5- "Impuissante"

                            ~ Brookville, Pennsylvanie, USA, 2 Novembre 1972 ~

     Après ces quelques mots, je reprends mon chemin dans la ruelle. Celle-ci est assez étroite et   complètement vide, il n'y a pas âme qui vive ici. Pourtant j'ai l'impression que les bâtiments de part et d'autre des trottoirs me scrutent. Je suis complètement déstabilisée dans, et par, cette ville si différente de ce que j'ai connu. Toutefois, je suis rassurée en sentant que ce Magnéto n'est plus à proximité de moi, et donc qu'il m'a enfin laissé tranquille. Il n'a fait que me ralentir avec ses questions et m'a fait perdre un temps précieux. Je continue ma route et arrive sur une rue un peu plus large où j'aperçois quelques personnes se promenant au clair de lune. Cela fait environ 5 minutes que je marche, lorsque j'aperçois une chose qui m'est complètement étrangère. Celle-ci m'intrigue tellement que je m'arrête immédiatement pour la fixer. Il s'agit d'une sorte de cage en fer avec des vitres sur trois des côtés. A l'intérieur il n'y a rien mis à part une machine cubique qui me rappelle le téléphone qui se trouvait dans notre maison. J'allais reprendre ma route lorsque je vois quelqu'un entrer dans cette boîte, mettre des pièces dans la machine, et décrocher le combiné. Mon intuition sur cette machine se confirme lorsque je vois cette personne parler dans celui-ci. Il s'agit donc bien d'une sorte de téléphone. Je décide de reprendre mon chemin et avance tout droit vers l'inconnu.

      ~ Walter Dick Memorial Park, Brookville, USA, 2 Novembre 1972 ~ 

     Cela fait longtemps que je marche, et je suis maintenant arrivée dans un lieu boisé. C'est complètement désert, ce qui est à mon avantage. Je trouve un endroit éloigné de tous les chemins de terre, et je m'allonge au pied d'un arbre caché par des buissons. Je suis exténuée et toujours blessée, m'endormir ne sera pas très difficile. Seulement il faut que je me réveille avant l'aube pour pouvoir reprendre mon chemin le plus vite possible. 

     J'ouvre de nouveau les yeux. J'ignore combien de temps j'ai dormi, mais l'aube n'est pas encore levée. Ce qui m'a réveillée c'est un bruit étrange et très fort qui vient d'en haut. J'ignore totalement ce que c'est mais je préfère me cacher encore plus entre les buissons plutôt que de sortir pour voir de quoi il s'agit, risquant ainsi d'être vue. J'essaie d'utiliser mes pouvoirs pour me cacher mais j'en suis totalement incapable. Mes forces ne sont toujours pas suffisantes pour que j'y arrive et mes pouvoirs me demandent énormément d'énergie. Les branches et les feuilles des arbres qui se trouvent à quelques mètres devant moi commencent à s'agiter et à voleter. Puis ces effets d'air se rapprochent de plus en plus de l'endroit où je me trouve. Je me recroqueville encore un peu plus sur moi-même pour me cacher. J'entends le bruit s'éloigner derrière ma cachette. Je n'ai donc pas été repérée. Mes muscles, qui s'étaient jusque-là contractés tandis que j'essayais de rendre mon corps le plus petit possible, se détendirent légèrement. Je compris en fait que ça n'était que le début de mes ennuis lorsque je sentis quelque chose me transpercer le flanc. Une balle. Je prends sur moi et serre les dents pour ne pas faire de bruits, et j'appuie immédiatement ma main sur ma blessure pour arrêter le sang. Mais je sais que c'est inutile. Il n'y a qu'eux qui ont pu me retrouver. J'ignore totalement comment ils ont fait, mais ils ont réussi. Je sais que c'est la fin. Je suis trop faible, je ne peux ni utiliser mes pouvoirs, ni bouger. Je me sens totalement démunie face à eux. Je ne peux rien faire pour me protéger. Je ne veux pas abandonner, je ne veux pas retourner là-bas mais je ne vois pas comment m'en sortir. Je distingue des cordes descendre devant moi. Ça y est, ils vont arriver. Tout va encore recommencer. A bout de force, je me sens sombrer et tomber. Mais je ne touche pas le sol comme je m'y attendais. Non, j'ai l'impression que quelqu'un me rattrape. J'arrive après quelques instants, et de nombreux efforts à entrouvrir les yeux et à l'apercevoir. L'homme du café. Magnéto. Il m'a rattrapé avant que je ne percute le sol. Je tourne la tête vers l'endroit où les hommes de l'hélicoptère venaient de poser pieds à terre, mais je vois Magnéto les envoyer contre les arbres et faire s'éloigner l'hélicoptère pour qu'il aille s'écraser quelques mètres plus loin. Je l'entends dire :

"- Quel idiot, j'aurai dû te suivre de plus près !" Puis je sombre dans le noir complet.

        ~ Walter Dick Memorial Park, Brookville, USA, 3 Novembre 1972 ~

     Lorsque je rouvre les yeux la pénombre à complètement disparue, et je vois à travers les feuilles des arbres le ciel bleu et le soleil qui m'aveuglent. Je mets ma main droite devant mes yeux pour ne plus être éblouie, et tourne la tête. Je m'aperçois que Magnéto est parti, et que les hommes de cette nuit sont toujours allongés par terre, peut-être morts. Je soulève mon t-shirt pour regarder mon ventre, et constate, comme je le pensais, que mes blessures ont disparues. Seul reste le sang sur mes habits. Moi aussi je suis morte. Magnéto a dû voir que j'étais décédée, et est partit ne sachant pas que je me réveillerai. Tant mieux. Même s'il m'a sauvé la vie en m'évitant d'être capturée, je préfère faire mon chemin toute seule. Mes forces maintenant revenues, après avoir quand même pu me reposer un peu, me permettent de quitter ma cachette, et je fuis le plus vite possible de cet endroit.


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