18- "Réveil à l'hôpital"
~ Hôpital de Phoenix, USA, 1924 ~
Je me réveille de nouveau. Je ne suis plus sur le pont verglacé. Je tourne la tête vers la droite, puis la gauche. Il n'y a personne. L'ensemble des objets qui m'entoure sont blancs. Il n'y a que cela, du blanc. C'est un blanc éclatant, mais qu'est-ce qui se cache sous cette blancheur d'apparence si parfaite ?
Je suis étendue dans un lit. J'essaie de bouger mes doigts, et prends appui sur ma main droite pour me redresser en position assise. Au moment où j'allais m'aider de ma main gauche je me sens comme retenue par quelque chose. Je baisse mon regard vers ma main gauche, et me rend compte que mon poignet est entravé par des sangles qui sont aussi attachées à l'un des barreaux de mon lit. C'est faux, ça n'est pas mon lit en fait, parce que je ne suis pas dans ma chambre. J'ignore où je suis. Je ne sais même pas où se trouvent mes parents, ni pourquoi on m'a attachée. Des larmes se mettent à glisser le long de mes joues puis tombent sur le drap qui recouvre encore mes jambes.
Soudain j'entends la porte s'ouvrir. Je tourne la tête vers celle-ci et vois plusieurs personnes dans l'entrebâillement de la porte. Le premier homme pousse un peu plus la porte et je me rends compte qu'il y a en fait quatre hommes. Je n'en connais aucun. Mais j'ai besoin de comprendre ce qui se passe.
"- Où sont mes parents ? demandai-je d'une petite voix.
- Dans notre laboratoire, me répond le premier homme que j'ai aperçu.
- Mais...Pourquoi ? m'exclamai-je incrédule.
- Pour que nous puissions les étudier pour trouver la cause de votre...différence, m'explique-t-il.
- Ma différence ? le questionnai-je.
- Votre faculté pour survivre si vous préférez, me dit-il."
Il me fait peur. Mais maintenant je me souviens de tout ce qui s'est passé avant que je n'arrive ici. La neige, mon petit frère, mon père, ma mère, la voiture qui dérape sur le pont pour tomber dans l'eau, l'eau qui me brûle les poumons, le noir, le moment où je rouvre les yeux alors que je devrai être morte, ma famille qui ne s'est jamais réveillée. C'est pour cela qu'il n'y a personne à mon chevet, qu'il n'y aura plus jamais personne à mon chevet. Parce qu'ils sont tous morts. Moi aussi je devrai être morte. Et c'est justement parce que ça n'est pas le cas que ces hommes sont là.
"- Pourquoi m'a-t-on attachée ? demandai-je.
- Pour être sûr que vous ne partiez pas avant d'être transférée, répondit-il.
- Transférée où ? m'affolai-je.
- Dans l'un de nos laboratoires pour que nos scientifiques puissent vous étudier vous aussi, continua-t-il.
- Mais je...je ne veux pas qu'on...m'étudie ! criai-je.
- Vous devriez être contente, vous allez retrouver vos parents, et votre frère, me dit-il avec un sourire mauvais sur le visage."
Non je ne suis pas contente. Je ne vois pas comment je pourrais l'être ; ma seule famille est morte, j'ignore où je suis et des inconnus souhaitent m'emmener avec eux pour m'"étudier". C'est un vrai cauchemar. Je panique de plus en plus, comment vais-je faire pour les empêcher de m'emmener ? Peut-être que s'ils partent et me laissent seule j'arriverai à trouver quelque chose pour défaire cette sangle. Je me concentre et regarde tout autour de moi pour trouver un objet utile.
D'un coup des images apparaissent dans ma tête et je vois d'autres personnes que je ne connais pas. La première personne que je vois est une femme aux cheveux longs et bruns. Elle est dans un jardin entrain de planter des tulipes frangées rouges et blanches. Elles sont vraiment magnifiques. Soudain un petit garçon se met à courir en riant vers cette femme et lui enserre le dos. Elle se retourne et le prend à son tour dans ses bras.
