Chapitre 6
Adelaide
Amasia
- Dîtes au cardinal que je veux le voir ! Dis-je au garde planté devant sa porte.
- Mais Madame, il dort je ne peux pas-
- Je comprends, et j'en suis navrée, mais ç'est vraiment urgent ! La situation ne peux pas attendre demain, il serait trop tard.
Avant qu'il n'aie le temps de répondre, le cardinal ouvrit la porte, l'air confus.
- Princesse ? Qu'est ce qui vous amène au milieu de la nuit ?
- Puis-je rentrer ?
Il hocha la tête, et me dégagea l'entrée, je pénétrai, suivie de Lola.
- Cardinal ! Eros a envahi l'ouest de mon pays! Et nous n'avons pas assez de troupes pour les convaincre, je me suis dit qu'on pourrait avoir du soutien militairement de la part du Vacôme, votre principauté. Étant donné que c'est le siège de l'Alliance, qui a pour but, je le rappelle la protection des pays de cette Union, et Amalia en fait partie..
- Princesse, je suis navré de la situation-
Ma mâchoire se contracta je sentis que la réponse n'allait pas me plaire.
- Cardinal ! Je te demande des hommes, vous êtes proches de nous géographiquement et vous pouvez facilement nous envoyer des troupes ! Dans le cas inverse, beaucoup d'hommes perdront la vie.
- Écoutez princesse, la politique ne se base pas sur des promesses et des mots, la situation est bien plus complexe que ce que vous pensez, j'en parlerai à votre père, le roi Henry par correspondance, merci de votre intervention. Dit-il en commençant à s'éloigner signe qu'il attend de moi que je quitte la pièce.
- Et pourquoi vous pensez que mon père m'ait envoyé ici cardinal? Pour jouer à la dinette avec ma cousine? Vous savez très bien pourquoi je suis ici! Et moi et mon père, le roi Henry, attendons votre soutien!
- Adelaide, le Vacôme fera de son mieux pour aider votre pays! Je vous le promet.
Je compris alors qu'il ne fera rien.
- Pays qui n'existera surement plus d'ici là! Dis-je en me dirigeant vers la sortie. Vous allez perdre un membre de l'Alliance!
- Est-ce une mise en garde ?
- Seulement une conclusion monsieur le cardinal ! Je vous souhaite une bonne nuit.
Et je sortis, plus furieuse que lorsque je suis rentrée ici.
- Adelaide ! Calme toi ! T'énerver ne fera qu'aggraver la situation. Tenta Lola.
- Des milliers d'innocents vont mourir par leur faute ! Criai-je alors que je parcourais les interminables couloirs pour arriver à mes appartements.
- On trouvera une solution. Finit-elle par souffler.
J'arrivai enfin à ma chambre et ouvrit les portes, mes pas me guidèrent automatiquement vers le balcon en pierre.
Je m'appuis sur la rambarde.
- Qu'est ce que tu vas faire ?
- Ramène moi de quoi écrire s'il te plaît! Je vais écrire à père, en espérant qu'il puisse lui les convaincre. La parole d'un roi vaut plus que celle d'une princesse pour eux non ?
**************
Mary
Assise sur la chaise prés de la fenêtre du bureau, je repense à ce que Adelaide nous avait demandé, je ne sais pas si j'ai fait le bon choix....
- Moi je pense qu'on pouvait largement leur envoyé six compagnies... Ce n'est pas des hommes qui nous manquent. Cet aide pourrait nous être utile plus tard. Conclut Christian en jouant avec ses bagues.
Nîhad émit un rire mesquin :
- Ce n'est pas un petit village en face, ç'est Eros, l'un des royaumes les plus puissants qui existent, si ce n'est le plus puissant. Mais vous savez ce qui le rend plus fort que nous ? Dit-il en se penchant de son siège. Le fait qu'il soit sorti de cette alliance ! Cette union n'est là que pour nous affaiblir !
- Ne vous voilez pas la face Lord Nîhad, vous savez très bien qu'on en tire profit ! Toutes les choses que nous obtenons gratuitement des autres îles ! Moi je pense que Si un pays deviendrait plus faible s'il quittait l'Union, ç'est bien Amasia.
Et Kyle avait raison sur ce point, l'Union profitait beaucoup à Amasia, plus qu'aux autres îles, et au Vacôme bien sûr qui leur permettent d'avoir plus de contrôle sur les autres îles.
