36- "Révélations"
~ Position inconnue, USA, 6 Novembre 1972 ~
Suite à ces mots, le mutant en face de moi perd son sourire tandis que le mien grandit. Il n'est pas si bête que cela apparemment, et comprend bien que c'est maintenant que les choses sérieuses commencent. Ce que je lui ai fait la dernière fois, qui n'était qu'une petite vague de vent étant donné le peu d'énergie qu'il me restait, et ce qu'Erik lui fait ne sont rien à côté de ce dont je suis capable. J'entends d'ailleurs Erik qui tambourine toujours à la porte, fou de rage. J'avoue que toute cette agitation fait que je ne suis pas très bien installée sur ma chaise qui n'arrête pas de sursauter, mais cela sera amplement suffisant pour un interrogatoire. Je décide de commencer doucement pour savoir s'il sera ou non coopératif, ce dont je doute fortement.
"- Comment t'appelles-tu ? lui demandai-je sans aucune émotion."
J'attends pendant quelques instants qu'il me réponde, mais il ne semble apparemment pas prêt à le faire. Au contraire, je le vois se concentrer, certainement pour empêcher toute intrusion télépathique dans son esprit. Cette idée me fait rire, il a déjà peur de moi alors que je ne lui ai encore rien fait. Malheureusement pour lui la peur garde peut-être alerte, mais elle ne garde pas en vie. De plus, il est en piteux état. Erik et Emma n'ont pas dû le laisser se reposer, et Erik l'a bien amoché, il a l'air épuisé autant physiquement que mentalement.
"- Tu ne me semble pas prêt à subir un interrogatoire de ma part, alors tu ferais mieux, pour ton propre bien, de répondre de suite à mes questions, le menaçai-je.
Son visage devient de plus en plus blanc, quasiment cadavérique. Il semble d'ailleurs réfléchir à ce que je viens de lui dire. Il se rend sûrement compte que capituler est la bonne, et même la seule, solution qu'il est.
"- Je ne céderai pas, me répondit-il soudainement."
Je soupire. Dommage pour lui, il est apparemment plus bête que je ne le pensais. Mais je pense qu'une simple démonstration de ce que je suis capable de lui faire sera suffisant pour qu'il comprenne, et rectifie son erreur.
"- Alors tu vas souffrir, dis-je froidement, mais avec un regard carnassier."
Je le fixe pendant plusieurs minutes durant lesquelles je n'exprime aucune émotion, et ne fait aucun geste. Je sens très vite la tension monter chez lui, et il commence même à s'agiter sur sa chaise, mal à l'aise et apeuré. Menacer les gens fonctionne très bien, mais pour que cela soit vraiment efficace il faut en plus les attaquer quand ils ne s'y attendent pas. Je le laisse mariner comme cela encore pendant un moment, puis je vois une goutte de sueur couler le long de son visage. Ça y est, il est à point. D'un coup je pénètre dans son esprit. Je sens qu'il est surpris par le fait que j'ai réussi. Une fois l'étonnement passé, il essaie immédiatement de m'en exclure, seulement il n'y arrive pas malgré tous ses efforts. Mais je ne compte pas me contenter de fouiller dans son esprit, non je vais lui faire regretter d'avoir résisté. J'envoie dans sa tête une puissante douleur, ce qui le fait se courber vers l'avant, autant que ses attaches le lui permettent. Il se met en plus très vite à crier. Je continue à le faire souffrir, et je vais en même temps chercher dans son esprit l'information que je lui ai demandée, et bien sûr je la trouve. J'arrête donc ma torture sur son cerveau, espérant qu'il sera maintenant plus enclin à coopérer.
"- John Miller ? rigolai-je. Pas très original comme prénom !"
Ma réflexion le fait grogner, ce qui me fait encore plus rire. Quoi que, c'est peut-être la douleur qui le fait grogner ? Peu importe, dans tous les cas c'est amusant. Seulement je ne compte pas m'arrêter là, et je continus donc à me rire de lui.
"- J'avoue que je préfère ton surnom, Avogadron, dis-je amusée."
Lorsque j'évoque son nom, sa mâchoire en tombe, et il semble totalement déconfit par le fait que je sois arrivée à avoir ces informations. J'ai l'impression qu'il ne mesurait pas l'étendue de mes pouvoirs, ou qu'il surestimait les siens. C'est le moment propice d'obtenir ce que je souhaite de lui.
"- Alors, tu préfères parler tout seul, ou tu souhaites que je t'aide ? Sache que le résultat sera le même, il n'y a que la douleur que tu ressentiras qui changera, lui expliquai-je.
- D'accord...C'est bon, je vais parler, dit-il d'une petite voix après n'avoir réfléchi que quelques secondes."
Bon, ça n'aura pas été si dur que cela de le faire céder. C'est vraiment beaucoup de mots pour pas grand-chose. Je vais enfin pouvoir passer aux questions qui m'intéressent réellement. Seulement maintenant je ne prendrai plus de gants, je sais que j'aurai toutes les réponses que je désire.
"- Comment peux-tu aider ces humains à capturer d'autres mutants ? demandai-je répugnée rien que d'y penser.
- Par plaisir, me répondit-il avec un grand sourire.
- Pardon ?! dis-je après un moment de blocage tellement sa réponse m'a sonnée. Tu sais ce qu'ils font aux mutants que tu les aides à capturer ? m'enquis-je.
- Bien sûr ! s'exclame-t-il, toujours en souriant. Tu ne te souviens pas de moi ? me demande-t-il en penchant un peu la tête sur le côté.
- Non...dis-je hésitante, sans comprendre sa question. Je n'ai jamais entendu parler d'un mutant qui s'appelle Avogadron.
- Tu n'as pas entendu parler de moi, mais moi j'ai entendu parler de toi, et nous nous sommes même rencontrés, déclare-t-il fier de savoir quelque chose que je ne sais pas.
- Quand ?! m'exclamai-je furieuse, en me levant de ma chaise.
- La dernière fois que le complexe t'a capturée, il y a neuf ans. C'est grâce à moi qu'ils y sont parvenus, déclare-t-il impétueux."
Je m'effondre sur ma chaise en manquant de tomber à terre à cause de la position penchée de celle-ci, et baisse la tête. C'est à cause de lui si je suis retournée au complexe...A cette révélation une rage soudaine s'empare de moi, et je relève la tête brusquement vers Avogadron. Mes pupilles sont déjà orangées, et je n'ai pas besoin de faire le moindre geste pour qu'une vague d'air l'envoie s'écraser contre le mur. Suite à cette collision, la chaise sur laquelle il se trouvait a été réduite en morceaux. Seulement ça n'est pas suffisant, il ne va pas s'en sortir comme cela. Pendant plusieurs minutes je crée, toujours assise sur ma chaise, des courants d'air qui le projettent sur les différents murs à plusieurs reprises. Je ne le regarde même pas s'écraser contre les murs, et me contente de fixer la façade devant moi. J'arrête enfin de le faire valdinguer dans tous les sens, calmée en pensant aux os cassés et aux traumatismes que je viens de lui causer. Je lui ai rendu la monnaie de sa pièce, et il est maintenant affalé au sol, plein de sang, et incapable de bouger.
Je me lève d'un bond de la chaise sur laquelle j'étais, et l'enlève de sous la poignée pour pouvoir ouvrir la porte. Une fois cela fait, je suis immédiatement attrapée par les épaules par Erik qui me plaque au mur adjacent à la salle dont je viens de sortir.
"- Mais qu'est-ce qui t'a pris ?! me questionne-t-il, énervé, après avoir vu l'état dans lequel se trouve maintenant Avogadron."
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