effet, il n'en gardait pour souvenir qu'une lumière agressive, des cris, des pleurs, de sorte que lui-même ouvrit les yeux, bouleversé. Il se rappela aussitôt où il était, avec qui et dans quelle position ; il se rasséréna et se blottit contre son amant qui raffermit son étreinte en lui embrassant l'épaule. Une main sur son ventre, l'autre sur sa poitrine, Jimin lui caressa le creux du cou du bout du nez.
« Ton cœur s'emballe. As-tu fait un cauchemar ? lui murmura-t-il.
— Je crois. Mais c'est fini, à présent je suis avec toi. Je dois passer à autre chose.
— Ce n'est pas toujours évident. Je suis là pour t'écouter si tu ressens le besoin d'en parler.
— Et moi aussi, si tu veux parler de... enfin, j'ai bien remarqué qu'un de tes lieutenants manquait sur le champ de bataille. »
Jimin se sentit soudain envahi d'une douleur qu'il avait tenté d'oublier des jours durant pour se concentrer sur son compagnon. Il déglutit en opinant.
« Oui... le lieutenant Jeon Jungkook nous a quittés. Il a été gravement blessé en protégeant Taehyung lorsque nous avons quitté le palais, il a tenu assez longtemps pour nous dire adieu.
— Je suis désolé.
— Il n'y a pas à être désolé, nous passerons tous un jour ou l'autre par là.
— Je sais à quel point il comptait pour toi. »
Jimin hocha la tête sans réussir à parler, la gorge bloquée. Il enfonça son visage dans la nuque de son compagnon qui posa une main sur le dos de celle que Jimin avait placée contre son cœur, et tous deux fermèrent les yeux de longues minutes durant, dans un silence recueilli.
« Pendant que nous attendions, Yua et moi, que tu te réveilles, j'ai envoyé un messager à Noria, chargé de rapporter à la capitale notre victoire sur les Sawaï ainsi que ma demande pour faire de Jungkook un général à titre posthume. Il en avait toujours rêvé, je ne veux pas qu'il soit mort sans avoir atteint ce grade. Son acte de bravoure a prouvé qu'il était devenu assez mature pour cet honneur.
— Tu as pris la bonne décision.
— Merci.
— Quand nous rentrerons à Noria, tu seras accueilli en héros.
— Nous le serons tous deux, mon amour : j'ai demandé à n'omettre rien des circonstances de cette victoire, et les soldats en route pour le camp n° 7 sous la supervision du lieutenant Kang ne manqueront pas, durant leurs jours de congé, de faire tourner tes exploits, ainsi que ceux des autres héros de cette guerre. Je ne doute pas que cela réconciliera les cinq nations qui composent notre beau continent.
— Peut-on vraiment considérer qu'il en existe cinq ? demanda Yoongi d'un ton amer.
— Moi je pense que oui. Vous n'êtes plus très nombreux, mais vous êtes trop uniques pour ne pas être considérés comme un peuple à part entière.
— Me trouves-tu si spécial ?
— Et plus encore, mon amour, souffla Jimin en traçant des formes sans cohérence sur son ventre.
— Tu l'es au moins autant à mes yeux, dans ce cas. »
Yoongi souhaita se retourner pour l'embrasser à pleine bouche. Or, il eut à peine entamé son mouvement qu'il se rappela la façon dont il s'était endormi. Le sexe de Jimin s'enfonça plus profondément en lui qui retomba sur le matelas dans un gémissement. Son fiancé s'inquiéta sur-le-champ : il voulut sortir de lui, mais sous l'effet de la douleur, Yoongi s'était contracté au point qu'il ne pouvait pas se retirer maintenant sous peine de le blesser davantage.
Sans réfléchir plus longtemps et dans le but de l'inciter à cesser de se concentrer sur la souffrance, Jimin lui caressa le bas-ventre, descendant tout près de sa verge sans pour autant l'effleurer.
« Tout va bien, arrête de bouger et détends-toi, mon amour, tu t'es resserré, je ne peux pas sortir.
— Je suis détendu, râla Yoongi qui avait empoigné son oreiller pour se défouler.
— Absolument pas.
— Potentiellement parce que j'ai mal.
— C'est très probable, en effet. Concentre-toi sur ma main. Est-ce que tu aimes être caressé ici ?
— Je... oui, j'aime bien.
— Est-ce que tu veux que je... descende encore un peu ?