L'idée de rassembler toutes ces îles était en fait pour nous protéger contre les dangers du deuxième monde, monde dont nous ne savons pas grand chose seulement qu'il ne possède pas de magie surnaturel, ç'est ce qui nous différencie, dans notre nature, nous pouvons trouver plusieurs plantes possédants des pouvoirs surnaturels qui nous aident beaucoup parfois, que ça soit pour guérir de certaines maladies, pour appeler la pluie, le beau temps , pour donner plus de puissance militaire.
Ce n'est pas quelque chose de fantastique, seulement il faut trouver les bonnes personnes pour les utiliser, autrement d'autres les utiliseront pour des fins personnels et égoïstes, et c'est ce qui arrive, mais le plus souvent ces personnes sont condamné au bûcher pour hérésie.
Eros est le seul pays qui partage des frontières avec le deuxième monde, seule une dense forêt les séparent, mais aucuns semble franchir le pas ni de notre côté ni du leur, et ç'est pour cela que la présence d'Eros à l'intérieur de l'Union nous été favorable, cependant les règles de l' Union sont trop strictes concernant l'utilisation de la magie naturelle.
Eros, qui voyait ces pouvoirs comme un véritable atout à posséder s'est détaché de l'Alliance pour pouvoir les utiliser plus librement sans craindre des sanctions, et au fil des années, Eros s'était renforcée et est commencé à constituer un véritable danger pour le pays voisin Amalia !
Ils pensent que la magie est un avantage que nous possédons et que nous devons les utiliser plus librement sans craindre d'être pris pour hérétique, tout le contraire d'Amalia qui est le pays le plus dur concernant l'utilisation de la magie, ce sont en majorité des non-suiveurs, cela veut dire qu'ils sont contre l'utilisation de la magie ou du moins ils essaient de la restreindre au maximum.
Nous, les amasiens, somme à titre d'exemple des suiveurs, nous sommes pour, mais d'une façon encadrée par la loi, et ç'est ce qui plaît au Vacôme, siège de l'alliance, et principauté du cardinal, qui est lui même constituteur de l'Union des cinq îles : Amasia, Amalia, Yattala, Springfield et Azonia. Et le Vacôme est un tout petit territoire situé entre Amalia et Eros.
Cependant Amalia n'est pas une île, c'est une péninsule, et ce détail énerve encore plus les Erosiens, car Amalia contrôle les trois mers, et donc les routes maritimes marchandes, la pêche et d'autre avantage, Eros veut ce statut que possède Amalia et Anthosa la nouvelle reine est prête à tout pour. Si on pensait que son père le roi Xerius II était cruel, sa fille s'est avérée plus sadique et impulsive.
La porte qui s'ouvrit me sortit de mes pensées, ç'était le cardinal. Nous nous regardâmes tous, surpris de sa présence ici, je me levai et marchai vers lui.
- Cardinal ? Vos appartements ne vous plaisent pas ?
- Non, non, ma chambre me convient, merci Mary. Je suis là plutôt pour vous parler d'Amalia .
Je plissai mes lèvres, j'avais le sentiment qu'il allait me parler de ça...
Adelaide lui a t-elle fait part de sa requête ? Très probable.
- L'Alliance doit absolument arrêter les agissements d'Eros, Nous devons aider Amalia.
Nîhad s'approcha de nous :
- Cela veut dire que le Vacôme va lui envoyer des troupes ? Oui cela semble une bonne idée...Étant donner que vous êtes proches d'eux.
Le cardinal détourna le regard et s'éclaircit la voix :
- Non, j'ai plutôt pensé à Amasia Lord Nîhad, le Vacôme veut que vous envoyer les six compagnies demandés par la princesse d'Amalia, afin de les aider à combattre Eros.
- Mais monsieur, rétorqua Nîhad de sa voix rauque, vous êtes plus proche d'eux que nous, ça serait quand même plus facile.
- Oui, mais le Vacôme a juste assez d'homme pour se protéger, vous en avez beaucoup vous, et ceux qui ont le plus besoin des troupes maintenant sont les Amaliens, de plus votre infanterie est réputée pour être la plus efficace et la plus entrainée, et ceci est dû à votre système de recrutement et entrainement.
- Merci monsieur le cardinal, mais ça serait quand même encombrant de traverser toute le mer pour-
- Ceci est un ordre du Vacôme Lord Nîhad, qui est en aucun cas négociable. Amasia enverra six compagnies de guerre dés l'aube en direction d'Amalia. Bonne soirée à vous. Dit-il finalement en sortant.
Je déglutis. Nous n'avions pas le choix bien évidemment. Je me retournai vers Nîhad, dont le comportement commençait à m'agacer.
- Nîhad, J'aurai préféré que tu taises en présence du cardinal et de me laisser lui parler-
- Vous croyez vraiment que si il m'avait pas écouté d'homme à homme il vous aurez écouté vous ? Dit-il d'un ton provoquant.
