Chapitre 10

Feyrüz n'attendit pas longtemps et aida les filles et le cocher à la faire descendre, puis monter à l'intérieur du carrosse.

- Faîtes attention à elle. Nous demanda Feyrüz avant qu'on monte moi et Lola à notre tour en face du corps sans conscience de la jeune servante.

Sur le chemin du retour, je n'arrêtais pas de me demander si j'avais pris la bonne décision, peut-être était ce le destin qui a fait en sorte que nous emmenions ce carrosse jusqu'au palais de marbre pour sauver cette jeune fille, je préférais cette version.

Lola vérifiait toute les minutes si Erina respirait, et calait sa tête pour qu'elle ne prenne pas de coup violent durant le trajet.

Une fois arrivés, le cocher porta la jeune malade et courra vers la pension, un page vînt détacher le cheval du carrosse et l'emmener manger et se reposer, le pauvre a perdu assez d'énergie cette nuit.

- J'espère que nous sommes arrivés à temps pour la sauver.

Je n'arrivai pas à répondre, ç'était égoïste mais j'aurai maintenant préféré la laisser là-bas attendre notre retour, mais je sais que ma conscience ne me l'aurait jamais permise ni pardonner si ça venait à arriver.

Je me sentais comme vide d'avoir manquer la seule chance qui s'offrait à nous pour sauver l'ambassadeur érosien.

J'enlevai ma cape et je la portai entre mes mains laissant la brise de la nuit caresser mes épaules dénudés.

Je quittais l'écurie et me dirigeai vers la cour principale pour me rendre à mes appartements, je vis que les janissaires commençaient déjà à préparer la scène de l'exécution, j'aperçus l'un d'eux aiguiser la hache dans un bruit strident qui donner la chair de poule prenant en compte à quoi elle servira par la suite, un autre nettoyer le billot en bois, d'autres attacher des chaînes à une chaise haute sur laquelle ils feront surement asseoir l'accusé avant l'exécution, en guise d'attraction.

Les nappes étaient posés sur des longues tables, des chandeliers y étaient disposés, et d'autre décorations, ils voulaient tellement égayer cet horrible évènement que ça me donnait de la nausée.

Dieu que je n'aimais pas tout ça, je trouve cela tellement injuste, les membres de la royauté et nobles, ou personnes occupant un poste élevé courent tous un danger de mort ou de renversement.

Je parle en connaissance de cause, ç'est ce qu'on essayé de me faire lors de mon enfance, un groupe de suiveurs ont essayé de me kidnapper pour priver mes parents de potentiels héritiers et éteindre notre lignée. Ils n'ont pas réussi. Mais cela a couté la vie de ma mère.

*****************

Après être restée une bonne demi-heure dans ma chambre à regarder les constellations depuis le balcon, faute de sommeil, Lola insista auprès de moi pour aller rendre visite à la jeune malade, en appuyant le fait qu'elle était l'une des seules à bien la traiter dans l'aile des domestiques.

Je décidai donc de l'accompagner, sachant que je n'arrivai de toute façon pas à dormir.

Arrivées là bas, je vis une guérisseuse à son chevet, ranger le sceau qui contenait son dégueulis, quand elle me vit elle baissa la tête en signe de respect puis quitta la pièce, ma tête dévia automatiquement vers Cássia, et je remercie Dieu qu'elle soit déjà endormie à cette heure très tardive.

Lola s'avança vers Erina qui essayait de se lever pour effectuer une révérence, je l'arrêtai d'un geste de la main.

- Non, pas la peine.

- Votre altesse...

- Tu vas mieux maintenant ? Lui demanda mon amie en lui tenant la main.

- Oui, je vais bien, merci Lola. Dit-elle en souriant.

Ses cheveux, à présent lâchés, lui donnait un air angélique, et illuminaient son visage pâle, et ses gros yeux fanés, cependant, ses joues rosirent légèrement lorsque je lui offris un sourire, faisant apparaître ses quelques tâches de rousseurs.

- Que s'est-il passé ?

- Apparemment, j'ai été empoisonnée, mais la guérisseuse à réussi à me faire vomir à temps.