— Je ne sais pas trop. »
Jimin prit cela pour un non : il se contenta de lui embrasser les épaules et la nuque tout en cajolant le bas de son abdomen. Il veillait à ne surtout pas bouger le bassin d'un pouce, Yoongi toujours trop tendu pour le supporter. De sa main libre, Jimin effleura sur le torse de son aîné un de ses tétons. Il tourna autour, en titilla le bout, et le pinça sans violence. Enfin, après quelques instants de ce traitement, il sentit les chairs de son compagnon se détendre. Il n'attendit pas une seconde de plus pour s'en échapper dans la plus grande prudence.
Yoongi poussa un soupir à cette sensation, soulagé de ne plus rien risquer. Jimin toutefois n'avait pas cessé ses gestes sur son buste, ses pectoraux, ni ses baisers sur ses épaules.
« Est-ce que tu te sens mieux ? s'enquit-il dans un souffle contre sa peau.
— Oui, merci.
— Inutile de me remercier, mon amour.
— Si, pour ta patience.
— Eh bien dans ce cas je t'en prie, c'est un plaisir. Tant que tu en auras besoin, je serai là pour prendre soin de toi.
— Et réciproquement. »
Yoongi écarta ses mains de son corps pour de tourner vers lui et profiter enfin de la chaleur de son torse contre le sien. Jimin l'enlaça sans attendre, la pulpe de ses doigts sur ses reins.
« As-tu encore mal ici ?
— Non, la douleur a été foudroyante mais brève. Il ne me reste qu'une étrange sensation... enfin, celle de t'avoir eu plusieurs heures durant, en bref.
— Je vois. Très bien. »
Ils demeurèrent dans cette position quelques minutes durant avant que Yoongi ne se rapproche de son fiancé, collant son bassin au sien alors qu'il passait une jambe au-dessus des siennes. Jimin perçut sans hésitation possible ce qui l'incitait à se montrer aussi entreprenant.
« Est-ce que... tu m'autorises à te caresser un peu plus bas ? s'enquit l'Arixien.
— Plus bas... où ?
— Je te laisse deviner. »
Et sur ces mots, il descendit un peu ses mains, frôlant la limite entre ses reins et son postérieur. Le Phénix déglutit, frémit, mais garda le silence. Un instant de flottement laissa Jimin impatient de connaître sa réponse.
« Tu avais dit que nous ne ferions rien, affirma-t-il. Alors si tu me touches... jusqu'où est-ce que tu comptes aller ?
— J'avais dit que je ne te ferais rien avant que nous nous endormions. À présent... eh bien, je peux concevoir de t'offrir un orgasme, du moment qu'il ne s'agit que de te toucher – je suis désolé, je ne me vois pas te pénétrer tout de suite, surtout après cet incident.
— Cela pourrait m'aller, acquiesça Yoongi. J'en ai... envie aussi.
— Dis-moi si quoi que ce soit te met mal à l'aise ou bien ne te plaît pas... et surtout, préviens-moi si tu ne te sens plus capable d'encaisser, lui demanda Jimin en entrecoupant ses recommandations de baisers.
— Ne t'inquiète pas pour moi. »
Yoongi entreprit lui-même d'approfondir le baiser tandis que Jimin descendait les mains sur ses fesses qu'il attrapa à pleines paumes pour les malaxer sans brutalité. La chaleur de son épiderme contre le sien, ces gestes vifs mais délicats, la façon dont il en profitait pour l'inciter à frotter son bassin contre le sien en le rapprochant davantage de lui... Yoongi se mit très vite à haleter, son cœur s'emballait dans sa poitrine, sensation qu'il adorait à cet instant. Les bras enroulés autour du torse de son amant, les jambes ouvertes du fait de celle qu'il avait glissée par-dessus les siennes, il osa onduler des hanches contre le sexe de son compagnon qui gagnait en volume.
Jimin pressait son postérieur, le caressait jusqu'à la jonction avec ses cuisses, endroit dont Yoongi apprit à cette occasion qu'il était sensible à l'excès. Il en profita aussi pour les écarter afin de taquiner sa chair du bout de l'index, stimulant de cette façon l'antre du jeune homme qui ne se montra pas frileux malgré la douleur vécue peu de temps auparavant. Il savait qu'il ne craignait rien avec lui, et Jimin se régalait de cette confiance qu'il lui accordait.
