Chapitre 7
Adelaide
Amasia
Le médecin collai sa tête à la poitrine du roi pour étudier son rythme cardiaque, puis prit un bout de verre de sa trousse, et l'approchai de son nez ; Il émit une moue douteuse.
Mary jouait nerveusement avec ses doigts pendant que le médecin poursuivait les procédures de l'examen, je sentais qu'elle était nerveuse, et semblait attendre impatiemment les nouvelles du docteur Jonas.
Tout le monde présent dans la chambre royale était silencieux, ce qui rendait la scène encore plus morose , d'autant plus que je n'ai jamais été à l'aise concernant les sujets qui se rapporte à la maladie ou la mort.
Cela accentuait mon angoisse et alourdissait l'atmosphère.
- Alors docteur ? Questionna Mary, comment se porte le roi ?
Ce dernier jeta un coup d'œil à son assistant puis se tourna vers ma cousine.
- Malheureusement, les nouvelles ne sont pas bonnes, la santé du roi se détériore jour après jour, la maladie se propage lentement, mais sûrement, dans tous son corps, et je crains qu'il ne soit déjà trop tard, on ne peut plus rien pour lui.
Mary se tourna vers une jeune femme portant un hennin, que je ne connaissait pas, elles échangèrent un long regard silencieux, mais pleins de significations que j'ignore, puis refit face au médecin.
- Nous n'arrêterons pas d'essayer de le sauver ! Ç'est le roi et nous ne pouvons l'abandonner si facilement, si, jusqu'à maintenant nos efforts n'ont pas servi, cela veut dire qu'il faut qu'on se batte encore plus.
Le docteur offrit un regard désolé à Mary, mais se contenta d'hocher la tête.
- Si vous n'êtes pas capable de sauver notre souverain, on sollicitera l'aide de médecin étrangers. Peut-être qu'ils auront connaissance du mal qui range mon...notre roi. Dit-elle.
Je pensais que l'on exagérait l'état du roi à des fins politiques, mais son état est tel que l'on nous a décrit : Mourant.
Il était frêle, et sa peau pâle était collée sur ses os. Il était dans le coma depuis maintenant presque deux mois, il ne tarderait sûrement pas à rendre l'âme.
Mais sa mort signe autre chose que la fin de son règne : Le début d'un autre.
******************
Après être sortie des appartements royaux, je me suis rendue à l'aile des domestiques, qui se trouvait au rez de chaussée dans une partie un peu isolée du palais.
À l'entrée de l'aile, un grand arc orné avec deux immenses portes battantes ouvertes qui mènent à un grand couloir longé d'arc en bois des deux côtés.
On trouve de chaque côté, de grands coussin et ottomans en velours entourant des petites tables basses en bois de façon à former des coins pour manger et discuter.
Les murs étaient entièrement carrelés et on y trouvait des niches murales contenant des bougies et des ouvrages.
Lorsque je pénètre l'endroit avec Lola, les quelques domestiques présentes là se levèrent immédiatement et effectuèrent une révérence appliquée. Mon amie me guida vers les appartements des favorites où elle séjournait, qui se trouvait au fond de ce grand hall, à côté des escaliers.
- Ç'est la première fois que je viens ici, c'est coquet.
- Oui l'endroit est beau. Mais toutes les autres domestiques me vouent une haine indescriptible, je ne sais pas ce qu'elles ont contre moi. Me confessa mon amie en fermant le verrou de sa chambre derrière nous.
- J'ai hâte de partir d'ici, vivement que Feyrüz me prépare des appartements.
Elle se tourna vers la petite fenêtre.
- Au moins, j'en ai une. Dit elle en laissant ses bras retomber le long de son corps.
- Oui, ç'est vrai, j'avais remarqué qu'il n'y en n'avait pas dans l'hall où les autres dormaient.
- Oui. Il est de nature ici que l'aile des domestiques soit isolé du reste du château.
