Chap 30 : Mauvaise réponse
Bientôt, le bâtiment parut. Augustin et Antoine ralentirent leur course et soufflèrent quelques secondes. Mais les farfadets ne désiraient pas se reposer : en effet, ils entreprirent de grimper le long des murs, comme une immense colonie de petites souris. L'un deux se retourna et leur annonça :
- Restez cachés sous les arbres : nous allons vous aider à rentrer dans le laboratoire une fois que nous aurons finit d'escalader.
Les deux garçons hochèrent la tête et s'assirent donc par terre, contre le tronc d'un arbre, observant la marée de minuscules créatures qui escaladaient rapidement les murs lisses du laboratoire.
***
Irina réfléchissait depuis quelques minutes. Marvel était soulagé, au moins, il gagnait du temps. Il ne savait absolument pas comment il allait se sortir de cette périlleuse situation, mais il avait l'intuition que gagner des minutes étaient la meilleure - et surtout la seule - chose à faire pour l'instant.
- C'est débile comme question, finit par annoncer la femme brune. Ça sert à rien un farfadet !
À ce moment, Harold retint un cri de stupeur. En effet, la question lui avait déjà été posée plusieurs fois par les farfadets, et s'il avait bien compris une chose au sujet de ces petites créatures, c'est qu'elles étaient extrêmement susceptibles...
- Jamais vous ne serez autorisée à rentrer dans notre lieu de fabrication ! s'exclama une petite voix. Les farfadets ne sont pas inutiles !
- C'est le farfadet qui vient de parler ? demanda Irina.
- Oui, et visiblement il ne veut pas que vous rentriez.
- Alors aidez-moi ! ordonna-t-elle. Faites moi rentrer, sinon j'appelle ma sœur Octavia !
- Je ne peux rien faire ! Cela ne dépend pas de moi ! se défendit Marvel.
- Très bien.
Elle sortit son téléphone de sa poche et composa un numéro :
- Octavia ? C'est moi. Marvel refuse de coopérer... Oui... Tu as tout compris... L'équipe de chirurgie va te rejoindre... Commence l'opération.
- Non ! S'écria le directeur.
À ces mots, il laissa Irina devant la porte des farfadets et s'élança en trombe vers la salle d'opération, priant pour intervenir à temps...
***
Emma tremblait de tous des membres quand elle aperçut la femme raccrocher le téléphone.
Octavia saisit une seringue et s'approcha d'Emma.
- Ne craint rien, tu ne sentiras aucune douleur. Quand tu te réveilleras, nous aurons terminé.
- Non ! Arrêtez ! supplia la jeune fille en se débattant le plus possible.
Hélas, les liens l'empêchaient de bouger et elle restait fixée sur la table d'opération.
Soudain, elle sentit une piqûre dans son bras. Son cœur s'accéléra et les tremblements s'intensifièrent. Elle se mit à pleurer, désespérée.
- À l'aide ! Hurla-t-elle tandis que l'anesthésiant se répandait dans tout son sang.
Bientôt, ses forces l'abandonnèrent. Les tremblements cessèrent et son cœur ralentit. Elle perdit peu à peu conscience de ce qui l'entourait, et sombra dans un sommeil artificiel.
***
Dans leur cave, Gaspard était enfin parvenus à enlever la vis qui maintenait la gouttière en place.
- Tu arrives à dévisser ça comme ça ?
- Les joints sont très vieux, tout rouillés et les vis s'effritent comme de la craie. On va bientôt sortir de là.
***
- Et maintenant ? demanda Antoine à Augustin.
- Ben on attend le signal des farfadets.
- C'est quoi ça ? remarqua Antoine en désignant l'épine de rose.
- C'est... une épine de rose géante. Je l'ai taillée tout à l'heure, et je me disais que ça pourrait peut-être servir.
Antoine se moqua en haussant les sourcils.
- Tu veux être le chevalier qui sauvera Emma ?
- Ben quoi ? C'est pas ridicule.
- Si, complètement.
- Mais alors pourquoi tu m'as accompagné alors ? Je ne t'avais rien demandé !
- Pour sauver Charlotte.
- Ben voilà, comme moi. Donc ce n'est pas ridicule.
- C'est ton épée qui est ridicule.
- Oh ça suffit Antoine ! J'ai pas besoin de toi, t'as qu'à t'en aller.
Soudain, un sifflement retentit. Ils levèrent la tête, et une corde tomba d'une fenêtre.
- Comment ils ont fait ? demanda Antoine.
- Ils sont très fort ces farfadets, c'est tout. Je suppose qu'on doit grimper pour les rejoindre ?
Augustin aggripa la corde fermement et contracta ses biceps. Il devrait grimper longtemps et assez haut, il espérait que ses muscle tiendraient le coup...
- Et si c'était un piège ? demanda Antoine.
- Et bien tant pis, je risque le coup. Reste là si tu as peur.
Là-dessus, Augustin se hissa et enroula sa jambe autour de la corde, et grimpa progressivement.
***
Marvel courut à travers les couloirs... Il devait à tout pris empêcher cette opération... Hélas, il se trouvait encore très loin de la salle et il devait passer les multiples portes de sécurité, qui le ralentissaient considérablement.
***
Octavia enfila une paire de gants en latex, et saisit la scie circulaire. Autour d'elle, une équipe d'assitants chirugiens l'avait rejointe. Les assistants arrivèrent avec un grand coffret, long de deux mètres.
- Voici la queue de sirène, Octavia.
L'assistante ouvrit délicament la grande boite stérile et Octavia admira le parfait travail de Marvel et Johnson. La queue de sirène était constituée d'écailles nacrés de couleur bleu turquoise. Elle était enduite d'un gel transparent de protection, pour la maintenir en bon état avant la transplantation.
- Nous allons commencer l'opération, murmura-t-elle en s'approchant de la jeune Emma endormie.
***
- Gaspard plus vite ! s'écriait Charlotte.
- Mais quoi ? Je fais ce que je peux ! De toute manière on ne sait pas où est Emma, si ça se trouve elle ne risque rien.
- Je n'en suis pas si sûre !
- Ca y est ! On est libres ! s'exclama Gaspard en dévissant la dernière vis.
Il démonta alors le tuyaux et fit glisser ses liens pour se libérer, puis il aida Charlotte à faire de même.
- Dépêchons-nous ! ordonna-t-elle en le tirant vers l'extérieur de la cave.
Il grimpèrent des escaliers rapidements, quand soudain, il tombèrent nez-à-nez avec...
- Marvel ? fit Gaspard.
- Papa ! s'écria Charlotte.
- Charlotte ! Comment es-tu arrivée là ? Non, tu me raconteras après... Emma est en danger, Octavia veulent la transformer en sirène.
- Quoi ? Mais c'est du délire !
- Non, malheureusement, c'est possible... Dépêchons-nous !
Ils coururent et atteignirent enfin la porte de la salle d'opération... fermée à clef.
- Oh mon dieu ! Emma ! s'écria Charlotte.
***
Octavia actionna la scie circulaire électrique. Le son siffla dans toute la salle, et elle s'approcha de la jambe d'Emma.
Soudain, toutes les lumières s'éteignirent, et la scie cessa de fonctionner.
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