26- "Troublé"
~ Position inconnue, Usa, 5 Novembre 1972 ~
Non ça ne va pas. Je ne vois même pas comment il peut me poser cette question après qu'Emma lui est montré tout cela. Je ne sais pas quoi faire maintenant alors je me contente de courir sans m'arrêter. La dernière fois que j'ai couru c'était il y a à peine 8 jours, seulement la fois précédente remontait, elle, à neuf ans, ce qui a pour conséquence que je sois très vite essoufflée. Mais je ne peux pas m'arrêter, je ne le veux pas, parce que j'entends les pas d'Erik derrière moi qui essaie de me rattraper, or en ce moment tout ce que je veux, c'est être seule. J'ai de plus en plus de mal à respirer, et mes jambes me lancent à chaque mouvement que je fais. D'un coup je sens une main m'attraper le bras gauche et me retenir pour m'obliger à m'arrêter. J'essaie tout de même de continuer à avancer, ce qui est sans succès, et me débat pour qu'il me lâche mais c'est aussi peine perdue, Erik a bien plus de forces que moi. J'accepte donc de m'arrêter, et ceci fait, je sens le bras d'Erik me tirer un peu pour que je me retourne et que je me retrouve face à lui. Il ne m'a toujours pas lâché le bras, et aucun de nous deux ne dit mot. C'est un silence très pesant qui s'installe entre nous, mais je suis incapable de le rompre, ne sachant que dire. Je sens la pression qu'exerce Erik sur mon bras diminuer un peu, et je décide alors de tirer un grand coup sur mon bras pour m'enfuir une nouvelle fois. Malheureusement ça n'est pas ce qui se passe. Je devine à l'expression d'Erik qu'il n'avait pas prévu mon geste mais il était apparemment suffisamment sur ses gardes pour bloquer mon mouvement et empêcher ma fuite. Cette fois-ci il ne se contente pas de me tenir par le bras mais décide aussi d'attraper mon autre bras avec sa main qui était encore libre, et de me coller à la paroi qui se trouve maintenant derrière mon dos. Erik a son visage très proche du mien et j'ai la nette impression qu'il aurait mieux valut pour moi que je réussisse à m'enfuir, puisque l'échec de ma tentative à l'air de l'avoir rendu énervé.
" - Pourquoi me fuis-tu tout le temps ? Tu n'as donc pas compris qu'il n'y a que nous qui pouvons t'aider ? me questionne-t-il transi entre l'énervement et l'incompréhension.
- Parce que tu crois vraiment qu'aller tuer des personnes m'aidera en quelque chose ? Et ce ne sont pas les intrusions d'Emma dans mon esprit qui vont me convaincre qu'il est nécessaire de tuer les humains, m'exclamai-je aussi énervée.
- Emma n'a pas fait ça pour que tu veuille toi aussi te venger des humains, elle a fait ça pour que tu partes d'ici, dit-il doucement.
- Ça merci, je l'avais bien compris que je n'étais pas la bienvenue ici, lui répondis-je en levant les yeux au ciel. "
Erik lâche mon bras droit et abat son poing contre le mur, juste à côté de mon oreille gauche. J'écarquille les yeux, surprise par sa réaction, apparemment ma remarque un peu insolente n'a pas l'air de lui plaire. Il me fixe avec des yeux remplis de colère, mais il est hors de question que je baisse le regard devant lui. Non, j'ai déjà été soumise à beaucoup trop de personnes, je ne m'abaisserai pas devant Erik. Ce duel de regard dure pendant quelques minutes durant lesquelles nous ne disons rien, comme souvent d'ailleurs. Pendant ce laps de temps j'observe les yeux d'Erik. Ils sont remplis de teintes claires et foncés toutes différentes. Comme lui, c'est un mélange de bonnes et de mauvaises choses. Erik se met à souffler, et baisse en même temps le regard, l'air désemparé.
" - Pourquoi faut-il toujours que ça soit si compliqué avec toi ? m'interroge-t-il en relevant la tête pour me fixer de nouveau en même temps qu'il me pose sa question.
- Parce qu'avec toi ça ne l'est pas peut-être ? lui dis-je comme seule réponse.
- Je pense que si on en venait à se comparer tous les deux, on se rendrait vite compte que de nous deux c'est toi la plus complexe à comprendre et à suivre, me répondit Erik, cette fois en souriant légèrement.
- Tu ne penses cela que parce que je refuse de m'en prendre aux humains alors qu'eux n'ont pas hésité à s'en prendre à moi ! m'écriai-je déboussolé qu'avec Erik on en revienne toujours au même sujet.
- Pas seulement, dit-il un peu vexé par ma remarque. Je trouve aussi que tu es compliquée parce que tu caches beaucoup de choses, tu es toujours en fuite, et par-dessus tout, ce qui m'énerve le plus, c'est que je n'arrive jamais à prévoir tes réactions, finit-il dans un souffle. "
Je ne sais pas quoi répondre à Erik. Il a raison, je suis très secrète et toujours entrain de fuir, mais si je fais tout cela c'est pour me protéger. J'ai déjà était utilisée par beaucoup de personnes, et je ne supporterai plus que ça recommence. Je ne me débine pas devant Erik et décide de me moquer un peu de lui pour apaiser l'atmosphère assez tendue qui règne entre nous.
" - Mais où serait le plaisir si tu savais exactement ce que je m'apprête à faire ? lui demandai-je avec un sourire en coin. "
Erik baisse la tête et se met à rire suite à ma remarque. Puis il redresse lentement la tête vers moi pour me fixer de nouveau, toujours avec son éternel sourire gravé sur le visage. Il n'imagine même pas à quel point lui aussi est agaçant quand il s'y met. Après tout je n'ai peut-être pas un caractère facile, mais lui non plus ! Il est même plutôt lunatique parfois.
" - Oh ne t'inquiète pas, il y a toujours possibilité de trouver du plaisir, me répond Erik amusé.
- Le plaisir est dans la chasse Erik, pas dans la capture, m'exclamai-je doucement et toujours en souriant. Si tu savais ce que je m'apprête à faire à chaque fois, ça ne t'intéresserait plus de le savoir.
- Oui mais c'est déstabilisant de ne pas savoir ce que tu t'apprêtes à faire, réplique-t-il troublé.
- Moi je trouve cela marrant, dis-je amusée".
Pour me moquer encore un peu plus d'Erik, je décide de le surprendre encore une fois. Nos visages sont déjà proches, mais je décide de lentement m'avancer encore un peu plus vers lui. D'un coup je pousse son bras droit qui me barrait le passage et en profite pour m'échapper en courant. Au bout de quelques mètres je m'arrête et me retourne vers Erik. Je le regarde en souriant et vois que lui aussi me sourit, puis je reprends ma course à travers ces couloirs, sans savoir où je vais exactement.
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