- Je ne savais pas...
- Ça ne change pas d'Amalia où les nôtres dorment dans les sous sols.
- Mais ils sont aménagés, Lola.
- Oui, ç'est vrai, mais ils n'en restent pas moins isolés.
Elle s'agenouilla devant la malle qui contenait ses affaires emmenés d'Amalia.
Mais alors qu'elle l'ouvrit, elle s'immobilisa.
Je ne comprenais pas jusqu'à ce qu'elle se leva. Mes yeux s'écarquillèrent, toutes ses robes étaient en lambeaux, certains tissus étaient même brûlés, tout était abîmé.
Sa mâchoire se contracta :
- Ç'est l'une d'elles qui l'a fait. Ç'EST L'UNE D'ELLE ! Répéta t-elle me faisant sursauter.
Elle ouvrit le verrou aussi rapidement qu'elle le pouvait et claqua la porte en l'ouvrant, elle fit irruption dans le hall et tous les regards se braquèrent sur elle.
Je la rejoins calmement.
- Qui a fait ça ?! Hurla t-elle en jetant les lambeaux de tissus qu' elle avait en mains par terre.
- J'exige que celle qui a fait ça aie au moins le courage de se dénoncer !
Toutes les filles la regardaient et chuchotaient entre elle.
Feyrüz entrait dans le hall, les yeux sévères.
- Qu'est se qui se passe ici ? Qui est en train de hurler comme ça ?
Ses yeux se posa sur mon amie et moi, elle effectua une révérence :
- Euh... Puis-je savoir ce qui se passe votre altesse ?
- Demandez à ces jeunes filles ! L'une d'entre elle s'est introduit dans la chambre de ma dame de compagnie et a abîmé toutes ses affaires !
Elle se retournai vers les jeunes fille et les fusilla du regard.
- Qui a fait ça ?
Un silence s'en suit.
-Que celle qui a fait cela se dénonce immédiatement !
Personne ne cilla.
- D'accord, je vois....Je vais devoir-
- Ç'est moi qui ait fait ça. Annonça une jeune femme aux cheveux frisés plaqué en un chignon.
Elle s'avança.
- Cássia? S'exclama Feyrüz avant de secouer la tête d'exaspération.
Je m'avançai vers eux.
- Excuse toi immédiatement auprès d'elles. Lui intima Feyrüz, qui, d'après ce que j'avais compris était leur gouvernante.
- Je ne regrette pas, Madame.
Je souris.
- Ne t'inquiète pas, Cássia, je n'attend guère de toi des excuses. Dis-moi Feyrüz ? Continuai-je en me retournant vers cette dernière. Quelles sont les châtiments les plus répandues ici lorsque quelqu'un désobéit?
Feyrüz écarquilla les yeux et ne répondit pas.
- La bastonnade, n'est-ce-pas ? Répondis-je à sa place lorsque je compris qu'elle n'allait pas le faire.
Les autres domestiques hoquetèrent de surprise, et une certaine agitation se créa.
Feyrüz frappa son bâton contre le sol pour faire retourner le calme.
- Vous ne pouvez la punir. Dit une voix faible de derrière Cássia.
Une jeune fille qui paraissait avoir tout juste quinze ans s'avança au niveau de la coupable en baissant la tête, elle était petite de taille, et avait les cheveux sombres coupés court, elle poursuit :
- Ç'est une des favorites de Madame Mary.
Je haussai mes sourcils et mon sourire s'élargit.
- Lïa, tais toi ! Lui ordonna Cássia en chuchotant.
- Ai-je quelque chose à cirer de cette information d'après vous? Si elle est l'amie de la bâtarde, Lola est l’intime d'une princesse ! Je vous laisse y songer. Si ton amie avait voulu bien se tenir, elle y aurait pensé avant de s'en prendre à Lola ! Car en s'en prenant à elle ! Elle s'en prend directement à moi ! Et je ne tolèrerai pas qu'une chose de la sorte se reproduise.