Yoongi, paupières closes, appréciait en poussant de lourds soupirs les frottements de son sexe érigé contre celui de son fiancé. Serré dans ses bras alors qu'il malmenait gentiment ses fesses, le Phénix peinait de plus en plus à garder un rythme cardiaque correct. Ces gestes sur cette partie de son corps l'affolaient, il en avait même abandonné l'idée d'embrasser son compagnon, le visage dans son cou.
Jamais il n'aurait envisagé, deux mois plus tôt, se retrouver dans le lit d'un Arixien, et surtout pas celui du général Park. Toutefois, Jimin débordait de qualités au point qu'il comprenait désormais qu'il avait eu raison de remettre ses convictions en question et de passer outre les vieux préjugés que l'histoire lui avait enseignés. Car l'histoire, en vérité, s'écrivait chaque jour. Eux-mêmes l'avaient écrite, et Yoongi préférait de loin cette version – il préférait l'amour à la haine.
Jimin poursuivait ses caresses en parsemant son front de baisers, agitant le bassin tandis que le bas de son ventre célébrait cette excitation délicieuse. Yoongi n'en ressentait pas moins, profitant d'avoir les mains libres pour les balader partout sur le torse du général. Il ne se lassait pas de ses muscles fermes, de cette carrure qui lui promettait la sécurité, et il trouva même le courage de glisser lui aussi les mains sur ses fesses. Elles étaient rondes, sculptées avec une précision identique à celle du reste de son corps, et à son tour il les malaxa, curieux de la sensation que cela lui procurerait. Il ne fut pas déçu : d'une part il adora serrer ces muscles puissants entre ses doigts, et d'autre part la réaction de Jimin, qui poussa un soupir proche du gémissement, fit remonter un frisson d'excitation le long de sa colonne vertébrale.
Les mouvements de leurs hanches accélérèrent, désormais chaotiques, et Yoongi s'accrocha à son compagnon en respirant de plus en plus fort. Il manquait de souffle, incapable de le réguler – tantôt il le retenait, tantôt il expirait lourdement.
Sa tête se mit à tourner ; il se crispa aussitôt en s'agrippant au dos de Jimin qui cessa ses attouchements sur-le-champ.
« Yoongi, est-ce que tout va bien ?
— Oui, j'ai juste... un petit vertige, rien de bien grave.
— On va en rester là, dans ce cas. On n'aurait pas...
— Non, attends. S'il te plaît, j'ai envie de jouir, s'il te plaît.
— On aura d'autres occasions, tu ne...
— Je t'en prie, gémit le Phénix en l'interrompant une fois de plus. C'est douloureux... »
Jimin fit la moue, peu enclin à reprendre leur activité alors que son bien-aimé lui paraissait mal en point, le corps incapable de supporter autant d'émotions et de sensations à la fois. Malgré tout, il comprenait ce qu'éprouvait Yoongi, si bien qu'il n'eut pas le cœur de le lui refuser.
« C'est d'accord, soupira-t-il, mais dans ce cas, on va faire autrement. »
Le Phénix s'apprêtait à lui demander à quoi il pensait quand Jimin le renversa en douceur, dos contre le matelas, et se positionna au-dessus de lui.
« Ne bouge pas, lui ordonna-t-il avec amour avant de déposer un baiser au coin de ses lèvres. Contente-toi de jouir. »
Cette phrase arracha un frisson à Yoongi tandis que son cadet disparaissait sous la couette. Il sentit très vite son souffle lui heurter le bas-ventre, et il ferma les paupières lorsque Jimin, qui préférait lui accorder un orgasme rapide afin de ne pas l'épuiser plus que nécessaire, enfonça son sexe dans sa bouche tout en lui caressant les cuisses d'une main et les testicules de l'autre. La volupté ressembla pour Yoongi à une bombe akashite déclenchée dans tout son corps. Il se mit à trembler alors que grimpaient en lui les fourmillements qui précédaient la jouissance.
Jimin lui offrait une fellation simple mais qui ravissait Yoongi, pas le moins du monde habitué à de tels gestes. Cambré, s'autorisant à gémir tout son soûl, il s'accrochait aux draps à s'en faire blanchir les jointures. Stimulé à l'excès par la bouche de Jimin, par cette humidité chaude qui ceignait sa verge, par cette langue qui lui titillait tantôt la hampe, tantôt le gland, Yoongi laissa la boule de plaisir formée dans son bas-ventre éclater quand son compagnon s'amusa à tourner un doigt autour de son anus. Trop de sensations se confondaient à présent en lui, il ne désirait plus qu'une chose : s'y abandonner.