- Sûrement oui. Intervînt Christian qui se leva de sa chaise, il aurait préféré parler à quelqu'un de plus censé et de plus compétent que vous. Il sourit. Avec tout le respect que je vous dois bien sûr.
- Et surtout il aurait préféré un membre de la famille royale, ce que vous n'êtes pas non plus. Ajouta Kyle.
La mâchoire de Nîhad se contracta violemment, et il commença à expirer bruyamment.
Il s'approcha de moi alors que je reculai.
- Ce trône, vous ne pourrez pas l'avoir Votre Altesse, sans l'aide de quelqu'un comme moi! Vous êtes au courant de l'expérience et l'influence que j'ai, et n'oubliez pas que j'ai été un très bon ami de votre père. Sans moi vous ne pouvez rien faire Mary ! Dit-il en se rapprochant de plus en plus, tandis que je reculai encore jusqu'à ce que je me heurtai à Louis qui me décala derrière lui.
- Je pense que vous avez dit ce que vous avez à dire Lord Nîhad, vous pouvez prendre congé.
Nîhad le fusilla du regard avant de sortir.
Le silence emplit la pièce, et je me dirigeai vers la fenêtre et l'ouvrit, un courant d'air froid traversa la pièce et j'inspirai.
- Bon...Dis-je demain six troupes vont partir à Amalia.
- Vous avez accepté ? Demanda Louis.
- Oui... Je n'ai pas vraiment le choix, et puis je n'étais pas complétement contre l'idée. Dis-je en essayant de les convaincre
- J'ai besoin d'un homme de confiance et compétent pour diriger les troupes. Dis-je après quelques instants de silence. Ç'est pour cela que Kyle, tu les accompagnera à Amalia.
Il plissa les lèvres et regarda les autres.
- Je sais que ça ne t'enchante pas particulièrement mais-
- Non, votre Altesse, Dit-il je serai honoré de vous servir, et de servir l'Alliance. Ne vous inquiétez pas.
Je lui souris :
- Merci.
- Je vais me rendre à la caserne pour préparer mes hommes.
Je hochai la tête.
Kyle était un chevalier compétant et il était présent lors de nos nombreuse victoire. J'avais confiance en lui et en ses compétences. Même si ses traits de visage semblaient innocents, et malgré son jeune âge. La profonde cicatrice qui traversait son arcade ne démentit pas ses années d'expérience.
Il avait un visage plutôt rond avec des cheveux noirs coupés à ras et des yeux verts perçants. Sa corpulence était bien bâti grâce à de nombreuses entraînements, il faisait parti de nombreux soldats qui sont venus ici de leur pleins gré, en effet la plupart de nos chevalier, soldat et infanterie sont des captifs de guerre et des orphelins que l'on amène au château enfant, on les éduques ici, on les entraine et on leur inculque notre culture, ils apprennent dés leur plus jeune âge qu'ils n'ont comme famille que notre pays Amasia.
Après que Kyle soit sorti de la pièce. Je me retournai vers Louis et Christian.
- Je suis sûr qu'on a fait le bon choix, Nous devons pas laisser Eros obtenir tous ce qu'elle veut, elle va devenir une menace pour nous. Me dit Christian en croquant une pomme.
Je soupirai
- Soit...
Louis me regarda :
- Ce qui me dérange pour l'instant c'est Nîhad, le comportement qu'il a me déplaît. Faîtes attention votre altesse, pour votre bien, pour le notre, et pour le bien d'Amasia.
Je le regardai, je ne savais pas quoi dire ni quoi faire pour l'instant.
- Bien, je voudrai me reposer pour l'instant. On reparlera de cela demain.
Je me dirigeai vers la porte et ils inclinèrent légèrement la tête à mon passage.
Je sortis et commençai à marcher rapidement pour m'éloigner des bureaux, espérant m'éloigner de mes problèmes, je repensai à mon père, à sa maladie, à la prédiction d'Umnah, et mon cœur se serre.
Alors que nous tournâmes à une bifurcation, nous croisâmes Adelaide et le cardinal. Je m'arrêtai.
- Voilà ils sont là votre Altesse. Dit le cardinal à Adelaide.
- J'espère que vous m'avez emmener jusqu'ici pour m'annoncer une bonne nouvelle. Dit-elle en m'offrant un regard sévère.
- Oui, le Vacôme a décidé qu'Amasia enverrai des troupes en direction de votre Royaume. Six compagnies. Poursuit-il fier de lui.
