Chapitre 14. POV Aaron
Je n'avais absolument pas pensé qu'elle prendrait ma remarque au sérieux, je voulais simplement la rassurer, lui faire comprendre que j'étais présent pour elle et maintenant je devais me décider. Savoir si oui ou non je devais l'accompagner voir son mari dans le coma. Ça me semblait être une situation délicate, j'avais envie d'être là pour elle certes, mais je ne voulais pas que cela paraisse déplacé.
— Tu en as vraiment envie ? demandais-je donc.
— Seulement si ce que tu m'as dit sur tes sentiments sont réels, me répondit-elle. Je n'avais jamais envisagé de rencontrer quelqu'un d'autre que Ian, et de penser à refaire ma vie. Alors si tu es sérieux j'aimerais que tu le rencontres. Ça peut paraître complètement débile, commença-t-elle en stressant visiblement, il n'est même pas conscient et je...
Elle commençait à paniquer en plus de stresser, pensant devoir se justifier de son résonnement alors je la coupais et l'obligea à nouveau à relever la tête pour me regarder. Je voulais la rassurer, lui faire comprendre que ce n'était pas une mauvaise idée. Même si j'avais quelques doutes au départ, je voyais bien que ça pouvait être important pour elle.
— Ce n'est pas fou, la coupais-je, je ne suis pas dans ta situation alors je ne sais peut-être pas à quel point c'est important pour toi mais je pense que je comprends. Et j'étais très sérieux quand je t'aie parlé hier. Je sais que ce ne sera pas aussi facile pour toi que pour moi d'envisager une relation mais j'attendrais, conclus-je.
— Merci, répondit-elle simplement avant de m'embrasser.
On se retrouva donc à peine une heure plus tard à entrer dans la chambre d'hôpital de son mari. Elle se dirigea vers lui et l'embrassa avant de lui prendre la main et de s'asseoir près de lui. J'étais resté debout près de la porte que j'avais refermé. Voir Kaylee près de cet homme qui semblait endormi me fit mal. Je n'étais pas jaloux, mais simplement triste pour elle, l'amour qu'elle lui portait été d'une évidence folle, elle le regardait d'une façon si tendre et amoureuse. Cela me fit mal qu'elle ne puisse avoir aucun retour de cet homme. Elle lui parlait comme s'il allait lui répondre à la fin de chacune de ses phrases. Je l'observais sans vraiment écouter ses paroles jusqu'à ce que j'entende mon nom et qu'elle me regarde. Je m'approchais alors enfin et m'accroupis près d'elle prenant sa main libre, elle la serra et continua à parler à Ian de notre rencontre, notre travail ensemble et du reste.
— Si tu savais à quel point il me fait du bien chéri. C'est sur ce n'est pas toi, personne ne sera jamais comme toi, personne ne te remplacera jamais vraiment mais il le sait et s'en accommode, raconta-t-elle. Et quand tu ne seras plus là, je crois bien qu'il veillera sur moi, finit-elle.
Á la fin de ces mots elle se retourna vers moi et me serra la main un peu plus fort, elle avait les larmes aux yeux ce qui me fit de la peine. Je me redressais alors, l'embrassa sur le front et fis finalement face à Ian.
— Je vous promets que je prendrais le plus grand soin d'elle, dans n'importe qu'elle situation et surtout de l'aimer autant que vous l'avez fait, tentais-je de dire à cet homme.
Cela me paraissait étrange de parler à un homme qui ne m'entendais peut-être pas, et qui surtout ne me répondrait pas, mais je savais que Kaylee en avait besoin et j'avais besoin de lui prouver que je tenais à elle.
— Merci, souffla-t-elle.
Je lui sourit pour toute réponse avant de reprendre :
— Je te laisse un peu seule, je vais passer un coup de fil.
Je partis afin d'appeler le secrétariat de cet hôpital et de faire en sorte que toute les factures que Kaylee devait payer soit réglé, ainsi que les prochaines s'il y en avait. Je ne savais pas comment elle allait réagir, probablement pas de la meilleure façon, mais j'espérais qu'elle le sache le plus tard possible.