- Vous n'avez aucun droit de me punir! On n'a pas besoin d'une Amalienne pour nous apprendre la loi!
- Dix coups. Annonçai-je à haute voix en me tournant vers Feyrüz.
Je m'avançai vers la coupable.
- Taisez vous et je serai clémente. Car je n'ai guère l'envie de vous voir subir ce châtiment. Mais je n'hésite pas à punir les effrontés. Ç'est pour cela que je ne veux pas que ça se reproduise.
- Fais venir les gardes immédiatement ! Ordonnai-je.
- Votre Altesse-
- Ceci est un ordre non négociable !
Feyrüz semblai confuse et hésitante, ses yeux jonglaient entre moi, Lola et Cássia, puis finalement, elle se décida à partir appeler les gardes aux portes de l'entrée.
- Votre Altesse, mon geste était envers Lola ! Ç'était entre elle et moi , et vous n'avez pas à-
Je levai ma paume pour lui intimer de se taire, ses mots n'ont plus aucune valeur pour moi, je sais que son geste était, au contraire, calculé et précisément dans le but de m'atteindre.
Alors qu'elle ordonnait aux gardes de venir, Feyrüz leva la tête vers le sorte de balcon qui donnait vue sur la cour intérieur des domestiques. Il dominait le couloir et on pouvait voir depuis ce dernier l'intérieur de l'hall des serviteurs.
Mary se tenait sur cette balustrade et observait la scène silencieusement.
Les gardes entrèrent et commençaient à se préparer pour la sentence, je compris alors que le châtiment est donné ici même.
Je levai la tête et pouvais remarquer les mains de ma cousine se serrer contre la rambarde.
Elle me fusillai du regard, mais n'intervînt bizarrement pas.
Je détacha mon regard d'elle et vit Cássia se faire traîner par les deux gardes, elle se débattait et criait.
Ils l'allongèrent de force par terre et lui attachèrent les pieds par une corde robuste sur un long bâton tenu de chaque côté par un garde.
Un autre l'immobilisai par les bras et les épaules.
Et un autre qui semblait beaucoup plus costaud, prit un long bâton en bois qui allait servir d'arme de punition.
Lola me serra le bras et me chuchotai :
- Je ne sais pas si ç'était vraiment nécessaire.
Les domestiques se regroupèrent en cercle autour de Cássia et les gardes.
- Lâchez moi! Vous n'avez pas le droit !
Elle hurlait de toute ses forces.
La vue qui s'offrait à sa moi ne me plaisait pas du tout, mais je ne pouvais pas faire autrement je ne devais pas leur laisser la chance de me manquer de respect ni à moi ni à mes compagnons.
Les garde leva le bâton et attendit un signe pour commencer.
Cássia fermai les yeux de toutes ses forces et retenait sa respiration. Je fis de même et j'usai de touts mes efforts pour hocher la tête au garde au lieu d'arrêter tous cela.
Le garde regarda alors Feyrüz qui regarda à son tour sa maîtresse, celle ci n'a pas quitté la scène des yeux une seule fois.
Le garde se retourna vers la jeune servante au sol, et leva haut son bâton, puis assena un coup brutal aux pieds de Cássia.
Elle hurla...d'une voix si aigu qu'elle me donna des frissons.
- Un... Annonça le garde très haut.
Il releva son bâton tandis de Cássia gémissait de douleur, elle essayait de se débattre, mais ç'était sans compter le garde qui bloquait ses bras au dessus de sa tête.
Il frappa de toute ses forces sur ses pieds de nouveau, laissant des traces rouges. Cássia hurla....hurla, et les sanglots secouaient sa poitrine.
- Deux !