Le visage d'Adelaide s'illumina, mais elle ne sourit pas. Elle nous regardait un à un comme pour s'assurer de l'information.
- Oui Adelaide, mon pays vous offrira de l'aide comme l'a expliqué le cardinal. De toute façon Amasia a toujours aidé les plus faibles. Et ça ne s'arrêtera pas à vous.
Un éclair traversa ses iris, et l'illumination disparut complétement de son visage.
Je souris.
- Quand partiront-elles ? Demande -t - elle.
- Dés l'aube. Répondit le cardinal.
Elle hocha la tête en signe d'acquiescement.
*****************
Le lendemain, tout le monde était présent pour le départ des troupes à l'entrée de la caserne. Kyle, dans son uniforme de chevalier, s'approcha de moi et d'Adelaide.
- Ne vous inquiétez pas, nous ferons tout notre possible pour vaincre rapidement les Erosiens, je ne pense pas qu'Anthosa aie envoyé beaucoup de soldats pour cette mission. Et ils ne se doutent probablement pas que du renfort est en route vers eux à l'heure actuelle. Les coups d'avance sont les plus souvent la clé de la victoire. Nous ne les laisseront pas attaquer vos villages Votre altesse soyez en sûre.
Adelaide sourit, elle semble soulagée de la détermination de Kyle. Et elle a raison parce que ç'est le meilleur chevalier que nous puissions envoyer sur le terrain, il nous a sauvé de situations plutôt compliquées des fois.
- Merci Kyle.
Christian et Louis Lui donnèrent une accolade.
- Fais bien attention à toi mon frère.
- Ne t'inquiète pas. Répondit Kyle souriant
Il inclina la tête comme signe de salut puis commença à monter son cheval, les quelques douzaines d'autre soldats encore présent au château l'imitèrent.
- Faîtes attention à vous Kyle. Les Erosiens sont de nature très cruels, et j'oses espérer que nous n'ayons pas beaucoup de pertes.
Il hocha la tête, puis donna un coup de pied à son cheval qui commença sa marche.
Nous les observons quitter le château, et remarqua que Nîhad n'était pas ici, je ne sais pas si c'est une bonne ou mauvaise nouvelle.
Le portail de la caserne se referma derrière eux, et les sujets se dispersèrent, chacun retournant à ses occupations.
J'invitai Adelaide à marcher avec moi le long du chemin jusqu'au château.
- Les Erosiens nous en veulent car nous ne paratgeons pas les même convictions qu'eux.
- Je pense que le but d'Anthosa est simple, elle veut créer un empire et y régner sous le titre d'impératrice, elle ne cherche en aucun cas la stabilité que toi ou moi cherchons.
- Ç'est pourquoi il ne faut pas la laisser faire.
- Çe n'est pas aussi facile que ça Adelaide.
- Rien n'est facile Mary, mais toute chose a un prix, et si l'on n'est prêt à faire aucun sacrifice on n'arrivera jamais à faire un pas en avant.
- N'essaie pas de t'envoler trop haut Adelaide, tu risquerai de te brûler les ailes.
- Je préfèrerais me brûler les ailes en ayant essayer, que de rester où je suis avec d'éternels regrets, chère cousine.
Je ne répondis pas, Adelaide semblait déterminée, une question me taraudait l'esprit, fait-elle allusion au trône Amasien? Voulait-elle réellement se proclamer reine de mon pays. Cela lui amènerait beaucoup de problèmes et elle en avait conscience .
Le hurlement du vent était tous ce qu'on entendait à présent. Des feuilles voltigeaient à quelques centimètre du sol, et le ciel était couvert. Une journée à rester bien au chaud à l'intérieur du château. Nous arrivâmes d'ailleurs à son entrée, je poussai la porte et laissa Adelaide entrer en premier avant de la suivre.
- D'ailleurs, Dit-elle avant de s'éclaircir la voix, comment va mon oncle ?
Ma gorge se noua immédiatement à l'entente de ses mots. Mais je m'éclaircit aussi la voix avant de dire d'un ton neutre.
- Son état est le même.
- C'est à dire ?
- C'est à dire qu'il est encore souffrant... Il est alité.
- Vous ne m'avez pas permise de le voir depuis maintenant deux jours.
- On le verra aujourd'hui tous de toute façon, avant le repas de midi.
Elle ne répondit pas, attendant peut-être plus d'informations, mais ç'est tout ce qu'elle obtiendra de moi, je ne suis pas d'humeur à parler de cela, surtout avec elle.
Nous arrivâmes au salon principale, et nous dirigeâmes vers le balcon, On vit les troupes de loin marcher vers la côte, où des bateaux les attendaient.