- En tout cas, Nous sommes contentes que tu ailles mieux, n'est ce pas votre altesse ? Questionna Lola d'un air innocent.

- Oui.

Erina sourit de toutes ses dents.

- Bon, je pense qu'il se fait tard, on ferait mieux de partir nous reposer, demain il y a l'exécution de l'ambassadeur qui nous attends, dés l'aube, n'est ce pas Lola ? Redemandai-je sur son même ton.

Ma demoiselle de compagnie me fusilla du regard.

- Vous n'avez pas réussi à mettre la main sur la courtisane ? Demanda la malade de sa voix aigue.

Je manquai de lui pouffer au nez, mais je préférai laisser Lola lui répondre.

- Non, ç'est déjà trop tard.

- Pourquoi que s'est-il passé ?

Cette fois un rire de mépris s'échappa de ma bouche, faisant froncer les sourcils d'Erina.

- Le carrosse qui allait nous emmener à l'Est de l'île a servi à te transporter du palais de marbre à ici.

- Mais, la courtisane n'a toujours pas quitté l'île.

Je m'approchai d'elle.

- Comment tu sais.

- Elle m'avait dit que le bateau qui allait l'emmener à Eros, va commencer le voyage que demain à l'aube.

Je me retournai immédiatement vers Lola, et je vis son visage s'illuminer autant que le mien.

- Tu es sûre de ton information ?

- Oui, ç'est elle même qui me l'a dit.

Un sourire se dessina sur mes lèvres malgré moi.

- Il nous reste une dernière chance ...

*****************

Après avoir mis des bottes et enfiler une cape par dessus ma robe blanche, je me dirigeai vers les écuries avec Lola.

- Tu sais monter ?

Elle secoua la tête en guise de réponse.

- D'accord, tu montera avec moi.

- Nous n'allons pas prendre le carrosse ?

- Non, ça serai plus rapide en montant. Le carrosse n'est pas encore prêt, et le cheval qui a servi à nous transporter se repose.

Je relevai les pans de ma robe et pénetrai les écuries. Je baladai mes yeux, à la recherche d'un cheval que je pourrai monter, j'aperçus un cheval noir dans un des box, et m'avançai vers lui.

- On va prendre celui là. Chuchotai-je à Lola en le pointant du doigt.

- Princesse. Entendis-je quelqu'un m'appeler alors que j'allais ouvrir la portière du box.

Je me retournai et fus surprise de voir Christian, l'un des hommes de Mary.

Ses boucles presque blondes lui tombaient sur le front, et ses iris noisette brillaient dans la lumiére de la lune.

- Où comptiez vous allez toutes les deux par cette heure si tardive ? Demanda-t-il un sourire moqueur au lèvres.

Je me munis du même sourire avant de répondre :

- Je ne savais pas que j'avais des comptes à rendre à monsieur Christian.

Il haussa un sourcil.

- Vous vous souvenez de mon nom ? impressionnant pour une princesse qui a la réputation d'être froide avec le personnel. Mais...disons que je ne suis pas n'importe qui. Affirme-t-il d'un air hautain.

Je levai mes yeux aux ciel, puis me retourna pour faire sortir le cheval de son box.

- Je vous défend de le prendre. L'entendis-je dire.

Son insolence me surprend autant qu'elle m'agace.

- Oh ! Et pourquoi donc mon prince me l'interdit ?

- Mon prince....Glousse-t-il.

Il passa devant moi, referma la porte du box puis me refit face un peu plus prés que tout à l'heure.

- Non, plus sérieusement, ce cheval est agressif, il ne laisse que très rarement quelqu'un le monter.

Il croisa les bras :

- Bien des chevaliers ont perdu leur vie en essayant de le monter, tellement que ça en ait devenu un défi qui anime l'égo des hommes.

Il haussa les épaules :

- Donc à moins que vous ne vouliez perdre la vie cette nuit, je vous conseille de prendre cette belle jument au pelage marron. Propose-t-il en se dirigeant vers un box un peu plus éloigné.

- Elle est rapide ?

Il hocha la tête en souriant.

- Enfin ça, ça dépend du talent de son cavalier...Dit-il de la malice non dissimulée dans la voix.

- Sa cavalière est expérimentée, ne vous inquiétez pas.