"- Mon petit William, alors tu as fini d'arroser les fleurs ? demanda la femme au garçon qu'elle tenait dans ses bras.
- Oui ! dit-il tout fier. Tu as vu papa c'est moi qui ai arrosé les fleurs aujourd'hui !
- C'est très bien William, je suis fier de toi, dis l'homme depuis lequel je vois la scène."
La voix de cet homme m'est familière mais je n'arrive pas à l'associer à son propriétaire.
Puis tout redevient normal, je me retrouve de nouveau dans cette chambre entièrement blanche. Je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé mais je n'ai pas le temps d'y réfléchir, je dois trouver une solution à ma situation.
"- Où est-ce que nous sommes ? me renseignai-je.
- Dans un hôpital, me répondit le seul homme qui m'a, jusque-là, parlé."
Et c'est là que je la reconnais. Cette voix. C'était la même que celle qui venait d'apparaître dans mon esprit. Mais comment est-ce arrivé ?
"- Qui êtes-vous ? le questionnai-je.
- Oh, c'est vrai, j'ai complètement oublié de me présenter. Je m'appelle Alexandre Stryker. Je fais partie des chercheurs du complexe dans lequel nous allons vous emmener, s'explique-t-il.
- Je ne veux pas aller avec vous, m'exclamai-je. Vous n'avez pas le droit de m'enlever !"
Suite à ma réponse il se met à rire d'un rire mauvais.
"- Oh que si j'ai le droit ! rétorqua-t-il. Et vous savez pourquoi ?"
Non je ne sais pas. Je ne vois aucune justification qui l'autoriserait à me kidnapper pour me faire je ne sais quoi. Au bout de quelques secondes m'apercevant qu'il attend une réponse de ma part, je fais non de la tête.
"- C'est pourtant simple ! C'est parce que j'ai tous les droits sur ceux qui sont comme vous, ceux qui ne sont pas humains, déclara-t-il toujours en riant.
- Alors il y a d'autres personnes qui ne peuvent pas mourir ? m'étonnai-je.
- Pas exactement. Jusque-là vous êtes la seule personne que j'ai rencontrée avec cette faculté, les autres ont d'autres pouvoirs, s'explique-t-il."
Ce qu'il me dit me fait un choc. Je suis déchirée entre la peur et la joie. D'un côté ce qu'il m'annonce est abominable parce qu'il semble n'en avoir rien à faire de ce qui peut m'arriver et n'a pas l'air d'avoir de bonnes intentions en ce qui me concerne, mais d'un autre côté...d'après lui je ne suis pas la seule, il y a d'autres personnes qui contrairement à cet Alexandre Stryker pourront me comprendre.
Soudain les trois hommes qui sont avec lui s'avancent vers le lit où je me trouve. Je me débats en essayant d'enlever la sangle qu'ils m'ont mis, mais n'y arrive pas. Les mains de deux des hommes se posent sur mes bras et essayent de m'allonger pour m'empêcher de me débatte tandis que le troisième maintient mes jambes. Je me débats de toutes mes forces mais ils me maîtrisent avec une facilité déconcertante. A 8 ans on à pas la force pour gagner face à 3 hommes. Puis c'est au tour d'Alexandre Stryker de s'approcher de moi. Il tient dans sa main droite une seringue qui ne m'inspire rien de bon. Plus il s'approche, plus la peur grimpe en moi et plus je me débats. Mais rien n'y fais, je suis incapable de me redresser, et encore plus de m'enfuir. Alexandre prend à son tour mon bras droit dans l'une de ses bras, et m'enfonce la seringue. J'ignore ce qu'il m'injecte, mais je ne ressens aucune douleur mise à part celle de l'aiguille qui s'enfonce dans mon bras. Puis je commence à sentir de moins en moins mon corps, comme si celui-ci disparaît. Mes idées commencent à s'embrouiller tout comme ma vision. Enfin mes paupières deviennent lourdes et se ferment, puis je sombre dans le néant.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top