Chap 15 : L'escargot
- Beurk ! s'exclama Emma en soulevant ses pieds englués dans une masse visqueuse et collante. C'est quoi ce truc ?
- On dirait de la morve... remarqua Augustin.
- Charmant !
- Ben quoi c'est vrai !
Emma ne parvenait pas à s'en dépétrer, la susbtance restait collée à ses mollets.
- D'où ça vient ? demanda Augustin.
- Ca continue plus loin, remarqua Charlotte. C'est comme s'il s'agissait d'un chemin tout gluant.
- C'est vraiment répugnant ! gémit Emma.
- Oh mon dieu ! s'exclama Charlotte en pointant du doigt quelque chose.
Là-dessus, elle courut se réfugier derrière son frère, qui se mit à rire gentiment.
- Et beh, qu'est-ce que tu as vu ma Cha-cha ?
- Ne m'appelle pas comme ça ! J'ai vu un... un...
- Un alligator géant ? Un tigre à trois têtes ?
- Non... Un escargot !
Emma et Augustin explosèrent de rire.
- Allez n'ai pas peur, nous allons te protéger ! se moqua son frère.
- Bande d'abrutis ! s'indigna Charlotte. Regardez plutôt ! Derrière l'arbre, là. Suivez des yeux le chemin de morve et vous verrez !
- Je ne vois rien, souligna Augustin. Ton escargot doit être trop petit.
Mais Emma, elle, l'avait vu.
- Oh mon dieu ! s'exclama-t-elle à son tour.
Aussitôt Augustin, perpexe, perdit son sourire. L'escargot n'était pas n'importe quel petit mollusque des jardins. En effet, sa coquille atteignait presque un mètre de diamètre. A l'extrémité de son corps long et blanchâtre pointaient quatre antennes, longues et fines comme des fleurets d'escrime.
- Un escargot de la taille d'un sanglier ! annonça Charlotte. Tu comprends maintenant pourquoi j'avais si peur ?
- De la taille d'un très gros sanglier, précisa Emma.
- On fait quoi ? risqua Augustin. Tu crois qu'il va charger ?
- Attention je crois qu'il pique un sprint, répliqua sa soeur, sarcastique. Il a bougé d'un centimètre.
- Il n'a pas l'air bien dangereux, conclut Emma en essuyant de sa main la matière gluante sur ses mollets. Par contre sa bave est dégoûtante.
- Rien de bien méchant, la rassura Augustin. Je propose qu'on continue d'avancer, il faut se dépêcher.
Les trois amis jetèrent un dernier regard à l'escargot géant, qui semblait plus préoccupé par une masse de fougères plutôt que par eux, puis s'éloignèrent.
Soudain, Emma sentit sa main la picoter. L'idée que la bave du mollusque géant puisse être toxique l'inquiéta fortement.
- Il me faut de l'eau, vite ! demanda-t-elle.
- Pourquoi ?
- La peau me brûle là où elle a été en contact avec la bave !
Emma observa sa main, et découvrit avec effroi les minuscules petites cloques en train de se former.
*
- Nous y voilà ! s'enthousiasma Irina en scannant la carte de Marvel sur la borne. J'ai enfin accès au laboratoire des animaux !
Elle tourna la clef dans la fente prévue à cet effet, et poussa la lourde porte.
Marvel, les mains liées derrière son dos, baissa la tête. Irina avait gagné. Elle allait prendre le contrôle de son centre de recherches. Mais pourquoi ? Qu'envisageait-elle de faire ensuite ?
La première salle était consacré aux invertébrés, plus précisement à l'étude des mollusques et crustacés. Les murs étaient noirs, si bien que le regard se dirigeait immédiatement vers les vivariums éclairés, dans lesquels de multiples limaces et escargots glissaient le long des vitres. Certains paraissaient absolument normaux, mais la plupart restaient invraissemblables, colorés et informes. Dans la salle suivante, aux murs pâles cette fois-ci, plusieurs scientifiques en blouse blanche s'affairent derrière des paillasses couvertes de microscopes et de verrerie de laboratoire.