Deux autres coups furent assénés à la jeune fille, les autres servantes hoquetaient de peur, certaines avaient même les larmes aux yeux, d'autres se tiennent dans les bras, d'autres ont fui la scène, et j'aurai préféré faire de même si l'ordre ne venait pas de moi, mais je serrai les poings et me souvînt de mon objectif ici.
- CINQ ! Brailla le garde.
Les pieds de Cássia était enflés et très rouge, trop rouge. Et ils tremblaient sur le bâton sur lequel ils étaient attachés.
La jeune fille suppliait le garde de l'épargner, elle hurlai, hurlai...
Le bâton dans les airs n'attendait qu'à être abattu sur les plante des pieds de sa victime, et ç'est ce qui arriva, dans un bruit qui me provoqua des frissons.
Lola me serrait le bras de toutes ses forces et fermait les paupières.
Les pieds de Cássia étaient en sang à présent et des lésions les marquaient.
Cássia semblait sur le point de s'évanouir, elle vagissait et avait le souffle court.
Alors que le garde allait rabattre son arme sur la jeune servante, Feyrüz intervînt :
- Assez ! Je...pense que ç'est assez. Cássia a compris la leçon à présent.
Je n'eut pas le courage d'interférer, je hochai alors la tête, et le garde reposa le bâton immédiatement, je relevai la tête par reflexe et découvrit que Mary n'était plus là.
- Que ça serve de leçon aux autres ! J'espère qu'après cette démonstration, ceci ne se reproduira plus !
L'assurance qui se dégageait de ma menace n'était pas authentique, je me suis même demandé comment ma voix n'a-t-elle pas tremblé.
Je me dirigeai alors vers la porte d'entrée tandis que Lïa se précipitait vers Cássia au sol, les autres semblaient vouloir faire de même, mais elles étaient hésitantes...craignant peut-être ma réprimande, donc personne d'autre ne s'approcha d'elle sauf la jeune fille aux cheveux courts qui ne manqua d'ailleurs pas de me fusiller du regard avec insistance.
Alors que je franchissait le seuil de la porte j'entendis :
- Je ne regrette pas ! Vous méritez tout le mal du monde ! Rentrez chez vous !
C'était Cássia qui semblait avoir rassembler toutes ses dernières forces avant de me crier ceci.
Je me tournai vers elle mais ne répondis rien, au lieu de cela je poursuit ma route, suivie de Lola.
***************
Le lendemain, nous étions tous en train de déjeuner dans les salons privés du château, je fus d'ailleurs surprise de découvrir une grande table à manger ici.
Mathilda nous avait servit plusieurs plats de volaille et des légumes sautés.
- J'ai entendu dire qu'il y aurait une cérémonie dans un des villages prochainement. Dit le cardinal.
Mary avala sa nourriture avant de répondre :
- Oui, effectivement, ç'est une cérémonie magique, un grand feu va être allumé dans la place publique du village, les Amasiens vont se réunir autour des flammes et célébrer la nouvelle saison de récolte.
- La récolte du printemps ! Demanda-t-il.
- Non. La récolte des Yusnas, ce sont des plantes avec certaines propriétés magiques, dont les graines sont en fait les cendres résidants de ce feu, d'où son importance dans la cérémonie.
- Oh! Je comprends.
- Oui, ç'est un moment très important de l'année, d'autant plus que ce type de plante pousse le plus souvent sur notre île. Les membres de la royauté seront présents au prés du peuple.
- Oh, ç'est une bonne chose qu'Adelaide soit là, elle pourra vous accompagner, ç'est une princesse après tout.
Nîhad arrêta de mâcher tout à coup.
- Oui....Cela semble une bonne idée. Répondit Mary.
- Pardonnez mon intervention Cardinal, mais je ne pense pas que les Amasiens souhaitent des étranger qui les représentes dans la cérémonie, il est de coutume que le roi lui même se déplace dans le village avoisinant, mais vu son état....On en a conclut que le régent y participera, mais que Mary sera la figure royale représentante.