Je me dirigeai vers la jument et commençai à la caresser avant d'essayer de me hisser sur son dos.

- Vous n'allez pas la seller ?

- Nous n'avons pas le temps pour.

- Oh! Je vois...Ç'est pressant.

- Viens Lola, je t'aide à monter en premier. Dis-je en ignorant sa remarque

- Mais votre entre-jambe va vous faire souffrir par la suite, surtout si vous avez envie d'aller vite.

Je levai les yeux au ciel.

- Merci Christian pour tes précieux conseils, mais je pense que nous pouvons nous en passer. Dis-je un brin d'agacement dans la voix.

J'aidai Lola à se hisser, et ç'était maintenant à mon tour.

- D'accord...Permettez moi donc de vous aider à monter.

J'acceptai sa main tendue, et il me hissa jusqu'au dos de la jument d'une geste ferme et fluide, aussi facilement qu'il pouvait soulever un sac de patates.

- Ne me remerciez pas. S'exclama-t-il Alors que je donnai un coup de pied à la jument qui commençait à marcher jusqu'à la sortie de l'écurie.

Une fois dehors, je vis que le ciel commençait à s'éclaircir légèrement, mais assez pour me faire accélérer la cadence, jusqu'à commencer à traverser les bois à toute allure.

Il ne nous restait pas assez temps, j'avais peur qu'ils n'embarquent avant notre arrivée, mais nous avions de la chance car la côte Est était la plus proche du château.

Tout ce qu'on pouvait entendre étaient le martèlement des sabots contre le sol, tout ce qu'on pouvait sentir était le vent qui fouettait notre visage, et tous ce qu'on pouvait voir était le nuage de poussière qui nous entourait.

Lorsque j'aperçus la mer, je commençai à décélérer.

- Ouvre grand tes yeux Lola, et cherche avec moi cette courtisane à la crinière de feu...

À peine ai-je posé un pied sur la terre ferme, que ma tête commença à tourner légèrement, et je sentais la nausée me montait, je fermai les yeux quelques instants, essayant de reprendre mes esprits, j'avais oublié comment les sensations plus ou moins forte provoquait en moi un mal être.

- Regarde Adelaide, le bateau est encore sur le quai, mais les voyageurs se dirigent vers ce dernier pour embarquer.

Elle me pris la main, et commença à courir en direction des voyageurs, alors que mes yeux étaient à moitié ouverts, j'imagine combien nous devons paraître ridicule.

J'ouvris les yeux tant bien que mal, et commença à chercher du regard cette jeune dame.

- Tahsin Menderes ! Appela la voix d'un des employé du bateau.

Un monsieur en tunique noir portant une cape s'avança vers lui, lui présenta un sachet rempli d'or puis embarqua.

- François Stuart ! Appela t-il tandis que la cadence de mon cœur accélérait.

- Il appelle, ç'est mort.

- Nous n'avons toujours pas aperçu la dame en question.

- Et si elle avait menti ?

- Ç'est trop tard pour ce genre de questions.

- Feyre Maccadam!

Je sentis la poigne de Lola se serrait autour de mon bras.

- Regarde ! Dit-elle en pointant du doigt une jeune femme aux cheveux roux rangés en une demi-queue. Ç'est elle.

- Elle porte cette longue cape rouge, mais je peux voir la toilette qu'elle a cousu a partir des tissu de cette couturière du château.

- Isabella Depoitiers !

Et la jeune femme s'éloigna de son carrosse et commença à s'avance vers la queue.

Nous nous précipitâmes vers elle.

- Isabella ! Appela Lola. Isabella !

La jeune femme tourna la tête vers nous et fronça les sourcils. Ainsi que la dizaines d'autres personnes présentes sur la côte.

Elle détourna la tête et fait mine de ne pas nous voir.

Mais je m'avançai vers elle et lui attrappa le bras.

- Lâchez-moi ! Qu'est ce que vous me voulez ?

- Lâchez-la ! S'exclama l'homme qui appelait par des prénoms.

Je lui lançai un regard noir.

- Je suis la princesse Amalienne ! Et j'ai besoin de parler à cette jeune femme ! Ç'est une question de vie ou de mort.