- La mer semble calme, prions pour que le temps soit de notre côté et qu'il facilite leur voyage.
Je ne répondis rien, regrettant déjà ma décision, puis ma frustration augmenta lorsque je me souvins que justement ce n'était pas la mienne.
- J'espère juste que je ne regretterai pas cette décision. Soufflai-je.
- Non. Ç'était la seule et unique décision à prendre. Me répondit-elle, le regard rivé vers l'horizon.
- Adelaide. Appela la voix de Lola derrière moi.
Elle s'approcha d'elle et s'appuya contre la balustrade.
-Ils sont partis... Je suis si contente.
- Oui. Lui répondit la princesse. Bon, je crois qu'il est temps de déjeuner. Viens.
- Le petit déjeuner est servi dans la salle du trône. Renseigna Lola.
- D'accord. Dit Adelaide en se retournant vers moi. Vous venez ?
- Non. Répondis-je. Je vous rejoindrai plus tard.
Elle haussa les épaules puis sortit du salon accompagnée de sa demoiselle d'honneur.
Quant à moi j'attendais quelqu'un dont les réponses la dernière fois ne m'avaient pas plu. J'ai essayé de faire abstraction mais elles me hantent depuis ma dernière visite.
J'entrai et fermai les portes fenêtres car il faisait froid. Je m'assis sur la méridienne, et balançai ma tête en arrière. J'avais mal dormi les nuits dernière.
Aussitôt ai-je fermé les yeux que j'entends frapper à la porte. Ç'était sûrement Umnah, je me levai rapidement puis l'ouvrit, je fus surprise de voir Lïa qui sourit aussitôt lorsqu'elle croisa mon regard.
- Tu es déjà de retour à la cour Lïa ? Dis-je sans pouvoir m'empêcher de sourire.
- Bien sûr Mary, je ne pouvais te laisser seule plus longtemps, cela fait déjà trois semaines que ma sœur a accouché.
- C'est votre Grace, Lïa. Je vois que tu as déjà oublié les règles de la cour. Dis-je un rictus au lèvres.
Elle rit, s'avança vers moi et me pris dans ses bras.
- Ooh Lïa !
- Oui votre Altesse ? Un problème ? Ne puis-je pas montrer de l'affection à ma maîtresse ?
- Oui tu peux. Dis-je en me détachant d'elle. Tu peux le faire en partant dire au docteur Jonas que je veux qu'il consulte mon père aujourd'hui, pour voir son état. Continuai-je d'un ton moqueur.
Elle soupira en s'éloignant de moi :
- D'accord, j'y vais. Gloussa-t-elle en partant.
Je soupirai, j'étais contente que Lïa soit revenue au château, je sentais que je vais avoir grandement besoin d'elle.
Alors que j'allais refermer la porte, un pied se mit à travers, je reculai et vit alors celle que j'attendais entrer et fermer la porte derrière elle.
- Umnah.
- J'ai vu la note que vous m'avez laissé dans mon atelier.
- Oui, je t'ai rendu visite tôt ce matin avant le départ des troupes, mais je ne t'ai pas trouvé.
- J'ai été dans la forêt chercher quelques plantes dont j'avais besoin.
Je me dirigeai vers la grande commode et m'adossai contre cette dernière.
- Je voudrais savoir...Si tes visions concernant mon père ont changé.
- Malheureusement non votre altesse, ils sont même devenuplus récurrentes et précises.
J'inspirai et expirai de plus en plus rapidement.
- Ç'est irréversible ?
Elle baissa la tête, et mon souffle se coupa, un voile de larme couvrit mes yeux que je fermai immédiatement.
- Oui.
Je lui tournai le dos laissant mes larmes couler silencieusement le long de mon visage.
- Je...j'ai... Non rien oubliez. Dit-elle aprés avoir hésiter.
- Dîtes! Dîtes ce que vous avez sur le cœur! Je ne suis pas à une mauvaise nouvelle prés. M'écriai-je en faisant volte-face.
- J'ai vu le sang, beaucoup de sang se répandre.... Et la guerre arriver jusqu'au sein du palais.
Je hoquetai de surprise.
- Quelle guerre ?
- Je n'en sais rien de plus madame, mais j'ai eu cette vision la nuit dernière.
La boule qui était dans ma gorge s'était agrandie, faisant croître mon angoisse et mon mal-être.
- Sortez. Sortez d'ici Umnah et laissez moi. S'il vous plaît.
Elle inclina sa tête et sortit aussitôt de la pièce.
Je fermai la porte à double tour, et m'assis sur la méridienne, les mains recouvrant le visage.
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