Elle sortit à peine cinq minutes plus tard et un sourire apparu sur son visage à la seconde ou elle croisa mon regard. Je lui rendis et elle déposa un baiser sur ma joue en arrivant à ma hauteur. Je pris sa main et entrelaça mes doigts dans les siens. C'était la toute première fois que je faisais cela, la sensation était agréable, je caressais son pouce du bout du mien et elle me serra brièvement la main en soupirant de plaisir. Ça aussi je pense que je ne m'en passerais pas. Sa peau si douce était une drogue à elle toute seule.
Une fois dans la voiture, elle me remercia de ce que j'avais dit à Ian.
— Tu n'étais pas obligé, ajouta-t-elle.
— Je le pensais, répondis-je, je veux prendre soin de toi.
— Tu ne devrais pas, je ne veux pas qu'on me prenne en pitié, je peux me débrouiller seule, dit-elle tristement.
Sa réponse ne m'aida pas à m'imaginer qu'elle réagirait positivement au fait que j'avais réglé ses factures médicales. Je devrais amener la chose délicatement si je ne voulais pas déclencher sa colère.
— Je ne te prends pas en pitié, ajoutais-je alors sincèrement.
Je décidais de changer de sujet avant qu'elle ne réponde.
— Tu ne m'a jamais dit quelles études tu as poursuivi ? demandais-je. Quel diplôme tu as obtenu ?
— Je n'ai pas de diplôme, lança-t-elle amère.
Sa mine se rembrunit aussitôt et je regrettais avoir amener le sujet, mais je voulais aussi en savoir plus.
— Tu avais une bourse à l'université non ? Tu n'as pas fini ? l'interrogeais-je.
— Il me restait encore quelques mois quand Ian a eu son accident, expliqua-t-elle, j'ai dû trouver du boulot assez vite et je ne pouvais plus suivre mes cours.
Je pris sa main dans la mienne et la pressa. J'étais vraiment désolé pour elle, je suis sûre qu'elle aurait pu aller loin si elle avait pu obtenir son diplôme j'en étais sûr. Je posais nos mains enlacées sur ma cuisse et me concentra à nouveau sur la route quand le feu passa au vert.
— Qu'est-ce que tu faisais ? insistais-je brisant le silence.
— Toi et ton riche univers allez trouver ça débile, souffla-t-elle sans répondre.
Elle tourna la tête, repris sa main, regarda vers la fenêtre et n'en ajouta pas d'avantage. Je ne pensais pas que j'en saurais davantage sur ce sujet pour le moment.
— On vas où ? demanda-t-elle en changeant de sujet.
— Tu le seras si tu me dis ce que tu étudiais, répliquais-je.
— J'attendrais qu'on arrive pour le découvrir alors, conclut-elle.
Je souriais également, elle était visiblement plus têtue que curieuse, et j'étais persuadé de ne rien savoir durant ce court trajet.
— Je le découvrirais, dis-je, tu me le diras.
Elle tourna enfin la tête vers moi et sourit. Sourire qui me faisait craquer plus qu'il ne le devrait.
— Tu peux toujours rêver monsieur le sexy proprio, répondit-elle.
Je me garais vingt minutes plus tard dans un parking vide.
— La patinoire ? demanda-t-elle surprise.
— Tu en à déjà fait ? l'interrogeais-je.
— Deux ou trois fois pas plus, m'informa-t-elle. Ce n'est pas fermé ? Il n'y a personne.
Elle regardait le parking vide à la recherche d'une seule présence, mais comme prévu il n'y avait personne. Je réprimais un sourire et la regarda sans répondre à sa question, avant de descendre et de lui ouvrir la portière.
— Sexy proprio n'est pas seulement propriétaire de quelques boites de nuit c'est ça ? devina-t-elle facilement face à mon silence.
Je souris à nouveau, acquiesçais et déposa un baiser sur ses lèvres avant de l'emmener à l'intérieur. Dix minutes après être rentré dans le bâtiment nous étions déjà sur la glace. Elle n'était visiblement pas rassurée et restait accroché aux rambardes sur les côtés. Je m'amusais à la charrier en passant plusieurs fois à côté d'elle rapidement pour la surprendre et la faire sursauter.
— Arrêtes de me foutre une peur bleue comme ça ! cria-t-elle quand je m'éloignais à nouveau. Je croyais que c'était une sorte de rencart alors pourquoi je suis toute seule à lutter sans toi à mes côtés pour me retenir ou je ne sais quoi ?!