Il ne parla plus et se contenta d'observer la scène qui se passait sous ses yeux.

Je pris Isabella à part et l'emmena prés d'un arbre.

- Isabella ! Je sais tout ! Dis moi qui t'a demandé de mentir ?

Elle secoua la tête.

- De quoi vous parlez ? Demanda-t-elle hésitante. Je...Je n'ai pas menti.

- Alors tu as vu l'ambassadeur donner ces informations à l'espion?

Elle fronça les sourcils essayant d'assimiler ses idées, puis reporta son regard vers moi.

- Oui...

- Tu peux me le décrire, je suppose ?

- Qui ? L'ambassadeur ? Demande-t-elle d'une voix un peu tremblante.

J'acquiesçai.

- Ç'est un....jeune homme-

- Isabella ! Grinçai-je. Je sais que ç'est quelqu'un de l'intérieur du château qui t'a ordonné de mentir en échange d'argent, pour louer d'ailleurs ce carrosse-

- Ç'est le mien.

- Et la toilette que tu porte sur toi, qui est disponible chez la couturière qui procure ces tissus aux domestiques..

Elle ne répondit rien et déglutit.

- Tu travailles pour qui? Pour Nîhad ?

- Lord Nîhad ? Le noble ? Non, il m'a juste été dit de partir lui rapporter cela.

Je haussai les sourcils et j'échangeai un regard avec Lola.

- Alors qui...? Mary ?

Après quelques secondes d'hésitation, elle baissa la tête, résignée, et poussa un soupir avant de répondre :

- Ç'est une jeune domestique de l'aile des domestiques.

J'écarquillai les yeux.

- Tu connais son nom ? Demanda Lola.

Elle secoua négativement la tête.

- Mais tu pourrais la reconnaître ?

Elle hocha la tête.

- Bien, alors viens avec moi au château, et témoigne, tu évitera la mort d'un innocent.

- Alors ? Ç'est encore long ? Le bateau doit partir ! Cria l'homme.

- Attendez ! Répondis-je.

- Alors Isabella ?

- Non, je ne peux pas j'ai.... j'ai peur...

- Ne t'inquiète pas, je te protégerai, rien ne t'arrivera, je te le promet, et tu pourrai aussi garder tous tes cadeaux, mais juste viens avec moi, tu témoignera et tu reviendra aussitôt, ensuite tu sera libre de quitter l'île si tu le souhaite.

Elle cligna des yeux plusieurs fois tandis que l'homme rappela de nouveau.

*****************

Mary
Amasia

Les premières lueurs du soleil commençaient à apparaître dans le ciel peu nuageux, l'air était frais, l'odeur des pâtisseries emplissait mes narines, la cour principale était très bien décorée, cela semble excitant et joyeux à première vue, sauf qu'une tête va bientôt être tranchée ici même, peut-être innocente, et l'odeur du sang remplacera celle des pâtisserie, et la belle ambiance du matin laissera place à l'ambiance sinistre des obsèques.

Une journée typique à la cour d'Amasia finalement.

Je me baladai entre les tables pour vérifier les dernières préparatifs.

- Quelle belle journée. Fit la voix rauque derrière moi.

Je me retournai vers le noble sans répondre, et vit l'ambassadeur, un peu plus loin, se faire ramener par deux garde, il ne se débattait pas et son expression était neutre quoique son teint un peu pâle.

- La muse est arrivée, mesdames messieurs. Annonça le noble en s'avançant vers eux.

Louis arriva à son tour avec Christian.

- Bonjour.

- Bonjour Louis.

- Bien dormi ? Demanda Lord Howell en croquant une pomme.

Je hochai la tête.

- Ça n'a pas été le cas de tout le monde apparemment. Dit-il, un sourire aux lèvres, en référence à Christian dont les cernes sous ses yeux noisettes, étaient prononcés aujourd'hui.

- Tu vas bien Christian ? Demandai-je.

Il hocha la tête.

- Oui, oui... Seulement je n'arrivai pas à dormir cette nuit.

- Tu as peur du sang Christian ? Je peux te cacher les yeux lorsque la hache s'abattra sur la nuque de l'ambassadeur...ça t'évitera de faire des cauchemars la nuit. Dit Louis d'une voix enfantine.