Jimin toussota aux quelques filaments de sperme projetés contre ses parois buccales. Il s'écarta sans tarder pour attraper le mouchoir en tissu près de lui et y recracher ce qu'il ne souhaitait pas avaler. Après l'avoir replié pour s'en servir afin de nettoyer l'entrejambe de Yoongi, il le jeta avec leurs habits au pied du lit, et il se blottit contre son fiancé à la respiration haletante. Il lui caressa le torse, l'embrassa en lui murmurant des mots d'amour, et il le serra contre lui quand il le vit se placer dans des mouvements fatigués sur le flanc pour lui faire face.
Tout à fait détendu, Yoongi le remercia d'un chuchotement avant de s'assoupir de plus belle. Jimin lui passa une main affectueuse dans les cheveux, profitant de ne plus avoir sommeil pour le cajoler et le regarder se reposer. Dans de tels moments, il ne pouvait s'empêcher de songer que la chance avait frappé à sa porte la nuit où il l'avait trouvé dans cette cellule froide.
Il lui effleura la joue, épris de cet homme que Hiemis paraissait lui avoir envoyé.
« Je jure, mon amour, que quoi qu'il se passe, tu seras pour moi le seul et l'unique, celui que je chérirai jusqu'à mon dernier souffle. Je te protègerai contre vents et marées, tu n'auras plus rien à craindre tant que je me tiendrai à tes côtés, je serai pour toi ce que tu seras pour moi : un pilier, la moitié de mon cœur, celui que j'ai toujours attendu. Je t'aime, je t'aime plus que quiconque, et je tiens à ta vie plus que je ne tiens à la mienne. »
Il murmura ces mots si bas que lui-même les entendit à peine. Pourtant...
« Je ressens la même chose pour toi... Je veux rester pour toi le seul et l'unique, et je te chérirai jusqu'à ce que mes cendres retournent auprès des dieux. Jimin, reste à mes côtés, et je jure que je ne regarderai que toi. Je t'aime de tout mon être... »
Yoongi resserra son étreinte autour de son compagnon qui en fut touché.
« Je croyais que tu dormais, souffla-t-il sans cesser de lui caresser la joue et les cheveux.
— Est-ce la première fois que tu me susurres de si jolies choses pendant que tu me crois endormi ?
— Je crois bien.
— Je préfère largement que tu me les dises quand je suis réveillé.
— J'en prends bonne note. Dors, à présent, je me tais.
— J'ai un peu froid...
— Est-ce que tu veux te rhabiller ?
— Oui, je pense que je vais...
— Je m'en occupe, le coupa son compagnon, reste au chaud. »
Yoongi esquissa un sourire fatigué quand Jimin remonta sur lui la couverture tandis qu'il la quittait pour rassembler leurs habits. Le Phénix l'observa s'activer, et malgré ses paupières qui cherchaient à se fermer sans son autorisation, il profita de la vue du corps dénudé de l'Aigle qui n'en fut pas gêné, trop concentré sur sa tâche.
Jimin s'habilla à la hâte puis rejoignit son amant au lit. Pour que les médecins l'examinent plus aisément, ils ne l'avaient vêtu que d'une tunique et d'un pantalon de toile. Le cadet voulut lui proposer de l'aider afin qu'il continue de somnoler, mais son fiancé se montra plus rapide : Yoongi s'assit d'un mouvement las, attrapa ce qui lui appartenait et, malgré l'épuisement, enfila le tout avant de se rallonger contre son promis.
« Maintenant je me sens vraiment bien au chaud, souffla-t-il. Serre-moi dans tes bras.
— Et serre-moi dans les tiens. »
Ils s'enlacèrent, plus amoureux que jamais, peu enclins à réfléchir tout de suite à ce qui les avait réunis et à ce qui allait suivre. Seule comptait leur affection pour l'instant. Jimin se rappela qu'il lui restait à parler à Yoongi des départs de Taehyung et Hoseok, ainsi que de la situation de Soobin, mais cela pouvait attendre. Son beau Phénix devait avant tout penser à sa santé et son rétablissement. Eux deux n'avaient pas juste frôlé la mort, ils y avaient plongé à pieds joints.
Jimin sourit en songeant qu'en fin de compte, le serment n'était pas tout à fait pertinent : à deux reprises la mort les avait séparés, et pourtant les voilà qui s'aimaient plus que jamais, épris l'un de l'autre au point de se promettre l'éternité.
Et plus que tout Jimin désirait offrir son éternité à son fiancé.
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