- Oh mais Lord Nîhad, Adelaide n'est pas une étrangère voyons, Le roi est son oncle paternel.
Je souris :
- Je me ferai un plaisir d'assister à cette cérémonie, d'autant plus qu'elle semble importante pour le peuple.
- Oui Adelaide, je serai ravie que tu m'accompagnes. Annonce Mary.
- Oui...Enfin ç'est vrai que la princesse Amalienne a la réputation d'être chaleureuse avec le peuple et surtout les servants qui l'entourent.
Un silence s'en suit après les paroles de Nîhad.
Lola me lança un regard tandis que le noble reposait son verre.
- Il est vrai que je n'ai pas la réputation d'être la plus affectueuse qui soit, mais je respecte tout le monde Lord Nîhad et je ne méprise personne suivant sa classe sociale.
- Oui bien évidemment votre altesse, je conçois que la jeune servante que vous avez fait battre hier avait commis du tort envers vous, je le conçois totalement..
Mary afficha un sourire attristé.
- Je....pense que quel que soit la raison, le châtiment de la princesse était un peu trop...dur. Souffla Mary d'un ton bas tout en jouant avec sa fourchette.
- Vous avez fait battre quelqu'un Princesse ? Demanda le cardinal.
- Oui ! Il se trouve que la princesse Amalienne s'est prise pour le roi, et a ordonné que l'on bat une jeune servante. Je pense sincérement qu'elle se croit chez elle. Répondit Lucresa d'un ton méprisant.
- Oui, effectivement, merci de répondre à ma place Lucresa, mais j'ai l'impression que vous oubliez que cette jeune femme n'est pas innocente, son insolence envers moi m'a fait prendre cette décision à contre cœur, et je n'hésiterai d'ailleurs pas à recommencer si cela est nécessaire. Maintenant je pense que la raison de votre agitation soudaine envers cela est que Cássia est une des favorites de ma cousine, si cela n'était pas le cas, personne n'aurai fait la remarque, je me trompe ? Qui sait, peut-être que ç'est même Mary qui lui a ordonné de saccager les affaires de ma demoiselle de compagnie.
Mary me fusilla du regard.
- Vous insinuez quoi ?
- Je dis ce que je pense...Cela ne m'aurait guère étonné de vous !
- Adelaide surveille tes paroles ! Je n'ai rien dis concernant Cássia, mais je pense que tu vas beaucoup trop loin.
- Ç'est moi qui dépasse les bornes maintenant?
- Adelaide ! Cessez vos enfantillages ! Me réprimande t-elle en se levant. Vous avez battu l'une de mes favorites ! Elle était sous ma protection ! Qu'est ce que vous auriez fait si j'avais infligé la même chose à Lola ?
Je me levai de mon siège aussi :
- Ç'est ce qui est arrivé ! Votre amie s'en est prit gratuitement à Lola ! Et ne pensez pas que ç'est un geste ordinaire ! Cela a été fait pour me contrarier ! Ç'est une attaque contre moi ! Elles se sont introduit dans ses appartements ! Elles auraient pu aller beaucoup plus loin !
- Mais elles ne l'ont pas fait ! Ce sont de simples taquinerie entre domestiques ! Votre geste était démesuré !
- Vous savez très bien que non ! Son insolence envers moi a prouvé le contraire.
- Mes demoiselles- Tenta le cardinal.
- Vous battez des gens pour moins que ça, et je sais très bien que ces gestes là envers des membres de la royauté sont punis de bien pir-
Je fus coupée par des cris venant de l'extérieur, nous nous tûmes et regardèrent vers les fenêtres.
- Qu'est ce qui se passe ? Demanda Casania.
Nîhad se leva suivi des autres, il se dirigea alors vers la grande fenêtre qui donnait sur l'entrée du palais.
- Ç'est Kyle !
Mary le rejoignit immédiatement
- Il est gravement blessé ! Poursuit-il.
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