Je souris, contrairement à Christian à qui la blague ne plaisait pas.

- Ah bah alors Christian...on plaisante. Dit son ami en lui donnant une tape sur le dos.

- Les nobles commencent déjà à arriver. Dis-je en changeant de sujet.

- La plupart sont des partisans de Nîhad. Remarqua Lord Howell.

Je le regardai, un sourire triste aux lèvres.

- Louis, ou l'art de plomber l'ambiance. Se moqua Christian à son tour.

- L'ambiance était déjà....assez horrible. Annonçai-je en prenant un verre de jus d'orange de la table.

Nous nous avançâmes vers la chaise sur laquelle la victime était assise, enchaîné aux carcans métalliques.

- N'empêche, Ç'est triste comme fin pour un homme politique. Confessa Louis.

- Mais ç'est la fin que beaucoup connaisse malheureusement. Dis-je

- Surtout les bâtards et les indignes du trône. Ajouta Lord Nîhad soudain à mes côtés.

Mon regard vira vers la hache qui servira à l'exécution, et un frisson longea ma colonne vertébrale, en m'imaginant à la place de l'ambassadeur.

- Ç'est ce qui arrivera s'ils jugent que votre cousine est plus digne que vous quant à l'accession du trône. Murmura Nîhad au creux de mon oreille. Augmentant ma chair de poule

Je n'arrivais pas à le regarder dans les yeux et le contredire. Ç'était vrai.

- Cependant.....Continua-t-il. Il se pourrait que ça ne soit pas vous qui finisse ici...mais quelqu'un d'autre.

Il me fit face, alors que je n'arrivai toujours pas à le rencontrer son regard.

- Alors pensez-y lorsque la hache s'abattra sur ce traître. Ça vous fera réfléchir.

Mes yeux croisèrent enfin les siens, plein de mépris et de mal.

- On sera deux à y penser alors, Lord Nîhad. ça pourrait malheureusement vous arriver avant moi, qui sait ? Dis-je un sourire innocent aux lèvres tandis que je vis le sien se feindre.

Je m'éloignai de lui et m'approchai de Mathilda qui semblait très fatiguée.

- Je n'ai pas dormi de la nuit pour préparer ces pâtisseries, j'espère qu'elles vous plairont.

Je lui souris :

- Déjeunons maintenant. Plus vite on aura terminer, plus vite ce carnage sera fini.
Christian et Louis me rejoignirent.

- Adelaide ne se présente pas on dirait... Remarquai-je.

- Ah ! Émit Christian, j'ai oublié, elle ne viendra sûrement pas. Dit-il en s'asseyant prés de moi.

- Une lâche...Ç'est pourtant à cause d'elle que tout cela s'est passé, mais elle préfére faire abstraction de ses responsabilités.

- Elle a quitté le château en pleine nuit. Peut-être qu'elle dort encore.

Je me retournai vers lui.

- Où est-elle partie ?

- Je n'en ai aucune idée.

Je fronçai les sourcils, où pourrait-elle bien être allée ?

J'envoyai Lïa vérifier si elle se trouvait dans ses appartements, elle revînt quelques minutes plus-tard et me fit signe de la rejoindre. Je m'excusai et m'éclipsai de la table tandis qu'ils avaient presque fini de manger.

Elle me prit de côté et me donna un message.

- Ç'est Feyrüz qui l'a envoyé du palais de marbre, elle dit qu'Adelaide est venue soutirer des informations à l'une des servantes à propos du témoin. Chuchota-t-elle. Et elle n'est pas dans ses appartements, ni dans tout le château.

Je ne comprenais pas très bien ce qu'Adelaide essayait de faire mais je savais qu'elle allait tenter de prouver l'innocence de l'ambassadeur.

- Bien, mesdames et messieurs, ce pour lequel vous êtes venu va bientôt débuter, regroupez vous prés de l'estrade ! Annonça Nîhad.

Et ç'était trop tard....À moins que je réussisse à retarder un peu le début de l'exécution...

Je m'avançai vers Nîhad :

- Lord Nîhad, je pense que ç'est un peu trop précipité, les gens ont eu à peine le temps de manger, laisse les le regarder souffrir sur cette chaise avant de le finir.