Je riais devant son malaise, et elle me lança un regard noir. Alors je m'approchais d'elle jusqu'à devoir la stopper et la bloqua contre la barrière. Je commençais à approcher mon visage au maximum du sien sans jamais la toucher. Je pouvais déjà sentir son trouble, et surement la même envie que moi que nos lèvres se touchent, mais je résistais à cette envie afin d'atteindre mon but.
— Tu veux que je sois prêt de toi ? susurrais-je près de ses lèvres.
Je la vis déglutir, ses yeux papillonnaient de mes lèvres à mes yeux plusieurs fois avant de finalement murmurer un petit oui à peine inaudible.
— Que je te tienne la main pour ne pas que tu tombes ? continuais-je de l'interroger.
Elle acquiesça à nouveau alors que je me rapprochais encore un peu plus.
— Tu veux que je t'embrasse ? l'interrogeais-je
— Tu ne l'as pas deviné ? me questionna-t-elle en parlant finalement.
Je m'approchais donc encore d'elle, mes lèvres aussi proches que possible puis m'arrêta seulement à quelques millimètres.
— Quels études faisais-tu ? demandais-je en la surprenant clairement.
Elle recula son visage autant que possible, puis posa ses mains à plat sur mon torse avant de me repousser. Je partis en arrière sans pouvoir me retenir mais réussis tout de même à trouver l'équilibre pour éviter de tomber.
— Va te faire foutre ! cria-t-elle peu crédible.
Elle voulait me faire croire qu'elle était en colère mais je voyais l'ombre d'un sourire sur ses lèvres. Je m'approchais à nouveau d'elle, pris son bras et la mena de force vers le milieu de la patinoire, elle protesta mais s'accrocha à moi de peur de tomber. Je passais mon bras autour de sa taille et avança avec elle. Elle se détendit enfin au bout d'un moment et commença à prendre confiance.
Après trente minutes on glissa finalement vers la sortie pour s'asseoir sur les gradins. Je l'aidais à enlever ses patins et me releva en me penchant lentement devant elle. Mes mains remontèrent le long de ses flancs et elle frémit, mon visage se retrouva à nouveau tout près du sien.
— Je te jure que si tu t'éloignes à nouveau de moi sans m'embrasser tu vas le regretter, me menaça-t-elle.
Je ris et elle passa ses bras autour de mon cou afin d'essayer de m'approcher encore plus d'elle mais je résistais.
— Tu sais ce que je veux entendre, murmurais-je dans son oreille.
— Je te déteste, murmura-t-elle peu encline à me parler.
— Non pas ça, souriais-je en mordant son lobe.
— La pâtisserie, souffla-t-elle résigné. J'étais en train de passer mon diplôme pour devenir pâtissière, avec option confiserie, chocolaterie et art du sucre. Je suivais également des cours de marketing et gestion du commerce afin de savoir comment gérer une entreprise.
Je l'embrassais avidement sans lui laisser le temps de me détester de lui avoir fait avouer. Elle gémit et pressa ma tête en emmêlant ses doigts dans mes cheveux. On s'éloigna enfin pour reprendre notre souffle et elle jura.
— Putain si j'avais su que ce serait comme ça je te l'aurais dit tout de suite, lança-t-elle à bout de souffle.
Je souri et elle m'imita.
— Pourquoi tu pensais que je trouverais ça débile ? demandais-je ensuite. Je trouve ça absolument formidable. Tu avais une vraie ambition.
— Formidable !? s'énerva-t-elle sans que je ne comprenne pourquoi. Qu'est-ce qu'il y a de formidable à faire de la bouffe ? J'aurais pu faire quelque chose qui aurait aider les gens ! Et encore je n'aurais même pas été fichu de terminer non plus, souffla-t-elle au bord des larmes.
— Kaylee, commençais-je en attrapant sa main. Ce n'est pas parce que Ian était médecin que tu n'es pas mieux que lui, tu aurais fini tes études et eu ton diplôme haut la main si tu n'avais pas dû arrêter j'en suis sûr.
Je lui caressais la joue, ses larmes coulèrent et elle baissa la tête pour la poser sur ses genoux afin que je ne la vois plus. Je m'accroupis devant elle et lui caressa les cheveux tentant comme je le pouvais de la consoler.
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