~ Salon de la famille Brooks, New Jersey, USA, 2 Novembre 1972 ~

FLASH INFO : La tempête qui avait commencée il y a cinq jours, s'est enfin complètement dissipée après avoir longée toute la côté Est. Sa dissipation complète s'est fait dans l'Oregon. Les météorologues ont ainsi estimé qu'après avoir fait 12 victimes, cette tempête n'est plus un danger pour les habitants de la côte Est.

                                   ~ Forêt nationale d' Allegheny, USA, 2 Novembre 1972 ~ 

     Ça y est. J'ai enfin réussi à reprendre le contrôle. Il me semble que ça n'est pas encore la nuit mais il fait déjà sombre. C'est une bonne chose, cela diminue les risques d'être repérée ou reconnue. Autour de moi se dessinent de nombreux arbres, plus grands les uns que les autres. Je regarde l'endroit sur lequel je suis assise, et me rends compte que je suis assise sur des empilements de feuilles. Je me suis arrêtée dans une forêt ce qui est aussi un avantage pour me cacher. Me contrôler n'a pas été facile, et je me sens maintenant complètement exténuée, à bout de forces. Je ne pourrai pas, en plus, utiliser mes pouvoirs télépathiques pour donner l'illusion que je ne suis pas là. J'ignore combien de temps il m'a fallu pour arrêter la tempête qui s'était créée autour de moi mais il m'a semblé que je n'y arriverai jamais. Lutter contre les autres est une chose, mais lutter contre soi-même en est une autre. Seulement je n'ai pas le temps de me reposer, ni de m'apitoyer sur mon sort. Il faut que fuis le plus loin possible du complexe, surtout que j'ignore à quelle distance de celui-ci je me trouve. Ma seule chance de survivre, de réussir à leur échapper, est de m'enfuir le plus loin possible. 

     Je me relève difficilement à cause des courbatures que mon laissés ces derniers jours. Mais je n'ai pas le temps de m'apitoyer sur mon sort, il faut que je parte d'ici. Je prends le chemin vers la ville la plus proche. C'est simple pour moi, même faible je sens constamment la présence des esprits des personnes qui m'entourent, alors pour trouver une ville il me suffit de me diriger vers une concentration importante de ces esprits. Selon ce que je ressens à l'instant, cette ville ne doit pas être très loin. Tant mieux, je ne sais pas si je resterai consciente encore longtemps, surtout que ma blessure est toujours ouverte. Je me mets à courir aussi vite que ça m'est possible en ce moment. 

                                ~ Brookville, Pennsylvanie, USA, 2 Novembre 1972 ~

     J'arrive enfin à l'entrée de cette ville. J'ignore combien de temps j'ai mis pour y arriver ni où je me trouve exactement. Je suis restée entre conscience et inconscience pendant si longtemps que je me sens déphasée et externe à la réalité. En plus, je me sens assez mal à l'aise face à ce qui m'entoure. Il y a des voitures, comme lorsque j'étais enfant, mais celles-ci sont étranges. Elles sont pour la plupart insolitement longues et basses. Certaines ont même des couleurs très pimpantes, mais cela ne semble étonner personne. Dans mes souvenirs les voitures étaient plutôt de couleurs sombres et très hautes. J'arrête de réfléchir à tout cela, je préfère éviter de repenser à mon enfance, j'ai trop de mauvais souvenirs de cette période. De toute façon je savais que j'arriverai dans une ville remplie de choses inconnues et étranges pour moi. J'étais peut-être inconsciente mais je sais tout de même qu'ils m'ont gardés pendant plusieurs dizaines d'années. Mais même en sachant cela je n'étais pas préparée à être confrontée à ce monde.

     Je me décide tout de même à m'avancer dans cette ville. Celle-ci me donne le vertige. Ses bâtiments sont tellement hauts que j'ai l'impression d'être minuscule face à ces géants de pierre. L'impression qu'ils vont fondre sur moi d'un instant à l'autre. Plus j'avance, plus je découvre de nouvelles choses dont j'ignore totalement le nom ou encore l'utilisation. Seulement la seule chose qui semble perturber les personnes qui m'entourent, c'est moi. Elles me fixent toutes comme si j'étais folle. Je suppose qu'après la tornade dont j'ai été l'épicentre et ma course dans les bois je ne dois pas avoir fière allure. Mais je continue à avancer, de toute façon je n'ai que ça à faire.

     Après quelques minutes je sens une énergie différente des autres. Une énergie comme la mienne. Celle d'un autre mutant. Je tourne ma tête vers l'endroit où je sens son esprit. Il est assis, seul, à la table de ce qui semble être un café. Pour l'instant il me tourne le dos, et je ne sais pas ce que je dois faire. Je n'avais jusque-là jamais rencontré d'autres personnes douées, comme moi, de capacités. J'ignore s'il a senti ma présence, ou si ce sont les réflexions des personnes dans la rue qui l'ont intrigué mais il tourne lui aussi sa tête vers moi et me fixe pendant quelques instants. Je préfère éviter les ennuis alors je reprends mon chemin comme si de rien était. Mais quelques secondes après, l'homme dont j'avais précédemment deviné les pouvoirs se met devant moi. Nous nous fixons tous les deux, et aucun de nous ne dit mot.

"- Bonjour, je suis Erik. Mais appelez-moi Magnéto. Je sais ce que vous êtes, et je peux vous aider, dit-il en esquissant un sourire. "