Il me regarda d'un air perplexe.

- Vous voulez le voir souffrir autant que moi ?

Je hochai la tête.

- Je ne vous crois pas.

Il s'avança vers le régent. Je le suivis.

- Je suis sérieuse, décalons un peu son exécution.

- Votre Grace, vous ne pouvez pas le sauver de la mort ! Ç'est un traître.

- Rien n'est prouvé.

Il haussa les sourcils.

- Vous le défendez ?

Il soupira d'agacement puis commanda au régent de donner le signal au bourreau afin de le détacher.

Je m'avançai vers le régent à mon tour.

- Vous ne commenceriez pas l'exécution tout de suite !

- Mais-

- J'ai dit : vous ne commenceriez pas toute suite l'exécution ! Je n'ai pas dit de l'annuler. Alors tâche d'attendre mon signal monsieur le régent si tu veux garder ton poste !

- Malheureusement ce n'est pas de votre autorité Madame Mary, je crains qu-

- Arrêtez ! Ne le tuez pas ! Ç'est un innocent ! Surgit la voix d'Adelaide de derrière nous.

Elle arrivait avec sa dame de compagnie et une autre dame.

- Qu'est ce que ...? Entendis-je Nîhad murmurer dans sa barbe.

- Cette jeune dame va vous le prouver. Dit-elle, essoufflée.

**************

Après avoir vu les domestiques préparer la scène du meurtre, je les vis à présent tout défaire et ranger, et cette affaire nous aura fallu qu'un petit-déjeuner en pleine air dés l'aube, ce n'est pas plus mal....

L'ambassadeur, à présent libre s'approcha de moi.

- Heureuse que vous soyez à présent libre...Comment vous sentiez vous sur cette chaise haute ?

- Comme quelqu'un auquel on allait lui trancher la tête.

- Arghh, horrible.

- Je confirme.

Ses yeux dévièrent derrière moi, et je vis Adelaide arriver vers nous.

- Merci beaucoup votre altesse d'avoir prouver mon innocence. Dit-il en effectuant une révérence soignée à l'intention de ma cousine.

Elle lui sourit faiblement pendant qu'il se relevait.

- Mais pourquoi avoir fait cela, après tout je peux être considéré comme votre ennemi, et je collais parfaitement au profil du traître

- Mais vous ne l'étiez pas, et contrairement à Nîhad qui voulait désigner un coupable juste pour défouler sa haine, je cherchai le coupable pour faire justice, et te tuer ne m'apporterai rien de plus.

- Que des problèmes...Ajoutai-je.

- Oui, si on prend compte le côté négatif. Affirma-t-elle.

- Donc en conclusion, vous avez fait tous cela parce que vous aviez peur d'Anthosa.

Il gloussa tandis qu'Adelaide se redressa, sa blague ne lui faisait pas rire, se retrouver en position de faiblesse tout à coup ne lui plaisait pas.

- Je suppose que vous allez le lui rapporter, comme un bon ambassadeur le ferait. Lui dis-je voyant qu'Adelaide était un peu mal à l'aise.

- Oui...mais ça pourrait bien rester notre petit secret...Votre cousine a tout de même sauvé ma vie. Qui n'est peut-être pas très cher chez les érosiens, mais assez pour moi quand même.

Je gloussai, ainsi qu'Adelaide qui s'était détendue après avoir compris que l'ambassadeur ne comptait pas ajouter ce petit incident à son rapport régulier.

- Mais....Je suppose que j'aurai droit à un petit dédommagement pour le séjour au cachot, l'humiliation publique ainsi que les maltraitances subies-

- J'ai compris...Cependant, j'estime que ç'est aux amasiens de s'occuper de cela. Dit Adelaide en souriant. Ç'est eux les coupables de cette injustice aprés tout.

- Mhm...Plutôt un amasien en particulier. Rétorquai-je. Lui qui était si pressé de vous voir mort, Que sa richesse lui serve un peu...

- La provenance de mon argent ne m'intéresse pas, tant qu'elle soit donnée.

- Ne vous inquiétez pas, Nîhad payera... le rassurai-je en plissant les lèvres. Il payera...

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