~ Position inconnue, USA, 7 Novembre 1972 ~ 

    J'arrive enfin au-dessus de la ville d'Hunter. Malgré mes appréhensions, le voyage s'est plutôt bien passé. Mis à part ,bien sûr, lorsqu'un autre avion est passé à côté de moi. Cela a eu pour conséquence de créer des vagues d'airs qui ont fait valdinguer l'engin dans lequel je me trouvais. Il a donc commencé à partir dans tous les sens, et j'ai bien crû que j'allais finir par me crasher. Heureusement, j'ai pu reprendre le bon cap quelques instants après ces perturbations. Maintenant je suis entrain de survoler l'endroit où j'ai rencontré Charles pour la première fois. Celui où j'ai déchaîné mes pouvoirs pour déchirer la terre. Mais contrairement à la dernière fois, il y a de nombreux humains en bas. Ils ne font pas partie des hommes du complexe, ce sont juste des citoyens qui ont dû être intrigués par cette énorme brèche sortie dont ne sait où. Ils ont même établi un périmètre de sécurité autour du trou, et à côté se trouvent des voitures de police. Je me concentre alors, et cherche un esprit différent, celui d'un mutant. Il doit y avoir au moins une trentaine de personnes en bas, regroupées devant le trou qui est apparu sans explication aucune. Je fouille l'esprit de chacun, et trouve enfin ce que je cherche. Un mutant. Cette nouvelle fait grandir en moins une vague de réjouissance, puis en fouillant plus dans cet esprit je me rends compte que malheureusement ça n'est pas celui auquel je m'attendais. Mais je sais qu'il pourra me conduire à Charles puisqu'il était avec lui la dernière fois. A l'époque je ne connaissais pas son prénom, mais maintenant je sais qu'il s'appelle Hank.

    Je décide alors de poser l'avion non loin, à l'abri des regards. J'amorce ma décente en douceur, et tente d'atterrir sans brusquerie. Je suis soulagée de constater que cette étape est bien plus aisée que le décollage ! Et je peux enfin détendre mes muscles qui sont restés crispés durant tout le voyage. Je me précipite immédiatement vers la porte de l'avion, et sors de celui-ci. Une fois dehors, je m'avance vers la foule, et tente de m'y insinuer sans me faire remarquer. Je me faufile de la sorte en convergeant vers Hank. Durant le temps qu'il me faut pour l'atteindre, j'entends les ébahissements des humains qui ne comprennent pas ce qui est arrivé. Et plus amusant, j'écoute toutes les théories plus farfelues les unes que les autres, qu'ils proposent pour expliquer ce phénomène. Étrangement, malgré le fait que les mutants soient maintenant connus de tous, aucun humain ne pense que l'un d'eux puisse en être la cause. Soit ils manquent d'imagination, soit ils préfèrent littéralement ignorer la présence et l'influence des mutants.

    Je suis maintenant assez proche d'Hank pour l'apercevoir. Je me rapproche encore de lui, lentement, et me place juste derrière l'endroit où il se trouve pour regarder ce qu'il fait. D'une main il tient un stylo, tandis que de l'autre il maintient un carnet sur lequel il écrit en observant l'abysse. Je m'introduis dans son esprit, et apprends que les informations qu'il consigne sont là pour l'aider à déterminer la puissance de mes pouvoirs. Cela me fait rire, s'il croit vraiment pouvoir estimer mes facultés en regardant un gouffre, il se trompe amèrement. Malheureusement pour moi c'était une erreur. En effet, Hank m'a entendu et s'est retourné pour savoir d'où venait ce rire. J'avoue que j'aurais pu être plus maligne sur ce coup, mises à part les messes basses, il n'y a pas un bruit ici. De plus, je peux affirmer, d'après l'expression qu'Hank a sur le visage, qu'il m'a reconnu. Il est tellement surpris, que la mâchoire lui en tombe tandis que ses yeux s'exorbitent de plus en plus. Je sens qu'il s'apprête à dire quelque chose, et prends alors les devants.

"- Tais-toi, lui assénai-je en le gratifiant d'un regard noir.

- Ah...Euh...D'accord, répondit-il en bégayant."

    Je crois vraiment qu'il ne comprend pas le sens du verbe "se taire". Mais bon, il sait au moins être discret, c'est déjà ça.

"- Où est le télépathe ? l'interrogeai-je en reportant mon regard vers les personnes s'affairant près du trou.

- Chez lui, me dit-il immédiatement."

    A ces mots je tourne vivement la tête vers Hank, le regard froid, et lève le sourcil gauche pour lui signifier l'idiotie de cette réplique.

"- Enfin à l'institut, je veux dire, se reprit-il, stressé, en se tordant les mains l'une contre l'autre."

    Je ne change pas ma façon de le regarder. Il croit vraiment que cette information m'aide plus que la première ? Impatiente, je prends, une fois encore, les devants sur d'autres répliques tout aussi utiles que les deux précédentes, et m'introduis dans son esprit. Je n'aime pas m'immiscer de la sorte dans les pensées des autres, mais en ce moment je n'ai pas le temps de suivre mes valeurs morales. Ainsi, je comprends enfin ce qu'il désigne comme "l'institut".

"- Amène-moi dans cet endroit, lui demandai-je d'une voix qui n'admet pas de réponse.

- Où sont Erik et les autres ? se renseigne-t-il soudain en tournant la tête de gauche à droite, comme pour les localiser. J'espère que ça n'est pas encore un de ses pièges ?"

    Je souffle, décontenancée, c'est incroyable la capacité qu'il a à me faire perdre un temps qui m'est si précieux. Ce Hank a l'air d'être quelqu'un de bien, de gentil, seulement en ce moment ce dont j'ai besoin c'est de trouver Charles, pas de faire la conversation. Je décide donc de lui expliquer brièvement ma situation pour qu'il me mène enfin à celui que je cherche.

"- Ecoute, ils ont été enlevés par des hommes qui travaillent pour les mêmes personnes que ceux qui ont fini dans le gouffre que tu vois ici, dis-je en pointant la fosse devant nous. J'ai besoin de Charles pour les retrouver."

    Je devine à son expression qu'il mesure enfin l'ampleur du problème, et le voit s'affoler.

"- Viens, j'ai pris le jet, on sera à l'institut en moins de deux, me lance-t-il, soudainement très pressé.

- Tu as pris quoi ? le coupai-je dans son élan.

- Le jet, répéta-t-il, sans comprendre le problème.

- Et qu'est-ce que c'est un jet ? me renseignai-je, déconcertée par ma propre ignorance.

- Tu ne sais pas ? C'est un avion à réaction, il est beaucoup plus rapide qu'un simple avion, me dit-il le plus naturellement possible, comme si cela tournait sous le sens.

- La dernière fois que j'ai été vraiment confrontée à la civilisation c'était en 1924..., expliquai-je d'une petite voix en baissant les yeux.

- Ah d'accord...les jets n'avaient pas été inventés à cette époque-là, me répondit-il gêné.

- Bon, on y va, lui demandai-je en relevant brusquement la tête vers lui."

    Comme toute réponse je ne reçois qu'un petit hochement de tête de sa part. Puis nous nous faufilons le plus vite possible au beau milieu de la foule, et j'essaie tant bien que mal de ne pas le perdre de vue. Soudain je repense à l'avion avec lequel je suis venue, celui d'Erik. Tant pis, je dois me dépêcher alors ce jet est la meilleure solution. Bientôt je rencontrerai Charles.

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Voilà j'espère que ça vous aura plu ! :D

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Merci d'avance ! :)