- C'est vraiment répugnant, déglutit Irina en observant un jeune laborantin disséquer une limace bleue turquoise. Pourquoi créer des êtres aussi horribles ?
Marvel ne répondit pas.
- Je te parle ! s'énerva-t-elle.
Le directeur la fixa droit dans les yeux, sans desserrer les lèvres.
- Très bien, employons les grands moyens, fit-elle enclaquant des doigts.
Aussitôt, un garde braqua son arme vers le scientifique qui étudiait la limace bleue.
- Ne lui faites pas de mal ! le défendit Marvel. Nous étudions tous les animaux, c'est compris ? Des vertébrés aux invertébrés. Et tous les types de plantes aussi. Ceux-là sont les plus faciles à modifier, étant donné leur métabolisme peu développé. SI cela ne vous intéresse pas, nous allons passer à la salle suivante.
- Pas encore, l'arrêta Irina de sa voix mieilleuse. Veuillez d'abord ordonner à vos scientifiques d'abandonner toutes les recherches.
- Quoi ?
- Obéissez. Sinon j'ordonne aux gardes de tirer sur tout ce qui vit dans ce labo.
Marvel reprit son sang- foird, et déclara à ses hommes en blouse blanche :
- Vous avez entendu ? On arrête tout.
- Mais... directeur ? demanda le scientifique en lâchant sa limace bleue.
Irina s'approcha de lui et lui carressa la joue :
- Tu as l'air bien jeune... quel âge, vingt ans tout au plus ? Il serait dommage de mourir dans d'atroces souffrance si jeune... Quel est ton nom ? Il me semble que je te connais.
- Ga... Gaspard Johnson, bredouilla le jeune homme en dégageant la main de l'inconnue. Je... je ne vois pas qui vous êtes.
- Le fils de Carl Johnson, voyez-vous ça ! S'exclama-t-elle. Et bien, si tu ne veux pas qu'il t'arrive la même chose qu'à ton père...
- Quoi mon père ?
- Ohhhh, minauda Irina. Tu n'es pas au courant ? Carl Johnson s'est malheureusement fait percuté par une voiture ce midi. Il est mort, quel dommage...
A cet instant, le dénommé Gaspard abandonna complètement sa limace bleue et se précipita vers Marvel :
- Et pourquoi tu m'as rien dit, sale traître ! C'est mon père dont il s'agit !
- Je suis désolé ! J'ai eu d'autres problèmes, Irina menaçait mes enfants et...
- D'autres problèmes que ce qui est arrivé à ton meilleur ami ? Je ne te reconnais plus, Harold...
- Gaspard, je t'en supplie ! Ne m'en veux pas, j'ai une peur atroce... Gaspard, reviens !
Mais le jeune homme avait déjà quitté les lieux en claquant la lourde porte, tandis que les autres scientifique commençaient à débarrasser leur paillasse.
*
- Nous n'avons pas d'eau, déplora Augustin. Peut-être qu'en retournant au lac...
- Non, s'opposa Emma. Il faut arriver vers le bâtiment avant la nuit. Là-bas, on pourra me soigner. Et te soigner aussi, ajouta-elle en observant le bras d'Ausutin, griffé par le Pheonix.
- Alors dépêchons-nous, déclara Charlotte en pressant le pas.
- Attention Charlotte ! l'avertit Augustin.
Mais c'était trop tard. Le jeune fille venait de se piquer le bras sur une longue épine, rattachée à un étrange végétal.
- C'est quoi cet arbre ? demanda Emma, intriguée par le tronc long et extrèmement fin du végétal, hérissé de longues épines.
Augustin leva la tête. Au sommet de l'arbre une immense fleur rouge bordeaux se dressait majestueusement. Il déclara :
- On dirait... Une rose géante.
- C'est incroyable ! Elle est vraiment magnifique, s'émerveilla Emma.
Soudain, une petite voix retentit :
- Psst, les enfants. Venez par là, il faut désinfecter vos blessures.
Perché sur la feuille gigantesque de la rose, à la hauteur de leur visage, un petit être qui ne mesurait pas plus de dix centimètres les fixaient avec des yeux perçants.
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